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LA VALLÉE DU NAKAMBÉ: UNE ZONE D’AMÉNAGEMENT EN PLEINE EXPANSION

LE PROJET D’AMÉNAGEMENT À USAGE MULTIPLE DE BAGRÉ I CADRE GÉNÉRAL

B. Objectifs du projet et mission de la Maîtrise d’Ouvrage de Bagré

II. LE PLAN DE MISE EN VALEUR DES RESSOURCES A Le développement hydro-agricole

1. L’expérience du périmètre pilote

Ce périmètre avait été conçu comme un test à petite échelle, en vue de la réalisation d’un périmètre irrigué de plusieurs milliers d’hectares. Outre l’évaluation du potentiel agricole des terres cultivées sous irrigation et la capacité d’adaptation des paysans à la riziculture, ce test devait éclairer sur la possibilité d’une gestion autonome du périmètre par une structure représentative des populations bénéficiaires. Après quinze ans d’exploitation, on peut tirer un certain nombre d’enseignements, tant sur les techniques d’aménagement, que sur l’organisation des producteurs et la mise en valeur des terres.

a. Aménagement et installation des exploitants

Le périmètre pilote de Bagré est un aménagement rizicole d’une superficie irrigable de 80 ha, qui a suscité la mise en place d’infrastructures diverses. Le barrage principal d’ouvrage a, pour sa réalisation, nécessité la construction d’une digue de 14 m de haut sur un affluent du Nakambé, permettant le stockage des eaux du bassin versant du petit Bagré, dans une retenue collinaire d’une capacité de 3,5 millions de mètres cubes. Cette retenue est utilisée comme un réservoir tampon dans le schéma d’ensemble du projet, en vue de régulariser le débit journalier des apports en irrigation. En prévision des activités agricoles en aval du barrage, un réseau d’irrigation a été aménagé. Il comprend :

< un canal d’amenée en béton de 790 m, assurant le transport de l’eau de la retenue jusqu’au périmètre ;

< un canal principal en terre de 700 m ;

< des canaux secondaires en terre compactée, munis de vannes pour réguler le volume et les tours d’eau, divisant le périmètre en trois blocs d’irrigation ;

< des canaux tertiaires (quatre) aménagés en terre recueillant l’eau des canaux secondaires pour inonder les casiers rizicoles ;

< des canaux de drainage assurant la collecte et l’évacuation des eaux perdues vers le fleuve Nakambé (Figure 21).

L’irrigation se fait selon un système gravitaire et par siphonage à certains endroits. Ce système assure le passage de l’eau provenant du lac dans le canal d’amenée, auquel est relié le canal principal qui assure la desserte du périmètre. Des canaux secondaires et tertiaires sillonnent le périmètre en lui donnant des formes géométriques. Les premiers sont rattachés au canal primaire et les seconds alimentent des arroseurs qui ravitaillent à leur tour les parcelles de culture.

L’exploitation de la zone pilote est confiée à une centaine de paysans habitant Dirlakou, où l’habitat est de type traditionnel avec des cases en banco coiffées de paille. Situé en amont du barrage, à 2 km environ du périmètre, ce village est équipé de trois forages manuels dont un seul est en bon état ; d’où les problèmes d’approvisionnement en eau des populations, problèmes devenus plus cruciaux par suite de l’installation de migrants non contrôlés en quête de terres agricoles.

Quant aux infrastructures destinées à l’exécution des tâches administratives de la direction, elles comprennent trois logements pour les cadres du projet (le chef de projet, son assistant et l’agent technique d’agriculture spécialisé); un bureau comprenant trois pièces pour les agents et une chambre de passage; un entrepôt pour le stockage des récoltes, un garage pour les véhicules et machines agricoles, et un château d’eau alimenté par un groupe électrogène. Une fois ces infrastructures achevées, cela a donné lieu au recrutement et à l’installation des exploitants. Le projet Bagré ayant été conçu pour accueillir des exploitations familiales, ceci exclut le salariat agricole, bien qu’il soit nécessaire de recourir à une main-d’oeuvre temporaire pour l’exécution de certains travaux. Les principaux critères avancés pour la sélection des candidats sont de cinq ordres :

< assurer les fonctions de chef d’exploitation agricole et travailler personnellement sur l’exploitation;

< résider dans le village, sur la parcelle reçue et y construire son habitation;

< adhérer à la structure communautaire (coopérative ou pré-coopérative) du village;

< respecter le calendrier agricole et participer aux travaux communautaires pour l’entretien des infrastructures;

< participer aux actions de développement collectif (la construction d’infrastructures sociales notamment).

