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IV. Partie discussion

4.2 Hypothèse HB

HB2 concerne le groupe AUT et on s’attend à ce résultat : « %rep correctes pronoms accusatifs 3ème personne = %rep correctes pronoms accusatifs 1ère personne ». Pour le groupe AUT, la différence entre les taux moyens de réponses correctes obtenus pour ces deux types de pronoms clitiques accusatifs est non significative, contrairement à celle de son groupe

Comparaison des pourcentages moyens de réponses correctes sur le versant productif entre les pronoms clitiques accusatifs 1ère personne (ACC1) et 3ème personne pour les groupes AUT et CTA-8;3 (ACC3).

3.5 Hypothèses exploratoires HC 3.5.1 HC1

Selon HC1, on s'attend à ce que l'écart-type moyen obtenu pour la tâche standardisée évaluant la morphosyntaxe (BILO-3C) pour les groupes DYS et AUT soit inférieur à 0. Pour tester cette hypothèse, nous avons réalisé les histogrammes des résultats exprimés en écart-type18. Ceux-ci montrent que sept enfants atteints de dyslexie (Figure 17) et neuf enfants atteints d'autisme (Figure 18) obtiennent des scores pathologiques au BILO-3C (scores inférieurs à -2 E-T). On relève également que l'écart-type moyen obtenu est de -1.2 (E-T =

18 Nous avons alors relevé pour chaque participant un score en écart-type par rapport à la moyenne de sa classe d'âge (cf. partie 2.2.3).

1.8) pour le groupe DYS et de -2.9 (E-T = 2.7) pour le groupe AUT. HC1 est donc confirmée.

Figure 17

Distribution des écarts-types obtenus à l'épreuve du BILO-3C pour le groupe DYS.

Figure 18

Distribution des écarts-types obtenus à l'épreuve du BILO-3C pour le groupe AUT.

3.5.2 HC2

Selon HC2, on s'attend à ce que les scores moyens obtenus en répétition de pseudo-mots pour les groupes DYS et AUT soient inférieurs à ceux obtenus par leurs groupes contrôles équivalents en âge chronologique. Pour tester cette hypothèse, nous avons réalisé des analyses intergroupes en utilisant le test non-paramétrique de Mann-Whitney. Les résultats sont présentés dans la Figure 19.

Figure 19

Nombre moyen de syllabes correctement répétées pour chaque groupe d’étude.

Tout d’abord, nous retrouvons une différence significative entre les groupes DYS et CTD-10;5 (z = - 4.03, p <.001), le groupe DYS obtenant un score moyen inférieur à celui de son groupe contrôle. D’autre part, nous retrouvons une différence significative (z = - 2.95, p

<0.01) entre les groupes AUT et CTA-9;4, en faveur du second. Enfin, nous ne retrouvons pas de différence significative entre les groupes DYS et AUT. HC2 est donc confirmée.

3.5.3 HC3

Selon HC3, on s’attend à ce que les résultats aux épreuves standardisées de répétition de pseudo-mots corrèlent avec les résultats aux tâches évaluant la morphosyntaxe complexe.

Nous avons réalisé des corrélations partielles en contrôlant le niveau de raisonnement non verbal et l'âge des participants pour éviter que ces variables ne biaisent nos corrélations. Pour le groupe AUT, nous retrouvons deux corrélations positives révélatrices de l'influence de la mémoire de travail phonologique sur les items syntaxiques complexes. La corrélation entre la répétition de pseudo-mots et la production de ACC3 est de 0.55 (p <.05) et celle entre la répétition de pseudo-mots et les scores au BILO-3C est de 0.52 (p <.05; cf. Tableau VIII).

