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1.2 Outils d’aide au diagnostic

1.2.5 Hamilton Depression Rating Scale (HDRS)

Introduction

Pour répondre à cette question ont été sélectionnées :

 4 recommandations :

de l’Institute for Clinical Systems Improvement (ICSI) en 2012 (37) ;

du British Columbia Ministry of Health (BCMoH) en 2008 (76) ;

du Department of Veterans Affairs (DVA) en 2009 (18) ;

de l’Agence nationale d’accréditation et d’évaluation en santé (Anaes) en 2001 (60).

 2 études contrôlées non randomisées :

1 étude de Hamilton de 1960 (77) et de Zimmerman et al. de 2013 (78) ;

1 étude de Furukawa de 2010 (49)

 1 revue de la littérature de Williams de 1988 (79) et la référence d’origine de Bech et al. de 1984 (80) ;

 un ouvrage de Bouvard et Cottraux de 2010 (50).

La Hamilton Depression Rating Scale est développée et utilisée vers la fin des années 1950 pour initialement évaluer l’efficacité de la 1ère génération des traitements antidépresseurs, dans les essais cliniques.

Publié en 1960, la Hamilton Depression Rating Scale a été conçue pour être utilisée uniquement chez des sujets chez lesquels le diagnostic d’un trouble dépressif est établi.

Il est utilisé pour quantifier le résultat d’un entretien.

Cette échelle remplit l’objectif de procurer un outil simple pour évaluer la sévérité quantitativement et pour montrer les changements de la maladie.

Elle ne doit pas être utilisée dans un but de diagnostic (77).

La Hamilton Depression Rating Scale comporte 21 items (Hamilton Depression Rating Scale-21) qui évaluent :

 l’humeur dépressive ;

 les sentiments de culpabilité ;

 le suicide ;

 l’insomnie d’endormissement ;

 l’insomnie du milieu de la nuit ;

 le travail et les activités ;

 le ralentissement psychomoteur ;

 l’agitation ;

 l’anxiété psychique ;

 l’anxiété somatique ;

 les symptômes somatiques gastro-intestinaux ;

 les symptômes somatiques généraux ;

 les symptômes génitaux ;

 l’hypochondrie ;

 la perte de poids ;

 la prise de conscience de l’état dépressif ;

 la variation nycthémérale des symptômes ;

 la dépersonnalisation ;

 les symptômes délirants et les symptômes obsessionnels et compulsionnels.

Il s’agit d’un hétéro-questionnaire qui concerne la semaine écoulée. L’âge de la population cible est ≥ 16 ans.

L’échelle est remplie par un évaluateur (ou un professionnel) après un entretien avec le patient. Un guide est proposé pour aider l’évaluateur à mener cet entretien. L’évaluateur est guidé pour chacun des 21 items.

Concernant le principe de cotation du questionnaire :

Neuf items sont cotés sur une échelle de 5 points (0, 1, 2, 3 ou 4) correspondant à des symptômes considérés respectivement comme absents, douteux ou non significatifs, légers, moyens, impor-tants.

Huit items sont cotés sur une échelle de 3 points (0, 1, 2) correspondant à des symptômes consi-dérés comme absents, douteux ou légers, moyens ou importants.

L’item concernant la perte de poids peut être coté de façon subjective (dires du patient) ou objec-tive (pesée), mais une seule de ces deux cotations est comptabilisée pour le score total au HRSD.

Ce score total est la somme de cotation des 17 premiers items et varie de 0 à 52.

Remarque

La cotation de 4 items (items 18, 19, 20 et 21) n’est pas prise en compte pour le calcul du score total obtenu, si bien que certains auteurs désignent la Hamilton Depression Rating Scale-21 par le terme de Hamilton Depression Rating Scale-17 (50).

Seuils

Un score < 7 correspond à l’absence de dépression (50, 79).

Recommandations

Les recommandations nord américaines de l’Institute for Clinical Systems Improvement (ICSI) (37). Ces recommandations indiquent en 2012 :

Des outils valides et fiables peuvent aider le clinicien à identifier une dépression caractérisée. Des outils de dépistage doivent être utilisés pour améliorer, mais pas pour remplacer l’entretien cli-nique.