Cette sélection des attributaires donne la priorité aux habitants de Bagré, aux anciens utilisateurs et propriétaires fonciers de la zone d’emprise du projet, aux candidats ayant participé à la construction des infrastructures. Viennent ensuite les ressortissants des départements de Bagré, des autres départements de la province du Boulgou, puis des autres provinces du pays. Sur le périmètre pilote, les exploitants ont été recrutés par un comité composé des chefferies coutumières, des autorités administratives (la préfecture) et de l’A.V.V.

Ces exploitants, chef d’une famille comptant en moyenne 10 membres dont 4 actifs, ont reçu chacun une parcelle rizicole de 0,80 ha et une parcelle hors périmètre destinée à la culture pluviale, comportant un champ de case de 0,50 ha et un champ de brousse de 2 ha. Une fois installés, ils s’engagent à respecter le règlement intérieur qui régit la vie communautaire sur le périmètre et dans le village. L’examen du cahier de charge permet en effet de constater que le projet met l’accent sur l’esprit coopératif entre les attributaires en favorisant des actions communautaires auxquelles tous les exploitants doivent participer.

Cependant, cette stratégie limite le pouvoir décisionnel des paysans lorsqu’elle leur interdit le choix des cultures, les oblige à préparer et à entretenir une surface déterminée de cultures imposées, à le faire en respectant le calendrier des travaux agricoles ; elle pourrait susciter des réticences chez certains paysans qui aspirent à plus de liberté et d’initiative.

b. Gestion et encadrement

Un aménagement avec maîtrise totale de l’eau exige une certaine rigueur dans l’encadrement aussi bien que dans l’organisation des exploitants. D’où la création de structures destinées à la supervision des activités et au regroupement des agriculteurs en coopérative. Ainsi, de 1981 à 1991, l’Office National d’Aménagement des Terroirs (ex Autorités des Vallées des Volta) a assuré le contrôle du périmètre, en assistant les paysans dans des domaines aussi divers que l’encadrement technique, la formation et les modes de gestion coopérative en vue d’une préparation au transfert de compétence. Et depuis août 1991, date du transfert de la gestion à la Maîtrise d’Ouvrage de Bagré (structure chargée d’apporter un soutien matériel, technique et financier aux exploitants), l’on travaille en étroite collaboration avec des organismes spécialisés, tel que le CRPA du centre-est pour une partie de l’encadrement, la CNCA pour le crédit agricole, l’INERA pour le matériel génétique et la SONACOR pour la commercialisation du riz paddy. Ces institutions sont en relation avec les exploitants organisés au sein d’une coopérative comprenant quatre commissions ayant en charge la production, la commercialisation, l’irrigation, l’entretien et les affaires socio-économiques.

La commission chargée de l’irrigation et de l’entretien organise la distribution de l’eau et l’entretien des ouvrages hydrauliques. L’irrigation y est gravitaire et chaque parcelle reçoit tous les trois jours, un débit de 10l/s. Quant aux activités d’entretien, elles sont soit préventives, soit exceptionnelles. Dans le premier cas, elles sont réalisées collectivement par les exploitants et concernent le désherbage du canal tertiaire et des rigoles d’alimentation, le curage des drains, le colmatage des fuites d’eau, et la réfection des pistes de desserte.

Dans le second cas, il s’agit de grands travaux (réfection d’une digue en cas de rupture partielle, ou d’un tronçon du canal principal) exécutés par des services spécialisés, avec l’appui des producteurs qui n’apportent que de la main d’oeuvre. Les ressources de la

coopérative proviennent essentiellement de la marge bénéficiaire de 5 FCFA, perçue sur chaque kilogramme de riz paddy vendu à 105 FCFA, et des prestations payantes liées notamment à la location de tracteurs et de batteuses.

