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LISTE DES FIGURES

V. ETUDE CLINIQUE 1. SIGNES D’APPEL

1.1. FORME HABITUELLE 1. Forme Latente

1.1.2. Forme Patente

La symptomatologie des Tumeurs myoïdes comme celle de toutes les tumeurs gastriques bénignes est très polymorphe et ne présente aucune spécificité. Cette absence de spécificité est à l‘origine de retards diagnostiques. La symptomatologie d‘appel est bien banale, elle attire cependant l‘attention sur la sphère digestive surtout si elle est ancienne et répétitive. Elle peut s‘étaler sur une période allant de 4 mois à 9 ans. Le polymorphisme de cette tumeur dépend

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de sa localisation sur l‘estomac, de son volume, du type de développement endo ou exogène, de sa durée d‘évolution, de son extension.

L‘hémorragie, la douleur et la palpation d‘une masse abdominale épigastrique dans 1 cas sur 4 sont les principales manifestations, et sont retrouvées par SAVA et MARCHAL comme suit :

Symptômes % des cas selon

SAVA

% des cas selon MARCHAL

Hémorragie digestive 48 60

Douleur abdominale 22 26

Masse abdominale

palpable 26 24

D‘autres troubles peuvent être observés à type de vomissements, d‘asthénie, d‘anorexie, d‘amaigrissement, d‘altération de l‘état général, d‘anémie, de phlébite à rechute ou à bascule ou autres.

1.1.2.1. Les hémorragies digestives

Elles constituent la traduction clinique la plus fréquente, elles peuvent être abondantes ou occultes, uniques ou répétés, hématémèses ou mélaenas.

Hématémèses 1.1.2.1.1.

Hémorragies de sang rouge plus ou moins importants, le rejet se fait toujours de façon brutale, elles peuvent être massives nécessitant une transfusion.

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Mélaenas : 1.1.2.1.2.

Caractérisés ou latents.

Ces mélaenas sont plus ou moins abondants et rarement isolés et sont à l‘origine d‘une anémie inexpliquée apparemment.

Il peut s‘agir d‘hémorragie occulte révélée par une anémie hypochrome, hyposidérèmique, isolée chez 20% de malades d‘après Conte [17].

Les hémorragies sont plus fréquentes dans les tumeurs à développement intra mural ou endogastrique alors que celles à développement exogastrique saignent rarement. Ces hémorragies traduisent une ulcération mécanique unique au sommet de la lésion par érosion de la muqueuse et de vaisseaux intra-tumoraux ou par ischémie et infarctus central de la tumeur.

Cette ulcération peut cicatriser spontanément d‘où un arrêt parfois prolongé du saignement puis récidiver, ce qui explique l‘évolution intermittente de ces hémorragies lorsque la tumeur n‘est pas traitée. Les hémorragies massives mettant les jours du malade en danger semblent rarement l‘apanage des tumeurs bénignes.

L‘hémorragie reconnait certains facteurs déclenchant comme la prise d‘anticoagulants ou de médicaments gastro-toxiques évoluant souvent depuis plusieurs mois.

Il peu s‘agir exceptionnellement d‘hémorragie aigue intra péritonéale par rupture tumorale d‘après Kelsey [71]

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1.1.2.2. Les phénomènes douloureux

Les douleurs sont d‘une fréquence sensiblement identique 45% selon Viard et Conte [17] et 30% selon Leger [69]

Elles peuvent être isolées ou s‘associer aux hémorragies digestives dans 22% des cas selon Sava [11]

Ces douleurs sont de siège épigastrique ou également de siège aberrant, hypogastre, lombaire retardant le diagnostic.

Elles n‘ont aucune spécificité, aucune périodicité, sont banales et variées à type de crampe, brulure, elles ne réalisent jamais un syndrome ulcéreux typique, elles peuvent aller de la simple gêne ou pesanteur épigastrique, aspect pseudo-néoplasique, douleurs excruciantes dont certains correspondent vraisemblablement à des hémorragies intra murales selon Viard [23].

