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4.3 Facteurs d’influence de la crédibilité

4.3.4 Identification des parties prenantes contributives

Les participants interrogés ont mentionné devoir agir stratégiquement dans la sélection des parties prenantes à impliquer, c’est-à-dire de placer les bonnes

personnes, aux bonnes places et aux moments opportuns. Ce n’est donc pas

d’un comité d’évaluation ou à participer à la collecte des données dans le cadre de l’évaluation. Pour assurer le bon déroulement de l’évaluation crédible, une réflexion s’impose afin de cibler les acteurs les plus pertinents à aller solliciter, en fonction de leur influence au sein du milieu, de leur compétence, de leur personnalité et de la nature des tâches à accomplir. Principalement par manque de ressources et dans le souci d’alléger le processus, il apparait impossible aux yeux des participants questionnés de toujours inclure l’ensemble des parties prenantes. Celles-ci seront sollicitées et interpellées à un moment ou à un autre, que ce soit dans la planification de l’évaluation ou aux niveaux consultatif et informatif lors de la collecte des données ou de la présentation des résultats de l’évaluation, mais leur contribution mérite d’être bien ciblée et déterminée dans le respect d’une certaine représentativité. La composition idéale d’un comité d’évaluation se réalise dans la recherche d’un

équilibre, d’une balance et d’une complémentarité entre les membres, au niveau de

leurs capacités et de leur expertise. L’ampleur de la composition des comités d’évaluation varie d’un milieu à un autre, pouvant aller de deux à douze personnes. Quoi qu’il en soit, il semble que plus il y a d’acteurs impliqués, plus le consensus est

long et dur à trouver.

Je pense que tout le monde a un rôle à jouer, mais à des degrés différents et à des moments différents. […]ça concerne tout le monde, mais c’est sûr que c’est un plus petit nombre qui va vraiment être proche de la démarche.

Il y a quand même un côté intellectuel à l’évaluation […]. En fait, il faut que tu envoies les bonnes personnes, aux bonnes places. Il y a des gens qui sont vraiment plus dans l’intervention terrain et eux ne sont pas dans collecter de la donnée et tout ça. Ils vont peut-être moins comprendre. Donc, il faut que tu t’assures, comme organisation, que les gens que tu envoies participer à des processus, ils ont un minimum d’intérêt et de compréhension de tout ça.

comprendre, à faire certains cheminements. Donc ils peuvent être là à des moments, mais à d’autres, non. Et c’est d’être là juste à des moments où ils vont pouvoir apporter, ils vont pouvoir contribuer. C’est sûr que la direction est chargée de projets davantage. C’est sûr que les intervenants terrain, ils ont quand même une part à prendre dans l’évaluation, mais pas dans tout le processus, je pense. Ça devient lourd aussi.

Ça aurait pu être vraiment long à se mettre d’accord sur beaucoup de points à aborder. […] [S’ils avaient] participé à toute l’analyse, l’identification des critères, des indicateurs, ça aurait été comme vraiment long à faire et peut-être qu’on pourrait même tourner en rond.

Au sein des comités d’évaluation siègent différentes personnes-ressources, ou porte-

paroles de groupes de parties prenantes pertinentes. Pour aspirer à la crédibilité de

l’exercice, les participants interrogés ont mentionné la nécessité d’intégrer des intervenants de terrain afin de s’assurer de la validité pratique et pragmatique du processus évaluatif anticipé. De plus, certains milieux vont inviter les bailleurs de fonds afin d’arrimer adéquatement l’évaluation à leurs attentes spécifiques. Quelques répondants ont aussi affirmé croire en l’importance d’impliquer un utilisateur de services ou un participant au programme ainsi que des bénévoles dispensant les services, afin d’arriver à la vision la plus complète possible de la situation. Néanmoins, puisque ces types de parties prenantes prennent souvent part à l’évaluation sur une base volontaire et non dans l’exercice de leurs fonctions professionnelles, il peut s’avérer parfois difficile de les convaincre de participer au processus. Il s’agit d’ailleurs d’un défi et d’un obstacle exprimé par certains participants questionnés, d’autant plus que ces groupes de parties prenantes sont bien rarement familières avec les concepts évaluatifs. En parallèle, d’autres participants à l’étude ont également fait état de la tenue de rencontres supplémentaires, à différents moments dans le déroulement de l’évaluation, où sont invitées des parties prenantes

ne siégeant habituellement pas sur le comité afin d’obtenir leurs avis sur différents aspects de l’évaluation en cours.

Il faut comprendre que dans la plupart des cas, ce sont les gens qui sont autour des actions au quotidien qui comprennent assez bien ce qui se passe, c’est quoi le projet d’évaluation. Mais les gens qui participent, qui ont le rôle de participants et de contribuables, ce sont les personnes qui viennent peut-être une fois par mois dans les

réunions et qui ne sont peut-être pas nécessairement connectées à tout le développement et à tous les détails. Donc ça devient difficile et lourd de les faire participer dans cet exercice quant [ils] n’ont pas nécessairement le même niveau de connaissances et d’expertise.

En résumé, ce ne sont pas toutes les parties prenantes liées à un programme qui prennent activement part à l’évaluation. Dans le cadre d’une évaluation qualifiée de crédible, les parties prenantes pertinentes sont sélectionnées sur une base stratégique, en fonction de leurs compétences respectives, voire même de leur personnalité, et dans le souci d’assurer une représentativité des groupes en présence. L’identification adéquate des acteurs contributifs demeure une étape nécessitant une réflexion poussée, car ces acteurs ont un rôle majeur à jouer dans le bon déroulement de l’évaluation crédible, de par leur contribution spécifique, mais également de par les interactions qu’ils préservent entre eux.