Mais une des questions cruciales à résoudre concerne les impayés résultant du non paiement des taxes d’irrigation qui s’élèvent à 34 000 FCFA/ha/an, soit 20 000 FCFA en campagne sèche et 14 000 FCFA en campagne humide. À titre indicatif, la structure communautaire traînait en 1993, une dette de 3,7 millions CFA (MOB 1993), due en partie aux arriérés d’une vingtaine d’exploitants. Toutefois, après l’assainissement de la situation et l’éviction de ces exploitants défaillants, des progrès semblent avoir été accomplis au niveau des responsabilités collectives, ce qui devrait, à terme, favoriser la gestion des activités économiques par la coopérative elle-même.

c. Système de production

L’activité agricole sur le périmètre de Bagré permet d’obtenir une double récolte annuelle de riz, une récolte de cultures pluviales (sorgho, maïs, niébé, arachide) constituant la base de l’alimentation, et de productions d’appoint telles que les tubercules (patate, manioc) et les légumes (chou, oignon, carotte, tomate). Les agriculteurs diversifient ainsi leurs denrées afin de minimiser les risques et d’optimiser l’utilisation des facteurs de production.

• Les pratiques agricoles

L’aménagement d’une parcelle de culture exige la maîtrise d’un certain nombre de paramètres dont les facteurs et les techniques de production. Sur le périmètre, la pratique culturale dominante est la culture attelée (86% des exploitants) dont l’équipement se compose comme suit: une charrue pour le labour; une herse pour égaliser la surface du sol; un butteur pour la confection de buttes destinées à renforcer la base des plants; des animaux de trait pour la traction ; un triangle pour le sarclage et une charrette pour le transport.

Sur cette base, l’enquête menée auprès des exploitants de la zone pilote révèle que la plupart ont un équipement incomplet (96%), et que la répartition de ces exploitants par rapport à la nature des pièces manquantes est variable: charrue 35%; herse 69%; butteur 61%; triangle 69%; charrette 58%; animaux de trait 23%80.

La situation semble liée à l’insuffisance relative des revenus rizicoles : 391 276 FCFA en moyenne par an, pour des familles ayant en charge au moins une dizaine de personnes

80 Dans la zone d’extension (rive droite) où les paysans sont confrontés à des problèmes similaires, la

mission agricole chinoise loue son matériel à un tarif réduit : une paire de boeufs et un outil (herse ou charrue) à 500 FCFA. la demi-journée. Compte tenu du nombre de paysans démunis (aucun par exemple ne possède une herse), la demande est si forte que cette formule ne peut être une alternative. Une autre possibilité offerte par des particuliers, concerne la location d’engins motorisés pour le labour et le hersage. Là aussi, la cherté des prestations (15 000 FCFA. l’hectare) réduit considérablement le nombre de demandeurs.

chacune. Quoiqu’il en soit, le niveau d’équipement est un facteur important qui influe tant sur les rendements dont l’amélioration dépend aussi des techniques de fertilisation. Dans la zone aménagée, deux types d’engrais sont vulgarisés: l’engrais granulé NPK, composé de nitrate, de phosphate et de potassium, et l’urée. Les doses recommandées sont respectivement de 300 kg/ha et 80 kg/ha. Comme le coût de ces intrants agricoles les met hors de portée des agriculteurs (le prix de l’engrais est passé de 40 FCFA/kg en 1980 à 121 FCFA/kg en 1990, puis à 254 FCFA en 2001), ceux-ci sont de plus en plus nombreux à utiliser une solution alternative, en s’orientant vers la technique de construction de fosses fumières et compostières, en vue de se procurer des fertilisants naturels qui leur permettent d’améliorer les rendements à moindre coût.

Le procédé consiste à remplir la fosse de matériaux végétaux (résidus de récoltes, mauvaises herbes), d’ordures ménagères et de déjections d’animaux, et à accélérer le processus de décomposition en retournant et en arrosant régulièrement le contenu pour obtenir de l’humus. Cette méthode de compensation a l’avantage d’apporter, non seulement les nutriments importants aux plantes, mais aussi des matières organiques qui améliorent la structure du sol et son aptitude à retenir l’eau.

