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CHAPITRE 4 : MODÈLE D’ASSISTANCE À L’IMPLANTATION DU BIM

4.5 Fonctionnement du modèle

Après avoir présenté les différents membres du modèle et situé le contexte par rapport à ces derniers, il convient dorénavant d’expliciter le fonctionnement du modèle et l’utilisation attendue de ce dernier.

Les liens entre les trois entités du modèle ont déjà été évoqués plus haut, une description plus formelle et complète s’ajoute à cela dans les paragraphes qui suivent. La première relation dans le modèle consiste à rapprocher les critères du CMM et les facteurs de succès imaginés et retenus pour le cas de l’implantation et de l’utilisation du BIM. Le CMM peut représenter à sa manière un ensemble d’éléments favorables à la réussite de l’utilisation du BIM. Cependant, son centrage sur la maturité a mené à traduire ces critères en FCS, s’attaquant plus globalement aux défis d’une implantation, et ce, d’une manière plus structurée. Le fait de constater qu’un critère du CMM pouvait être sans conteste lié à plusieurs facteurs a légitimé ce choix, dans le sens où différents enjeux durant l’implantation peuvent impacter les domaines du CMM. Ainsi, il est possible de progresser pour un critère donné en se référant aux FCS qui lui sont rapportés. Cette connexion a également permis de différencier les facteurs prévus initialement dans le modèle, certains ayant une influence beaucoup plus importante que d’autres sur le CMM. Dans un objectif de cohérence et de focalisation sur les enjeux prioritaires d’une implantation, seule une partie des facteurs a été conservée dans le modèle, comme évoqué plus haut. Les relations entre critères du CMM et FCS incluses dans le modèle sont présentées dans le tableau 4.10.

Tableau 4.10 : Relations entre CMM et FCS

Critères du CMM FCS lié(s)

Richesse des données (Data Richness) - Réingénierie des processus d’affaires

Tableau 4.10 : Relations entre CMM et FCS (Suite)

- Éducation à la gestion de l'information au cours d'un projet

- Éducation technique

- Sélection des outils

Gestion du cycle de vie (Life Cycle Views)

- Réingénierie des processus d’affaires - Implication des parties prenantes extérieures

- Éducation à la gestion de l'information au cours d'un projet

- Éducation technique

- Sélection des outils

Rôles ou Disciplines (Roles or Disciplines) - Réingénierie des processus d’affaires

- Éducation technique

Gestion du changement (Change Management)

- Réingénierie des processus d’affaires

- Éducation à la gestion de l'information au cours d'un projet

- Éducation technique

Processus d’affaires (Business Process) - Réingénierie des processus d’affaires

Réactivité/Temps de réponse (Timeliness/Response)

- Réingénierie des processus d’affaires - Implication des parties prenantes extérieures

- Éducation à la gestion de l'information au cours d'un projet

- Éducation technique

Méthode de transmission (Delivery

Method) - Éducation à la gestion de l'information au cours d'un projet

Information graphique (Graphical Information)

- Éducation technique

- Sélection des outils

Capacité spatiale (Spacial Capability) - Sélection des outils

Précision de l’information (Information Accuracy)

- Réingénierie des processus d’affaires

- Standardisation et adaptation aux standards de l'industrie - Implication des parties prenantes extérieures

- Éducation à la gestion de l'information au cours d'un projet

- Éducation technique

Tableau 4.10 : Relations entre CMM et FCS (Suite et fin)

Interopérabilité (Interoperability/IFC Support)

- Standardisation et adaptation aux standards de l'industrie - Sélection des outils

Ce premier lien permet donc d’envisager l’utilisation par une évaluation initiale de la maturité du BIM pour une entreprise donnée, puis l’identification d’enjeux clairs à prendre en compte grâce à la liaison avec les FCS. La poursuite des opérations s’effectue avec la considération des actions introduites dans le modèle, ce qui constitue par conséquent le second lien du modèle, entre facteurs et actions. Connaissant les points sur lesquels s’attarder pour améliorer son utilisation du BIM, l’intérêt est de pouvoir alors bénéficier de directives concrètes pour obtenir ce résultat. Le modèle peut donc être lu selon une certaine hiérarchie : évaluation de la maturité, examen du lien avec les FCS et ciblage de points auxquels porter attention, puis actions et plan d’amélioration. Toutefois, chaque entité du modèle a également un sens en elle-même et peut présenter de l’intérêt en soi, au minimum à titre informatif sur le BIM et ses enjeux. La figure 4-1 reprend la structure générale du modèle et les relations entre ses éléments.

On peut trouver surprenant le fait d’évaluer la maturité d’un outil n’étant pas encore implanté, comme proposé dans le cadre de cette maîtrise. En guise d’explication, il est tout d’abord possible d’utiliser le modèle pour améliorer son implantation et non l’entreprendre depuis la base. En outre, même si aucun outil de type BIM n’est à l’usage dans l’organisation, des pratiques Lean et associables au BIM peuvent toutefois avoir été développées préalablement à l’implantation et l’évaluation prend du sens, même si le score final sera nécessairement faible.

En revanche, les actions proposées dans le modèle ne constituent pas un plan de marche précis et organisé selon une ligne temporelle. Ces actions peuvent être perçues comme un ensemble de leviers que l’on peut actionner pour améliorer sa maîtrise des facteurs auxquels elles sont liées. La situation des entreprises au sein de l’industrie AIC variant fortement par rapport au BIM et ses implications, il est difficile d’imaginer de prescrire un plan particulier selon une évaluation initiale de la maturité. Il est préférable d’envisager les activités décrites plus haut comme devant être adaptées en fonction des besoins précis d’une organisation et de sa volonté.

Figure 4-1 : Diagramme de fonctionnement du modèle d’assistance à l’implantation du BIM

4.6 Conclusion

Le modèle d’assistance à l’implantation du BIM comporte donc les éléments présentés ci- dessus et fonctionne selon les principes exposés. Le processus d’utilisation du modèle peut être différent selon les volontés et besoins. Les liens construits entre actions et facteurs de succès permettent d’appuyer l’adoption du BIM et les éléments du modèle considérés de manière isolée apportent également de l’information pertinente sur la question. Le modèle répond aux manques décelés dans la littérature de par la rationalisation de l’information sur les enjeux d’une implantation BIM et l’apport de solutions envisageables dans différents contextes et non dans des situations spécifiques. Afin de légitimer le modèle, la suite du travail sur ce dernier se porte sur sa validation. La démarche imaginée pour cette étape a été explicitée précédemment. Le détail de cette démarche, les productions concrètes concernant la validation et ses résultats sont exposés dans le chapitre qui suit.