Selon Sautot [72], le caractère douloureux va s‘accentuer avec le temps. Il précède parfois de longtemps la découverte de la tumeur (respectivement 9, 13 et 20 ans dans l‘observation de Martin, Sautot et Mignon)

Exceptionnellement, la tumeur hyoïde peut se révéler par un syndrome abdominal aigu simulant une pancréatite aigue.

Ces douleurs sont généralement dues à un développement exogastrique de la tumeur qui comprime les organes de voisinage.

1.1.2.3. Masse palpable

Retrouvée dans 25% des cas. Elle peut être le seul signe clinique. Elle est palpée quand son développement est exogastrique et quand elle atteint un volume important pouvant aller jusqu‘à plus de 2 kg d‘après Fontaine [73].

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La palpation peut trouver la tumeur une fois sur quatre dans l‘épigastre ou région sous hépatique, ou hypochondre gauche la faisant confondre avec une splénomégalie, ou para ombilicale pouvant simuler une tumeur du mésentère (Fontaine)

Mais aussi à distance de l‘estomac : Il est des observations de tumeurs myoïdes pédiculées l‘une prise pour un léiomyome utérin (SINNREICH) l‘autre pour kyste de l‘ovaire dégénéré (SMITHWICI)

De même SHOFIELD a rapporté le cas d‘une tumeur hyoïde prise pour kyste du pancréas et VERHAEGHE pour hydronéphrose.

1.1.2.4. Vomissements

Retrouvés dans 16% des cas selon Conte [17]

Ils peuvent être révélateurs, isolées aux douleurs, ils sont alimentaires traduisant vraisemblablement un gène à l‘évacuation gastrique, provoqués parfois par le développement juxta-pylorique de la tumeur ou s‘inscrivant dans un tableau occlusif par compression du voisinage (Conte). Ils peuvent être remplacés par des nausées.

1.1.2.5. Autres manifestations révélatrices

- Altération de l‘état général : observé dans 25% des cas selon Bourgeon, elle coïncide avec un accroissement de la fréquence et de l‘intensité des douleurs

- Amaigrissement isolé pouvant aller jusqu‘à 10kg (Chevalier)

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- Asthénie isolée et anorexie peuvent s‘expliquer par hémorragie et la carence alimentaire.

- Fièvre quand la tumeur est siège d‘une nécrose centrale

- Complication veineuse : phlébite à répétition, à bascule ou à rechute qui est parfois révélatrice.

- Troubles de transit intestinal en particulier syndrome occlusif ou subocclusif assez typique avec arrêt des matières et des gaz et douleurs modérées

1.1.2.6. Autres modes de découverte moins fréquentes En fonction du siège et du volume de la tumeur :

- Sténose par invagination gastro-pyloro-duodenale d‘une tumeur gastrique en bissac (Boquliem)

- Troubles dyspeptiques avec vomissements

- Compression intestinale ou vasculaire observée par Yannopoulous en 1962, et Abramsson en 1973.

- Hémorragie intra péritonéale par rupture tumorale observée en 1969 par Kay, et sténose pylorique en A973 par Jenner.

A noter que la symptomatologie, selon le développement endogastrique, exogastrique ou mixte, revêt des caractères particuliers :

Les tumeurs à développement endogastrique se manifestent cliniquement pour la plupart plus précocement, par des hémorragies, des douleurs ou des vomissements. Les tumeurs à développement exogastrique au contraire sont volontiers très longtemps latentes, ou peuvent revêtir une symptomatologie

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d‘emprunt liée à la compression d‘organes de voisinage ou n‘attirer l‘attention qu‘après un long temps d‘évolution devant l‘augmentation du volume de l‘abdomen.

En fait, quel que soient les symptômes révélateurs, ils ne sont pas caractéristiques de l‘affection, ils ne devront qu‘attirer l‘attention sur la sphère gastrique d‘où l‘intérêt des investigations fibroscopiques et radiologiques.

Dans notre cas : le signe d‘appel était des mélénas responsables d‘anémie. 1.2. FORMES CLINIQUES

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