La riziculture étant comme les autres activités agricoles, étroitement liée au processus biologiques et physiques, les contraintes et les risques sont importants (risques liés notamment à l’attaque imprévisible des prédateurs et des maladies). L’emploi de produits phytosanitaires s’avère donc nécessaire pour prévenir ou enrayer soit une attaque d’envergure (pulvérisation générale), soit une attaque localisée (traitement individuel des parcelles en suivant les instructions du conseiller agricole).

En ce qui concerne l’organisation des travaux champêtres, elle tient à la fois compte de l’agriculture irriguée et de la culture pluviale, et repose sur différentes opérations qui se succèdent selon un calendrier précis (Figures 22 et 23). Dans le domaine hydro- agricole, la préparation du sol vise à lui donner une structure physique favorable à la croissance des plantes. Elle comprend le labour et la mise en boue, deux activités destinées à détruire les plantes adventices et à obtenir une masse de terre boueuse. Cette phase est précédée du hersage, une autre activité consistant à ameublir le sol en faisant traîner sur la parcelle, une houe dentée par traction bovine. Une personne exerce une pression sur la herse, alors qu’une autre promène les boeufs sur la parcelle détrempée. La préparation du sol se fait donc sur un terrain très mouillé et amolli, de sorte que le paysan en activité a tous les membres inférieurs et supérieurs en contact avec l’eau et la boue.

En revanche, dans le système pluvial où le travail s’effectue sur un sol sec, cette préparation repose sur une destruction sélective du couvert végétal. Pratiquée avant la saison pluvieuse, elle préserve certaines essences utiles (néré, karité, etc.), permet l’ouverture de nouveaux champs ou la reprise des jachères par le brûlis qui débarrasse le sol des mauvaises herbes et l’ameublit, le désherbage, ou encore le nettoyage des vieux

champs, en enlevant les résidus des récoltes de la campagne précédente. Avant d’être ensemencé, le sol est préparé à la daba ou plus souvent encore à la charrue, un instrument devenu indispensable pour retourner la terre, et dont l’emploi est rendu possible dans ce nouveau type de friche débarrassée des racines d’arbres et d’arbustes. Au demeurant, la prépondérance du tapis herbacé assure aux animaux de trait (animaux attelés à la charrue), le fourrage qui leur est nécessaire.

Une fois la préparation du sol terminée, le champ est désormais prêt à recevoir les semences. Dans les casiers rizicoles, la multiplication des plantes se fait par semis direct ou en pépinière. La première façon consiste à ensemencer le terrain en faisant des poquets avec une houe. Elle intervient à la fin du planage, après l’humectage du sol, et s’effectue suivant un écartement de 20 cm entre deux lignes pour faciliter le sarclage.

Le second procédé permet aux plantes ensemencées de se développer à l’abri des intempéries avant d’être transplantées dans la rizière au bout d’un mois environ. Les plants sont repiqués sur un terrain très mouillé par des paysans alignés à intervalles réguliers, tenant les grappes de plants dans la main gauche et sélectionnant avec la main droite, la plantule à enfoncer dans la terre boueuse. À la fin du semis, l’exploitant effectue un drainage de la parcelle pour fixer les racines au sol. Et dès la reprise des plants, il y maintient une lame d’eau variable selon les différentes phases de croissance de la céréale.

Le caractère manuel de cette activité allonge la durée du travail qui est de dix jours en moyenne.81 Dès cet instant, la présence de l’exploitant sur le périmètre devient régulière pour assurer une bonne conduite de l’irrigation et du drainage, un bon épandage de la fumure et une protection efficace des cultures contre les attaques des prédateurs et des maladies.

L’irrigation étant une des étapes les plus importantes dans l’évolution de la plante, les périodes d’épiaison et de floraison qui durent environ trois semaines sont donc très exigeantes. Par conséquent, le calendrier hebdomadaire accorde à chaque exploitant deux jours pour assurer un approvisionnement de sa parcelle, en y maintenant une quantité d’eau suffisante. Lorsque cette opération est bien conduite, elle limite le développement des mauvaises herbes et facilite le désherbage, une autre activité manuelle que les paysans exécutent deux ou trois fois au cours d’une campagne.

