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Soulignons, à l’appui de la citation de Vonen ci-après, et comme nous l’avons déjà mentionné, que les outils existants pour le bilinguisme de deux langues vocales ne trouvent que peu d’application dans la description et la compréhension des dynamiques bilingues qui prennent corps entre LS et LV.

« [...] while the social relationships between a deaf minority and a hearing majority at the com-munity level seem to be remarkably similar to those between a hearing minority and a hearing majority, we miss the oportunity to gain relevant insights if we assume that the same is true at the individual level.[...] the modality difference [...] gives rise to unique types of language mixing, etc., makes the foundation for the bilingualism of the deaf at the individual level qualitatively different from that of the hearing bilingualism. [...] and call for detailled empirical investigations in order to find out what the nature of deaf bilingualism is really like at the individual level. » [Vonen, 1996, 50]71.

Pourtant, les outils existants pour le bilinguisme de deux langues ont été appliqués mécaniquement par certains chercheurs, comme nous allons le voir. Après avoir présenté les modèles descriptifs déve-loppés pour rendre compte du bilinguisme bimodal qui proposent, pour la plupart, une appréhension strictement linguistique des phénomènes entre LS et LV, nous repositionnerons l’enjeu que représente notre proposition d’une typologie discursive des pratiques des locuteurs sourds dans le champ des re-cherches internationales.

71. « tandis que les relations sociales entre une minorité sourde et une majorité entendante semblent, à l’échelle de la com-munauté, être remarquablement similaires à celles entre une minorité entendante et une majorité entendante, nous manquons des éléments pertinents si nous assumons qu’il en est de même au niveau individuel. [...] la différence de modalité [...] donne lieu à des mélanges de langues uniques, etc., qui placent le bilinguisme sourd dans des manifestations individuelles qualitati-vement différentes de celles du bilinguisme entendant [...] et demandent des investigations empiriques pour être en mesure de déterminer quelle est réellement la nature du bilinguisme sourd à l’échelle individuelle. » (notre traduction)

2. Etayer une typologie des pratiques bilingues bimodales 2.1 Réflexions autour des travaux existant : modèles descriptifs du bilinguisme

bimo-dal

Les travaux de Lucas & Valli [1992] sont, à notre connaissance, les premiers, à s’être penchés sur les phénomènes de contact de langues dans la communauté sourde et à avoir proposé de porter un autre regard sur la nature des phénomènes issus du contact entre langue vocale et langue signée autour du concept decontact signing. Toutefois, dans les travaux qui ont suivi, les outils existant pour la description des phénomènes bilingues entre deux langues vocales autour des concepts decode-mixinget de code-switchingont longtemps persisté comme outils de référence dans la description du bilinguisme bimodal. Les apports des travaux sur l’adaptation communicative des CODAS ont largement contribué à dé-passer ce cadre limitant. L’apparition récente du concept decode-blend72 proposé par Emmoreyet al.

[2005] pour la description du bilinguisme bimodal entendant marque, en effet, un tournant considérable dans la description des phénomènes entre LS et LV appréhendés dans leur spécificité.

Néanmoins, un modèle descriptif dont l’entrée serait la langue de base dans la lignée des propositions faites par Myers-Scotton [2006] autour du concept de langue matrice (matrice frame language) ouvre une perspective intéressante sur la prise en compte conjointe des aspects sémantiques et syntaxiques de l’adaptation communicative du locuteur bilingue et nous semble plus à même de pouvoir rendre compte des dynamiques qui s’expriment dans le bilinguisme bimodal. Le modèle proposé récemment par Baker & Van den Bogaerde [2008] pour décrire l’utilisation des langues dans les échanges entre mères sourdes et enfants sourds/enfants entendants amorce en cela des perspectives nouvelles.

