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Chapitre 3- La gestion de la fréquentation nautique de loisir dans les

3.1. Une gestion par défaut

La fréquentation nautique de loisir telle que nous l’avons définie inscrit sa

gestion dans un cadre très large relevant à la fois de la réglementation des

activités nautiques de loisir, de l’aménagement et de la préservation du littoral.

L’espace de la fréquentation nautique de plaisance s’étend principalement du

niveau des plus hautes mers jusqu’à une dizaine de milles nautiques vers le

large : il s’insère dans deux espaces juridiques, le Domaine public maritime

17

17

Le DPM peut être naturel ou artificiel. Sur le littoral métropolitain, le domaine naturel est

constitué du sol et sous-sol de la mer, compris entre la limite des plus hautes mers en l’absence

de perturbations météorologiques exceptionnelles et vers le large jusqu’à 12 milles nautiques

(mer territoriale), des étangs salés communiquant avec la mer et des lais et relais de mer. Le

domaine artificiel comprend les ouvrages portuaires et leurs dépendances, les phares et autres

ouvrages liés à la navigation...

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(DPM) et la mer territoriale (jusqu’à 12 milles nautiques

18

).

Ainsi l’État apparaît comme le principal acteur de la gestion des loisirs

plaisanciers et des activités récréatives liées au nautisme. Il est propriétaire du

DPM dont il doit assurer la conservation et la gestion dans l’intérêt de la nation

en tenant compte « de la vocation des zones concernées, et de celle des espaces

terrestres avoisinants, ainsi que des impératifs de préservation des sites et

paysages du littoral et des ressources biologiques » (article L321-5 du code de

l’environnement issu de l’art. 25 de la loi « Littoral » du 3 janvier 1986). Parmi

les principales vocations du DPM, celle du DPM naturel est ancienne

(Ordonnance de la Marine, 1681) et a été rappelée, entre autres, dans l’article

30 de la loi « Littoral » (L.321-9 du code de l’environnement) : celle de

« l’usage libre et gratuit par le public … au même titre que son affectation aux

activités de pêche et de cultures marines ». L’État dispose néanmoins de

moyens juridiques permettant de fixer les modalités d’une utilisation privative

du DPM naturel à travers l’attribution de titres d’occupation domaniale comme

les Autorisations d’occupation temporaire (AOT) pour l’installation de bouées

de mouillage, par exemple. Le DPM artificiel quant à lui a généralement été

aménagé pour la mise en valeur du littoral. Dans le cadre de notre

problématique, au-delà des ouvrages établis dans l’intérêt de la navigation

maritime (balisage en mer), le DPM artificiel est essentiellement représenté par

les ports de plaisance qui sont affectés à l’usage du public. Enfin l’État légifère

dans les eaux territoriales et intérieures où il garantit, entre autres, la sécurité

de la navigation maritime et la préservation des ressources.

Cependant, compte tenu de la diversité des administrations compétentes sur le

milieu marin au niveau central (Ministère de l’équipement, des transports, du

territoire, du tourisme et de la mer, Ministère de l’agriculture, de

l’alimentation, de la pêche et de la ruralité, Ministère de l’écologie et du

développement durable…), l’État gère le Domaine public maritime et la

navigation de plaisance principalement à travers ses représentants locaux, le

préfet maritime et les préfets terrestres (préfet de région et préfet de

département) et les services déconcentrés (Direction départementale de

l’équipement, Direction des affaires maritimes, Direction départementale des

affaires sanitaires et sociales, Direction régionale de l’environnement…) (fig.

16).

Depuis la loi de décentralisation de 1983 et la loi « Littoral », certaines

dispositions prévoient la possibilité d’établir une gestion déléguée pour le

Domaine public maritime aux collectivités locales pour la gestion des ports et

des mouillages notamment et octroient aux maires des compétences dans la

bande des 300 mètres (police des baignades et des activités nautiques). L’État

peut aussi attribuer la gestion du DPM naturel par convention « à des

collectivités ou établissements publics, à des sociétés d'aménagement foncier et

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La limite extérieure de la mer territoriale est généralement calculée à partir de la ligne des

laisses de basse mer le long de la côte continentale. Lorsque ce littoral est bordé par des îles

côtières située au-delà des 12 milles nautiques, celles-ci sont utilisées pour définir la ligne de

base droite et ce n’est qu’à partir de cette ligne qu’est fixée la limite de la mer territoriale. Les

eaux côtières situées en deçà de la ligne de base droite sont les eaux intérieures (compétence

exclusive de l’État sur ces espaces). Les eaux baignant Ouessant et l’archipel de Molène par

exemple sont des eaux intérieures (fig. 16).

