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l’organisationdel’activité

5.2.2. Danslesinférences

5.2.2.1. Etude en fonction du but dans une organisation prévue

Revenons sur les inférences du schème B « Connaissance des conceptions initiales des élèves sur le poids et la masse » convoqué par Florence (Tableau 15, p. 115). Son but est de « Repérer les acquis des élèves et leurs conceptions initiales (C.I.) sur le thème du poids et de la masse ». Nous avons souligné, dans le chapitre précédent, qu’elle prévoit de

corriger des erreurs « déjà dans leurs connaissances d'essayer de faire un peu le ménage avant de commencer »: ce qu’elle tente de faire lorsqu’un élève

associe volume à masse.

Nous identifions des connaissances scientifiques dans les inférences qui correspondent aux conceptions initiales que prévoit de rencontrer Florence.

Schème B : Connaissance des conceptions initiales des élèves sur le poids et la masse Inférences Si les élèves répondent des unités de masse, lourd/léger, la balance

alors je note les propositions et je poursuis.

Si les élèves répondent des erreurs scientifiques alors je les corrige

Tableau 15 : Année 1. Inférences. Schème B « Connaissance des C.I… ». Cas de Florence

Dans cet exemple, il y a une relation claire entre le but qui est de relever des CI des élèves et les erreurs scientifiques attendues (liées aux connaissances scientifiques).

116 Chapitre 5 : Les connaissances professionnelles dans l’organisation de l’activité

Si nous considérons les inférences du schème A « Classification des propositions des élèves en relation avec le poids et la masse » (Tableau 16, p. 116) nous n’observons

aucune connaissance scientifique.

Schème A : Classification des propositions des élèves en relation avec le poids et la masse

Inférences Si un élève hésite alors je demande à un autre élève

Si un élève donne une réponse alors je demande si tout le monde est d’accord

Si je sens des hésitations alors je demande s’ils sont sûrs de leur réponse

Tableau 16 : Année 1. Inférences. Schème A « Classification des propositions… ». Cas de Florence

Le but de l’enseignante est de « classer les réponses des élèves par rapport au poids ou à la masse ». Nous avons montré que ce classement est une stratégie pour mettre en évidence des désaccords entre les élèves et les faire douter de leurs réponses. Par conséquent, nous voyons apparaître des éléments de régulation correspondant à de la

gestion de classe, sans que des connaissances scientifiques n’apparaissent.

Prenons un autre exemple dans la classe d’Henri.

Henri met en évidence le principe de fonctionnement du dynamomètre à partir

d’une activité expérimentale dans laquelle les élèves ont à mesurer le poids d’un objet. La

modélisation de l’activité de l’enseignant peut se représenter par la Figure 10 (p. 116). Dans un second temps, il propose une application des nouvelles connaissances sur un

autre type de dynamomètre. L’activité de l’enseignant se représente par deux schèmes

que nous notons schème C « Principe de fonctionnement du dynamomètre » et schème D « Application à autre type de dynamomètre » le schème D étant un sous-schème du schème C (Annexe 37).

Etudions les inférences de ces deux schèmes (Tableau 17, p. 117 et Tableau 18, p. 117). Le but de l’enseignant est de « connaître le principe de fonctionnement du dynamomètre ». Pour cela, il convoque le schème C. Nous identifions des connaissances

scientifiques sur l’unité de mesure de l’intensité du poids et sur le rôle du ressort dans la

mesure.

Schème C : Principe de fonctionnement du dynamomètre

Inférences Si un élève parle de graduation je lui demande en quelle unité elle est exprimée et comment on le sait

Si un élève ne parle pas d’étirement du ressort alors je pose la question à la classe

Tableau 17 : Inférences. Schème C « Principe de fonctionnement du dynamomètre ». Cas d'Henri

Nous constatons une corrélation entre le but de l’enseignant et la régulation

attendue par Henri au niveau scientifique.

Nous notons aussi des connaissances scientifiques dans les inférences du schème D. Le but de l’enseignant estd’« effectuer une mesure du poids à l’aide d’un nouveau

dynamomètre ».

Schème D : Application à un autre type de dynamomètre

Inférences Si un élève dit une valeur sans donner l’unité de mesure alors je lui demande quelle est l’unité associée

Si un élève n’emploie pas le mot poids alors je le corrige

Tableau 18 : Inférences. Schème D « Application à un autre type de dynamomètre ». Cas d'Henri

Henri attend des élèves qu’ils associent la valeur lueà l’unité de mesure du poids

en disant la phrase « le poids de ... est de ... newton ». Là, encore, il nous paraît logique de retrouver des connaissances scientifiques dans les régulations prévues quand le but est

118 Chapitre 5 : Les connaissances professionnelles dans l’organisation de l’activité

Dans le premier degré, nous faisons une constatation similaire. Dès que le but de

l’enseignant est de mesurer une grandeur scientifique, de définir un concept ou une notion, les inférences du schème qu’il convoque comportent des connaissances scientifiques. Et, dès qu’il s’agit d’organiser ou de gérer la classe les inférences du schème qu’il convoque ne comportent pas de connaissances scientifiques. Revenons au

schème A, « Identification des points de contact entre la pile et la lampe », convoqué par André (§ 4.4.2.). Nous l’avons décrit au chapitre précédent. Le but de l’enseignant est de « décrire l’expérience permettant d’allumer une lampe à l’aide d’une pile en utilisant le vocabulaire scientifique ».

Inférences Si les élèves ne sont pas assez précis dans le vocabulaire employé alors je leur demande de préciser

Si un élève veut décrire son expérience alors je lui demande de venir au tableau et de montrer à tout le monde avec du matériel

Si un élève n’arrive pas à répondre précisément alors j’interroge un autre élève

Si un élève parle d’électricité alors je demande si avec une pile je risque de m’électrocuter

Tableau 19 : Inférences du schème A. Cas d'André

Nous notons, parmi les éléments de régulation prévus au niveau de l’organisation

de la classe, une connaissance sur les risques électriques. Comme les élèves manipulent du matériel électrique pour la première fois cette année, André veut vérifier s’ils ont tous

des connaissances scientifiques minimales sur les conditions qui favorisent

l’électrocution.