Toutes ces études se focalisent toutefois, comme nous allons le voir, sur les dimensions linguis-tiques de la bimodalité. Or, ancrer une typologie des pralinguis-tiques bilingues bimodales dans une approche discursive, comme nous le proposons, nous paraît mieux à même de pouvoir rendre compte à la fois des dynamiques langagières de l’adaptation communicative dans les pratiques adultes, et à la fois des dynamiques langagières d’une bimodalité en développement dans les pratiques enfantines.

2.1.1 Un premier regard porté sur le contact entre LS et LV : apports des travaux sociolin-guistiques de Lucas & Valli

Les travaux de Lucas & Valli [1992] ont amorcé les premières descriptions de l’adaptation com-municative des locuteurs sourds dans une perspective bilingue et constituent donc les premiers travaux sociolinguistiques menés sur le contact de langues existant dans la communauté sourde américaine entre

72. Le concept decode-blendrenvoie à une pratique spécifique aux bilingues bimodaux désignant une production simultanée de mots et de signes – nous y reviendrons dans la section 2.1.3.

l’ASL (American Sign Language) et l’anglais.

Parmi les phénomènes entre LS et LV, certains peuvent être analysés, selon les auteurs, en appli-quant les critères définis pour décrire les résultantes du contact entre deux langues vocales : pratiques de

code-switching– le locuteur s’arrête de parler pour signer, ou inversement, entre deux phrases – et de

code-mixing– le locuteur s’arrête de parler pour signer à l’intérieur des frontières d’une phrase, ou inver-sement, généralement pour emprunter un élément lexical de l’autre langue. D’autres phénomènes, sont considérés par Lucas & Valli [1992] comme uniques, dans la mesure où les emprunts ne s’établissent pas entre deux systèmes phonologiques et morphologiques de même modalité, mais évoluent entre deux mo-dalités et adoptent, en conséquence, des configurations très particulières, c’est le cas de la dactylologie, des labialisations, et de l’élément le plus central de leur typologie :le contact signing.

L’enjeu des travaux de ces deux chercheurs visait principalement à rendre compte des particularités de ce phénomène issu du contact de langues qu’ils considèrent comme constituant un système à part entière qui n’a pas d’équivalent dans les phénomènes issus du contact entre deux langues vocales et qui ne peut être associé, selon eux, au concept depidgin comme résultant des interactions entre sourds et entendants. Sous le concept decontact signing, les auteurs distinguent, en effet, une façon de signer qui intègre les spécificités de l’ASL et de l’anglais et peut inclure d’autres phénomènes dont les labialisations et la dactylologie. Le contact signing est appréhendé comme "un troisième système qui combine les éléments des deux langues et peut aussi avoir des propriétés idiosyncrasiques"73. Selon les auteurs, le

contact signingne peut être attribué ni à une variation de l’anglais, ni à une variation de l’ASL, mais constitue un système prévisible et cohérent, dont on peut identifier les principes :

« We suggest, then, that contact signing is a third system resulting from the contact between ASL and English and consisting of features from both languages. We clearly don’t want to call it a variety of English or a variety of ASL. We have been able to isolate and list features of English and ASL that consistently show up in the data, indicating the existence of a predictable and consistent system. »[Lucas & Valli, 1992, 104]74

Les auteurs distinguent de cette pratique, la pratique dusigned english, code signé servant à représen-ter l’anglais, qui est accompagné de productions vocalisées en anglais. Lesigned englishqu’on trouve désigné sous différents termessigning exact english(SEE),manually coded english(MCE), ou encore

sign supported speech(signes suivant la parole) peut s’apparenter, dans le contexte français, au français

73. « [...] third system which combines elements of both languages and may also have some idiosynchratic features » [Lu-cas & Valli, 1992, 41]

74. « Nous suggérons que lecontact signingest un troisième système résultant du contact entre l’ASL et l’anglais et composé d’éléments des deux langues. Ce n’est clairement pas une variété de l’anglais ou une variété de l’ASL. Nous avons pu isoler et lister les caractéristiques de l’anglais et de l’ASL qui apparaissent de façon régulière dans les données, indiquant l’existence d’un système prévisible et cohérent. » (notre traduction)

2. Etayer une typologie des pratiques bilingues bimodales signé. La pratique du français signé a pour vocation, dans un but didactique, de rendre sous forme de signes les particularités grammaticales du français : l’ordre des signes suit l’ordre du français et des signes spécifiques sont créés pour rendre les particularités grammaticales du français (déterminants, par exemple).

