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Partie II : Le « récit de filiation » à travers La Place et Vies minuscules…

4. La hantise de la page blanche

L’écriture, davantage chez Michon que chez Ernaux, si elle est avant tout une jouissance et répond à un besoin fatal de célébration, constitue particulièrement l’expérience d’un triple empêchement : empêchement d’une filiation, empêchement d’une stabilité sociale et surtout, empêchement d’un projet d’écriture. Ces trois obstacles vont vite devenir les trois principaux motifs d’écriture. D’autant plus qu’à mesure que l’on avance dans l’histoire, si tenté qu’il en y ait une, on comprend que l’absence du père conjuguée à une vie vouée aux échecs familiaux,

317 Entretien « Et si on parlait écriture avec des écrivains ? », sur insatiablecharlotte.wordpress.com, article du 19 février.

amoureux et professionnels crée chez les deux narrateurs un besoin impérieux d’écrire, une volonté qui va pourtant vite se heurter à un manque cruel d’inspiration et/ou de méthodologie :

« Je fis en train un voyage terrifié ; il allait falloir écrire, et je ne le pourrais pas : je m’étais mis au pied du mur, et n’étais pas maçon »318.

Il faut dire qu’à bien des égards et par des moyens différents, nos deux textes restituent par excellence la genèse d’une écriture et la difficulté de celle-ci aussi. Cette tâche laborieuse scande la deuxième partie du livre michonien à partir du portrait du « Père Foucault » et va se poursuivre et s’accentuer avec les portraits suivants « Vie de Georges Bandy » et « Vie de Claudette » :

« dans l'absence de l'Écrit, je ne voulais plus vivre, ou seulement gavé, somnolent et niais »319 ;

« Pas de jour plus insupportablement fort que celui-ci dans ma mémoire ; j'y expérimentais que les mots peuvent s'évanouir et quelle flaque sanglante, bourdonnante de mouches et harcelée, ils laissent d'un corps dont ils se sont retirés : eux partis, restent l'idiotie et le hurlement »320 .

« Si l'Écrit m’était donné, pensais-je, il me donnerait tout. Abêti dans cette croyance, […], je m’enfonçais chaque jour plus avant dans l’impouvoir et la colère, […] »321.

« […], le doute venait à son tour, m’arrachait à la torture de la croyance vaine pour un supplice plus noir, me disant : si l’Écrit t’est donné, il ne te donnera rien »322.

« À la fin de l’août étouffant de 1976, j’étais de passage dans la petite ville de G., en quête de livres ; nulle Grâce ne m’était venue et, fiévreusement, je compulsais en vain toutes Écritures pour en trouver la recette »323.

318 P. Michon, VM, op. cit., p. 136.

319 P. Michon, VM, op. cit., p. 141.

320 P. Michon, VM, op. cit., p. 143.

321 P. Michon, VM, op. cit., p. 138.

322 P. Michon, VM, op. cit., p. 138.

La recherche de l’inspiration est donc une recherche de soi et de l’autre, une quête de la vérité et de l’amour, de la résistance et du partage. Elle est aussi une exploration de l’inconnu et de l’hermétique :

« je ne savais pas que l’écriture était un continent plus ténébreux, plus aguicheur et décevant que l’Afrique, l’écrivain une espèce plus avide de se perdre que l’explorateur ; et, quoiqu’il explorât la mémoire et les bibliothèques mémorieuses en lieu de dunes et forêts, qu’en revenir cousu de mots comme d’autres le sont d’or ou y mourir plus pauvre que devant - en mourir - était l’alternative offerte aussi au scribe »324.

Ce passage très proustien délivre une double image assez contrastée d’une écriture fortement tournée vers le continent africain, d’une part, et d’un écrivain-explorateur avide de quêtes et d’aventures, de l’autre.

