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Chapitre 2 Description générale du modèle

2.4 Géographie d’Arès

La géographie du modèle Arès tente de refléter la distribution des groupes minoritaires de langue officielle les plus importants sur le plan du nombre ou de la concentration spatiale. Les zones de contact entre les langues ont également été privilégiées, principalement dans la région de Montréal. La géographie retenue correspond dans les grandes lignes aux zones de contact linguistique identifiées par Castonguay (1994).

Le découpage retenu demeure grossier et gomme inévitablement une partie de la diversité linguistique infrarégionale. Si un découpage toujours plus fin demeure souhaitable en théorie, la dérivation des paramètres devient rapidement ardue et imprécise pour les petites régions. Le compromis entre la précision géographique et la précision des paramètres doit constamment être arbitré par le concepteur du modèle.

34 Voir entre autre son analyse des données linguistiques du recensement de 1961 dans L’Action nationale de janvier 1963 : http://collections.banq.qc.ca/ark:/52327/2230751, consulté le 12 septembre 2015.

Arès comprend ainsi treize régions recouvrant la totalité du territoire canadien.

Dans les provinces de l’Atlantique, le Nouveau-Brunswick est l’objet d’une attention particulière en raison de la taille relativement importante de sa communauté minoritaire de langue française (près du tiers de la population néo-brunswickoise), mais aussi du statut des langues dans cette province, la seule à reconnaître conjointement le français et l’anglais comme langues officielles. Le Nouveau-Brunswick est scindé en deux sous-régions, la grande majorité des francophones se trouvant dans la partie nord de la province. La région du Nord du Nouveau-Brunswick inclut les divisions de recensement où les francophones forment une part significative de la population, généralement supérieure à 10%.

Les trois autres provinces de l’Atlantique ont été regroupées en une seule grande région. Tableau 2.1 Description : les trois régions de l’Atlantique

Région Description

Nord du Nouveau-Brunswick (NNB) Divisions de recensement : 1307 (Westmorland),

1308 (Kent), 1309 (Northumberland), 1312

(Victoria), 1313 (Madawaska), 1314 (Restigouche), 1315 (Gloucester).

Reste du Nouveau-Brunswick (RNB) Province du Nouveau-Brunswick, moins les

divisions de recensement incluses dans le Nord du Nouveau-Brunswick.

Atlantique moins le Nouveau-Brunswick (ATL) Nouvelle-Écosse, Île-du-Prince-Édouard, Terre- Neuve-et-Labrador

Figure 2.1 Carte : les régions de l’Atlantique

La province de Québec comprend six sous-régions. La riche dynamique linguistique de la région de Montréal nous a incité à pousser l’analyse au-delà d’un découpage Île vs. Couronne, notamment en isolant les divisions de recensement de Laval et de Longueuil, deux localités où les populations allophones se sont accrues significativement au cours des dernières années. À Laval, par exemple, la part du groupe de langue maternelle tierce s’est accrue de plus de dix points en dix ans, passant de 19 % de la population en 2001 à 30 % en 2011; à Longueuil, cette proportion est passée de 7 % en 2001 à 13 % en 201135. L’objectif de ce découpage vise à

mettre en lumière les dynamiques démolinguistiques émergentes de la région de Montréal. À l’extérieur de la RMR de Montréal, le Québec est divisé en deux régions : Gatineau et le reste du Québec.

Tableau 2.2 Description : les régions du Québec

Région Description

Île de Montréal (IDM) Division de recensement : 2466

Laval (LAV) Division de recensement : 2465

Longueuil (LONG) Divisions de recensement : 2458

Reste de la RMR de Montréal (RRMR) Région métropolitaine de recensement de Montréal

(462), moins Laval, Montréal et Longueuil

Gatineau et environs (GAT) Divisions de recensement : 2481 (Gatineau), 2482

(Les Collines-de-l’Outaouais), 2483 (La Vallée-de- la-Gatineau), 2484 (Pontiac)

Reste du Québec (RDQ) La province de Québec, moins la RMR de Montréal

et la région de Gatineau

Il nous est apparu important d’examiner les régions jouxtant la RMR d’Ottawa-Gatineau où vivent d’importantes minorités de langue officielle et non officielle. La région Arès de Gatineau déborde donc la partie québécoise de la RMR d’Ottawa-Gatineau et inclut des DR où la minorité anglophone est importante, notamment dans le Pontiac.

Du côté ontarien, Ottawa et ses environs constituent un symbole important en matière de bilinguisme et de respect des langues officielles. On trouve en effet dans la capitale nationale une grande université bilingue (l’université d’Ottawa) et un important contingent d’employés de la fonction publique, dont beaucoup sont soumis aux dispositions de la loi sur les langues officielles. Cette région constitue donc une zone de contact entre les langues, un baromètre de la dynamique démolinguistique au Canada hors-Québec, un peu à la manière de Montréal au Québec. À l’instar de Gatineau au Québec, la région d’Ottawa déborde la partie ontarienne de la RMR d’Ottawa-Gatineau.

En plus de la région d’Ottawa, nous avons isolé la partie nord-est de l’Ontario où la minorité francophone est numériquement importante et concentrée spatialement. On y trouve en outre des établissements d’éducation postsecondaire bilingues offrant des programmes en français (telle l’Université Laurentienne ou Hearst, par exemple). La région du nord-est de l’Ontario inclut les divisions de recensement où les francophones forment une part significative de la population, généralement supérieure à 10%.

Finalement, le reste de l’Ontario constitue la troisième sous-région de cette province : les francophones y sont relativement peu nombreux et dispersés.

Tableau 2.3 Description : les régions de l’Ontario

Région Description

Ottawa et environs (OTT) Divisions de recensement : 3501 (Stormont,

Dundas and Glengarry), 3502 (Prescott and Russel), 3506 (Ottawa)

Nord-est de l’Ontario (NONT) Divisions de recensement : 3548 (Nipissing), 3552

(Sudbury), 3553 (Greater Sudbury), 3554 (Timiskaming), 3556 (Cochrane)

Reste de l’Ontario (RONT) La province de l’Ontario à l’exclusion de la région

Figure 2.3 Carte : les trois régions de l’Ontario et la région de Gatineau

Finalement, la dernière région du modèle constitue en quelque sorte une région résiduelle et comprend le reste des provinces et des territoires canadiens. On trouve dans cette immense région géographique de nombreuses communautés francophones dignes d’intérêt, mais qui sont trop petites et trop dispersées pour permettre une analyse démographique séparée.

Une autre sous-région malheureusement exclue de l’analyse, Vancouver, comportait un intérêt démolinguistique certain étant donnée son importante population allophone issue de l’immigration. Cette région comporte toutefois une dynamique linguistique propre (une immigration principalement asiatique et fortement concentrée, ainsi qu’une communauté de langue minoritaire relativement peu nombreuse) et ne s’insérait pas dans le cadre que nous nous étions fixé pour cette thèse.

Tableau 2.4 Description : le reste du Canada

Région Description

Reste du Canada (ROC) Manitoba, Saskatchewan, Alberta, Colombie-

Britannique, Territoire du Yukon, Territoire du Nord-Ouest, Territoire du Nunavut

Figure 2.4 Carte : le reste du Canada

Nous décrirons dans la section 2.6 la population de chacune de ces régions selon les différentes caractéristiques démolinguistiques incluses dans le modèle. C’est cette population de base qui servira de point de départ aux projections du modèle Arès. Mais avant de passer à la description de la population de base, nous décrirons dans la section 2.5 le fonctionnement de l’ensemble des modules du modèle.