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. (4.72)

En appliquant (4.67) au centre de l'étoile, on déduit que ˜Cn = ˜Cp si ce dernier est à l'équilibre β. Dans ce cas, les potentiels chimiques sont alors reliés par

µn Γn =

µp

Γp. (4.73)

Il est possible de montrer que l'équilibre β ne peut être vérié dans l'ensemble de l'étoile que si les deux uides sont en corotation (Andersson & Comer,2001). Sous cette dernière condition, imposer l'équilibre chimique au centre de l'étoile sut à ce qu'il soit vérié dans toute l'étoile, comme on peut le voir sur l'équation (4.73). En revanche, dans le cas où Ωn 6= Ωp, nous devrions prendre en compte certaines réactions de conversion de particules entre les uides dans notre modèle, qui induiraient alors une dissipation d'énergie jusqu'à ce que ∆2 = 0, où l'étoile peut atteindre un état d'équilibre β global (Langlois et al.,1998;

Prix et al.,2002). Toutefois, nous négligeons simplement ce processus de transfusion dans

nos calculs de congurations stationnaires (voir section 4.1 et (4.64)). Cette hypothèse semble raisonnable étant donné (i) la lenteur des réactions électrofaibles responsables de l'équilibre chimique (voir section 6.1.4 et Yakovlev et al. (2001) par exemple) et (ii) le fait que les deux uides sont susceptibles d'être toujours dans une situation voisine de la corotation (voir équation (7.7)). Des exemples de congurations avec µp

c 6= µnc sont présentés dans Prix et al. (2005). Davantage de détails sur l'équilibre chimique seront fournis dans la section 6.1.4, dans un contexte dynamique.

4.5 Grandeurs globales

4.5.1 Masses baryoniques

Les nombres de neutrons et de protons contenus dans l'étoile sont donnés par Nn =− Z Σt nnαnα√ γ dr dθ dϕ et Np =− Z Σt npαnα√ γ dr dθ dϕ, (4.74) où √γ = A2Br2sin θ correspond à la racine carrée du déterminant de la métrique in-duite γij (4.24). On peut montrer à l'aide du théorème de Green-Ostrogradski que, les quadri-courants de particules vériant les équations (4.64), les intégrales précédentes ne dépendent pas du choix de Σt. Chaque terme −nα

Xnα désigne la densité de particules du uide X mesurée par l'observateur eulérien On. En utilisant (4.52), on peut réécrire les intégrales (4.74) de la manière suivante :

Nn = Z Σt ΓnnnA2Br2sin θ dr dθ dϕ et Np= Z Σt ΓpnpA2Br2sin θ dr dθ dϕ. (4.75) On dénit alors les masses baryoniques de neutrons et de protons par les relations

MnB = mnNn et MB

à partir desquelles on forme la masse baryonique totale de l'étoile :

MB = MnB+ MpB. (4.77)

4.5.2 Masse gravitationnelle

La masse gravitationnelle MG est la masse ressentie par une particule test en orbite autour de l'étoile. En raison de l'équivalence masse-énergie, la masse MG doit contenir toutes les formes d'énergie, en particulier celle associée au champ gravitationnel. Toutefois, cette dernière n'étant pas localisable, on ne peut pas dénir MG comme l'intégrale d'une certaine  densité de masse  sur Σt, comme on l'a fait pour les masses baryoniques. En relativité générale, deux concepts sont généralement utilisés pour dénir la masse : la masse ADM, qui s'applique pour n'importe quel espace-temps asymptotiquement plat, et la masse de Komar, qui n'est dénie que pour des espace-temps stationnaires. Dans le cas présent, les deux dénitions coïncident. Ainsi, dans la suite, nous nous focalisons uniquement sur la masse de Komar.

Étant donné le vecteur de Killing ξα associé à la stationnarité (voir section 4.2.2), l'expression volumique de la masse de Komar est donnée par (Gourgoulhon, 2012)

MK = Z Σt 2Tαβnαξβ − gαβ Tαβnµξµ d3 Σ, (4.78)

où le volume élémentaire d3Σ est déni par d3Σ = √γ dr dθ dϕ = A2Br2sin θ dr dθ dϕ. En utilisant la décomposition 3+1 (4.12) du tenseur-énergie impulsion, la masse gravita-tionnelle s'exprime alors par

MG= MK = Z

Σt

[N (E + S) + 2ωπϕ] d3Σ, (4.79) où les termes E, πϕ et S sont donnés par les équations (4.59), (4.60) et (4.63). Il est également possible de montrer que cette masse correspond, au signe près, au coecient devant le terme en 1/r dans le développement de N à l'inni spatial :

N = r→+∞1−MG r + O  1 r2  . (4.80)

À la limite newtonienne, les coecients métriques sont donnés par ω = 0 et N = 1, le volume élémentaire d3

Σ tend vers le volume élémentaire de l'espace-temps plat d3

Σf = r2sin θ dr dθ dϕet les termes sources vérient S  E et E ' mnnn+ mpnp, de telle sorte que (4.79) devient

MGnewt= Z

Σt

(mnnn+ mpnp) r2sin θ dr dθ dϕ = MnewtB , (4.81) comme on peut s'y attendre.

En relativité générale, on dénit également l'énergie de liaison EL de l'étoile comme la diérence entre sa masse gravitationnelle et sa masse baryonique :

EL = MG− MB. (4.82)

La quantité |EL| correspond à l'énergie qu'il faudrait fournir aux particules (baryoniques) de l'étoile pour les disperser à l'inni. L'étoile est donc liée si EL< 0.

