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ÉVOLUTIONS RÉCENTES DE LA VENTILATION SECTORIELLE DES PRÊTS ACCORDÉS PAR LES IFM AUX SOCIÉTÉS NON FINANCIÈRES

Dans le document 4 PRODUCTION, DEMANDE ET MARCHÉ DU TRAVAIL (Page 24-28)

Le taux de variation annuel des prêts consentis par les IFM aux sociétés non financières (SNF) a été négatif depuis début 2012, reflétant dans une large mesure le nécessaire processus de désendettement des secteurs financier et non financier. Au cours des derniers mois, le rythme de contraction s’est stabilisé, mais on ne décèle toujours aucun signe manifeste d’inversion de la tendance 1. Dans ce contexte, le présent encadré fait le point sur les évolutions sectorielles des prêts accordés par les IFM aux sociétés non financières, ventilés par secteurs économiques (sur la base de la classification NACE), afin d’évaluer les contributions des secteurs les plus importants à la dynamique du montant total de prêts consentis aux SNF 2. Ces données sectorielles sont disponibles jusqu’au quatrième trimestre 2013 3.

Au second semestre 2013, le taux de variation annuel de l’encours total des prêts consentis par les IFM aux SNF est demeuré stable, légèrement en deçà de – 4 %.

Toutefois, les données ne sont pas corrigées des reclassements, des effets de valorisation ou des cessions et de la titrisation, facteurs qui doivent être pris en compte pour évaluer

1 Cf. le corps du texte de la section 2.1 du présent Bulletin mensuel.

2 Pour une analyse antérieure, cf. l’encadré intitulé Évolutions récentes de la ventilation sectorielle des prêts accordés par les IFM aux sociétés non financières du Bulletin mensuel de novembre 2013.

3 Pour le détail des dernières données publiées, cf. le site internet de la BCE (www.ecb.europa.eu). Les données relatives à la ventilation sectorielle des prêts consentis par les IFM aux SNF doivent être interprétées avec prudence, dans la mesure où elles sont établies à partir de données nationales qui ne sont pas complètement harmonisées et sont partiellement estimées. En effet, les données observées ces dernières années ont été affectées par différents facteurs exceptionnels à prendre en considération, dont les opérations liées à la restructuration du secteur bancaire dans plusieurs pays. 

Graphique A Taux de croissance annuel des prêts aux sociétés non financières, par secteurs économiques

(variations annuelles en pourcentage)

2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 Industrie manufacturière

Services autres que liés à l’immobilier Secteurs liés à l’immobilier Autres secteurs

Total des prêts aux sociétés non financières 1) Total des prêts aux sociétés non financières (en données corrigées) 2)

- 6

Notes : Dernière observation : premier trimestre 2014 pour les données agrégées et quatrième trimestre 2013 pour les données sectorielles. Données sectorielles corrigées de l’incidence du transfert d’actifs vers la structure de défaisance SAREB auquel les IFM espagnoles ont procédé au quatrième trimestre 2012 et au premier trimestre 2013.

1) Taux de croissance établis à partir des encours, corrigés uniquement des transferts d’actifs vers la SAREB.

2) Taux de croissance établis à partir des transactions mensuelles, corrigées des cessions et de la titrisation.

le flux effectif de financement dont bénéficient les entreprises de la zone euro. Après prise en compte de ces facteurs, la série agrégée indique également un recul du taux de variation annuel au premier trimestre 2014 (cf. graphique A). Néanmoins, ces ajustements ne sont pas disponibles au niveau sectoriel.

Le taux de variation négatif de l’encours total (en données non corrigées) de prêts aux SNF constaté au deuxième semestre 2013 s’explique principalement par l’évolution des prêts liés à l’immobilier (obtenus par agrégation des données relatives aux secteurs de la construction et des services immobiliers) et des prêts au secteur des services (hors services immobiliers). La contribution négative des prêts consentis aux entreprises du secteur manufacturier et des autres secteurs est restée contenue. Au total, les contributions de l’ensemble de ces secteurs sont demeurées globalement stables au cours des deux derniers trimestres de 2013.

