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Le fardeau du Seigneur

Dans le document LA PROPHÉTIE La lampe de Yéhoshoua (Page 128-135)

Le fardeau du Seigneur

Le prophète est un visionnaire72 comme Abraham le fut (Genèse 15:5-6 ; 20:7 ; 24:7, 40), il doit payer le prix pour que la vision se matérialise, car il en est, en quelque sorte, responsable, sachant que chaque acte qu’il posera aura des conséquences.

C’est une personne appelée à marquer sa génération : Elohîm l’équipe afin d’influencer son entourage, comme un père influence sa famille, ou une locomotive entraîne les wagons d’un train.

Nous ne reconnaissons pas un prophète seulement par le fait qu’il prophétise et que cela s’accomplisse. Se limiter à cette définition serait une grosse erreur, car beaucoup ont prophétisé des choses qui ne se sont pas accomplies de leur vivant, cela veut-il dire qu’ils n’étaient pas prophètes ? Ou encore quelle a été la prophétie de Yohanan le Baptiste qui a bouleversé sa génération ? Par ceci, nous comprenons que le prophète c’est d’abord une vie, une position, un fonctionnement.

C’est par son fruit, qui est principalement le témoignage d’Elohîm, que nous le reconnaîtrons. Puis viennent les œuvres qui témoignent de son appel que nous verrons dans les prochaines lignes.

Yohanan le Baptiste ne prophétisait pas à tout bout de champ, il ne vivait pas que de paroles de connaissance ou de révélation. Par contre, c’était un homme de vision qui avait reçu son mandat directement du Seigneur, et ce depuis le ventre de sa mère (Luc 1). Il était prophète parce qu’Elohîm l’avait choisi, et Il en a Lui-même témoigné devant les humains. Donc cela ne sert à rien de se revendiquer un appel prophétique, c’est le Seigneur qui recommande.

Le prophète est celui qui est capable de voir les choses célestes, de discerner les choses d’en haut, et d’interpréter les signes des temps en

72 Voir la p. 217

rapport aux prophéties bibliques. C’est l’homme à vision, il a (ou il donne ou redonne) la vision pour mettre fin au désordre ‒ Jean 9:17 ; Proverbes 29:18 :

- Yohanan le Baptiste a reconnu l’Agneau d’Elohîm (Jean 1:29, 35) - Yohanan le Baptiste a vu l’Esprit descendre lors du baptême de

Yéhoshoua (Matthieu 3:16 ; Jean 1:32)

Sa vocation consiste aussi à manifester les traits du Royaume sur la Terre, montrer les choses à venir comme Moshé l’a fait avec le tabernacle (Exode 25:9). Bien évidemment, il n’est pas question de bâtir une religion : c’est la préparation des cœurs par l’Évangile, pour la venue du Elohîm vivant (Ésaïe 40).

Et parce qu’il se tient dans la présence d’Elohîm, il est capable de ressentir le cœur du Père pour marcher selon les sentiments du Seigneur : c’est là la souffrance qui engendre ce cri contre le mal, l’appel à la repentance, à sortir du péché, le désir d’apporter la délivrance, l’indépendance face aux choses du monde (1 Jean 2:15-17) pour une dépendance totale à Elohîm et son Royaume céleste (Malachie 4:5-6).

Le Royaume d’Elohîm est le centre de son message (Matthieu 3:1-2 ; 4:23-24 ; Actes 2 ; 28:30-31).

Ce Royaume se définit par la justice, la paix, la joie (Romains 14:17) :

- La justice par rapport à la sainteté d’Elohîm, les conséquences de l’œuvre de la croix dans notre vie, et ses exigences.

- La paix, car en Mashiah, nous avons l’assurance, la sécurité, et nous vivons dans le repos du Seigneur avant même la glorification de notre corps (Philippiens 3:20-21). Elle témoigne de la guérison et la délivrance, d’où les signes qui s’opèrent quand l’Évangile du

Royaume est proclamé (Marc 16:15-20). La paix est donc le résultat de la restauration d’Elohîm, or la restauration (ou réformation) a lieu quand ce qui a été instauré est détruit. Et s’il y a une restauration, il y a forcément une reconnaissance, d’où la joie.