Les observations effectuées sur des dyades sourdes composées d’interlocuteurs sourds de parents sourds ou de parents entendants dans différentes situations (en présence d’un enquêteur sourd bilingue, entre locuteurs sourds bilingues et en présence d’un enquêteur entendant bilingue) avaient ainsi pour but de mettre au jour, les différents patterns de choix de langues en distinguant dans les stratégies adaptatives lecontact signing, lesigned englishet l’ASL utilisés seuls ou dans des pratiques decode-switching.

Les résultats de cette étude dévoilent que les stratégies adaptatives ne s’organisent pas exclusivement en fonction du statut auditif de l’interlocuteur, ni en fonction du fait que l’interlocuteur sourd soit natif ou non-natif de la LS. Les auteurs sont, en effet, parvenus à montrer que les informateurs ont des stratégies très différentes face à l’interlocuteur entendant bilingue : le recours aux 3 types de pratiques identifiées a pu être observé dans les stratégies adaptatives des locuteurs face à cette situation d’interaction. Par ailleurs, lecontact signingest utilisé avec l’enquêteur entendant comme entre les informateurs sourds. Les auteurs soulignent que la présence de locuteurs sourds natif et/ou non natifs de l’ASL ne semble pas jouer dans les stratégies adaptatives observées dans les interactions des informateurs sourds entre eux. Ils observent, en effet, que l’ASL seule n’est pas une stratégie exclusivement utilisée par les sourds natifs de l’ASL, et par ailleurs que le recours aucontact signingne semble pas s’expliquer comme une stratégie adaptative en lien avec le statut natif ou non-natif de l’interlocuteur ou du locuteur : certains sourds natifs recourent aucontact signingpour s’adresser à d’autres sourds natifs.

Ces observations mettent ainsi à mal les présupposés selon lesquels, d’une part, les interactions bi-lingues n’auraient lieu qu’en présence de locuteurs entendants et d’autre part, les interactions entre lo-cuteurs sourds seraientde factomonolingues. Le choix de langue trouverait donc son origine, chez ces locuteurs comme chez tout locuteur bilingue, dans une multiplicité de facteurs sociolinguistiques qui conditionnent individuellement l’attitude du locuteur par rapport aux langues qu’il possède et l’utilisa-tion qu’il en fait. Lucas & Valli [1992] mettent en évidence certains facteurs prédominants : la formalité de la situation en présence d’un enquêteur, l’absence de familiarité entre les participants, la revendication identitaire par la langue – en utilisant l’ASL avec l’interlocuteur entendant notamment –, l’âge auquel le locuteur a acquis l’ASL – facteur qui peut jouer sur la diversité des stratégies adaptatives mises en œuvre. Le choix de langue trouverait donc une application particulière dans les propos de Lucas & Valli [1992] : les locuteurs sourds doivent choisir "quelle façon de signer est appropriée dans une situation

donnée"75.

Soulignons que, au-delà de ces résultats principaux sur l’utilisation du contact signinget ASL, les observations de Lucas & Valli rendent manifestes les contours bilingues et bimodaux de l’adaptation communicative des locuteurs sourds, bien que ces aspects soient moins mis en avant par ces auteurs, qui s’exerce de façon nuancée et non systématique en fonction du statut auditif de l’interlocuteur. On en donnera pour exemple le fait que, selon les observations de ces chercheurs, les sourds utilisent leur voix également face à un interlocuteur sourd.

