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FRACTIONS RATIONNELLES

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Dans ce chapitre nous pr´esentons les r´esultats et constructions motiviques de l’article [215] dans le cadre de l’´etude des singularit´es des fractions rationnelles.

A la section 3.1, nous rappelons le cadre topologique d’´` etude des singularit´es des fractions rationnelles localement en un point d’ind´etermination ou globalement, en particulier : les diverses fibrations de Milnor (locale et globale), leur monodromie, et les ensembles de bifurcations topologiques (local et global) associ´es.

A la section 3.2 nous donnons le point de vue faisceautique de ces constructions.`

A la section 3.3 nous pr´` esentons les analogues motiviques de ces notions consid´er´es dans l’article [215] et directement issus de la th´eorie de Denef–Loeser (§1.4) : les fibres de Milnor motiviques (locale et globale) et les ensembles de bifurcation motiviques (local et global).

3.1. Fibres de Milnor d’une fraction rationnelle : le point de vue topologique

Soitdun entier strictement positif etP etQdeux polynˆomes premiers entre eux de l’anneauC[x1, . . . , xd] Soitf la fraction rationnelleP/Q etI(f) le lieu d’ind´etermination

I(f) :={x∈Cd|P(x) =Q(x) = 0}.

On dispose ainsi d’une fonction bien d´efinie

f : Cd\I(f) → P1C x 7→ PQ(x)(x)

o`u l’on identifie iciP1C avec A1C∪ {∞} via l’applicationa7→[a: 1] et l’on note ∞= [1 : 0].

Remarque 3.1.0.0.1. De nombreux auteurs ont ´etudi´e les fibrations de Milnor locales ou globales associ´ees

`

a la fraction rationnelle f, citons notamment les travaux de Gusein-Zade–Luengo–Melle-Hern´andez [126, 127] dont nous rappellerons les r´esultats ci-dessous, ceux de Siersma–Tibar [230, 238] et plus r´ecemment ceux de Bodin–Pichon–Seade [24, 25]. Cette th´ematique de recherche est li´ee `a l’´etude du pinceausP+tQ= 0, r´ealis´ee par Lˆe–Weber [159], Parusi´nski [200] ou Siersma–Tibar [230].

3.1.1. Le cas local. On consid`ere une fraction rationnellef etx un point d’ind´etermination. De mani`ere g´en´erale, le pointxest adh´erent `a toutes les fibres de la fonctionf d´efinie surCd\I(f). Par cons´equent, `a la diff´erence du cas d’une fonction r´eguli`ere, l’´etude de r´esultats de fibration def au voisinage dexn´ecessite de fixer en amont une valeuraet de travailler sur un voisinage dea. Nous rappelons le r´esultat et les d´efinitions classiques (voir par exemple [126, 127])

Th´eor`eme-D´efinition 3.1.1.0.1 (Fibration de Milnor et ensemble de bifurcation (le cas local)) Soit f =P/Q une fraction rationnelle, avec P etQ deux polynˆomes premiers entre eux de l’anneau C[x1, . . . , xd]. Soitx∈I(f) un point d’ind´etermination.

— Pour toute valeura∈P1C, il existe ε >0, il existe η >0 tel que la fonction f :f−1(D(a, η)\ {a})∩

B2d(x, ε)\I(f)

→D(a, η)\ {a}

soit une fibration topologique localement triviale appel´eefibration de Milnor du germe de f en x pour la valeura.

— Lafibre de Milnor du germe def enxpour la valeura(vue comme vari´et´e diff´erentiable) est l’ensemble Fx,a :={z∈B2d(x, ε)\I(f), f(z) =P(z)/Q(z) =a0}

qui `a diff´eomorphisme pr`es ne d´epend pas du choix de a0 dans le disque ´epoint´e D(a, η)\ {a}. Ses groupes de cohomologie sont munis d’un op´erateur quasi-unipotent de monodromie not´e Tx,a.