4.5.3 Identités du viriel

S. Bonazzola et E. Gourgoulhon ont exhibé deux identités du viriel en relativité gé-nérale, à deux et à trois dimensions (Bonazzola & Gourgoulhon, 1994; Gourgoulhon &

Bonazzola, 1994). En particulier, cette dernière redonne le théorème du viriel classique à

la limite newtonienne. Ces relations sont couramment utilisées pour mesurer les erreurs associées à la résolution numérique des équations d'Einstein (voir chapitre 5). Pour cela, on décompose chacune de ces identités sous la forme de deux intégrales Imat et Ipot res-pectivement liées à des termes de matière et aux seuls potentiels métriques. On quantie alors la violation d'une identité du viriel par la grandeur sans dimension

GRV = Imat+ Ipot

Imat . (4.83)

Si la relation du viriel considérée est parfaitement vériée, le GRV correspondant est nul.

4.5.4 Rayons circonférentiels et rayons moyens

Le rayon circonférentiel d'un uide est la grandeur invariante de jauge dénie par RXcirc= CX

, (4.84)

où CX est la circonférence de ce uide dans le plan équatorial (θ = π/2). Si rX

eq désigne la valeur de la coordonnée radiale r à la surface du uide1 dans le plan équatorial, CX est donnée par CX = I r=rX eq, θ=π/2 q gαβdxαdxβ. (4.85) En utilisant (4.21), on obtient alors

RXcirc= B reqX, π/2 rX

eq. (4.86)

Comme B > 1 (voir Fig. 5.17), on en déduit que RX

circ > rXeq. Notons que, à la limite newtonienne, B = 1 et RX

circ = reqX.

Une seconde dénition du rayon d'un uide, également indépendante du choix de coordonnées, fait appel à sa surface dans un plan méridien, plutôt qu'à sa circonférence. On dénit ainsi le rayon moyen du uide X par

RXmoy = r

SX

, (4.87)

où la surface SX de ce uide s'exprime en fonction de rX

s (θ), la coordonnée radiale associée à sa surface, de la manière suivante :

SX = 4π Z π/2 0 AB "  drX s dθ 2 + rXs 2 #1/2 rXs sin θ dθ. (4.88) 1. La surface d'un uide sera dénie dans la section4.6.

On pourra vérier que dans le cas sphérique, A = B et rX

s = reqX, de telle sorte que les deux dénitions coïncident :

RXcirc= RXmoy. (4.89) Le rayon circulaire (ou moyen) de l'étoile correspond alors au rayon circulaire (ou moyen) du uide le plus externe :

Rcirc = max (Rncirc, Rpcirc) et Rmoy = max Rmoyn , Rpmoy . (4.90) Dans la suite, nous utiliserons le rayon circonférentiel Rcirc pour dénir la compacité de l'étoile, en relativité générale :

Ξ = GMG

Rcircc2, (4.91)

où on a réintroduit la constante de gravitation et la vitesse de la lumière dans le vide. Cette dénition généralise celle donnée par l'équation (1.4) à la limite newtonienne.

4.5.5 Moments cinétiques

Grâce au vecteur de Killing χα associé à l'axisymétrie, il est également possible de dénir le moment cinétique de l'étoile, de manière indépendante de jauge. Ainsi, le moment cinétique de Komar est donné par une intégrale similaire à celle utilisée dans l'expression de la masse de Komar (4.78), mais qui fait intervenir cette fois-ci le vecteur χα :

JK=− Z Σt  Tαβnαχβ1 2g αβTαβnµχµ  d3Σ. (4.92) Comme χα est un vecteur tangent à Σt, on en déduit que nµχµ = 0, ⊥α

βχβ = χα et

Tαβnαχβ =−πϕ, de telle sorte que le moment cinétique de Komar est simplement donné par

JK= Z

Σt

πϕd3Σ. (4.93)

Pour le système de deux uides couplés considéré ici, les équations (4.10), (4.41) et (4.52) conduisent à

πϕ = Γnnnpnϕ+ Γpnpppϕ. (4.94) On dénit alors le moment cinétique de chaque uide par (Langlois et al., 1998)

Jn = Z Σt jϕnd3Σ et Jp = Z Σt jϕpd3Σ, (4.95) où jϕn = Γnnnpnϕ et jp ϕ = Γpnpppϕ. (4.96) On peut alors interpréter pn

ϕ (resp. pp

ϕ) comme le moment cinétique par neutron (resp. proton) et Γnnn (resp. Γpnp) comme la densité de neutrons (resp. protons) mesurés par On. Les densités de moment cinétique (4.96) peuvent s'exprimer en fonction des vitesses physiques (4.56) mesurées par On comme suit :

(

jϕn = Br sin θ(Γ2

nn2nKnnUn+ ΓnnnΓpnpKnpUp), jϕp = Br sin θ(Γ2

La limite newtonienne des moments cinétiques partiels, étudiée dans l'annexeC.1, est en parfait accord avec les expressions obtenues par Sidery et al. (2010).

En supposant que la vitesse de rotation de chaque uide est constante dans l'étoile, on peut donner une première dénition du moment d'inertie total,

I = JK

p, (4.98)

où Ωp est la vitesse de rotation du pulsar, et du moment d'inertie de chaque uide, In = Jn

n et Ip = Jp

p. (4.99)

Toutefois, ces dénitions n'ont réellement de sens que si les uides sont en corotation1. Pour traiter le cas où Ωn 6= Ωp, une autre dénition des moments d'inertie sera utilisée dans la partie III.