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Parfois, les portraits des prédécesseurs ou des proches, aïeux ou enfants, sont dispo-sés sur le bureau ou sur les meubles qui l’entourent selon une géométrie de la discré-tion ou de l’ostentadiscré-tion rappelant ainsi la filiadiscré-tion dans laquelle on se reconnaît et de laquelle on tire autorité ou figurant l’instance morale de peur que l’on ne manque à sa loi ou que l’on oublie sa plainte, son hurlement muet.

Les figurines de la première image étaient identiques. Rien ne les réunissait, éparses et déguenillées. C’était l’homme dont l’individualité avait été effacée au profit d’un tout qui n’a pas survécu. Les soldats de la Grande Armée.

Dix personnages, aux qualités secondes plus diverses les unes que les autres et cha-cun jouait sa partie. Ils ont décidé leur identité. Ils ne suivent aucha-cun scénario. Tout se construit à chaque instant. Une démocratie multicolore.

212 On se reportera au romande Zola : La Vérité, qui met en scène autour d’un crime de pédérastie des congréga-tions enseignantes et l’école laïque avec tous les dégradés qui les séparent et les unit, les unes tirant à soi les femmes et les enfants, les autres s’appuyant sur l’incroyance par définition plutôt masculine. ZOLA Emile, La

Vé-rité, 1902 Livre de Poche

213 DELALANDE Julie, Des Recherches sur l’enfance au profit d’une anthropologie de l’école, Ethnologie française, 4/2007, (Vol.37), p.671-679 et DELALANDE Julie, La Cour de récréation pour une anthropologie de l’enfance, Presses universitaires de Rennes, 2001, Publication sur Open Edition, 17 juillet 2015

Lorsque le principe biologique du pur et de l’impur, du valide et du handicapé est le critère de distinction, de l’homme devenu inhumain, il faut s’en défaire. Droit et méde-cine, entre autres, offrent leur excellence. Cette image dit le danger de la biologie ou du biologisme dévoyé, des pratiques oublieuses d’une réflexion ou qui cachent sous leurs ors et leurs diplômes une idéologie mortifère.

Vingt-cinq bustes pour signifier la vertu dans une vie qui marque les corps mêmes des traces de la lutte quotidienne et qui a pris acte de l’effondrement des discours escha-tologiques ou libérateurs. Il ne reste après tout qu’à soupeser chaque action de sorte qu’elle soit vertueuse, de sorte que le sujet en soit imprégné au moins l’instant de son effectuation.

Si la première image correspond à l’homme qui a perdu son individualité fondue dans une fonction, si la deuxième illustre l’individu innocent et si l’homme réduit à n’être qu’un rôle à moins qu’il ne soit un sacrifié de l’Histoire trouve sa métaphore dans la troisième image, la dernière appelle à la prudence.

Ces représentations ont exercé une action régulatrice et de leur observance dépendra en partie la validité de nos réflexions.

LES TROIS HYPOTHÈSES : SITUATION II

L’ontologie de la volonté a permis de distinguer les acceptions du terme de volonté et de comprendre les relations de subsomption de ses éléments constitutifs dans le dis-positif de l’action.

L’hypothèse 1 a été traitée, autant que le nécessite notre propos. La deuxième hypo-thèse, celle du rapport entre volonté et vertus épistémiques, a été effleurée : nous savions qu’elles sont nécessaires, nous avons vu avec quel type de volonté elles jouent, mais nous ne savons toujours pas quelles elles sont ni leur lecture métaphy-sique. Peut-être qu’à l’occasion de l’essai de Georges-André Haudricourt les entre-voie-t-on mieux et s’ébauche-t-il un principe de classification.

La troisième hypothèse tient à l’histoire comme à la théorie même. Il y a été répondu. Nous avons envisagé une typologie des sujets et l’avons fait correspondre à celle de la volonté, puis ce tableau a été corroboré par les paires contrastives de la culture. Il semble qu’il faille répondre à la question : « Pourquoi la volonté ne joue-t-elle aucun rôle dans l’Education nouvelle ? » en arguant qu’elle voit le sujet comme une intériorité matérielle, passible d’une culture indirecte positive. On remarquera qu’elle est similaire à l’éducation chrétienne, à ceci près que son sujet est toute positivité alors que le sujet chrétien est marqué par le péché originel dès le départ, puis ne cesse de succomber aux péchés et qu’il lui faudra toutes les ressources des volontés instrumentale et éthique pour être sauvé. L’histoire, si l’on peut être aussi rapide, s’est jouée en trois temps : péché originel et nature peccamineuse de l’homme, mais possibilité pour cha-cun du rachat ; même événement premier et même nature, mais affirmation que cer-tains sont élus et qu’ainsi ils retrouvent l’innocence édénique, dernière étape : le sujet est innocent, échappe à cette histoire qui n’était qu’histoires : qu’on le laisse s’affirmer ! Il nous restera à décrire certaines configurations historiques afin d’apporter un peu d’eau à notre moulin.

Mais il est temps de s’occuper de ces vertus : nous rappellerons quelques raisons pour lesquelles il faut en parler, nous dirons ce qu’est la vertu, du moins, comment nous

pouvons la concevoir, puis nous la situerons dans la scène de l’action, nous évoque-rons ensuite les vertus épistémiques chez quelques auteurs, puis quelques propos sur les émotions et une esquisse de l’ontologie des vertus.

VOLONTÉ ET LES VERTUS ÉPISTÉMIQUES