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FINANCEMENT ET SITUATION FINANCIÈRE DES MÉNAGES

Dans le document 4 PRODUCTION, DEMANDE ET MARCHÉ DU TRAVAIL (Page 52-56)

SITUATION FINANCIÈRE

2.7 FINANCEMENT ET SITUATION FINANCIÈRE DES MÉNAGES

Au premier trimestre 2014, les conditions de financement des ménages de la zone euro se sont caractérisées par la stabilité des taux débiteurs bancaires, sur fond de persistance d’une hétérogénéité considérable entre les pays et entre les instruments. La poursuite de l’évolution atone des emprunts des ménages résulte d’une combinaison de plusieurs facteurs, dont la morne dynamique du revenu disponible des ménages, des niveaux élevés de chômage, la faiblesse des marchés de l’immobilier résidentiel, ainsi que l’incertitude entourant les perspectives économiques.

Des estimations relatives au premier trimestre 2014 suggèrent que le taux de croissance annuel de l’ensemble des prêts consentis aux ménages est resté en territoire négatif durant ce trimestre. Le taux d’endettement des ménages par rapport à leur revenu disponible brut se serait légèrement réduit au premier trimestre 2014.

CONDITIONS DE FINANCEMENT

Les coûts de financement des ménages de la zone  euro sont restés globalement inchangés au premier trimestre 2014 et ont continué de varier en fonction de la catégorie et de la durée des prêts, ainsi que du pays d’origine. S’agissant des différentes composantes, les dernières données disponibles indiquent que les taux d’intérêt appliqués aux prêts au logement se sont légèrement contractés en avril 2014. En ce qui concerne la ventilation des coûts du financement hypothécaire par échéance, les taux d’intérêt des prêts à court terme (c’est‑à‑dire les prêts assortis d’un taux flottant ou d’une période de fixation initiale du taux inférieure ou égale à un an) sont restés inchangé, alors que les taux appliqués aux prêts tant à moyen terme (c’est‑à‑dire les prêts assortis d’une période de fixation initiale du taux comprise entre un et cinq ans) qu’à long terme (les prêts assortis d’une période de fixation initiale du taux comprise entre cinq et dix ans et supérieure à dix ans) ont baissé de 10 points de base par rapport aux niveaux enregistrés au quatrième trimestre (cf. graphique 37). En avril 2014, les taux d’intérêt appliqués aux prêts au logement à court terme ont diminué de 10 points de base par rapport au mois de mars. Pour ce qui est des nouveaux crédits à la consommation, les taux d’intérêt appliqués aux prêts tant à court terme (c’est‑à‑dire les prêts assortis d’une période de fixation initiale du taux inférieure ou égale à un an) qu’à long terme (les prêts

Graphique 35 Ratios d’endettement

des sociétés non financières Graphique 36 Charges d’intérêts des sociétés non financières

(en pourcentage) (somme mobile sur quatre trimestres ; en pourcentage

de l’excédent brut d’exploitation) Ratio dette consolidée/PIB (échelle de gauche)

Ratio dette consolidée/total des actifs (échelle de droite)

20 22 24 26 28 30 32

55 60 65 70 75 80 85

2000 2002 2004 2006 2008 2010 2012

Charges brutes d’intérêts (échelle de gauche) Charges nettes d’intérêts (échelle de droite)

4 5 6 7 8 9 10 11

9 11 13 15 17 19 21 23

2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 Sources : BCE, Eurostat et calculs de la BCE

Notes : Les données concernant l’endettement sont tirées des comptes trimestriels européens par secteurs. Elles comprennent les prêts (hors prêts intragroupes), les titres de créance émis et les provisions de fonds de pension.

Source : BCE

Note : Les charges nettes d’intérêts correspondent à la différence entre les intérêts payés et les intérêts perçus par les sociétés non financières, en liaison avec leur excédent brut d’exploitation.

assortis d’une période de fixation initiale du taux supérieure à cinq ans) ont légèrement augmenté au premier trimestre 2014. En revanche, les taux appliqués aux prêts à moyen terme (c’est‑à‑dire les prêts dont la période de fixation initiale du taux est comprise entre un et cinq ans) se sont faiblement contractés au premier trimestre. Les dernières données disponibles indiquent que les taux d’intérêt appliqués aux crédits à la consommation à court terme ont légèrement baissé en avril 2014 par rapport au mois de mars.

Selon l’enquête sur la distribution du crédit bancaire d’avril 2014, les banques de la zone euro ont fait état, au premier trimestre 2014, d’un assouplissement net des critères d’octroi de crédit appliqués aux prêts au logement pour les ménages (– 5 %, contre 0 % au trimestre précédent). Des pressions concurrentielles ont contribué à l’assouplissement net des critères d’octroi de crédit, tandis que la perception du risque par les banques a très légèrement resserré les conditions en termes nets.