La Hamilton Depression Rating Scale est un exemple d’outil reconnu et validé.

La Hamilton Depression Rating Scale est recommandée pour le suivi des patients dans les re-commandations canadiennes du British Columbia Ministry of Health (BCMoH) en 2008 (76) et dans les recommandations nord américaines du Department of Veterans Affairs (DVA) en 2009 (18).

Les recommandations françaises de l’Agence nationale d’accréditation et d’évaluation en santé (Anaes) (60).

Ces recommandations indiquent en 2001 :

De nombreuses échelles et des questionnaires dont la version française est plus ou moins validée sont proposés pour mesurer l’anxiété. Ces outils, en particulier l’échelle d'Hamilton, sont surtout utilisés en recherche clinique.

L’échelle d’anxiété et de dépression utilisée à l’hôpital (échelle HAD) ou l’échelle de Covi peuvent aider en pratique courante.

L’argumentaire de ces recommandations cite peu de références pour la Hospital Anxiety and De-pression Scale, notamment l’article de Zigmond et Snaith (62) et un article de Lépine et al. qui concernent des patients hospitalisés en médecine interne (81).

Études

L’étude de Zimmerman et al. de 2013 (78).

Une étude contrôlée non randomisée incluant 627 patients publiée en 2013 (78) établit des seuils de la Hamilton Depression Rating Scale pour définir la sévérité d’une dépression.

Les sujets, chez lesquels le diagnostic de dépression caractérisée est déjà établit, sont évalués par le Clinical Global Impression Severity Scale (CGI-S).

Des courbes ROC (Receiving Operating Curves) sont utilisées pour identifier les seuils de la Hamilton Depression Rating Scale qui permettent de discriminer de façon optimale une dépression légère versus une dépression modérée et une dépression modérée versus une dépression sévère.

Les auteurs concluent que les seuils de score de la Hamilton Depression Rating Scale recommandés sont les suivants :

 0 à 7 : pas de dépression ;

 8 à 16 : dépression légère ;

 17 à 23 : dépression modérée ;

 et ≥ à 24 : dépression sévère.

L’étude de Furukawa de 2010 (49) rapporte qu’une analyse post-hoc de 7 essais cliniques randomisés concernant la dépression caractérisée, incluant un total de 1 927 sujets, basée sur une corrélation entre le score de la Hamilton Depression Rating Scale et le score du Clinical Global Impression Severity Scale, a établi les recommandations d'interprétation suivantes pour les scores suivants :

 0-3 : normal, pas du tout malade ;

 4-7 : limite malade (8-15 : légèrement malade) ;

 16-26 : modérément malade ;

 27 : sévèrement malade.

L’étude de Williams de 1988 (79). Les scores pour les différents seuils de sévérité de la Hamilton Depression Rating Scale sont :

 0-7 : pas de dépression ;

 8-17 : dépression légère ;

 18-25 : dépression modérée ;

 26-52 : dépression sévère.

Conclusion sur la Hamilton Depression Rating Scale

Synthèse d’après les données de la littérature

L’auteur de la Hamilton Depression Rating Scale mentionne explicitement qu’il est conçu pour être utilisé chez des sujets chez lesquels le diagnostic de dépression est établi (77).

La Hamilton Depression Rating Scale est citée dans une recommandation comme un outil qui peut aider le clinicien à identifier une dépression caractérisée (37).

La Hamilton Depression Rating Scale est recommandée pour le suivi de la dépression par 2 recommandations (18, 76).

Cette échelle n’est pas adaptée au diagnostic de premier recours de la dépression (49, 50, 77).

La Hamilton Depression Rating Scale est préconisée pour évaluer la sévérité d’un épisode dépressif (49, 78).

Conclusion du groupe de travail

La Hamilton Depression Rating Scale est un exemple d’outil reconnu et validé. Elle explore toutes les facettes de la dépression.

Elle nécessite un apprentissage, pour être pertinente.

La Hamilton Depression Rating Scale a été conçue pour être utilisée uniquement chez des sujets chez lesquels le diagnostic d’un trouble dépressif est établi.

Cet hétéro-questionnaire permet d’évaluer la sévérité et assurer le suivi.