Pour le groupe DYS, nous relevons différentes corrélations positives présentées dans le Tableau IX. Cependant, ces dernières ne sont pas pertinentes puisque les trois variables pour lesquelles on observe une corrélation (à savoir ACC1 en production, ACC3 en réception et le taux de production d’articles définis) sont caractérisées par des performances plafonnées chez les dyslexiques (Annexe L). Cet effet plafond laissant peu de place à la variabilité

0 10 20 30 40 50 60

AUT CTA-9;4 DYS CTD-10;5

Nombre moyen de syllabes correctement pées

RPM

** ***

interindividuelle, les résultats obtenus via l’analyse de corrélation ne peuvent donc pas être considérés comme valables. En revanche, pour les scores non plafonnés dans le groupe DYS (score au BILO-3C et production de ACC3), on ne retrouve aucune corrélation avec la tâche de répétition de pseudo-mots. HC3 est donc confirmée uniquement pour le groupe AUT.

Enfin, un tableau récapitulant l’ensemble des résultats est présenté en Annexe M.

Tableau VIII

IV. Partie discussion

Notre étude avait pour but d'étudier les capacités syntaxiques en langage oral chez 23 enfants atteints de dyslexie et 17 enfants atteints d'autisme. Selon certains auteurs, les DYS auraient des troubles dans ce domaine (Leclerc et al., 2010; Zachou, 2013) et non uniquement un déficit phonologique. De plus, les AUT présenteraient également un retard syntaxique (Eigsti, Bennetto & Dadlani, 2007 ; Durrleman et Zufferey, 2009). Pour étudier ces hypothèses, nous nous sommes intéressés aux pronoms clitiques accusatifs, et plus particulièrement aux ACC3, afin de pouvoir les comparer aux articles définis qui présentent la même forme phonologique mais qui sont syntaxiquement moins complexes (Jakubowicz et al., 1998). De plus, nous avons également comparé les ACC3 aux ACC1, les premiers étant syntaxiquement plus complexes que les seconds (Delage 2008, Tuller et al., 2011). Enfin, un déficit au niveau des pronoms accusatifs pourrait être considéré comme un marqueur d'une acquisition langagière atypique (Delage, 2008). Dans un premier temps, nous avons comparé les résultats obtenus pour les ACC3 et les articles définis au sein de nos deux populations puis nous avons étudié le décalage entre ACC1 et ACC3. Enfin, dans un dernier temps, nous avons mesuré les capacités syntaxiques et phonologiques des AUT et des DYS au travers de tâches standardisées.

4.1 Hypothèse HA

4.1.1 Hypothèses HA1 et HA2

Selon l'hypothèse HA1, nous nous attendions à ce que les pourcentages moyens de réponses correctes obtenus par le groupe DYS pour les tâches testant ACC3 soient inférieurs à ceux obtenus par leurs groupes contrôles. Cette hypothèse est confirmée uniquement au niveau productif. Ce résultat en production signe un retard au niveau de la morphosyntaxe complexe en langage oral chez les DYS. Il permet également de confirmer le statut de ACC3 comme marqueur de développement langagier atypique (Delage, 2008). Par ailleurs, lorsqu'ACC3 n'est pas produit, parmi les erreurs relevées, le groupe DYS produit majoritairement: des groupes nominaux (40%), des erreurs de genre (31%) et des omissions (22%). Cette répartition des types d'erreurs est très proche de celle relevée dans l'étude de Kritzinger (2012) chez des enfants neurotypiques plus jeunes (de 6 à 8 ans) qui produisaient 47% de groupes nominaux, 32% d'erreurs de genre et 22% d'omissions. Comme évoqué précédemment, produire un groupe nominal est grammaticalement correct mais discursivement et pragmatiquement inadéquat puisque le référent a déjà été produit