— Une valeur a∈P1C est dite typique pour le germe f en x, si et seulement si pour toutε suffisamment petit la fonction f : B2d(x, ε)\I(f) → P1C est une fibration triviale au-dessus d’un voisinage de a.

Dans le cas contraireaest diteatypique. L’ensemble de bifurcation Bf,xtop du germe def au pointx est l’ensemble des valeurs atypiques. Cet ensemble est fini.

— Supposons que P etQ aient un point critique isol´e en x. Sid= 2, on suppose de plus que les courbes P = 0 et Q = 0 n’ont pas de composante irr´eductible en commun. Pour toute valeur a, on note µ(P +aQ, x) le nombre de Milnor du polynˆome P+aQen x. L’application a7→µ(P+aQ, x) admet un nombre fini de valeurs. Pour toute valeuragen g´en´erique, nous avons

(3.1.1.0.1.1) χc(Fx,a) = (−1)d−1(µ(P+aQ, x)−µ(P+agenQ, x)).

De plus, la valeuraappartient `a Bf,xtop si et seulement siχc(Fx,a)6= 0.

3.1.2. Le cas global. Comme dans le cas polynomial, il d´ecoule des id´ees de Thom [127] :

Th´eor`eme-D´efinition 3.1.2.0.1(Fibration de Milnor et ensemble de bifurcation (le cas global)) Soitf =P/Qune fraction rationnelle, avecP etQdeux polynˆomes premiers entre eux deC[x1, . . . , xd].

— L’application f : Cd \I(f) → P1C est une fibration topologique localement triviale au-dessus du compl´ementaire d’un ensemble fini de la droite projective.

— Toute fibre de cette fibration est appel´ee fibre g´en´erique de f (au sens topologique). Le plus petit ensemble, not´e Btopf , tel quef soit une fibration topologique localement triviale au-dessus deP1C\ Bftop est appel´e ensemble de bifurcation de f. Ses ´el´ements sont appel´esvaleurs atypiques.

— Pour toute valeura,f est une fibration topologique localement triviale au-dessus d’un voisinage ´epoint´e dea. La fibre de cette fibration est appel´eefibre de Milnor def pour la valeura, not´eeFa. Ses groupes de cohomologie sont munis d’un op´erateur quasi-unipotent de monodromie not´e Ta.

Remarque 3.1.2.0.2. Comme dans le cas polynomial (Remarque 2.1.2.0.2), l’ensemble de bifurcation contient les valeurs critiques de f mais aussi d’autres valeurs li´ees aux singularit´es `a l’infini. Afin de tenir compte des singularit´es `a l’infini nous utiliserons par la suite une compactification ( ˆX, i,f) de (ˆ Cd\I(f), f) mais les r´esultats n’en d´ependront pas.

3.2. LE POINT DE VUE FAISCEAUTIQUE 61

3.2. Le point de vue faisceautique

Soit f = P/Q une fraction rationnelle, avec P et Q deux polynˆomes premiers entre eux de l’anneau C[x1, . . . , xd]. Les fibres de MilnorFx,a etFasont bien d´efinies du point de vue topologique, mais ne le sont pas d’un point de vue alg´ebrique. Dans ce paragraphe nous pr´esentons leur analogue faisceautique qui sera bien d´efini dans le contexte alg´ebrique. On consid`ere pour cela le diagramme commutatif suivant :

Cd\I(f) //

f ++

X⊂(Cd\I(f))×P1C i //

p

X ⊂Cd×P1C

f

uu

ˆi //

fˆ

rrP1k

o`uXest le graphe def dans (Cd\I(f))×P1C,Xest son adh´erence pour la topologie de Zariski dansCd×P1C, iest l’immersion ferm´ee associ´ee, p etf sont les projections surP1C, ˆX est une vari´et´e, ˆiest une immersion ouverte dominante et ˆf est une application propre. Nous noterons parila composition des immersions ˆi◦i, par F le compl´ementaire de X dans X, et par ˆF le compl´ementaire de X dans ˆX. Les vari´et´es X et ˆX peuvent ˆetre singuli`eres mais en ce cas les ferm´esF et ˆF contiennent le lieu singulier.

