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4.LOCALISATION DE L’HOTE ET DE SON HABITAT

4.2.1.1. Expériences en cages extérieures

4.2.1.1.1. Dispositif général

Dans cette partie nous cherchons à caractériser les infochimiques émis par l’hôte et son environnement qui permettent à la femelle de F. arisanus de localiser le micro-habitat de son hôte, à savoir le fruit. Cette phase correspondant donc à la transition comportementale du vol au sein du feuillage de l’arbre à l’atterrissage sur le fruit, et traduit donc la perception de composés hautement ou modérément volatils, perçus à des distances comprises entre 2-3 mètres et quelques centimètres (Vinson, 1991). Dukas & Duan (2000) ont démontré que ce comportement est plastique et susceptible d’être modifié par l’expérience acquise. Il convient donc de préciser que nous étudions ici les réponses innées de cette espèce, en n’utilisant que des femelles accouplées et naïves (sans expérience préalable de ponte). De leur émergence jusqu’au jour de leur utilisation pour l’expérience, ces femelles sont élevées en présence de mâles dans une salle différente de l’élevage principal, en l’absence d’odeurs de fruits ou de Tephritidae.

Ces expériences sont menées en cages extérieures dans lesquelles on dispose cinq jeunes manguiers en pot (figure 4.1). Dans une première série d’expériences (expériences 1-18), nous passons au crible les sources potentielles d’infochimiques et évaluons leur spécificité selon un premier protocole (P1). Ces sources potentielles sont dissimulées dans des pièges Tephritrap® noirs, suspendus à l’intérieur de la cage. On relâche dans la cage 100 femelles de F. arisanus âgées de 10-15 jours, et on observe au bout de quatre heures leur répartition dans les pièges. Chacune des expériences est répliquée six fois.

Dans une deuxième série (expériences 19-22), nous voulons estimer la portée de perception des différents composés volatils induisant une réponse du parasitoïde, autrement dit déterminer si ces composés sont de type « attractant » ou « arrestant ». Ces expériences sont également menées en grandes cages, selon un second protocole (P2) : deux pièges Tephritrap aux ouvertures obturées par un grillage fin sont suspendus à un mètre l’un de l’autre, l’un contenant la source à évaluer et l’autre un témoin approprié. Deux cents femelles âgées de 10-15 jours, naïves et accouplées, sont relâchées dans la cage 15 minutes avant la

mise en place des pièges. Un observateur, installé dans la cage, surveille les pièges pendant 36 minutes et note toutes les trois minutes le nombre de femelles posées sur chacun puis les retire de l’expérience. Pour la dernière expérience (expérience 22), les pièges ne sont pas obturés : les femelles posées sur les pièges ne sont pas retirées et l’observateur compte également à chaque relevé le nombre de femelles entrées dans chaque piège. Ces expériences sont répliquées trois fois.

4.2.1.1.2. Origine des stimuli olfactifs (expériences 1-8)

Dans ces expériences nous passons en revue les différentes sources potentielles d’allélochimiques pour la femelle de F. arisanus. La liste des attractifs potentiels testés est présentée dans le tableau 4.1.

4.2.1.1.3. Spécificité de la réponse de F. arisanus (expériences 9-18)

Nous évaluons ici le degré de spécificité de la réponse du parasitoïde par rapport aux stimuli mis en évidence dans la section précédente. La liste des attractifs potentiels testés est présentée dans le tableau 4.2.

Tableau 4.1. Liste des sources d’infochimiques test ées dans les expériences sur l’origine de ces stimuli

(protocole P1)

Expérience Contenu des pièges

1 Habitat Témoin vide, 10g de feuilles de manguier, 10g de feuilles de ficus.

2

Micro-habitat Témoin vide, orange artifici ellement percée.

3 In festation

récente

Témoin vide, orange percée, orange percée puis infestée par B. zonata juste avant l’expérience.

4 In festation

avancée

Mangue percée, mangue percée infestée juste avant l’expérience, mangue percée infestée une semaine auparavant.

5 Population

hôte 1

Témoin vide, morceau de papier filtre mis en contact avec 30 fem elles sexuellement matures de B. zonata pendant 24h.

6 Population

hôte 2

Comme précédemment, avec quatre pièges contenant des morceaux de papier filtres mis en contact avec des insectes des deux sexes, matures ou non.

7 Hôte Témoin vide, 250mg d’œufs de B. zonata non rincés, 250mg d’œufs rincés à l’eau distillée.

8 Isolation

kairomone

Eponge imbibée de 20cL d’eau distillée, éponge imbibée de 20cL d’une solution aqueuse filtrée obtenue en laissant macérer 500mg d’œufs de B. zonata pendant 2mn dans de l’eau distillée.

4.2.1.1.4. Distance de perception des infochimiques (expériences 19-22)

La liste des attractifs testés est indiquée dans le tableau 4.3.

4.2.1.1.5. Traitement statistique

Dans les 18 premières expériences (protocole P1), nous comparons les pourcentages d’attraction de chaque piège par ANOVA sur données transformées angulairement

(2arcsin x ). L’analyse porte sur l’influence du facteur « contenu du piège » (deux, trois,

quatre ou cinq niveaux selon l’expérience). Dans le cas d’une différence significative, les facteurs à plus de deux niveaux sont discriminés par un test de Tukey. Pour les quatre dernières expériences (protocole P2), nous comparons les effectifs attirés vers chacun des deux pièges par des tests t de Student appariés.

Tableau 4.2. Liste des sources d’infochimiques testées dans les expériences sur la spéci ficité des stimuli

(protocole P1)

Expérience Contenu des pièges

9 à 14 Fruits en

« non choix »

Témoin vide, 25-30g de fruit coupé : goyave (P. guajava), courgette (C. pepo), mangue (M. indica), tomate (L. esculentum), badamier (T. catappa) ou fraise (Fragaria vesca L., fruit non piqué par les Tephritidae en milieu naturel).

15 Comparaison

de fruits 1

Témoin vide, 25-30g de fraise en morceaux, 25-30g de morceaux de trois fruits habituellement piqués par des espèces de Tephritidae d’écologie distinctes (courg ette, tomate et orange).

16 Comparaison

de fruits 2

Témoin vide, 25-30g de fraise en morceaux, 25-30gde morceaux de trois fruits hôtes communs de B. zonata à La Réunion (mangue, badamier et goyave).

17 Tephritidae Témoin vide, 250mg d’œufs non rincés de C. rosa, de C. catoirii, de C. capitata ou

de B. zonata.

18 Muscidae Témoin vide, 250mg d’œufs de S. calcitrans.

Tableau 4.3. Liste des sources d’infochimiques testées dans les exp érien ces sur l a

distance de perception des stimuli (protocole P2)

Expérience Contenu des pièges

19 Fruit sain Témoin vide, orange percée.

20 Fruit infesté Orange saine, orang e percée et in festée par B. zonata.

21 Population

hôte

Témoin vide, morceau de papier filtre mis en contact avec 30 femelles sexu ellement matures de B. zonata pendant 24h.