précédemment. Le groupe nominal permet de contourner les difficultés syntaxiques liées à la pronominalisation de l'objet et serait donc une stratégie d'évitement pour le groupe DYS. Les erreurs de genre sont grammaticalement incorrectes mais sont toutefois intéressantes car elles permettent d'indiquer que le sujet est capable de produire un pronom clitique avec un cas approprié (Delage, 2008). Enfin, le taux d'omission est à relativiser car il ne concerne que quatre enfants dont un enfant bilingue franco-turc qui produit à lui seul cinq des 13 omissions observées. Il demeure que les ACC3 en production sont déficitaires au sein du groupe DYS tout comme dans d'autres populations au développement langagier atypique, résultat en faveur d'un retard syntaxique en langage oral. Néanmoins, il convient de noter que ce résultat global cache une grande variabilité interindividuelle (Annexe N) puisque quatre DYS obtiennent un score plafond (100% de réponses correctes) à cette tâche. Intéressons-nous au versant réceptif pour lequel nos prédictions n'ont pas été confirmées. Nos résultats sont en contradiction avec ceux obtenus par Zachou (2013) qui notait une différence entre des DYS et des enfants contrôles de même âge chronologique dans cette même tâche de jugement de grammaticalité. Cette contradiction entre les deux études pourrait s'expliquer par la différence d'âge de nos groupes. La moyenne d'âge est de 10;1 ans pour notre groupe DYS tandis qu'elle est de 9 ans pour l'étude de Zachou (2013). Les enfants neurotypiques de 5;2 ans de notre étude n’obtiennent pas des résultats plafonds ce qui montre que la réussite à cette tâche dépend de l’âge des participants. Dans une étude future, il conviendrait de former un groupe DYS ayant la même moyenne d'âge que celui de Zachou (2013) pour pouvoir comparer les résultats. D'autre part, les performances plafonnées de notre groupe DYS pour ACC3 en réception pourraient s'expliquer par un biais méthodologique puisque les enfants peuvent résoudre la tâche sans avoir recours à un réel jugement de grammaticalité. En effet, dans la tâche, les enfants entendent deux réponses (une contenant ACC3 et une l'omettant) et la réponse correcte est toujours la réponse avec ACC3. Certains enfants peuvent avoir compris cela lors de la phase de pré-test où un feedback leur a été donné et donc réussir la tâche sur la base de cette unique stratégie. Par ailleurs, il est essentiel de rappeler que notre tâche ne nous permet en aucun cas de statuer sur la compréhension d'ACC3. Il serait intéressant de créer une tâche testant cette compréhension car il est possible que les DYS obtiennent des résultats inférieurs à ceux d'enfants de même âge chronologique avec cette mesure plus fine. On pourrait imaginer une tâche de désignation d'image comme celle proposée par Jakubowicz et al. (1998). L'enfant entendrait une phrase du type « le mouton le lave » et il lui serait proposé 3 images: image correcte (le mouton lave le loup), image contenant une erreur au niveau du principe de liage (le mouton se lave), image contenant une inversion de rôle (le loup lave le

mouton). Enfin il est intéressant de noter que le décalage observé entre production et réception, en faveur de la réception, pour les clitiques accusatifs au sein du groupe DYS est retrouvé dans le développement neurotypique (Grüter, 2006).

Selon HA2, nous nous attendions à ce que les pourcentages moyens de réponses correctes obtenus par le groupe AUT pour les tâches testant ACC3 soient inférieurs à ceux obtenus par leurs groupes contrôles. Cette hypothèse est confirmée tant en production qu'en réception. Le fait que le groupe AUT (M = 9;6 ans) montre des performances inférieures à celles de leurs groupes contrôles de même âge chronologique et équivalentes à celles d'enfants de 5;2 et 5;3 ans souligne l'importance de leur retard langagier. Il existe néanmoins, là encore, une grande variabilité interindividuelle dans nos données (Annexe N).