Remarque 3.2.0.0.1. Par le th´eor`eme de fibration de Lˆe dans le cas singulier [158], la fibre de Milnor de f en (x, a) correspond (modulo le plongement dans X) `a la fibre de Milnor Fx,a consid´er´ee par Gusein-Zade–Luengo–Melle-Hern´andez [126, 127].

3.2.1. Le cas local. Soitx un point d’ind´etermination def et soitaune valeur. Si a=∞,f −ad´esigne 1/f. Le complexe de faisceaux associ´e `a la fibre de Milnor Fx,a est le germe au point (x, a)

Fx,a=

ψf−a(Ri!QX)

(x,a)

tel que pour tout entierk, il existe un isomorphisme entre les groupes de cohomologie munis de leur action de monodromie [94, Proposition 4.2.2]

Hk(Fx,a) 'Hck(Fx,a,Q) Tx,a.

3.2.2. Le cas global. Soitaune valeur. Afin de tenir compte des singularit´es `a l’infini, nous utilisons une compactification ( ˆX, i,fˆ) de (X, p) ou (Cd\I(f), f). Le complexe de faisceaux constructibles associ´e `a la fibre de Milnor globale Fa est

Fa = R ˆf!

ψf−aˆ (Ri!QX)

∈ Dbc({a})mon

il ne d´epend pas de la compactification ˆX et pour tout entierk, il existe un isomorphisme Hk Fa

'Hck(Fa,Q) Ta.

3.2.3. Modules de Hodge mixtes et structures de Hodge mixtes limites. Ces constructions se g´en´eralisent au niveau des modules de Hodge mixtes de M. Saito [223]. Il existe ainsi des complexes de modules de Hodge mixtes Fx,aMHM au-dessus de {(x, a)} et FaMHM au-dessus de {a}. Ces complexes ne d´ependent pas non plus de la compactification choisie. Les structures de Hodge sous-jacentes deHkFx,aMHM etHkFaMHM sont les structures de Hodge mixtes limites de Hck(Fx,a,Q) Tx,a etHck(Fa,Q) Ta.

3.3. Le point de vue motivique

Dans cette section, on consid`ere un corpskde caract´eristique z´ero et pour toutes les questions topologiques nous supposerons quek=C. Soit f =P/Q une fraction rationnelle, avecP etQ deux polynˆomes premiers entre eux de l’anneau k[x1, . . . , xd]. En appliquant les constructions de Denef–Loeser et Guibert–Loeser–

Merle [124] (D´efinition-Th´eor`eme 1.4.2.0.1), nous consid´erons dans l’article [215] des motifs associ´es aux complexes des faisceaux constructiblesFx,a etFa.

En rempla¸cant C par k, nous utiliserons dans toute la suite les objets X,X, i, fˆ et ˆf de la section 3.2.

Nous consid´erons en premier, un motif globalSf ,Xˆ ∈ MGˆm

Gm.

— Sa restriction Sf,x,a`a (x, a)×Gm est appel´eefibre de Milnor motivique de f pour la valeura au point x et se r´ealise sur la classe [Fx,a], par application du Corollaire 1.4.3.0.2.

— Son image directe sur P1 ×Gm suivie de sa restriction `a {a} ×Gm, not´ee Sf,a, est appel´ee fibre de Milnor motivique def pour la valeur aet se r´ealise sur la classe [Fa] (Th´eor`eme 3.3.3.0.2).