Figure 16- Compétences et limites administratives sur le littoral et en mer (hors zones portuaires)

Les limites administratives en mer, l'exemple de la Mer d'Iroise

Île d'Ouessant Archipel de Molène Île de Sein Ar Men Brest 0 10 km ligne de base ZEE

Source : d'après Mission Parc marin d'Iroise, Espaces naturels n°9, 2005.

Source : Géomer

Conception, réalisation : M. Le Tixerant, I. Peuziat

Limite des 300 mètres Eaux intérieures Eaux territoriales ZEE

EAUX INTÉRIEURES MER TERRITORIALE

DOMAINE PUBLIC MARITIME (sol et sous-sol de la mer)

ZONE ÉCONOMIQUE EXCLUSIVE

ESTRAN

Préfet de département

300m 100m Baignade Urbanisme Circulation maritime et balisages

Gestionnaire du domaine public maritime :

Extraction de matériaux Occupation du domaine (corps-morts fixes, mouillages, cales...) Chasse, extractions sur le DPM Pêche et ressources halieutiques Circulation maritime et sécurité Loi littoral zone inconstructible ZONE DE MARÉE

Ligne de base 12 milles

Répartition des compétences d'intervention sur le littoral

Préfet maritime Préfet de département

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d'établissement rural, ainsi qu'à des organismes régulièrement déclarés d'utilité

publique (…) en vue d'assurer la conservation, la protection ou la mise en

valeur du patrimoine national » (L.51.1 Code du domaine de l’État). La loi du

2 février 2002 (relative à la démocratie de proximité) consacre un titre

spécifique au Conservatoire du littoral pour la gestion du DPM, précisant et

renforçant les pouvoirs de cet organisme dans le cadre de la mise en œuvre de

conventions de gestion précitées (décret du 29 août 2003). L’organisation des

usages du Domaine public maritime peut enfin être mise en œuvre à travers

notamment les Schémas de mise en valeur de la mer (assimilés aux Directives

territoriales d’aménagement) et les plans d’urbanisme (PLU /POS) sous la

responsabilité de l’État ou des collectivités territoriales.

Sur la partie strictement terrestre des îles, les collectivités territoriales (Région,

Département, Commune) sont beaucoup plus impliquées dans la gestion de la

fréquentation ainsi que le Conservatoire du littoral, les propriétaires privés et

des associations (de protection de la nature notamment dans les espaces

protégés).

En dehors des ports insulaires les plaisanciers débarquent généralement au

niveau des côtes basses directement avec leur embarcation de plaisance ou en

annexe. Les espaces qu’ils investissent au-delà du DPM sont dans la plupart

des cas propriété de la Commune, du Conseil général (Département), du

Conservatoire du littoral ou de propriétaires privés (dans le cas des îles privées

notamment). La gestion de la fréquentation sur ces espaces peut être assurée

directement par les propriétaires ou déléguée et ne concerne généralement pas

spécifiquement la fréquentation des plaisanciers. Elle s’inscrit en effet le plus

souvent dans un cadre plus large de gestion des sites à travers les

aménagements et la réglementation de certains usages. Les politiques de

gestion de la fréquentation mises en œuvre sont nombreuses et varient en

fonction des gestionnaires, de leurs objectifs et du statut des sites (privés,

protégés ou non…), aussi reviendrons-nous plus en détail sur certains de ces

aspects, à travers des exemples, dans les paragraphes suivants.

Sur le milieu marin (mer et DPM) le rôle de l’administration de l’État est

prédominant. Il est pourtant difficile de faire le constat d’une politique de

gestion claire et cohérente des activités plaisancières, et de la fréquentation

qu’elle induit, du fait de l’éparpillement des compétences et des responsabilités

ainsi que de la diversité des objectifs de gestion des acteurs (sécurité maritime,

protection de l’environnement, santé publique, développement touristique,

organisation des activités littorales…). On peut par ailleurs noter que les

mesures de gestion actuelles des activités plaisancières en mer et sur le DPM

naturel

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sont principalement réglementaires (réglementation de la navigation

de plaisance, réglementation relative à la pêche de loisir, limitation de vitesse,

interdiction d’installer un mouillage sans titre d’occupation domanial…). Or la

mise en œuvre des pouvoirs de coercition visant au contrôle du respect des

réglementations sur ces espaces est confrontée à plusieurs obstacles :

l’enchevêtrement des compétences en matière de police (tab. 4) d’abord, mais

aussi le fait que l’intervention en milieu marin nécessite des moyens importants

et spécifiques (humains et nautiques notamment).