Six enfants présentent un taux de réponses correctes de 0%. Ce taux ne peut pas s'expliquer par une incompréhension de la tâche car nous ne relevons qu'une seule réponse non-cible et deux non-réponses. A l'opposé, trois enfants produisent 100% de réponses correctes et il est intéressant de relever que deux de ces enfants ont le syndrome d'Asperger, trouble pour lequel le DSM IV-TR (American Psychiatric Association, 2000) établit qu'il n'existe pas de retard général du langage significatif sur le plan clinique. En outre, il est frappant de noter la grande diversité des erreurs chez le groupe AUT en production. Lorsqu'ACC3 n'est pas produit, parmi les erreurs relevées, on note 51% d'omissions, 23% de groupes nominaux, 10% d'erreurs de genre, 7% de clitiques agrammaticaux, 5% d'inversions de rôles, 3% de non-réponses et 1% de réponses non-cibles. Ces types d'erreurs permettent de différencier les difficultés liées à un déficit pragmatique et celles liées à un déficit syntaxique. Les omissions (erreurs principales) et les erreurs de genre sont liées à un déficit syntaxique. Comme énoncé précédemment, les pourcentages élevés d’omissions se retrouvent chez les enfants neurotypiques de 3 ans et non chez ceux de 6 ans (Van Der Velde, 2003). Le groupe AUT produit donc la même erreur que les très jeunes enfants ce qui souligne à nouveau l'importance de leur déficit syntaxique. Les erreurs non-cibles, les non-réponses et surtout les inversions de rôles (« Que fait Thomas à Marie » réponse « Je me réveille »), sont, en revanche, à relier davantage à un déficit pragmatique. Les inversions de rôles thématiques n'ont pas été retrouvées au sein des autres groupes étudiés. Cette erreur atypique est en accord avec les inversions de pronoms personnels, notamment 1ère et 2ème personne relevées chez les enfants atteints d'autisme dans la littérature (Evan et Demuth, 2012). Enfin les productions de groupes nominaux pourraient être dues à un déficit pragmatique puisque cette réponse ne tient pas compte du fait que le référent ait déjà été présenté précédemment mais pourrait être également expliquées par un déficit syntaxique puisqu'elle permet l'évitement d'une structure

syntaxique plus complexe. Sur le plan réceptif, les enfants atteints d'autisme présentent également un retard puisqu'ils performent comme les enfants de 5;2 ans. Les résultats sur ACC3, tant sur le versant réceptif que productif, nous permettent de démontrer que certains enfants atteints d'autisme présentent un retard syntaxique et un profil atypique en raison de déficits pragmatiques, mais aussi syntaxiques.

4.1.2 Hypothèses HA3 et HA4

Selon l'hypothèse HA3, nous nous attendions à ce que les pourcentages moyens de réponses correctes obtenus pour les tâches testant les articles définis par le groupe DYS soient équivalents à ceux obtenus par leurs groupes contrôles. L'hypothèse est confirmée en réception et en production. L'article défini étant syntaxiquement simple (cf. partie 1.4.1), il n'est pas surprenant que les DYS ne présentent pas de difficultés particulières avec cet item.

Pour rappel, Jakubowicz et al. (1998) n'avaient pas trouvé de déficit concernant les articles définis chez des enfants TSL âgés de 5;7 à 13;0 ans; les omissions d'articles avaient seulement été observées chez des enfants TSL plus jeunes (3;10 à 5 ans). Il serait intéressant d'effectuer une étude longitudinale sur une cohorte d'enfants de 3 à 10 ans pour voir si les enfants ultérieurement diagnostiqués comme atteints de dyslexie présentaient antérieurement une omission tardive des articles définis. Zachou (2013), contrairement à notre étude, avait trouvé une différence significative entre son groupe DYS et des enfants contrôles de même âge chronologique au niveau des articles définis. Cette différence de résultats entre nos études pourrait à nouveau s'expliquer par une moyenne d'âge non équivalente entre nos groupes DYS. Il est également essentiel de rappeler que notre tâche ne permet pas de conclure sur la compréhension des articles définis. Il conviendrait d'effectuer une étude comme Modyanova (2009) l'a proposé pour tester la compréhension de ces morphèmes (cf. partie 1.4.2).