- La joie de YHWH est notre force (Néhémie 8:10), ce n’est pas un hasard si les Écrits nous parlent souvent de la joie, et ce même dans les moments difficiles, car en Elohîm tout est accompli. Nous devons nous réjouir et attendre patiemment que tout ce qui doit arriver se fasse.

« Soyez toujours joyeux. » 1 Thessaloniciens 5:16

De plus, le prophète d’Elohîm, qui est comme un conducteur, ne conduit jamais le peuple d’Elohîm à lui : ce sont les faux prophètes qui s’emparent des âmes. Il présente le Seigneur afin que les humains soient éclairés et qu’ils suivent Yéhoshoua.

« Le lendemain, Yohanan était encore là avec deux de ses disciples.

Et, ayant regardé Yéhoshoua qui marchait, il dit : Voici l’Agneau d’Elohîm ! Et les deux disciples l’entendirent parler et ils suivirent Yéhoshoua. » Jean 1:35-37

Sa motivation n’a pas pour fondement les présents ou l’argent (Exode 23:8), mais il cherche à réjouir le cœur du Père, et voir le salut de son peuple. L’égarement du peuple est une souffrance pour lui. Il ne se lasse pas de prier pour la délivrance des humains, et dans certains cas, il se dévoue pour ceux de sa nation (ses origines).

Sa vie est un investissement pour l’œuvre d’Elohîm, il se dépouille pour son prochain, c’est-à-dire l’humain, plutôt que de le dépouiller.

D’ailleurs, nous devons davantage nous soucier des plus faibles (le pauvre, la veuve, l’orphelin et l’étranger), car notre Elohîm défend leur

cause et plusieurs passages dans les Écritures nous le confirment.

L’œuvre sociale n’est pas la propriété d’une organisation spécifique.

Certes, nous avons tous des talents différents, mais dans la mesure du possible, n’oublions pas les pauvres.

Le prophète montre le chemin du Ciel, car il en a le plan. C’est ce qui le fait vivre hors de son temps. Il a une longueur d’avance sur ceux de sa génération, car la vision qu’il présente est achevée en lui, il en voit déjà les bienfaits alors qu’elle n’est pas encore matérialisée. C’est ce qui lui vaut les incompréhensions de la part des religieux (Jean 16:1-3) et des gens de sa propre famille (Matthieu 13:54-58).

Et c’est au travers des épreuves (rejet, mépris, calomnies, incompréhensions, etc.) que le Seigneur forge son caractère et le rend plus dur, robuste, plus ferme afin de résister face à la pression, et d’accomplir l’ordre du Seigneur (Ézéchiel 3 ; Jérémie 1:17-19).

De ce fait, il est obligé de dépendre essentiellement d’Elohîm, être à son écoute pour mieux Lui obéir (Ésaïe 50:4) et ne pas tomber en défaillance (folie, dépression), mais vaincre avec la puissance d’Elohîm.

En général, ce type de service aime les défis, les confrontations, il est préparé pour la guerre spirituelle (1 Rois 18 ; Psaume 144:1 ; Matthieu 3:1-12 ; 23 ; Actes 8 ; 13:6-13…).

Son autorité vient d’Elohîm. Par elle, il impose le règne d’Elohîm, il amène l’ordre divin, et souvent sa présence inspire la crainte d’Elohîm avant même qu’il n’ouvre la bouche (1 Samuel 16:4 ; Jean 2:13-17).

Cette présence peut provoquer la peur chez les uns, la soumission chez les autres ou toutes sortes de tourments pouvant conduire soit à la repentance, soit à la haine.

Sa vie attire la langue des humains contre lui, la convoitise et la jalousie (Exode 34:29-35 ; 1 Samuel 16:4 ; 1 Rois 17:18). Il dérange !