Graphique B Prêts liés à l’immobilier accordés aux sociétés non financières et contributions des pays à leur croissance

(variations annuelles en pourcentage ; en points de pourcentage)

21

2004 2006 2008 2010 2012 2014

Contribution des pays à « croissance forte » (échelle de gauche)

Contribution des pays à « croissance modérée » (échelle de gauche)

Contribution des pays à « croissance faible » (échelle de gauche)

Croissance des prêts liés à l’immobilier (échelle de gauche)

Indicateur de confiance dans la construction (avancé 1), échelle de droite)

Source : BCE

Notes : Les « prêts liés à l’immobilier » recouvrent les prêts aux sociétés non financières engagées dans la construction et dans les activités immobilières (sur la base des données des pays qui déclarent les séries correspondantes depuis 2003). Le classement des pays entre ceux présentant une « croissance forte » (Italie, Espagne, Irlande et Grèce), une « croissance modérée » (France, Belgique, Finlande et Luxembourg) ou une « croissance faible » (Allemagne, Pays‑Bas, Autriche et Portugal) a été réalisé sur la base des taux de croissance moyens enregistrés en 2006 au niveau national. Données corrigées de l’incidence du transfert d’actifs auquel les IFM espagnoles ont procédé au quatrième trimestre 2012 et au premier trimestre 2013.

1) Indicateur de confiance dans la construction avancé de deux trimestres selon la corrélation maximale 

Graphique C Prêts accordés aux sociétés non financières dans les secteurs de services autres qu’immobiliers et contributions des pays à leur croissance

(variations annuelles en pourcentage ; en points de pourcentage)

- 3

2004 2006 2008 2010 2012 2014

Contribution des pays à « croissance forte » (échelle de gauche)

Contribution des pays à « croissance modérée » (échelle de gauche)

Contribution des pays à « croissance faible » (échelle de gauche)

Croissance des prêts aux autres services (échelle de gauche)

Indicateur de confiance dans les services (avancé 1), échelle de droite)

Source : BCE

Notes : Prêts aux services autres que liés à l’immobilier. Données sectorielles corrigées de l’incidence du transfert d’actifs vers la SAREB auquel les IFM espagnoles ont procédé au quatrième trimestre 2012 et au premier trimestre 2013. Pour le classement des pays, cf. les notes du graphique B.

1) Indicateur de confiance dans le secteur des services avancé de trois trimestres selon la corrélation maximale.

Plus globalement, l’atonie de l’activité de prêt continue de refléter des facteurs d’offre et de demande, bien que leur incidence varie considérablement d’un pays à l’autre. De plus, la fragmentation des marchés financiers et le coût élevé des emprunts consentis aux secteurs non financiers dans certains pays continuent de peser sur les dépenses, d’investissement notamment. L’endettement excessif du secteur privé peut également freiner la demande de crédit bancaire dans plusieurs pays. En outre, les entreprises ont de plus en plus

Si les évolutions récentes de la croissance des prêts ne font apparaître aucune divergence importante au niveau sectoriel, on constate cependant toujours une très forte hétérogénéité entre les différents pays. Elle peut être illustrée en regroupant les pays de la zone euro en trois catégories, sur la base du taux de croissance moyen des prêts liés à l’immobilier (qui ont connu la progression la plus forte avant la crise) en 2006, année de pic historique. Les pays affichant une « croissance forte », qui ont été, pour l’essentiel, à l’origine de l’envolée du crédit avant 2007, ainsi que du recul qui a suivi, sont encore en majorité responsables de la contraction des prêts dans l’ensemble des principaux secteurs (cf. graphiques B, C et D).

Néanmoins, cette dernière évolution peut également s’expliquer par les contributions modérées, dans l’ensemble des secteurs, des pays à « croissance faible » et à « croissance modérée  », à l’exception possible des contributions légèrement positives aux prêts consentis dans le secteur manufacturier des pays présentant une « croissance faible ».

Globalement, dans une perspective à moyen terme, la faible croissance des prêts consentis aux SNF observée jusqu’au quatrième trimestre 2013 a concerné l’ensemble des secteurs, mais résulte essentiellement des évolutions observées dans certains pays, pour lesquels les prêts liés à l’immobilier ont enregistré des taux de croissance très élevés avant la crise (pays à « croissance forte »).