Selon l'hypothèse HA4, nous nous attendions à ce que les pourcentages moyens de réponses correctes obtenus pour les tâches testant les articles définis par le groupe AUT soient inférieurs à ceux obtenus par leurs groupes contrôles. L'hypothèse est confirmée en réception et en production. Le groupe AUT semble avoir des difficultés au niveau de la simple fusion du déterminant et du nom. Néanmoins, il convient de relever à nouveau l'existence de différences interindividuelles puisque 4 enfants du groupe AUT obtiennent un score maximum pour la tâche testant les articles définis en production (Annexe O). Lorsque l'article défini n'est pas produit correctement, on relève parmi les erreurs produites: des erreurs de nombre (31%), des articles indéfinis (26%), des omissions (20%), des erreurs de genre (9%), des erreurs non-cibles (8%) et des remplacements par un numéral (5%). Les

erreurs d'omission, de genre, de nombre sont probablement dues à un déficit syntaxique. Le taux d'omission doit cependant être nuancé car seuls deux enfants produisent ce type de réponse. Les erreurs non-cibles sont dues davantage à un déficit pragmatique et au phénomène d'écholalie, phénomène largement relevé au sein des populations avec un TED (Haute Autorité de Santé, 2010). En effet, on note, parmi les réponses produites, la présence d'écholalie immédiate (« Qui regarde la souris? » Réponse: « la souris ») et différée (l'enfant répond par « le mouton » lorsque la question de l'item précédent était « Qui poursuit le mouton ? »). Enfin la production d'articles indéfinis à la place d'articles définis pourrait être expliquée par un déficit syntaxique mais également par un déficit pragmatique puisque les articles définis et indéfinis se distinguent par le caractère présuppositionnel des premiers (cf.

partie 1.4.1). En outre, l'erreur de nombre principale est la production d'un singulier pour un pluriel. Seul un enfant présente le pattern inverse. Or, les enfants atteints d'autisme ont tendance à avoir « un traitement préférentiel de tous les stimuli de façon fragmentée en insistant sur les détails (niveau local) plutôt que comme un tout intégré et significatif (niveau global) » (Haute Autorité de Santé, 2010 : 69). Il est donc possible que les enfants AUT n'aient traité qu'une seule partie du dessin. Ainsi, ils pourraient s'être uniquement intéressés à un des personnages présent sur l'image ce qui entraînerait l'utilisation du singulier au détriment du pluriel. On pourrait également expliquer ce phénomène par un effet de persévération en réponse à la question posée. Dans toutes les questions (sauf pour une mais qui n'induit pas de réponses au pluriel), le groupe nominal est au singulier (ex: « La vache renifle qui? »; « Qui regarde la poule? »), ce qui pourrait expliquer que la réponse produite soit au singulier également. Les difficultés relevées au niveau des articles définis en production chez les enfants atteints d'autisme pourraient donc s'expliquer de multiples façons en raison de l'hétérogénéité des types d'erreurs: retard syntaxique, difficultés pragmatiques, traitement local de l'information, persévération ou bien encore écholalie. Sur le plan réceptif, le groupe AUT obtient des scores équivalents à ceux d'enfants de 5;2 ans, ce qui montre bien leur retard syntaxique. Ici encore on relève des différences interindividuelles (Annexe O) puisque cinq enfants ne font aucune erreur dans cette tâche. En résumé, les données obtenues sur les tâches testant les articles définis montrent que certains AUT présentent un retard syntaxique et un profil atypique pour des éléments pourtant syntaxiquement simples.

4.1.3 Hypothèses HA5 et HA6

Selon l'hypothèse HA5, nous nous attendions à ce que le pourcentage moyen de réponses correctes obtenu par le groupe DYS pour la tâche testant les ACC3 soit inférieur à

celui obtenu pour la tâche testant les articles définis. L'hypothèse est confirmée uniquement en production. Pour rappel, les ACC3 et les articles définis sont différents au niveau de leur complexité syntaxique alors qu'ils sont identiques phonologiquement (cf.

partie 1.5). Le résultat obtenu en production à donc plusieurs implications. Tout d'abord il nous permet de conclure que notre groupe DYS présente un déficit syntaxique en langage oral localisée sur ACC3 et non uniquement un déficit phonologique. En outre cela infirme l'hypothèse de Tallal (1980) qui indique que les DYS présentent des difficultés dans le traitement de stimuli rapides puisque les deux morphèmes sont phonologiquement identiques.

