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Discussion et point de vue personnel

Dans le document MEUNIER-SCHOEN Pierrette (Page 126-128)

3.3 Quel autre projet d’universitarisation ?

3.3.2 Discussion et point de vue personnel

Nous discuterons de ces deux projets en fonction de notre sensibilité et aussi des apprentissages que nous nous sommes forgés tout au long de notre recherche. Nous apporterons également quelques points de vue d’acteurs présents à l’I.F.P.E.K.

• La première remarque que nous souhaitons émettre est le sentiment que le projet de création d’une première année commune pour les paramédicaux nous parait plus réaliste que la première année commune aux études de santé pour les différentes raisons qui ont été annoncées dans le rapport, témoignant d’une connaissance de terrain et des difficultés qui se présentent aux étudiants de ces filières paramédicales.

• En termes de culture commune, notre étude comparative sur les représentations de l’universitarisation entre métiers, a certes montré des divergences d’intérêts concernant les enjeux d’universitarisation de leur profession mais aussi un sentiment d’appartenance commun à une culture plus large que celle du métier, celle de rééducateur réadaptateur. Une habitude de cohabitation existe dans les services qu’ils soient hospitaliers ou médicaux- sociaux, voire dans le travail en réseau. Dans un des témoignages d’ailleurs, il sera dit : « identifier les pathologies, c’est la médecine, le protocole de soins, c’est les soins infirmiers, les kinésithérapeutes, les ergothérapeutes, les psychomotriciens, les orthophonistes, c’est la rééducation, la réadaptation, la réhabilitation ». Ce sentiment est également partagé dans notre entreprise. La première année commune aux études de santé s’intéresse à l’identité professionnelle sur son versant administratif et statutaire en tant qu’auxiliaire médical, rappelant la division du travail. Une première année commune aux paramédicaux/auxiliaires médicaux ancre d’emblée, une identité professionnelle commune spécifique avec une culture issue de la professionnalisation. La rééducation réadaptation pour ces professionnels, se constitue alors comme une discipline en tant que telle, autre que la médecine et correspondant à des besoins de santé.

• En termes de sélection des étudiants, nous ne pensons pas qu’il faille avoir fait obligatoirement, une année de médecine validée pour suivre les études d’auxiliaires médicaux. Il nous semble effectivement que nous devons différencier les compétences

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et les savoirs. Par expérience de formatrice du suivi des étudiants et en tant que responsable de stage, nous savons que de « bons étudiants » en termes d’acquisition des savoirs, peuvent se révéler de « mauvais professionnels » sur le terrain. Au niveau du D.E, la sélection n’a de valeur que vis-à-vis des savoirs nécessaires à engranger pour être compétent, mais ne préjuge pas de la compétence sur le terrain. La réforme permet le panachage des recrutements étudiants. Plusieurs textes nouvellement parus, vont dans ce sens que ce soit pour les V.A.E, les licences validées, S.T.A.P.S. Ces étudiants peuvent être dispensés du concours actuel d’entrée dans ces instituts. Ceux, ayant déjà bénéficié d’expériences professionnelles ou d’études apportent une maturité intéressante pour ces métiers « de travail sur autrui ». Sur le versant économique, les études paramédicales en établissement privé à but non lucratif, comme à l’I.F.P.E.K, coûtent chères sans compter les frais annexes et deviennent effectivement sélectives par leur coût, comme le souligne ce même rapport. L’espérance de l’universitarisation des filières des auxiliaires médicaux résident aussi sur ce versant pour les étudiants. Comme le rapporte ce témoignage d’étudiante à propos de l’universitarisation (Cf. Annexe 3 :  Synthèse entretiens étudiants) A propos de l’universitarisation : « D’abord, il y a une notion de coût d’études qui me vient en tête. Ce n’est pas forcément gratuit, je sais qu’il y a des étudiants à l’université qui payent près de trois mille euros leur année, mais on a quand-même une image qui est que l’universitarisation est prise en compte, payée par l’Etat, les frais de scolarité sont payés par l’Etat, donc c’est vrai que par rapport à l’IFPEK, ça fait une grande différence ». C’est un des points revenu constamment et prioritaire dans les témoignages des étudiants de l’I.F.P.E.K quel que soit la filière. La première année commune des études de santé présente cet avantage et c’est aussi la raison du choix de certains étudiants interrogés. Si la création des instituts régionaux se présente, nous pensons qu’il faille discuter prioritairement de ce problème, en proposant des contrats d’apprentissage et subventionner une partie des études des étudiants s’engageant dans la fonction publique hospitalière , territoriale, médico pédagogique ou sociale.

• La mutualisation des enseignements et la création de masters transversaux deviennent essentielles à l’heure actuelle, non seulement pour « rationaliser le système », mais aussi favoriser la connaissance de la culture métier de l’autre, parler le même langage, et gagner en professionnalisation. Le « traitement de masse » de plusieurs filières en première année commune aux études de santé nous parait peu réaliste au vu du nombre total des étudiants toutes filières confondues. Délocaliser et utiliser la vidéo conférence pour palier à cela, peut être effectivement une solution pour l’apprentissage

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des savoirs fondamentaux mais encourage t-elle l’entraide mutuelle et favorise t-elle la socialisation des étudiants ?

• La configuration d’un institut régional des professions d’auxiliaires médicaux avec le développement de plusieurs filières s’apparente à la création d’un I.U.P, qui fait consensus depuis un certain temps parmi ces professions. Pour l’I.F.P.E.K regroupant déjà trois filières, ce type de configuration parait cohérent et pertinent vis-à-vis de l’environnement puisqu’il est le seul sur la région Bretagne à regrouper la formation de ces métiers.

Nous terminerons ce chapitre par quelques préconisations pour notre entreprise concernant plus les aménagements à mener en termes de dynamique institutionnelle.

Dans le document MEUNIER-SCHOEN Pierrette (Page 126-128)