Tableau 4- Principales autorités compétentes dans les ports et en mer

(d’après J.-M. Bécet et D. Le Morvan, 1991)

Ports maritimes DPM naturel et Mer

Préfets terrestres (Région et/ou Département)

Les préfets terrestres sont compétents dans la création et l’extension :

- des ports d’intérêt national et leur gestion - des ports départementaux et

communaux en l’absence de Schéma de mise en valeur de la mer (SMVM), - des mouillages collectifs.

Ils exercent des pouvoirs de police : - police de la conservation et de l’exploitation,

- police générale des ports maritimes décentralisés pour garder « la sécurité des personnes et des biens si les circonstances l’exigent ».

Le préfet de Région exerce des pouvoirs de police de la pêche et réglemente les pêches et les cultures marines. Il intervient aussi dans la gestion des

espaces protégés (Parcs).

Le préfet de Département exerce des pouvoirs de police de la conservation du DPM (extractions, police des mines…) et de la circulation des véhicules à moteurs sur les rivages.

Il intervient dans la gestion du DPM, son

exploitation et son occupation

(installations de mouillages…).

Préfet maritime

Le Préfet maritime instruit les projets de

création de port et a un pouvoir de

délimitation des infrastructures en mer.

Il est compétent pour la police des

chenaux d’accès aux ports.

Le préfet maritime anime et coordonne l’action en mer des administrations de l’État et la mise en œuvre de leurs moyens. Il est investi du pouvoir de police générale, le préfet a autorité dans tous les domaines où s’exerce l’action de l’État : maintien de l’ordre public, réglementation de la circulation maritime, sauvegarde des personnes et des biens, protection de l’environnement, trafics illicites, police des activités nautiques au-delà de la bande des 300 mètres.

Le préfet maritime donne son assentiment pour l’occupation du DPM, l’exploitation des cultures marines et l’immersion des déblais de dragage. Il donne son avis pour les projets d’extraction.

Président du Conseil Général

Le Président du Conseil Général intervient dans :

- la création et l’extension des ports de pêche et de commerce, ainsi que des ports mixtes si SMVM,

- la gestion des ports pour l’instruction des avant-projets de travaux, les autorisations domaniales, la définition des tarifs des outillages publics, la présidence des conseils portuaires, l’approbation de la délimitation de l’administration du port. Il exerce le pouvoir de police de la

conservation et de l’exploitation.

Le Président du CG joue un rôle important dans la gestion des ports départementaux

(comme c’est le cas dans de nombreuses îles habitées).

Maires

Le Maire est compétent pour la création et l’extension des ports de plaisance si SMVM (aucun aujourd’hui validé ne concerne des espaces insulaires). Il intervient dans la gestion des ports pour l’instruction des avant-projets de travaux, les autorisations domaniales, la définition des tarifs des outillages publics, la présidence des conseils portuaires, la gestion des mouillages.

Il exerce le pouvoir de police de la

conservation, de l’exploitation et du maintien de l’ordre public.

Le Maire est investi du pouvoir de police des baignades et des activités nautiques

dans la bande des 300 mètres.

Autres compétences : approbation des PLU qui s’appliquent en mer.

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Sans doute, dans les ports et les espaces naturels terrestres insulaires, la gestion

s’effectue-t-elle généralement à une échelle plus locale et avec des moyens

proportionnés, mais on peut s’interroger sur la réelle prise en compte de la

fréquentation spécifique de la plaisance dans la gestion de ces espaces.

L’analyse d’exemples de gestion insulaires nous fournira un éclairage sur cet

aspect de la question.