3.3.1. Fonction zˆeta motivique globale. De mani`ere analogue `a [214,§4] ou `a la Remarque 2.2.3.0.4, nous consid´erons lafonction zˆeta motivique globale

Zδ,globalˆ

D´efinition 3.3.2.0.1 (Fibre de Milnor motivique Sf,x,a et ensemble de bifurcation motivique Bmotf,x )

Lafibre de Milnor motivique def pour une valeuraen un point d’ind´eterminationxest d´efinie comme Sf,x,a:=i{(x,a)}×Gm

— L’ensemble de bifurcation motivique def enx, not´eBf,xmot, est form´e des valeura, dites motiviquement atypique pour f enx, telles que le motif Sf,x,aest non nul.

— On note Sf,x:=i{x}×

En utilisant les notations de la section 1.1.3 et les r´esultats de r´ealisation de la section 1.4.3 nous avons : Th´eor`eme 3.3.2.0.2 (R´ealisation, finitude de l’ensemble de bifurcation et d´ecomposition)

Soit x un point d’ind´etermination de f.

3.3. LE POINT DE VUE MOTIVIQUE 63

— Pour toute valeura, la fibre de Milnor motivique Sf,x,a se r´ealise sur la classe [Fx,aMHM ]

˜

χMHM(Sf,x,a) = [Fx,aMHM ]∈K0(MHMmonx,a ).

En particulier, la classe de la structure de Hodge mixte limite de f au point(x, a) est χeh(Sf,x,a).

— L’ensemble de bifurcation motiviqueBmotf,x est fini et l’on a l’´egalit´e Sf,x = X

a∈Bmotf,x

Sf,x,a∈ MG{x}×m

P1k×Gm.

Remarque 3.3.2.0.3 (Expression sur une log-resolution et r´ealisations)

Soit a une valeur et x un point d’ind´etermination. On consid`ere une log-r´esolution (Y, E, h) de (X,({P = 0} ∪ {Q = 0}) ×P1k) telle que h−1(x, a) soit un diviseur `a croisements normaux. On notera l`a encore P et Q les fonctions bien d´efinies sur X obtenues par composition de P et Q avec la projection canonique de X sur Cd. Soit (Ei)i∈A l’ensemble des composantes irr´eductibles de E indic´ees par A. Soit A(x, a) l’ensemble d’indices des composantes irr´eductibles deh−1(x, a). Nous consid´erons les diviseurs

div(P ◦h) :=X et l’on note fI le quotient des fonctions monomiales r´esiduelles PI et QI induites par P et Q. Pour tout I ∈ A(x,a), le fibr´e UI est relatif `a {(x, a)} et nous d´esignons par pI l’application structurelle. De mani`ere similaire au cas d’une fonction r´eguli`ere ([86, 91], formule (1.4.1.0.2.2), [124]) nous obtenons

Sf,x,a=− X

I∈A(x,a)

(−1)|I|[(pI, fI) :UI→ {(x, a)} ×Gm, σ]∈ MG{(x,a)}×m

Gm.

— Par application du Th´eor`eme 3.3.2.0.2, nous obtenons une expression de la classe de la structure de Hodge mixte limite def au point (x, a) et de son spectre en terme d’une log-r´esolution.

— R´ealisation sur les nombres de Lefschetz : comme dans le cas d’une fonction r´eguli`ere [91], nous montrons [215, Theorem 9] que pour tout δ > max{i}∈A(x,a)Ni(P)/(Ni(P)−Ni(Q)) et pour tout

— R´ealisation sur la fonction zˆeta de la monodromie def pour le couple (x, a) : Zf,x,amono(t) = ˜Zmono(Sf,x,a).

— Par application de la r´ealisation caract´eristique d’Euler et de la formule (3.1.1.0.1.1) nous avons (3.3.2.0.3.1) fχc(Sf,x,a) = (−1)d−1(µ(f, x, a)−µ(f, x, agen)).

Remarque 3.3.2.0.4. Quelques remarques :

— Gonz´alez-Villa–Lemahieu [249] prouvent une conjecture de la monodromie dans le casd= 2.

— Z´u˜niga-Galindo–Veys [248] ´etudient les fonctions zˆetas d’Igusa p-adiques dans le cas des fractions rationnelles.

