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PARTIE I. ETUDE THEORIQUE

I.2. LES COMPOSANTS DE L’ESPACE PUBLIC

I.2.3. LES FAÇADES : LES OUVERTURES

La limite de l’espace de la rue est représentée dans les façades qui la bordent. La façade a plusieurs rôles, elle est d’abord une paroi qui sépare un intérieur et un extérieur, elle assure en même temps la relation entre intérieur et extérieur par les portes et les passages ainsi que par les fenêtres qui laisse pénétrer la lumière et le soleil, elle permet aussi la relation visuelle avec l’extérieur. On peut s’intéresser au caractère général des façades et donc exprimer la couleur, la texture globale, le matériau de surface (brique, pierre, stuc, verre), la proportion habituelle des surfaces d’ouvertures par rapport à celle des murs aveugles, ou le type de modulation des surfaces (plates, lisses, percées de part en part). Dans certains cas, le profil, ou même la surface des toits peut être un élément important du décor. La qualité de l’espace de la rue dépend essentiellement du traitement de ses limites. Le traitement des façades, leur composition, le rapport plein vide, la hauteur des niveaux, les éléments architectoniques autant de détails qui apportent à l’espace de la rue un caractère expressif et offre au piéton des points de repère dans ses déplacements.

La rue commerçante se distingue par des façades plus ouvertes au rez de chaussée. Les niveaux supérieurs sont plus fermés cependant leur traitement dépend de leur fonction. Il peut arriver que la façade soit complètement vitrée, mais dans tous les cas, le rez de chaussée garde sa particularité d’espace relié directement à la rue, cette particularité peur être ponctuée par des faits urbains comme la présence d’arcades par exemple. La rue peut se présenter sous un autre aspect quand elle est résidentielle et bordée d’habitations, les façades sont plus fermées et l’environnement est plus calme et la circulation piétonne et mécanique est relativement faible par rapport à la rue commerçante.

Figure I.7 : Le rez de chaussée de la rue comportant des arcades est occupé par des commerces, il se distingue des niveaux supérieurs réservés à l’habitat ou à des bureaux.

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De même que pour la rue, la ruelle peut être commerçante ou résidentielle. Dans le premier cas la ruelle peut contenir des commerces, mais des commerces liés à la vie du quartier, dans le cas des rues traditionnelles, la présence de commerce tels que l’artisanat, peut donner à la rue une grande signification. Le traitement formel de la ruelle assemble les vides des

commerces et les pleins d’habitation, et engendre une ponctuation dans la composition de la façade qui participe à sa richesse. L’impasse est l’espace où les façades expriment la nature d’un espace semi- privé réservé essentiellement à l’habitat à travers une composition

traduisant la fonction intérieure. Dans la ruelle le plein occupe plus de surface que le vide ce qui contribue à l’intimité de l’espace.

I.2.3.2. LA PLACE :

La place est essentiellement définie par le bâti qui la délimite. Le caractère de la place est souvent lié à son contexte. L’architecture des anciennes places se caractérisait par le traitement particulier qu’on attachait aux édifices qui les bordaient. Ce traitement reliant géométrie et éléments architectoniques souligne le caractère expressif de la façade. (Exemple place Stalisnas à Nancy.) En général les façades sur rues ou sur des places, à la différence des autres façades sont traitées avec une grande richesse formelle en intégrant les matériaux nobles et des moyens artistiques signifiants. Le mur extérieur avec ses reliefs, ses sculptures, ses mosaïques devient un mur de représentation ce qui intensifie la perception du bâtiment. « La forme d’une place est définie par la configuration des surfaces qui la délimitent ». (Bertrand, Listowski, 1984)12.

Dans la perception d’un paysage urbain, de l’ambiance qu’il restitue, les façades des immeubles constituent un élément essentiel de la vision que l’on retient de la physionomie d’une ville. Lien entre l’espace privé et l’espace public, elles expriment de par leur hauteur, leur couleur, matériaux et formes, l’histoire d’une ville, d’un quartier, éduquent le regard au sens de l’esthétique et invitent à la découverte. Elles sont un décor vivant, un élément urbain d’animation visuelle. Elles ne peuvent être négligées et leur traitement, leur embellissement participent à une mise en valeur de la ville.

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Photo I.15 : Place Stanislas à Nancy l’enveloppe de la place est un ensemble urbanistique classique où l’harmonie des édifices et la grande richesse des façades n’empêchent pas

l’harmonie et l’unité de la place. Source : Paris Projet.

La place contemporaine : La place est aujourd’hui l’espace qui peut avoir comme limites de hauts immeubles en verre, ou une place ancienne dont les immeubles ont été restaurés et où se conjuguent ancien et moderne dans son aménagement. La densité et la hauteur influent l’utilisation de la place et des rues adjacentes. Les commerces et services s’adaptent aux constructions qui les délimitent. « l’architecture moderne a déchiqueté les formes

symboliques de la concitoyenneté, que la ville traditionnelle faisait aller ensemble : fin de l’alignement et fin de la continuité du bâti, donc fin de la rue ; fin de l’harmonie des hauteurs et fin des gabarits, donc fin des toits de la ville ; fin de la modulation concertée des façades et fin de la parenté des matériaux, donc fin de l’ambiance communautaire ; et pour tout dire, fin de la condition terrestre : grâce au verre et à la structure portante, nous voici planant dans l’Air et la Lumière. » (Berque, 2000)13. Dans le cas des nouveaux centres d’affaires et

services, les façades délimitant l’espace public se présente comme de grandes surfaces anonymes où le seul traitement réside dans les grands panneaux publicitaires recouvrant les enveloppes transparentes ou translucides qui donnent place à des commerces de haut niveau. « les façades d’aujourd’hui, dites « média façades », rendues possibles grâce à

l’intégration de moyens de compositions et de technologie de communication, produisent de saisissants effets graphiques et colorés au niveau même des surfaces transparentes ou translucides des vitrages ou des membranes, et s’inscrivent dans cette tradition d’enveloppe support d’imagerie » (Herzog, Krippner, Lang, 2007)14.