Toutefois, peu de travaux menés sur les pratiques orales des locuteurs sourds poursuivent ce regard sociolinguistique posé sur le contact de langues proposé par Lucas & Valli [1992], à l’exception des tra-vaux récents de Van den Bogaerde & Baker [Van den Bogaerde & Baker, 2001, 2008; Baker & Van den Bogaerde, 2008; Van den Bogaerde, 2000] sur lesquels nous reviendrons en dernier lieu – cf. section 2.1.4.2. Les descriptions des pratiques des locuteurs sourds n’ont, en effet, pas échappé au cadrage d’une tradition linguistico-centrée et normative des pratiques bilingues. Elles se sont, en effet, focalisées sur le respect des systèmes de référence, en se montrant, pourrait-on opposer, fort irrespectueuses des dyna-miques inter-linguales et inter-modales du répertoire de l’individu.

2.1.2 Appréhension linéaire et séquentielle des phénomènes : un point de vue persistant

Certains travaux qui se sont intéressés aux manifestations du bilinguisme chez les locuteurs sourds proposent, en effet, une application littérale et univoque des outils existants, dans la préoccupation d’as-socier le bilinguisme bimodal aux contraintes linguistiques universelles régissant l’utilisation de deux langues vocales.

Les travaux de Berent [2004] sont, à notre sens, une consécration de cette position théorico-théorique qui peut-être attribuée tant au niveau d’abstraction de l’argumentation lui-même qu’à celui de la démons-tration qui ne repose aucunement sur des observations empiriques, à l’exception de quelques emprunts à d’autres chercheurs. Berent mène, en effet, une réflexion théorique très prescriptive, à notre sens, sur la manière dont les contraintes identifiées pour le code-mixingpeuvent être appliquées au bilinguisme LS/LV entre ce qui est permis (permissible code-mixing) et ce qui ne l’est pas (impermissible code-mixing) ou, en d’autres termes, ce qui peut être considéré comme grammatical et ce qui ne le serait pas. Ses conclusions sur la relation univoque entre compétence native en ASL et performance bilingue, quant à un respect mieux préservé ou une performance plus réussie des principes du code-mixing, centrent clairement, à notre sens, cette réflexion dans l’ailleurs d’un bilinguisme idéalisé et idéalisant.

2. Etayer une typologie des pratiques bilingues bimodales On citera, par ailleurs, une étude menée par Hauser [2000] sur une pratique adaptative relativement peu renseignée, lecode-switchingentre ASL etcued-speech– ce qui, dans le contexte français, corres-pond à la langue française parlée complétée (LPC)76. Si cette étude vient nourrir la description sociolin-guistique des stratégies adaptatives des locuteurs sourds, elle reste cadrée toutefois par le parti-pris de la linéarité sous-tendue par l’application du concept decode-switching.

Cette étude repose sur l’observation d’une enfant sourde profonde de 10 ans pratiquant dans ses conversations de tous les jours l’ASL et le cued-speech – les deux sont utilisés en classe par la maîtresse, ainsi que à la maison par sa mère entendante – dans diverses situations d’interactions : entre l’enfant et sa mère entendante, entre l’enfant et une de ses amies sourde qui ne connaît pas l’ASL mais a été exposée au cued-speechprécocement, en présence de l’enquêteur entendant maîtrisant l’ASL et enfin en présence d’un enquêteur entendant maîtrisant lecued-speech. Hauser observe que l’enfant alterne l’utilisation de l’ASL et du cued-speech dans des configurations diverses et pour des fonctions similaires à celles observées dans les pratiques decode-switchingentre deux langues vocales, comme par exemple : pour combler une lacune lexicale, pour faire un commentaire, pour reformuler d’une autre façon, entre autres. Partant de ces éléments de similarité, l’auteur apparente alors lecued-speechà un statut de langue et argumente qu’il soit considéré comme une autre forme naturelle de l’anglais.

