• Aucun résultat trouvé

Faisabilité du projet Licence

Dans le document MEUNIER-SCHOEN Pierrette (Page 94-99)

2.3 Le projet institutionnel

2.3.5 Faisabilité du projet Licence

En parlant de faisabilité du projet, nous nous sommes axés sur le premier projet énoncé et déterminé en commission universitarisation, celui de la licence commune. Mais au vu des démarches entreprises par le Comité Directeur, nous préférons dire que ce tableau cherche à mettre en évidence plutôt les opportunités offertes par l’environnement qui constituent des forces pour la négociation et répertorier les menaces qui constituent actuellement les faiblesses du projet.

129 La faisabilité de ce projet licence s’est faite dans la suite des commissions soit fin 2009 et ne tient pas compte des changements de position ultérieurs.

89

Eléments en faveur Eléments en défaveur/ à discuter

- Avis à priori favorable de conventionnement par l’U.F.R de médecine. La prise de contact avec un universitaire délégué aux affaires paramédicales

- la position des conseillers scientifiques de chaque I.F.I

- Les éventuelles passerelles avec la première année commune de santé. - La coordination par le Conseil Régional

- Statut privé (but non lucratif). - Les replis corporatistes.

- Risque d’augmentation des frais de scolarité pour les étudiants.

- Autonomie pédagogique et contraintes financières ?

- La Direction pédagogique ?

Commentaires

Les replis corporatistes peuvent constituer un obstacle majeur à la construction d’une licence commune, avec comme dissonances le grade à négocier. Afin de compléter la discussion autour du grade nous noterons que dans le principe d’universitarisation s’inscrit huit niveaux de qualifications européennes (Cf. Annexe 8 : Les niveaux du cadre de qualifications européennes) que le niveau Licence correspond au niveau 6 avec comme connaissances, si on considère ce simple critère : « des connaissances avancées d’un domaine de travail ou d’étude, impliquant une compréhension critique de théories et de principes » ; alors que le Diplôme d’Etat correspond au niveau 5 « connaissances factuelles et théoriques de contextes professionnels pour un travail ou une étude et information sur les limites de celles- ci » .Le niveau Master fait partie du 2ème cycle et correspond au niveau 7 et 8 : « Diriger et modifier le contexte de travail(. ..) Prise de responsabilités pour contribuer au développement de la connaissance professionnelle(…) pour revoir les performances stratégiques d’équipes ». Il n’est pas certain non plus que les étudiants ayant validé leur Diplôme d’Etat, offrant la possibilité d’un emploi, s’acheminent vers des études plus longues, dans la filière supposée post-Licence. Au niveau organisationnel, la viabilité du projet dépend également de comment l’I.F.P.E.K intégrera les postures universitaires en termes de contrôle pédagogique. Quelle répartition financière sera faite, sachant que le dispositif peut en partie, faire disparaitre le passage du concours, manne financière importante pour les I.F.I.Les licences actuellement construites se situent dans des instituts intégrés dans l’Université ou ayant des conventionnements antérieurs à la réforme.

Le projet de Licence et celui d’une filière Master au sein de l’I.F.P.E.K sont deux projets à différencier même si ces deux projets sont dans une suite logique évidente pour les professionnels.

90

Pour terminer le volet organisationnel de ce projet, nous présentons une modélisation de notre compréhension des étapes à suivre en aval pour réaliser l’opérationnalisation de ce projet.

• Schéma de mise en œuvre possible :

Ce schéma est issu de notre enquête menée auprès de la Directrice de l’Institut d’Ergothérapie de Créteil, Paris XII Val de Marne (Cf. Annexe 9 : entretien Directrice I.F.E Créteil). Région et services déconcentrés Etat Agence d’Evaluation et. Recherche d’Enseignement. Supérieur

Validation C.A Université Décisions Ministérielles Association I.F.P.E.K Espace de négociation et d’opérationnalisation Université U.F.R Médecine Conventionnement Sélection/admission des étudiants Construction Licence

91

2.4 Conclusion

L’entreprise, dans son projet d’établissement, entend préparer l’universitarisation des trois instituts de formation en recherchant des partenariats. Elle choisit une nouvelle stratégie plus incrémentaliste130 que la précédente devant favoriser interactions et

communication. Mais celle-ci n’est pas totalement assise et peut être à tout moment bousculée par les positions des acteurs internes à l’établissement si elle ne prend pas soin d’articuler les sous systèmes entre eux, les groupes de travail entre eux.