3.1.2. La gestion de la fréquentation nautique dans les ports insulaires

A l’échelle des espaces insulaires métropolitains habités de la façade

Manche/Atlantique et méditerranéenne, c’est sans doute au sein des ports que

la gestion des activités de plaisance est la plus affirmée dans la mesure où ces

espaces font l’objet d’une délimitation administrative et disposent d’un cadre

juridique spécifique pour leur gestion. Néanmoins la plaisance n’est pas la

seule activité qu’abritent ces ports, et toute la gestion de la plaisance ne

concerne pas la seule gestion de la fréquentation nautique de loisir. Il ne s’agira

pas ici de présenter de manière exhaustive la gestion des ports insulaires,

compte tenu de la grande diversité des situations et leur complexité liée à la

multiplicité des organes qui interviennent (État, collectivités locales,

commissions nautiques, conseil portuaire…). Notre propos visera plutôt à

présenter la manière dont les gestionnaires appréhendent la plaisance et gèrent

la fréquentation au sein de l’espace portuaire.

Le nombre de postes d’amarrage (corps-morts et pontons) réservés à la

plaisance dans les espaces insulaires (fig. 17) s’élève à un peu plus de 5500

postes dont 98 % sont situés dans les espaces portuaires. Dans les espaces

insulaires de la Manche et de l’Atlantique les ports de plaisance à

infrastructures lourdes

20

sont relativement peu nombreux. Parmi les 15 îles du

Ponant

21

seuls les ports de Port-Tudy (Groix), Le Palais (Belle-Île-en-Mer),

Port-Joinville (Yeu) et dans une certaine mesure le port de l’Île-aux-Moines

22

peuvent réellement entrer dans cette catégorie avec des capacités d’accueil

pour les embarcations de plaisance (ponton et corps-mort confondus) d’environ

400-500 places pour les trois ports morbihannais et de 500 pour l’Île d’Yeu.

Dans les autres îles, les équipements d’accueil pour les plaisanciers prennent la

forme de quelques mouillages (cent en moyenne) installés dans l’enceinte du

port. Dans les îles méditerranéennes en revanche, l’essentiel de l’accueil

portuaire pour les embarcations de plaisance se fait au sein de ports de

plaisance à infrastructures lourdes et de taille significative (600-700 places). Il

s’agit des ports du Frioul, de Saint-Pierre (Les Embiez) et de Porquerolles qui

regroupent plus de 90 % des capacités d’accueil des îles côtières des régions

Languedoc-Roussillon et PACA.

20

Ports abrités par des digues et équipés de pontons pour accueillir les embarcations de

plaisance.

21

Le terme îles du Ponant s’applique aux îles habitées de la Manche et de l’Atlantique

(Chausey, Bréhat, Batz, Ouessant, Molène, Sein, Glénan, Groix, Belle-Île-en-Mer,

Île-aux-Moines, Île d’Arz, Houat, Hoëdic, Yeu et Aix).

22

Le port de l’Île-aux-Moines bénéficie de la situation d’abri que lui confère le Golfe du

Morbihan mais ne dispose pas réellement d’infrastructures de protection (digue, brise lame).

Plusieurs pontons y sont cependant installés avec une capacité d’accueil d’environ 400 places.

Île de Bréhat Île Molène Île d'Ouessant Grande-Île (Chausey) Île de Batz Île de Batz Île de Sein Île de Groix Île St-Nicolas (Glénan)

Grande-Île (Chausey)

Île St-Nicolas (Glénan)

Île de d'Yeu Belle-Île-en-Mer Île d'Arz Île-aux-Moines Île de Houat Île d'Hoëdic Île de Port-Cros Île de Porquerolles Les Embiez Les Embiez Archipel du Frioul Île d'Aix 0 100 km N

Figure 18- Gestionnaires des équipements d'accueil pour la

plaisance dans les îles

Manche

Ocean Atlantique

Île de Bréhat Île Molène Île d'Ouessant Île de Batz Île de Sein Île de Groix Île de d'Yeu Île d'Hoëdic Île de Port-Cros Île de Porquerolles Île Saint-Honorat (Îles de Lérins) Île Saint-Honorat (Îles de Lérins) Les Embiez Archipel du Frioul Île d'Aix 0 100 km N

Figure 17- Nombre de poste d'amarrage déclarés de plaisance

dans les espaces insulaires (corps-morts et pontons confondus)

Sources : communes, capitaineries, DDE, associations de plaisanciers Conception et réalisation : I. Peuziat, LETG 6554, Géomer - 2003 fond de carte d'après L. Pourinet, LETG 6554, Géolittomer.

