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3. Priorités gouvernementales pour les TIC

3.1 Favoriser les pratiques de bonnes gouvernances et les politiques de décentralisation

Les infrastructures éducatives et les technologies de pointes nécessaires à l’intégration des TIC à l’école posent des problèmes de développement, de maintenance et de sécurisation de ceux-ci. En effet, leur déploiement dans les institutions éducatives demande de la part des autorités des stratégies de protection, de sauvegarde et de pérennisation de matériels et d’équipements technologiques (serveur, ordinateurs, logiciels, etc.). De ce fait, le civisme et le sens des responsabilités des communautés devront être mobilisés pour éviter les actes de vandalisme, de vol et destruction des appareils informatiques et des ordinateurs.

Le développement d’une culture de la maintenance, en consultation avec les parties prenantes intéressées, pour formuler et diffuser des conseils pratiques concernant le traitement d’ordinateurs et de pièces d’ordinateurs parvenus à la fin de leur cycle de vie constitue l’une des priorités pour l’Afrique dans la course à l’intégration des TIC.

En outre, l’intégration des TIC exige des politiques publiques en faveur de l’amélioration des infrastructures et de la connectivité et d’un environnement propice. En Afrique, aujourd’hui, les politiques de création des laboratoires informatiques et de création de télécentres pour jeunes se sont heurtées à des difficultés techniques et juridiques. Au Bénin, Cameroun, Sénégal et bien d’autres pays africains, les parcs informatiques des établissements scolaires et des institutions de formation sont constituées en majorité des ordinateurs recyclés des entreprises Européennes et Américaines collectées et acheminés en Afrique par les ONG et association caritatives. L’on craint qu’en absence de cadre juridique pour normaliser le secteur des importations dans le domaine des TIC, et de compétences techniques pour évaluer la

qualité de ces ordinateurs, que l’Afrique ne devienne un dépotoir pour les déchets informatiques des pays développés d’où la nécessité pour les pays africains de disposer d’une part des réglementations et cadres législatifs clairs qui organisent le secteur par la définition des spécifications techniques minimales, d’autre part, d’avoir une vision claire à court moyen et long terme d’investissement, de mise en place d’infrastructures idoines y compris l’électrification et de renforcement des capacités nécessaires à la mise en œuvre des réformes et des programmes appropriés concernant les déchets électroniques. (UNESCO ; 2002)

Des initiatives au niveau régional et continental visant à adopter des politiques intégrées pour plus de pertinence des investissements dans le continent. Jusqu’ici, la duplication des initiatives en matière des TIC en Afrique n’a pas toujours facilité la diffusion des TIC à grandes échelles et particulièrement dans les zones rurales où les institutions éducatives sont les moins connectées. Pouvoir se connecter à moindre frais et des politiques rationnelles pour permettre des mesures incitatives : investissement privé, fiscalité, entrepreneuriat local sont autant de solution pour le développement des TIC. La décentralisation de la gestion des télécommunications permettrait aussi aux collectivités de participer à l’intégration des TIC et de développer les pratiques adaptées à la culture locales. Pour cela, le satellite africain RASCOM lancé dans l’espace en décembre 2007 offrira de grands espoirs aux pays africains dans le domaine des TIC car il couvrira même les zones les plus reculées.

Jusqu’ici, certaines politiques publiques en faveur de l’équipement des établissements scolaires se sont révélées inefficaces pour permettre l’accessibilité de tous aux infrastructures. Au Cameroun par exemple, un décret autorise les opérateurs économiques qui obtiendraient des agréments du Ministre de l’éducation à investir dans l’équipement des lycées en ordinateur. Ces opérateurs sont chargés de l’exploitation de ces laboratoires d’informatiques pendant la durée du contrat qui est de deux ans renouvelable. Chaque parent d’élève débourse la somme de cinq mille francs ou 6 000 CFA pour participer aux frais de fonctionnement de la salle informatique. Du coup, pour les besoins de rentabilité, les opérateurs préfèrent les établissements à forts effectifs des villes aux établissements des zones rurales moins peuplés et donc moins rentables. En conséquence, cette politique d’équipement est favorable aux institutions scolaires des villes ayant des grands effectifs au détriment établissements ruraux aux effectifs réduits. D’où plusieurs années après l’intégration des TIC dans le système éducatif, la plupart des institutions scolaires des zones rurales n’ont toujours pas de laboratoires informatiques, de télécentres ou de cybercentres.

Les politiques ne peuvent mettre en place de politique cohérente que si elles sont en possession des informations complètes et fiables sur l’éducation. En l’absence de données sur l’éducation, les TIC pourraient favoriser la collecte des informations, conditions pour la mise en place de stratégies pour un enseignement de qualité pour tous, qu’

«… il est particulièrement nécessaire de disposer d’informations solides afin de faciliter une planification suivie et efficace. Des données et informations

complètes, à jour et détaillées sur les enseignants, les écoles et les élèves peuvent apporter des éclairages utiles sur diverses questions stratégiques. Les systèmes de données et informations relatives aux enseignants, la recherche de pointe,

l’analyse des coûts, la microplanification et l’établissement de cartes scolaires sont autant d’outils de planification et de gestion importants si l’on veut que le personnel enseignant soit performant. Il en va de même des informations sur les investissements émanant de sources publiques et privées, nécessaires pour assurer une éducation et un enseignement de qualité conformément à la Recommandation de 1966, ainsi que sur les aspirations des enseignants, les résultats de leur formation, notamment en cours d’emploi, les obstacles à la pleine participation des enseignants et de leurs organisations aux décisions essentielles en matière d’éducation et les moyens d’y remédier grâce à un

dialogue social fructueux, ainsi que d’autres facteurs influant sur la pratique des enseignants en classe — tous ces éléments pouvant avoir des conséquences considérables sur l’apprentissage des enfants. » (Unesco, 1999)

3.2. Favoriser l’élargissement de l’offre de formation des enseignants et renforcer