A ce propos, il faut savoir que du narrateur proustien de la Recherche et le narrateur michonien des Vies minuscules se rapprochent sans se confondre totalement. Ils se partageraient ainsi quatre éléments complémentaires : d’abord la volonté d’écrire dans une langue somptueuse, puis le besoin d’avoir un amour maternel pour s’y identifier, ensuite l’aveu de la difficulté d’écrire, et enfin la Grâce éprouvée grâce à cette écriture. L’itinéraire des deux projets, malgré la différence absolue des volumes, est quasi-identique puisque la fin de chaque projet (Le Temps retrouvé pour Proust et le portrait de la « petite morte » pour Michon) annonce l’avènement tant escompté de la rédaction, du « livre à faire », comme écrivait Ernaux à la fin des Années. Curieusement, ces similitudes sont explicitement suggérées dans Vies minuscules :

« C’est que, orgueilleusement janséniste, je ne croyais qu’à la Grâce ; elle ne m’était point échue ; je dédaignais de condescendre aux Œuvres, persuadé que le travail qu’eût exigé leur accomplissement, si acharné qu’il fût, ne m’élèverait jamais au-dessus d’une condition d’obscur convers besogneux. Ce que j’exigeais en vain, dans une rage et un désespoir croissants, c’était hic et nunc un chemin de Damas ou la découverte proustienne de François le Champi dans la bibliothèque des Guermantes, qui est le début de la Recherche et en même temps sa fin, anticipant toute l’œuvre dans un éclair digne du Sinaï. (J’ai compris, trop tard

être, qu’aller à la Grâce par les Œuvres, comme à Guermantes par Méséglise, c’est « la plus jolie façon », la seule en tout cas qui permette d’apercevoir le port ; […] »325.

Les deux desseins ont aussi en commun le fait de mettre en scène un narrateur impuissant qui essaye tant bien que mal d’apprendre le signe de l’art. Michon, après Vies minuscules, poursuivra également cette démarche herméneutique avec Maîtres et serviteurs (Verdier, 1990), Rimbaud le fils (Gallimard, 1991), ou encore Trois auteurs (Verdier, 1997) pour ne citer qu’eux.

Dans le dernier extrait, force est de noter le clin d’œil intertextuel à la célèbre tirade de Don Diègue dans l’acte 1 de la scène 4 du Cid (1637) de Pierre Corneille :

« Ô rage ! ô désespoir ! ô vieillesse ennemie ! N'ai-je donc tant vécu que pour cette infamie ? ».

Cette recherche désespérée de la Grâce est sans doute le fil conducteur qui lie le narrateur à son métier, à ses personnages, à la littérature, à la vie tout simplement. L’écriture, ou plutôt l’absence de l’écriture, est au centre du processus remémoratif :

« A Mourioux, mon enfer changea ; c’est à celui-ci que je me suis tenu désormais. Chaque matin, je posais la page sur mon bureau, et attendais en vain que la remplît une faveur divine ; j’entrais à l’autel de Dieu, les instruments du rituel étaient en place, la machine à écrire à main gauche et les feuillets à main droite, l’hiver abstrait par la fenêtre nommait les choses plus sûrement que n’eût fait l’été profus ; des mésanges voletaient, qui n’attendaient que d’être dites, des cieux variaient, dont la variation se pourrait réduire à deux phrases ; allons, le monde ne serait pas hostile, ressenti dans le vitrail d’un chapitre. Des livres m’entouraient, bienveillants et recueillis, qui allaient intercéder en ma faveur ; […] »326.

L’absence d’inspiration peut s’avérer problématique en poussant le narrateur à l’extrême négativisme : « […] dans l’absence de l’Écrit, je ne voulais plus vivre, […] »327. Elle peut aussi

325 P. Michon, VM, op. cit., p. 137.

326 P. Michon, VM, op. cit., p. 136.

impacter sensiblement son quotidien, comme dans ce passage de la « vie de Georges Bandy » où le narrateur, compatissant non sans moquerie à la douleur de son ami Jean qui vient de perdre sa mère, en vaut au manque d’inspiration :

« […] ; j’avais pitié et ne pouvais que railler en secret : je m’en étais pris de la sorte aux touristes, à la Loire, coupables assurément de m’empêcher d’écrire, à l’universel fauteur de page blanche, deux mois plus tôt dans Sancerre »328.