Manche

Ocean Atlantique

Mer Méditerranée

Belle-Île-en-Mer Île d'Arz Île-aux-Moines Île de Houat

Total Manche-Atlantique : 3 670 postes environ Total Méditerranée : 1 500 postes environ

Organisme gestionnaire Commune

pontons et corps-morts corps-morts

Département

Chambre de Commerce et d'Industrie Privé (Sté Paul Ricard)

Communauté de communes (Marseille Métropole) SEM (Sagemor)

Parc National de Port-Cros Site

Equipements d'accueil port endigué port naturel, abri

730 400 500 200 100 50

61

La plupart des ports insulaires sont des ports départementaux dont la gestion

est déléguée. Le mode de gestion par les communes est le plus répandu dans

les îles de la Manche et de l’Atlantique. On notera cependant deux exceptions :

les ports de l’Île d’Yeu et de l’Île-aux-Moines qui font l’objet d’une gestion

déléguée, à la Chambre de commerce et d’industrie de Vendée pour le premier,

et à une Société d’économie mixte (Sagemor) pour le second. Les gestionnaires

des ports insulaires méditerranéens sont beaucoup plus diversifiés puisque l’on

peut identifier la communauté de communes Marseille Métropole pour le

Frioul, la société privée Paul Ricard pour Les Embiez, la Chambre de

commerce et d’industrie du Var pour Porquerolles et enfin le parc national pour

l’île de Port-Cros (fig. 18). La gestion des ports et de la fréquentation en leur

sein diffère en fonction des objectifs et moyens des gestionnaires et des

caractéristiques des espaces insulaires (historiques, géographiques,

démographiques, types d’infrastructures portuaires…). On peut néanmoins

distinguer schématiquement trois situations :

- La première est celle des petits ports et abris insulaires disposant de quelques

corps-morts dont la plupart sont occupés par les résidents (permanents ou

secondaires) des îles (fig. 19). Elle regroupe la quasi totalité des îles-relais et

quelques îles-mouillages de la typologie précédemment élaborée (chap. 2). Il

s’agit par exemple des mouillages (disposant du statut de ports communaux) de

La Corderie et de La Chambre à Bréhat, des ports de Batz, d’Ouessant, de

Molène, de Sein, de Houat, d’Hoëdic, d’Arz ou d’Aix. La gestion des postes de

plaisance dans ces sites porte essentiellement sur l’organisation et l’entretien

des mouillages. Elle est assurée par la commune qui, en contrepartie, perçoit

des usagers une redevance annuelle, parfois semestrielle, ou à la nuitée sur les

mouillages réservés aux visiteurs

23

. Ces derniers sont généralement peu

nombreux et les ports ne disposent pas d’équipements spécifiques à terre pour

l’accueil des plaisanciers tels qu’un ponton d’accès pour les annexes, des

toilettes, des douches, un affichage de la météo…. Certains de ces services sont

cependant parfois disponibles sur l’île à travers les équipements publics, la

billetterie des navettes de passagers, la mairie ou le camping selon les cas. Si

pour l’instant la fréquentation nautique de plaisance dans ces ports ne fait pas

l’objet d’une gestion particulière, les élus insulaires s’interrogent sur son

développement et sur d’éventuelles mesures pour mieux prendre en compte le

phénomène dans la gestion des îles.

- La seconde situation est celle des sites portuaires disposant d’infrastructures

lourdes, c’est-à-dire de postes d’amarrages sur ponton associés le plus souvent

à un mouillage organisé. Elle concerne les îles-escales (Groix,

Belle-Île-en-Mer, Yeu, Les Embiez, Le Frioul, Porquerolles). Malgré la plus grande

diversité des gestionnaires sur ces sites, on note que quels qu’ils soient, leurs

efforts se sont concentrés, ces vingt dernières années, sur l’aménagement des

ports pour la plaisance (pontons, organisation de mouillages) et la mise aux

normes de la structure pour l’accueil des usagers (WC, douches, laverie…).

Ces ports disposent d’une capacité d’accueil conséquente pour les

embarcations de passage (150 places en moyenne, soit environ 30 % de la

capacité d’accueil totale) mais la fréquentation est très inégale dans le temps.

23

Ce schéma ne vaut pas pour les ports de l’Île de Batz et de l’Île de Sein où les communes ne

perçoivent aucune redevance.

Grande-Île (Chausey)

Île St-Nicolas (Glénan)

Île de Bréhat Île Molène