Par ailleurs il est intéressant de noter que cette différence entre ACC3 et articles définis est également relevée par Jakubowicz et al. (1998) chez des TSL (âgés de 5;7 à 13 ans).

Concernant le versant réceptif, notre hypothèse est infirmée puisque le groupe DYS obtient des scores plafonnés aux tâches testant les articles définis et les ACC3 sur le versant réceptif pour les différentes raisons déjà évoquées lors de la discussion de HA1.

Selon l'hypothèse HA6, nous nous attendions à ce que le pourcentage moyen de réponses correctes obtenu par le groupe AUT pour la tâche testant ACC3 soit inférieur à celui obtenu pour la tâche testant les articles définis. L'hypothèse est confirmée uniquement en production. L'absence de différence entre les deux morphèmes sur le versant réceptif est inattendue mais pourrait être expliquée par un biais au niveau du setting expérimental. Pour la tâche testant les articles définis, l'enfant entend une seule réponse qu'il doit juger comme correcte ou incorrecte. Pour la tâche testant les pronoms, l'enfant entend deux réponses (une correcte et une incorrecte) et il doit choisir la réponse juste. La présence de la bonne réponse dans les propositions exposées permet à l'enfant de faire plus facilement le bon choix dans la tâche de pronom. En outre, comme énoncé précédemment (cf. discussion de HA1), notre tâche de jugement de ACC3 comporte un biais méthodologique important puisque les enfants ne sont pas obligés d'effectuer un réel jugement grammatical pour répondre correctement. Le fait que l'article soit syntaxiquement moins complexe mais que la tâche testant les pronoms soit également plus simple pourrait donc expliquer l'absence de différence retrouvée entre les deux morphèmes. Enfin, si l'on regarde les données interindividuelles à cette tâche, on remarque qu'au niveau réceptif, sept enfants performent entre 42% et 54% pour les articles définis et 6 enfants performent entre 44% et 56 % pour les ACC3. Ces scores sont très proches du niveau du hasard (50%). On peut donc se questionner sur la bonne compréhension

Selon l'hypothèse HA6, nous nous attendions à ce que le pourcentage moyen de réponses correctes obtenu par le groupe AUT pour la tâche testant ACC3 soit inférieur à celui obtenu pour la tâche testant les articles définis. L'hypothèse est confirmée uniquement en production. L'absence de différence entre les deux morphèmes sur le versant réceptif est inattendue mais pourrait être expliquée par un biais au niveau du setting expérimental. Pour la tâche testant les articles définis, l'enfant entend une seule réponse qu'il doit juger comme correcte ou incorrecte. Pour la tâche testant les pronoms, l'enfant entend deux réponses (une correcte et une incorrecte) et il doit choisir la réponse juste. La présence de la bonne réponse dans les propositions exposées permet à l'enfant de faire plus facilement le bon choix dans la tâche de pronom. En outre, comme énoncé précédemment (cf. discussion de HA1), notre tâche de jugement de ACC3 comporte un biais méthodologique important puisque les enfants ne sont pas obligés d'effectuer un réel jugement grammatical pour répondre correctement. Le fait que l'article soit syntaxiquement moins complexe mais que la tâche testant les pronoms soit également plus simple pourrait donc expliquer l'absence de différence retrouvée entre les deux morphèmes. Enfin, si l'on regarde les données interindividuelles à cette tâche, on remarque qu'au niveau réceptif, sept enfants performent entre 42% et 54% pour les articles définis et 6 enfants performent entre 44% et 56 % pour les ACC3. Ces scores sont très proches du niveau du hasard (50%). On peut donc se questionner sur la bonne compréhension

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