— Nguyen–Takeuchi [183] utilisent les fibres de Milnor motiviques des fractions rationnelles dans le cas de polynˆomes non-d´eg´en´er´es et obtiennent des r´esultats sur le spectre de Hodge-Steenbrink et les blocs de Jordan de la monodromie.

3.3.3. Le point de vue global.

D´efinition 3.3.3.0.1 (Fibre de Milnor motiviqueSf,a). Soitaune valeur. On d´efinit lafibre de Milnor motivique globale de f pour la valeur a

Sf,a=i{a}×

Gm

pP1

k×Gm! Sglobalˆ

f ,X

o`u pP1

k×Gm!:MGˆm

Gm

→ MGm

P1k×Gm est induit par la composition avec ( ˆf , idGm).

On d´eduit des r´esultats (§1.4) de Denef–Loeser et Guibert–Loeser–Merle [125,§3.9]

Th´eor`eme 3.3.3.0.2. La fibre de Milnor motivique globale Sf,a pour la valeur a ne d´epend pas de la compactification choisie et se r´ealise sur la classe du module de Hodge mixte [FaMHM ]

χeMHM(Sf,a) = [FaMHM ]∈K0(MHMmona ).

En particulier la classe de la structure de Hodge mixte limite de f pour la valeur aest χeh(Sf,a).

3.3.4. Cycles ´evanescents motiviques et ensembles de bifurcation motiviques. Nous distinguons les cycles ´evanescents motiviques provenant du lieu singulier de f, du lieu d’ind´etermination de f et ceux provenant de la compactification. En utilisant le motifSf ,a,Xˆ du paragraphe§3.3.1 nous consid´erons

— les cycles ´evanescents motiviques globaux def pour une valeur a

Sf,aΦ := (−1)dimX−1(Sf,a−[f−1(a)× {a} ×Gm])∈ MG{a}×m

Gm

— les cycles ´evanescents motiviques affines de f pour une valeur a

Sf,aΦ,affine:= (−1)dimX−1!iX×Gm(Sf ,a,Xˆ −[f−1(a)× {a} ×Gm])∈ MG{a}×m

Gm

— les cycles ´evanescents motiviques de f pour une valeur arelativement au lieu d’ind´etermination Sf,aΦ,I(f):= (−1)dimX−1!iF×

GmSf ,a,Xˆ ∈ MG{a}×m

Gm

— les cycles ´evanescents motiviques de f pour une valeur a`a l’infini Sf,aΦ,∞:= (−1)dimX−1!iFˆ\F×

GmSf ,a,Xˆ ∈ MG{a}×m

Gm. Il d´ecoule des raisonnements pr´ec´edents que :

Proposition 3.3.4.0.1. Les motifsSΦf,a,Sf,aΦ,affine,Sf,aΦ,I(f)etSf,aΦ,∞ne d´ependent pas de la compactification.

et nous avons la d´ecomposition

Sf,aΦ =Sf,aΦ,affine+Sf,aΦ,I(f)+Sf,aΦ,∞∈ MG{a}×m

Gm. D´efinition 3.3.4.0.2. Une valeur aest dite

— motiviquement atypique relativement `a l’ensemble d’ind´etermination I(f) si le motif Sf,aΦ,I(f) est non nul.

— motiviquement atypique `a l’infini si le motif Sf,aΦ,∞ est non nul.

Ces valeurs constituent respectivement les ensemblesBmot,f I(f) etBmot,∞f et l’on note Bmotf = discf∪ Bmot,f I(f)∪ Bmot,∞f

appel´e ensemble de bifurcation motivique global de f.