C’est pour cela que, personnellement, je ne crois plus trop en ces prophètes qui sont invités à tout bout de champ, et qui vont d’assemblée en assemblée pour promouvoir leur service, surtout en cette fin des temps.

Le prophète s’oppose à tout ce qui peut être un frein à l’avancement de l’œuvre d’Elohîm comme le péché et l’idolâtrie. Il a ce courage de dire la vérité, et ce, quel que soit le type d’individu qu’il a en face de lui (chef d’État ou religieux, personnalité publique ou politique, riche ou pauvre, grand ou petit). Il ne peut pas accepter la compromission.

Il est donc inconcevable qu’un vrai prophète d’Elohîm puisse se retrouver dans un système conçu par la volonté des humains (une cathédrale, un temple, un palais royal avec une vie de prince laissant tout un peuple dans la misère, ou dans une association où il sera acclamé, glorifié et aimé de tous) et qu’il prenne du plaisir à cela : ce n’est pas biblique ! Elohîm Lui-même n’est pas aimé de tous, bien au contraire, la plupart l’ont rejeté (Matthieu 10:22 ; Jean 15:18-19).

Malheureusement, beaucoup de frères et de sœurs dans les assemblées ont reçu un puissant message d’Elohîm, mais ils sont retenus dans ces prisons à cause du voile de la religion et des sentiments, et par peur d’être rejetés par leurs semblables. Toutefois, ils seront contraints de sortir de ces systèmes s’ils veulent être agréables à Elohîm et continuer à être en paix avec Lui (Galates 1:10).

Le premier livre de Melakhim au chapitre 22 nous relate l’histoire de Miykayeh73 qui marqua la différence en annonçant la vérité. Il n’eut pas peur des représailles, mais il déclara ce que YHWH lui avait dit, à savoir la défaite et la mort d’Achab. Pourtant, avant lui, environ quatre cents prophètes annoncèrent la victoire contre le roi de Syrie à Ramoth en Galaad. Yehoshaphat74 n’en fut pas plus rassuré malgré ce nombre

73 Michée

74 Josaphat

de prophètes et leurs paroles favorables : cette intuition lui venait probablement du Seigneur.

Alors, lorsque Miykayeh le prophète vint à la suite de sa convocation, sachant qu’il avait déjà la « mauvaise » réputation d’annoncer que des choses mauvaises, il parla selon Elohîm, et ce, malgré la présence des prophètes de malheur, et le coup sur la joue qu’il prit de la part de Tsidqiyah75, fils de Kena’anah76.

Retenons aussi que toute cette assemblée de prophètes était possédée par un esprit de mensonge. Le mensonge, c’est la conséquence du rejet de la vérité. Quand l’amour pour la vérité s’en va, ce sont d’autres motivations qui prennent place : la reconnaissance des humains, l’amour de l’argent, le « m’as-tu vu », le contrôle au lieu de la délivrance.

« Le témoin fidèle délivre les âmes, mais celui qui respire le mensonge est trompeur. » Proverbes 14:25

Yirmeyah aussi a tenu tête à Chananyah77, fils d’Azzour, prophète de Gabaon. Cette histoire nous est rapportée dans le livre de Yirmeyah, au chapitre 28. Il ouvrit sa bouche face à la fausseté des paroles de cet homme, pour annoncer la vérité d’Elohîm.

Le prophète doit accepter d’être rejeté au nom de la vérité, de peur de devenir un faux prophète (2 Timothée 4:3-4). Comme nous l’avons mentionné dans les lignes précédentes, le messager doit faire un avec son message, qui est la vérité. Alors, si la vérité est de plus en plus combattue, le porteur du message le sera également.

Donc, ne nous lamentons pas si nous sommes exclus des organismes humains, tant que nous craignons Elohîm, et que nous défendons sa

75 Sédécias

76 Kenaana

77 Hanania

parole. Bénissons le Père, car les paroles de Yéhoshoua s’accomplissent (Jean 16:1-4).

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