C’est ce que nous avons entraperçu lors des débats de la « commission universitarisation » mise en place à l’I.F.P.E.K. La position du groupe des masseurs kinésithérapeutes a interrogé le projet initial institutionnel de construction de licence commune, en souhaitant intégrer la filière première année commune de santé et revendiquer un grade master. Il s’est ensuite replié sur ses propres positions professionnelles en créant, sans concertation avec le C.A de l’I.F.P.E.K, un groupe de recherche clinique en kinésithérapie, réservé au départ, à cette seule catégorie professionnelle, pour préparer l’universitarisation de son institut.

En convoquant d’emblée l’interprofessionnalité, nous avons assisté à des replis professionnels corporatistes. Nous les supposons liés au contexte politique national, à la réappropriation du métier, reconvoquée par la réforme. Les réunions universitarisation n’ont plus eu lieu.

Sur le plan fonctionnel, cela suppose que les acteurs internes à l’entreprise entrent dans un « espace d’intercompréhension et de coopération dans le travail », prôné par Philippe Zarifian dans son dernier ouvrage :

« L’un des enjeux de la coopération peut être et est souvent de repositionner le rôle de chaque métier, voire de conduire sa mutation interne, de manière clairement énoncée et donc conduite en connaissance de cause (pour éviter des dégradations implicites, des « pots cassés ») 131». C’est peut-être en prévoyant des espaces de régulation entre formateurs qu’émergera la reconnaissance de connaissances communes et qu’un projet commun pourra se dessiner.

Sur le plan politique, le fonctionnement et l’organisation des instituts au sein de l’association montrent leurs différences. L’universitarisation telle que nous l’avons perçue dans la première partie de notre étude, tend à les gommer, cherchant une

130 Approche de la stratégie incrémentaliste : D’après Crozier : « On agit, on réfléchit, on agit ». C’est une approche intuitive à partir d’essais et d’erreurs sur une échelle modeste, un élargissement permet de capitaliser des résultats. In L. Brémaud (op.cit.)

92

uniformisation voire une standardisation des formations allant plutôt dans le sens d’une mutualisation des moyens. Le dernier rapport parlementaire semble abonder dans ce sens. Prenant en compte la sélection et l’hétérogénéité des admissions des étudiants auxiliaires médicaux, il préconise l’intégration au sein d’une première année commune l’ensemble des paramédicaux à l’exception des étudiants en soins infirmiers, la création d’instituts paramédicaux régionaux et une mise en place en 2013.

Le C.O.D.I.R comme acteur de la conduite de projet est dans une phase de négociation avec Rennes 1, mais la question de la création de l’ensemble de la filière est soulevée. Quelle décision sera prise par le C.A ? Et comment compte t-il inclure le Conseil Régional dans sa négociation? Comment sera intégrée la méthode préconisée par celui-ci ?

Ce sont des aspects du projet que nous ignorons et constituant l’espace de rencontre, d’interactions, inhérent à tout projet comme le souligne J.P Boutinet.

L’aspect financier, la question de la gouvernance devront aussi être abordés. La temporalité prévue au niveau national pour le conventionnement des instituts avec l’Université, ne semble pas tenable au vu aussi des tergiversations nationales. Deux voire trois années paraissent le délai nécessaire pour la prise en compte de tous les paramètres, leur stabilisation bien que les ergothérapeutes aient eu le feu vert du Ministère de mettre en place dès la rentrée 2010, sans conventionnement, le nouveau programme issu de la réforme L.M.D.

Dans la troisième partie de ce mémoire, nous reviendrons sur le projet et en ferons une analyse critique au vu de l’ensemble des données que nous possédons, en exposant notre point de vue et quelques préconisations. Enfin, nous porterons notre regard sur ce travail en exposant les limites de cette recherche, nos apprentissages pendant le temps de sa construction.

93

3ème partie : Analyse du projet I.F.P.E.K

Notre intention est dans un premier temps, de pouvoir situer le projet d’établissement face à l’injonction nationale de mise en place de l’universitarisation pour les I.F.I. et d’analyser le projet de l’entreprise, face à cette « commande ». Dans un second temps, nous examinerons l’élaboration de ce projet à travers la commission universitarisation. Nous tenterons de comprendre sa suspension en analysant les intérêts des acteurs. Puis nous nous pencherons sur ce qui nous parait devoir être tranché politiquement en examinant les alternatives qui se présentent à l’entreprise et en faisant le point de l’existant à ce jour.

Dans le document MEUNIER-SCHOEN Pierrette (Page 94-99)