Il faut savoir que dans ce portrait, le narrateur michonien ne manque pas d’occasion afin d’établir des comparaisons entre lui et le héros de son portrait. Ces parallélismes identificatoires établis entre le narrateur inconscient, ivrogne et à la quête de l’inspiration, d’une part, et le personnage de Georges Bandy, ancien abbé devenu lui-même alcoolique, de l’autre, atteint leur paroxysme lors de la remise en question de la Grâce :

« Il ne s’était rien passé, sinon ce qui passe sur tous, l’âge, le vieux temps. Lui n’avait pas beaucoup changé - simplement, il avait changé de tactique ; il avait jadis en vain appelé la Grâce en montrant combien il était digne de la recevoir, beau comme elle et comme elle fatal ; mimétique avec passion, il faisait l’ange comme certains insectes se font brindilles pour surprendre leur proie : dans son nid de mots purs, il attendait le divin oisillon. Aujourd’hui, il ne croyait plus sans doute que la Grâce, docile et métonymique, atteignît un bel orant en remontant la chaîne de ses justes mots tressés jusqu’au ciel, mais qu’au contraire elle n’empruntait que le bond intense de la métaphore, la fulgurance railleuse de l’antiphrase : […] Bandy, nul et pochard, quasi muet, travaillait à s’abolir, il était le creux que comblerait un jour l’indicible Présence : les ivrognes croient volontiers que Dieu, ou l’Écrit, sont derrière le prochain comptoir »329.

On aura donc compris que le processus d’identification narrateur-personnages est bien dense dans Vies minuscules, à commencer par le parallélisme avec la figure paternelle vacante, puis avec le personnage du père Foucault et son refus obstiné de se rendre à Paris pour se soigner par peur de se faire dénigrer en raison de son analphabétisme. Et ensuite, avec Georges Bandy

328 P. Michon, VM, op. cit., p. 160.

qui, après avoir jalonné les livres, trouve refuge dans les verres. Ce nouveau compagnon de l’infortune réconforte et fascine le narrateur dans l’absence de l’inspiration escomptée.

Ce manque d’inspiration peut également engendrer quelques problèmes relationnels. C’est le cas avec Claudette et Marianne, deux personnages qui espéraient voir le jeune Michon saisir et réussir ses chances de carrière. Seul bémol cependant, le manque de confiance et d’inspiration chez le narrateur combiné à une négligence accrue et à une certaine naïveté existentielle :

« […] je n’écrirais jamais et serais toujours ce nourrisson attendant des cieux qu’ils le langent, lui fournissent une manne écrite qu’ils s’obstinaient à lui refuser ; mon désir glouton ne cesserait pas davantage que son inassouvissement devant l’insolente richesse du monde ; je crevais de faim aux pieds de la marâtre : que m’importait que les choses exultassent, si je n’avais pas de Grands Mots pour les dire et que nul ne m’entendît les dire ? Je n’aurais pas de lecteurs, et n’avais plus de femme qui, m’aimant, m’en tînt lieu »330.

L’absence d’une « pompeuse volonté d’alchimie du verbe »331 comme il la nomme, est récompensée par la présence affective d’une bien-aimée qui le galvanise dans ces moments délicats mais à qui le narrateur est parfois contraint de mentir pour préserver leur relation :

« […] mes lettres à Marianne, quotidiennes, mentaient effrontément ; je faisais état de pages éclatantes miraculeusement venues, j’étais l’Opéra Fabuleux et chaque nuit m’était pascalienne, le ciel mouvait ma plume, comblait ma page. Ces forfanteries baignaient dans un mélange de lyrisme fruste et de roublardises sentimentales. Je ne pouvais les relire sans rire et me méprisais, fougueusement ; je me demande si j’ai changé de style depuis ces lettres inaugurales à un lecteur leurré »332.