On conclut alors avec le th´eor`eme de d´ecomposition [215, Theorem 4.13] :

3.4. PERSPECTIVES DE RECHERCHE 65

Th´eor`eme 3.3.4.0.3. L’ensemble de bifurcation motivique global est fini et nous avons la d´ecomposition SfΦ= X

— Le cas des courbes. On consid`ere le cas o`u P et Qappartiennent `a k[x, y] (avec k alg´ebriquement clos). De la mˆeme mani`ere que dans le cas d’une fonction r´eguli`ere dans le cas local (§2.4.3.1) ou pour les singularit´es `a l’infini (§2.4.4) l’application des algorithmes de Newton (§2.4.1) devrait permettre d’exprimer les diff´erents motifs Sf,x,a, Sf,a, Sf,aΦ , Sf,aΦ,affine, Sf,aΦ,I(f) et Sf,aΦ,∞, en termes des polygones de Newton it´er´es deP et Q. Les formules obtenues devraient ˆetre du mˆeme type que (2.4.3.1.1.1) ou (2.4.5.0.1.1).

— Comparaison des ensembles de bifurcation En commen¸cant par le cas `a deux variables et en s’inspirant du cas des singularit´es `a l’infini, comparer les ensembles de bifurcation Btopf,x et Bmotf,x pour tout point d’ind´etermination x.

— Approche analytique non-archim´edienne

• En s’inspirant de la construction de la fibre de Milnor analytique locale (§1.5.3) et de celles des cycles proches analytiques `a l’infini (§2.3), il est naturel de construire, pour tout point d’ind´etermination x et pour toute valeur a, une fibre de Milnor analytique Ff,x,a dont le vo-lume motivique sera associ´e `a Sf,x,a. De la mˆeme mani`ere que pour les singularit´es `a l’infini (§2.3), on pourra ensuite d´efinir un ensemble de bifurcation de SerreBSerref,x qui sera contenu dans Bf,xmot et qu’il faudra comparer avecBtopf,x.

• Etudier la g´eom´etrie des fibres de Milnor analytique Ff,x,a et introduire un point de vue analytique non-archim´edien `a la compr´ehension des ph´enom`enes d’´equisingularit´e en un point d’ind´etermination. La formule (3.3.2.0.3.1) est un premier pas dans cette direction. Par ailleurs dans le cas des courbes planes, la g´eom´etrie de l’espace analytique Ff,x,a doit ˆetre reli´ee aux arbres de Newton associ´es (Remarques 2.4.1.2.5).

— Probl`emes d’´equisingularit´es et sections hyperplanes. L’´etude des singularit´es `a l’infini d’une fonction ou celle d’une fraction rationnelle en un point d’ind´etermination, sont des cas particuliers du probl`eme suivant : on consid`ere un morphisme `:X →A1k, par exempleX est une vari´et´e alg´ebrique affine de Adk et ` :Adk → A1k est une forme lin´eaire. On note U le lieu lisse de X et F = X\U. Par analogie avec les cas d’´etude pr´ec´edents (Remarque 2.2.3.0.4 ou au paragraphe§3.3.1) on consid`ere les motifs S`,Uglobal∈ MGm

Gm. Il est alors naturel, pour tout pointx∈F, d’´etudier le motif S`,U,x :=i−1{x}×

Gm(S`,Uglobal).

et ses r´ealisations. En particulier ce motif est construit `a partir d’arcs dont l’origine est le point x.

Plus g´en´eralement, si l’on consid`ere une stratification (Si) du ferm´e F, en un sens `a pr´eciser, si le point x appartient `a une strate Si, il serait int´eressant d’´etudier les diff´erents motifs S`

|SjZar,Sj,x et leurs r´ealisations, pour chaque strate Sj o`u x ∈ Sj

Zar . Par analogie avec le cas des singularit´es

`

a l’infini ou celui d’un point d’ind´etermination d’une fraction rationnelle, on s’attend `a ce que ces invariants soient g´en´eriquement nuls, donnent lieu `a des ensembles de bifurcation et d´etectent des d´efauts d’´equisingularit´es de la vari´et´e X au point xconsid´er´e.

CHAPITRE 4

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