Quant aux crédits à la consommation et aux autres prêts aux ménages, les résultats de l’enquête sur la distribution du crédit bancaire d’avril 2014 suggèrent que les critères d’octroi de crédit ont été légèrement assouplis en termes nets au premier trimestre 2014 (– 2 %, contre un durcissement net de 2 % au trimestre précèdent). L’assouplissement net des critères d’octroi de crédit enregistré dans ce secteur du marché du crédit est imputable à la concurrence et au recul de la perception du risque par les banques. Pour de plus amples détails, cf. l’encadré intitule Résultats de l’enquête sur la distribution du crédit bancaire pour le premier trimestre 2014 du Bulletin mensuel de mai 2014.

Graphique 37 Taux d’intérêt des IFM

sur les prêts au logement consentis aux ménages Graphique 38 Total des prêts accordés aux ménages

(en pourcentage annuel ; hors frais annexes ; taux appliqués aux

contrats nouveaux) (variations annuelles en pourcentage ; contributions en points

de pourcentage ; données de fin de trimestre) Assortis d’un taux variable ou dont la période

de fixation initiale du taux est inférieure ou égale à 1 an Dont la période de fixation initiale du taux

est supérieure à 1 an et inférieure ou égale à 5 ans Dont la période de fixation initiale du taux est supérieure à 5 ans et inférieure ou égale à 10 ans Dont la période de fixation initiale du taux est supérieure à 10 ans

2

2003 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013

Prêts à la consommation accordés par les IFM Prêts au logement accordés par les IFM Autres prêts accordés par les IFM Total des prêts

Total des prêts accordés par les IFM

-1

2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013

Source : BCE Source : BCE

Notes  : Le  total des prêts comprend les prêts accordés aux ménages par tous les secteurs institutionnels, y compris le reste du monde. Le  total des prêts aux ménages au premier  trimestre  2014 a  été estimé à  partir des opérations recensées dans les statistiques monétaires et bancaires.

Pour plus d’informations sur les différences de méthodes de calcul des taux de croissance entre les prêts accordés par les IFM et le total des prêts, cf. les notes techniques correspondantes

Graphique 39 Placements financiers des ménages

(variations annuelles en pourcentage ; contributions en points de pourcentage)

Numéraire et dépôts

Titres de créance, hors produits financiers dérivés Actions et autres participations

Provisions techniques d’assurance Autres 1)

Total des actifs financiers

- 1 0 1 2 3 4 5

- 1 0 1 2 3 4 5

2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 Sources : BCE et Eurostat

1) Comprend les prêts et les autres comptes à recevoir

FLUX DE FINANCEMENT

Au quatrième  trimestre  2013 (le  trimestre le plus récent pour lequel des données provenant des comptes de la zone euro sont disponibles), le taux de croissance annuel de l’ensemble des prêts consentis aux ménages a atteint un plancher historique. Le taux de croissance annuel négatif enregistré durant ce trimestre (– 0,3 %, contre 0  % au  trimestre précédent) est imputable à une légère contraction de l’ensemble des prêts consentis par les  IFM (qui ont affiché un taux de croissance annuel de – 0,1 %, contre 0,1 % au trimestre précédent), ainsi qu’à un nouveau recul des prêts octroyés par les non‑IFM, dont le taux de croissance annuel est revenu de – 1,1 % au troisième trimestre 2013 à – 1,7 % au quatrième.

Les prêts octroyés par les non‑IFM prennent normalement en compte les cessions de prêts et l’activité de titrisation, qui entraînent une réallocation des prêts aux ménages entre les IFM et les intermédiaires financiers non monétaires autres que les sociétés d’assurance et les fonds de pension (c’est‑à‑dire le secteur des AIF). Des estimations afférentes au premier trimestre 2014

donnent à  penser que le taux de croissance annuel de l’ensemble des prêts consentis aux ménages est resté en territoire négatif durant ce  trimestre (cf.  graphique  38).