Sur plus long terme, des corrélations simples font apparaître une relation entre les indicateurs de confiance et la dynamique des prêts (cf. graphiques B, C et D). À cet égard, les indicateurs de confiance de l’activité sectorielle feraient état, pour le futur, d’une dynamique des prêts différente entre les principaux secteurs. Plus précisément, si les relations statistiques observées ces dernières années se maintiennent, l’indicateur de confiance dans la construction n’indique pas de reprise imminente de l’activité de prêts liés à l’immobilier, tandis que les indicateurs de confiance correspondants pour le secteur manufacturier et les autres services laissent à penser que le rythme de contraction des prêts dans ces deux secteurs pourrait s’atténuer en 2014. Toutefois, la période de crise a probablement nui à la fiabilité des propriétés d’indicateur avancé des indicateurs de confiance s’agissant de la dynamique des prêts, d’où la très grande incertitude qui entoure les perspectives d’évolution du crédit.

Graphique D Prêts aux sociétés non financières dans le secteur manufacturier

et contributions des pays à leur croissance

(variations annuelles en pourcentage ; en points de pourcentage)

- 4

2004 2006 2008 2010 2012 2014

Contribution des pays à « croissance forte » (échelle de gauche)

Contribution des pays à « croissance modérée » (échelle de gauche)

Contribution des pays à « croissance faible » (échelle de gauche)

Croissance des prêts dans le secteur manufacturier (échelle de gauche)

Indicateur de confiance dans l’industrie (avancé 1), échelle de droite)

Source : BCE

Notes : Pour le classement des pays, cf. les notes du graphique B.

1) Indicateur de confiance dans l’industrie avancé de deux trimestres selon la corrélation maximale.

substitué au crédit bancaire des sources de financement alternatives, telles que les ressources internes et, dans le cas des grandes sociétés non financières, l’accès direct aux marchés de capitaux (cf. section 2.6).

L’enquête d’avril 2014 sur la distribution du crédit bancaire a confirmé la stabilisation des critères d’octroi appliqués aux crédits consentis aux entreprises de la zone euro : le pourcentage net de banques faisant état d’un durcissement de ces critères est demeuré globalement inchangé, à 1 %, et les banques prévoyaient un assouplissement net au deuxième trimestre 2014. Du côté de la demande, le pourcentage net de banques faisant état d’une hausse de la demande de prêts a été positif pour l’ensemble des secteurs pour la première fois depuis mi‑2011. Les banques s’attendent également à une augmentation de la demande sur l’ensemble des catégories de prêts au deuxième trimestre 2014.

Le taux de croissance annuel des créances des  IFM sur les administrations publiques est devenu négatif, à – 0,2 % au premier trimestre 2014, après 0,1 % au quatrième trimestre 2013. Il est ensuite resté négatif en avril, à – 0,9 %.

S’agissant des autres contreparties de M3, le taux de variation annuel des engagements financiers à long terme des  IFM (hors capital et réserves) a été globalement stable, à – 3,5 % en avril, après – 3,4 % au premier trimestre et – 3,6 % au quatrième trimestre 2013 (cf. graphique 9). Cette contraction continue de traduire les moindres besoins de financement des  IFM dans un contexte de poursuite du désendettement et le passage à une stratégie de financement par les dépôts, favorisée par le régime actuel de réglementation.

La position extérieure nette des  IFM a augmenté de 4 milliards d’euros en avril, beaucoup moins qu’au cours des mois précédents. Une entrée trimestrielle de 81 milliards d’euros a été observée au premier trimestre,

Graphique 9 M3 et engagements financiers

à long terme des IFM Graphique 10 Contreparties de M3

(variations annuelles en pourcentage ; données corrigées

des variations saisonnières et des effets de calendrier) (flux annuels ; montants en milliards d’euros ; données corrigées des variations saisonnières et des effets de calendrier) M3

Engagements financiers à long terme (hors capital et réserves)

2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013

Créances sur le secteur privé (1)

Créances sur les administrations publiques (2) Créances nettes sur les non-résidents (3) Engagements financiers à long terme (hors capital et réserves) (4)

Autres contreparties (y compris capital et réserves) (5) M3

2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013

Source : BCE Source : BCE

Notes : M3 est indiqué à titre de référence uniquement (M3 = 1 + 2 + 3 – 4 + 5). Les engagements financiers à long terme (hors capital et réserves) étant des engagements du secteur des IFM, ils sont représentés avec un signe négatif.

Encadré 2

ÉVOLUTIONS RÉCENTES DU COMPTE FINANCIER DE LA BALANCE DES PAIEMENTS DE LA ZONE EURO

Dans le document 4 PRODUCTION, DEMANDE ET MARCHÉ DU TRAVAIL (Page 24-28)