L’analyse et les conclusions de Hauser sont, sur ce point, très discutables. Nous devons, en effet, souligner que lecued-speechest un outil qui supporte la production de la langue vocale mais ne fait pas sens seul, en l’absence de production vocale ou tout au moins labialisée. Un exemple simple peut-être donné à cet effet : comment distinguer en l’absence de représentations labiales dans la combinaison de la clé main plate (pouvant représenter le son [m], [t] ou [f]) et des positions successives à côté du visage (pouvant représenter le son [a], [o] ou [œ]) et à côté de la lèvre (pouvant représenter le son [i], [õ] ou [ã]) entre les multiples mots possiblement réalisés : mamie, maman, tatie, tatan, tâton, etc ? Or, Hauser dans son étude ne fait aucun cas des éléments buccaux dans les énoncés de cette petite fille. Alors qu’on peut présupposer qu’il y ait, si ce n’est des productions vocalisées de l’anglais, tout au moins des pro-ductions labialisées ou chuchotées de mots simultanément à leur codage. Les partis-pris de ce chercheur, premièrement, de ne pas transcrire les productions vocales, et deuxièmement de transcrire les produc-tions relevant ducued-speechet de l’ASL sur une ligne identique, dénote, selon nous, le cadre limitant d’outils issus du bilinguisme de deux langues vocales. Ces outils confinent, en effet, les dynamiques dans un espace linéaire à une seule dimension, ici gestuelle, alors que parlant du contact entre langue

76. La LPC est un code manuel utilisé pour représenter visuellement la langue vocale par le biais de clés manuelles repré-sentant les consonnes et de positions autour du visage reprérepré-sentant les voyelles, dans le but notamment de désambiguïser les sosies labiaux. Précisons que ce code supporte la production de la langue vocale et ne fait pas sens seul.

vocale et langue gestuelle, il ne peut s’agir que d’une relation à plusieurs éléments dans un espace à trois dimensions. En prenant le parti de linéariser les phénomènes, l’auteur évince, en effet, d’emblée les dynamiques bimodales possibles entre ces deux types de production. D’une part, le cued-speech ne re-quérant qu’une seule main, il serait intéressant d’explorer les phénomènes de chevauchements bimanuels ponctuels qui pourraient se produire entre les clés manuelles de ce code et les signes de l’ASL, ou tout au moins de laisser une place pour les accueillir s’ils se manifestent. Et, d’autre part, il aurait été intéressant d’observer les dynamiques entre labialisations/vocalisations utilisées simultanément à la production de signesvsducued-speech.

Ainsi, parce qu’il nous semble incontestable que le cued-speech n’est pas une langue, et encore moins un moyen de symbolisation gestuel strictement, mais est indéniablement un moyen de supporter la représentation visuelle de la langue vocale simultanément à sa production, cela le place inévitablement dans la bimodalité. Alors, les phénomènes d’alternance entre l’ASL et ce code, s’ils existent, ce que nous remettons pas en question, ne s’inscrivent sans doute pas seulement dans la monomodalité et dans la linéarité mais sont inévitablement à situer à l’échelle de la bimodalité et de la bilingualité dans le jeu des dynamiques intra- et inter-modalités.

A l’image de cette étude, les travaux sur le bilinguisme bimodal se sont longtemps focalisés sur les phénomènes d’alternance intra-modalités en recherchant à assimiler les pratiques des locuteurs bi-lingues bimodaux à ce que les outils existant étaient en mesure de décrire. Les travaux de Emmorey et son équipe, sont, à notre connaissance, les premiers à avoir réellement proposé une rupture par rapport aux outils existant pour le bilinguisme de deux langues vocales. En effet, ces travaux ont proposé de déplacer le questionnement pour voir, non pas si les pratiques bilingues bimodales correspondaient à des phénomènes similaires à ceux déjà décrits, mais, à l’inverse, pour voir si les contraintes qui régissaient l’utilisation des langues dans les pratiques des locuteurs bilingues bimodaux pouvaient être rapprochées ou non de celles ducode-switchingsachant que les contraintes articulatoires impliquant l’alternance des langues sont levées.

2.1.3 Apports des travaux sur les CODAS : autour du concept decode-blend

2.1.3.1 Émergence du terme : apport des travaux de Emmoreyet al.