Teintés d’humour et de lucidité, des passages entiers de la deuxième partie des Vies

minuscules font pourtant état de résistance et d’une volonté chevillée de sortir de ce « gouffre »

tumultueux dans lequel est submergé le narrateur :

330 P. Michon, VM, op. cit., p. 144.

331 P. Michon, VM, op. cit., p. 143.

« la Grâce ne saurait assurément résister à un si bon vouloir ; je la préparais par tant de macérations (n’étais-je pas pauvre, méprisable, détruisant ma santé en excitants de tous ordres ?), tant de prières (ne lisais-je pas tout ce qui se peut lire ?), tant de postures (n’avais-je pas l’air d’un écrivain, son imperceptible uniforme ?), tant d’Imitations picaresques de la vie des Grands Auteurs, qu’elle ne pourrait tarder à venir. Elle ne vint pas »333.

Cette démesure, cette hybris va pourtant, et contre toute attente, finir par arriver non pas suffisamment pour écrire tout un livre mais elle instaurait déjà les piliers d’un chapitre qui n’avait rien à voir, semble-t-il, avec la rédaction du présent livre. On apprend que cet événement s’est produit lors d’une agréable visite de sa compagne, Marianne à qui le narrateur michonien fait ainsi un constat solennel :

« Je me dois justice : quoique peu touché par la Grâce, j’en conservais l’espoir, et avais d’ailleurs écrit quelque chapitre d’un petit texte exalté et pieusement moderne, où une encombrante « recherche » formelle vêtait des chevaliers en armure sortis de Froissart ou Béroul ; mais j’en étais heureux, voulais les lui faire lire, […] »334.

Malgré l’investissement du narrateur, Marianne finit par le quitter dans un désarroi total, le confiant ainsi à la « bonne vieille page blanche » qui le hante viscéralement depuis déjà plusieurs mois, et croyant que cette rupture allait bientôt déclencher un déclic chez lui. En vain :

« [Marianne] avait foi en moi, elle n’avait consenti cette séparation, pour elle si douloureuse, qu’afin que j’écrivisse. Elle m’avait soutenu dans mon projet de fuir Annecy où je n’écrivais rien (elle ne savait pas, si je le devinais, qu’à Mourioux m’attendait une page tout aussi blanche, qu’aucun voyage ni pédante retraite ne suffisent à remplir), et où j’avais passé un hiver funeste ; […] »335.

333 P. Michon, VM, op. cit., p. 136.

334 P. Michon, VM, op. cit., pp. 139-140.

On apprend par la suite que la Grâce résistait toujours obstinément à la bonne volonté du narrateur et qu’elle « […], sait d’autant mieux atteindre, dans un écart prodigieux ; […] »336. On découvre alors un narrateur exténué ayant perdu la notion du temps et celle de la vie :

« Un vertige orgueilleux me saisit, mon cœur déborda ; dans la surnaturelle absence céleste, la défection de la Grâce que j’avais si vainement réclamée me parut d’une insupportable candeur : m’échoir l’eût souillée. Marianne s’était retirée, plus rien ne me séparait de la douloureuse vacuité des cieux, un beau soir de gel : j’étais ce froid, cette clarté dévastée. Un enfant sale et sifflotant passa, jetant un regard narquois à ce grand demeuré littéraire qui béait aux corneilles ; la honte et le réel revinrent. […] ; je marchai vite dans le village obscur, mes mauvais livres sous les bras »337.