Pour l’entretien des cultures pluviales, trois activités paraissent essentielles; le démariage, le sarclage et le buttage. La première permet de diminuer le nombre de pieds dans un paquet afin d’aérer le sol et de réduire la concurrence entre les plants; la seconde conduit à la destruction des végétaux nuisibles aux cultures; elle se fait lorsque les plantes ont dépassé le stade de la levée; la troisième intervient avant l’épiaison et

81Dans le système pluvial où l’on pratique le semis en ligne, l’opération se fait aussi manuellement à l’aide

d’une houe. Elle débute à la mi-mai et s’étend quelque fois jusqu’en août, à cause des aléas climatiques qui gênent souvent la germination des premiers semis.

consiste à renforcer la base des plants en y confectionnant une butte. La récolte, dernière opération du calendrier agricole a lieu en mai et novembre pour le riz, et entre septembre et novembre pour les cultures sous-pluie. Elle se fait à la faucille dans les rizières asséchées pour les besoins de la cause, et à l’aide de couteaux dans les champs portant les cultures pluviales.

Une bonne exécution des travaux requiert une participation active des membres de la famille, participation qui se traduit par une répartition des tâches. Ainsi aux femmes, reviennent le semis, le vannage et le désherbage ; aux hommes, les travaux nécessitant un effort physique considérable (labour, hersage, etc.), et aux enfants, la surveillance et la protection des champs contre les prédateurs (auxquels s’ajoutent le labour, le hersage et le désherbage pour les plus actifs, c’est-à-dire, ceux qui ont au moins 12 ans). Mais le recours au salariat agricole ou aux entraides collectives s’avère parfois nécessaire pour pallier les goulots d’étranglement survenant au moment où s’accumulent les travaux champêtres (début de saison pluvieuse, sarclage, etc.). Il touche au moins 50 % des exploitations du petit périmètre.

Tout compte fait, l’expérience de Bagré montre que le sous-emploi saisonnier qui est une des caractéristiques essentielles des sociétés rurales pratiquant la culture pluviale, peut être considérablement réduit en adoptant un type de culture basé sur l’irrigation. Ici, l’amélioration de l’emploi est particulièrement remarquable, en ce sens que la technique d’exploitation fournit de l’eau en quantité suffisante et permet au cultivateur de s’occuper toute l’année. Dans ce cas, la grande partie du travail supplémentaire s’effectue pendant la période végétative (arrosage, sarclage, repiquage) ou la morte- saison, c’est-à-dire entre les récoltes (où se fait l’entretien du réseau d’irrigation). Par ailleurs, le système de récoltes multiples (céréales, légumes, etc.) introduit en même temps que la culture irriguée, entraîne un changement plus profond pouvant conduire à la disparition complète des longues saisons sans travail.

Cependant, au cours de la campagne, on constate que les activités entre en concurrence et provoquent des goulets d’étranglement au moment où elles atteignent un maximum d’intensité ; c’est-à-dire, au mois de mai où la première récolte de riz et la préparation des champs de brousse occupent simultanément le paysan, et en juillet où le repiquage du riz et le sarclage des cultures pluviales coïncident.

Ces périodes de pointe sont particulièrement délicates pour les paysans qui ont un déficit de main d’oeuvre et d’équipement. Mais ils peuvent y remédier en gérant le calendrier des travaux au mieux. À titre d’exemple, à partir du mois d’avril où les activités du périmètre diminuent (seuls l’irrigation et le gardiennage maintiennent les exploitants dans les rizières), ils ont plus de temps pour préparer les champs pluviaux et même ensemencer les parcelles avant la récolte du riz.

• Superficies cultivées, production et commercialisation

Les superficies réellement cultivées varient d’une campagne à l’autre et restent toujours inférieures à la surface totale du périmètre (Figure 24). Ainsi, depuis que les 80 ha ont été aménagés, environ 13% des terres restent inutilisées chaque année, à