En ce qui concerne les prêts consentis par les  IFM, le taux de croissance annuel des prêts aux ménages s’est établi à – 0,1 % au premier trimestre 2014 (soit un niveau inchangé par rapport au trimestre précédent). Plus particulièrement, ce taux de croissance annuel est ressorti à 0 % en avril, contre – 0,1 % en mars. Lorsque l’on ventile les prêts des  IFM par objet, l’on constate que le taux de croissance annuel des prêts au logement consentis par les  IFM a baissé marginalement, revenant de 0,7 % au quatrième trimestre 2013 à 0,6 % au premier trimestre 2014. Ce taux de croissance s’est établi à 0,7 % en avril 2014, contre 0,6 % en mars, et les dernières données disponibles indiquent que le flux de prêts au logement a augmenté par rapport au mois précédent. Les crédits à la consommation ont continué de se contracter au premier trimestre 2014, bien qu’à un rythme plus lent, le taux de croissance annuel s’établissant à – 1,9 %, contre – 3,0 % au quatrième trimestre 2013. Le taux de croissance annuel des crédits à la consommation est resté négatif en avril 2014. Les données relatives aux opérations montrent que le flux trimestriel de crédits à la consommation est resté en territoire négatif au premier trimestre 2014 et qu’il est devenu légèrement positif en avril 2014. De même, le taux de croissance annuel des autres prêts, comprenant les prêts octroyés aux entreprises sans personnalité juridique, a poursuivi son repli, revenant de – 1,6 % au quatrième trimestre 2013 à – 1,9 % au premier trimestre 2014, avant de remonter à – 1,7 % en avril 2014 contre – 1,9 % en mars. Le flux trimestriel de ces autres prêts est resté négatif au premier trimestre 2014, pour devenir légèrement positif en avril 2014.

En ce qui concerne l’actif du bilan du secteur des ménages de la zone euro, le taux de croissance annuel de l’ensemble de leurs placements financiers est ressorti à 1,6 % au quatrième trimestre 2013, soit un niveau inchangé par rapport au trimestre précédent (cf. graphique 39). Ce mouvement est imputable à la diminution des contributions des placements en actions et autres participations, qui a

Graphique 40 Endettement des ménages et charges d’intérêts

(en pourcentage)

Charges d’intérêts en pourcentage du revenu disponible brut (échelle de droite) Ratio endettement des ménages/revenu disponible brut (échelle de gauche)

Ratio endettement des ménages/PIB (échelle de gauche)

1,0 1,5 2,0 2,5 3,0 3,5 4,0 4,5

40 50 60 70 80 90 100 110

2002 2004 2006 2008 2010 2012

Sources : BCE et Eurostat

Notes : L’endettement des ménages comprend le total des prêts accordés aux ménages par tous les secteurs institutionnels, y compris le reste du monde. Les charges d’intérêts n’incluent pas l’intégralité des coûts de financement supportés par les ménages, dans la mesure où sont exclues les commissions sur les services financiers.

Les données pour le dernier trimestre ont été en partie estimées.

été compensée par la contribution moins négative des placements en titres de créance. Par ailleurs, le taux de croissance annuel des placements en monnaie fiduciaire et dépôts est revenu de 3,1 % au troisième trimestre 2013 à 2,6 % au quatrième.

En revanche, la contribution des placements dans les réserves techniques d’assurance a légèrement augmenté. Considérée en liaison avec cette accentuation marginale du taux de croissance annuel des réserves techniques d’assurance, la baisse du taux de croissance annuel des investissements en actifs plus risqués suggère que l’appétence pour le risque du secteur des ménages a diminué au quatrième trimestre 2013 par rapport au trimestre précédent. Globalement, la nécessité de réduire le levier d’endettement, le niveau élevé du chômage et la faiblesse du cycle conjoncturel (qui entravent la croissance du revenu disponible et contraignent les ménages à puiser dans leur épargne) sont les principaux facteurs à l’origine du ralentissement prolongé de l’accumulation d’actifs financiers par les ménages observé depuis mi‑2010.

SITUATION FINANCIÈRE

L’endettement des ménages demeure à un niveau

élevé dans la zone euro, bien qu’il ait continué de se réduire progressivement. En particulier, le ratio d’endettement des ménages rapporté à leur revenu disponible brut nominal est revenu de 98,5 % au troisième trimestre 2013 à 98 % au quatrième. Le ratio d’endettement des ménages par rapport au PIB a lui aussi légèrement fléchi, de 64,6 % au troisième trimestre à 64,2 % au quatrième. Les charges d’intérêts du secteur des ménages ont également poursuivi leur repli, ressortant à 1,8 % de leur revenu disponible global, soit la valeur la plus basse jamais enregistrée.

Des estimations afférentes au premier trimestre 2014 indiquent que l’endettement des ménages a légèrement diminué (cf. graphique 40), atteignant un niveau observé pour la dernière fois à la mi‑2009. De même, les charges d’intérêts du secteur des ménages auraient continué de se réduire, quoique marginalement, au premier trimestre 2014.

Dans le document 4 PRODUCTION, DEMANDE ET MARCHÉ DU TRAVAIL (Page 52-56)