Cette vision assez peu glorieuse d’un narrateur en quête d’inspiration est un passage obligé dans les récits de soi (dans les autobiographies d’écrivains, d’une manière particulière). Deux scènes reviennent fréquemment dans ces types d’écriture : d’abord, les moments d’errance à la recherche de l’inspiration comme lorsqu’on apprend que lors de ses déplacements, et faute de pouvoir écrire, le narrateur michonien, aussitôt sorti des gares, se donnait à cœur joie de faire les tournées des bars enchaînant démesurément les verres. Il se dérobait parfois à sa vieille tradition pour se procurer des livres et aller s’offrir les services de quelques « femmes consentantes » :

« Chaque biture m’était une répétition générale, un radotage des formes déchues de la Grâce : car l’Écrit, pensais-je, viendrait à son heure de la sorte, exogène et prodigieux, indubitable et transsubstantiel, changeant mon corps en mots comme l’ivresse le changeait en pur amour de soi, sans que tenir la plume me coûtât plus que lever le coude ; le plaisir de la première page me serait comme le frisson léger du premier verre ; l’ampleur symphonique de l’œuvre achevée résonnerait comme les cuivres et les cymbales de l’ivresse massive, quand verres et pages sont innombrables »338.

336 P. Michon, VM, op. cit., p. 165.

337 P. Michon, VM, op. cit., p. 161.

Ensuite viennent les moments davantage intimes des narrateurs religieusement attablés à la recherche diligente tant bien que mal des mots dans les maux qu’ils traversent :

« Sur cette façade j’écrivais, en rêve.

Je m’installais dès les premières heures à ma table de travail, sous l’œil chaque jour plus dubitatif de Claudette ; […] »339.

Ou encore à un autre endroit quelques pages plus loin :

« [Claudette] savait bien que je n’écrivais pas : l’auteur fanfaron de Montparnasse était cette loque exaltée, ce maniaque attablé devant des feuilles vierges ; […] »340. La hantise de la page blanche va sensiblement affecter l’existence du narrateur impuissant :

« […] avare, je n’en confiais pas une once au papier. Comme j’allais bien écrire ! Me disais-je pourtant ; ne suffisait-il pas que ma plume maîtrisât le centième de cette fabuleuse matière ? Hélas, elle n’était telle que parce qu’elle n’avait ni ne tolérait de maître, fût-ce ma propre main. L’eussé-je écrite qu’elle n’eût laissé sur la page que cendres, comme une bûche après la flambée ou une femme au sortir du plaisir. Allons, j’allais tout de même écrire, tout à l’heure ; rien ne pressait »341. Voyant sa vie personnelle et professionnelle se dégrader le narrateur trouvera refuge chez sa mère et parmi les livres. Faute d’écrire, il faut lire, Tel est sans doute le constat fait après plusieurs mois de non-production :

« […] j’étais depuis plusieurs mois chez ma mère, aspirant sottement à la grâce de l’Écrit et ne la recevant pas : grabataire ou de drogues diverses m’exaltant mais toujours distrait au monde, indolent, furieux, et une hébétude forcenée me rivant satisfait à la page infertile sans qu’il me fût besoin d’écrire un seul mot. Comment écrire du reste, quand je ne savais plus lire : au pire de misérables traductions de science-fiction, au mieux les textes benoîtement tapageurs des Américains de

339 P. Michon, VM, op. cit., p. 182.

340 P. Michon, VM, op. cit., p. 184.

1960 et ceux, pesamment avant-gardistes, des Français de 1970, étaient mon seul aliment ; mais si bas que ces lectures déchussent, elles m’étaient encore des modèles trop forts que j’étais incapable d’imiter. Je m’invétérais dans l’échec, l’inertie fascinée ; dans l’imposture aussi : […] »342.

Cet extrait nous éclaire que le processus d’écriture est étroitement lié à celui de lecture. Se confirme également ici la position de l’auteur quand il s’en prenait à la théorie de « la table rase » promue par certains intellectuels de cette époque. Pour Michon, aucun texte n’est né du nihilisme. On n’écrit sans doute plus mais on réécrit.