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Espèces fauniques d’intérêt et habitat des oiseaux migrateurs

Dans le document TABLE DES MATIÈRES – AUTOROUTE 35 (Page 172-175)

5 ÉVALUATION DES EFFETS ET MESURES D’ATTÉNUATION

5.2 Effets sur le milieu biophysique

5.2.5 Espèces fauniques d’intérêt et habitat des oiseaux migrateurs

Tel que présenté à la section 5.2.2, la zone abrite le Refuge d’oiseaux migrateurs de Philipsburg situé sur la rive est de la baie Missisquoi, comprenant l’étang Streit et les collines Saint-Armand, dans la municipalité de Saint-Armand. Le refuge fut créé afin de protéger de nombreuses espèces d’oiseaux en période de nidification dont certaines en péril telles que le pic à tête rouge et la paruline azurée (voir section 5.2.3).

Bien qu’il n’y ait pas eu d’inventaires d’oiseaux aquatiques en migration dans le cadre de l’étude d’impact (Génivar, 2005), les visites effectuées sur le terrain et les données existantes indiquent qu’il n’y a pas de sites de rassemblements d’oiseaux aquatiques en migration qui seront traversés par le tracé de l’autoroute.

5.2.5.1 Mesures d’atténuation durant la construction et importance des effets résiduels Les effets appréhendés pour l’avifaune, principalement les oiseaux migrateurs, de la zone d’étude sont la perte d’habitat forestier au niveau de l’emprise dans le ROM ainsi que la perturbation sonore du milieu.

Suite à l’optimisation du projet retenu réalisée par le MTQ lors de l’avant-projet préliminaire, l’évaluation des pertes d’habitat attribuable au déboisement de l’emprise révèle qu’elles ne seront pas de 140 ha, mais plutôt de 80,6 ha (Tableau 5.36).

La superficie totale du ROM qui sera déboisée est évaluée à 2,5 ha. Les milieux les plus touchés seront les bordures de boisés de frêne d’Amérique (1,5 ha) et les friches (0,8 ha). Du côté est de l’autoroute dans le secteur de l’étang Streit, l’élargissement ne sera qu’au plus une dizaine de mètres. Il touchera, notamment, un petit marais de 0,04 ha. Quant à la bretelle de sortie de la rue Quinn, elle traversera principalement des champs et une étroite lisière d’arbres d’au plus de 10 m de largeur. Cette bretelle se situe dans la portion nord du ROM soit à 350 m de la limite nord et à 650 m du site où a été aperçu le Petit Blongios en 2003.

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Tableau 5.36 Type de milieu et superficie touchée par l’emprise du tracé retenu.

Superficie affectée (ha) Type de milieu

Refuge d’oiseaux migrateurs de

Philipsburg Zone d’étude

Bétulaie - 3,615

Cédrière - 0,944

Coupe - 1,124

Érablière 0,135 31,882

Frênaie 1,460 4,046

Friche 0,848 7,666

Marais 0,043 3,015

Marécage - 1,168 Peupleraie - 27,175

Total 2,486 80,636

L’effet appréhendé de la traversée du ROM par l’autoroute sera négligeable étant donné qu’il se traduira par la perte d’habitats qui sont en bordure de l’actuelle route 133, qu’il s’agit des zones périphériques de ces habitats (écotones), que les pertes d’habitats ne représentent que 0,5% (dont le tiers concernent des friches ou des talus gazonnés) de la superficie du ROM qui totalise 525 ha et qu’aucun habitat utilisé par les espèces à statut précaire au cours de ces dernières années ne sera détruit ou modifié par le projet.

Afin de se conformer à l’article 6 du Règlement sur les oiseaux migrateurs interdisant de déranger ou de détruire un nid d’un oiseau migrateur ainsi qu’aux articles 32 et 33 de la LEP, les travaux de déboisement et de débroussaillage seront évités dans tous les habitats de nidification d’oiseaux migrateurs pendant la période de nidification, soit dans les habitats pouvant être fréquentés par les oiseaux forestiers du 1er mai au 15 août et pour les habitats pouvant être fréquentés par la sauvagine de début avril à la mi-juin. Dans le cas de l’étang Streit (km 35,5 à 37,5), les travaux de construction seront interdits de la mai à la mi-août.

L’article 10 du Règlement sur les Refuges d’oiseaux migrateurs interdit dans un refuge d’exercer une activité nuisible aux oiseaux migrateurs, à leurs œufs, à leur nid ou à leur habitat. Le promoteur doit se conformer à ce règlement. Ainsi, le MTQ travaillera de concert avec le gestionnaire du refuge d’oiseaux migrateurs (ROM) de Phillipsburg afin de compenser la perte d’habitat anticipée. Un soutien financier pourra être apporté par le MTQ pour des initiatives spécifiques, comme par exemple :

• Installation de nichoirs de façon à pallier le manque de cavités et de végétation de nidification pour la sauvagine;

• Préservation et aménagement des arbres morts et des chicots qui offrent des conditions propices à la nidification et à la quête alimentaire de bon nombre de passereaux et de pics;

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• Inventaire des nids susceptibles d’être affectés par les activités de déboisement prévues et relocalisation;

• Revégétalisation des aires perturbées par les travaux;

• Élaboration d’un programme de suivi pour la sauvagine.

Par ailleurs, les travaux de mise à niveau de la route à proximité de l’étang Streit n’entraîneront pas de modifications marquées de l’étang quant à sa configuration, à son drainage et à sa végétation. Dans ces conditions, ce site ne devrait pas être modifié et aucun effet n’est appréhendé sur les oiseaux aquatiques en migration et en période de reproduction. Les mesures d’atténuation prévues durant la nidification du Petit Blongios, une espèce au statut précaire seront nettement suffisantes pour assurer la reproduction des oiseaux aquatiques.

Compte tenu de l’effet potentiel appréhendé et des nombreuses mesures d’atténuation proposées, l’effet résiduel sur l’habitat des oiseaux migrateurs est jugé non important en raison de sa faible intensité (l’intégrité du refuge n’est pas remise en cause), de son étendue ponctuelle (petite portion du Refuge) et de sa longue durée (perte permanente d’habitat).

5.2.5.2 Mesures d’atténuation en phase d’exploitation et importance des effets résiduels En période d’exploitation, le principal effet appréhendé est lié au dérangement des oiseaux migrateurs engendré par le bruit des véhicules circulant sur l’autoroute. L’effet appréhendé est de même nature et présente la même importance que celui observé le long de tous les corridors routiers supportant des débits journaliers similaires de véhicules. Dès l’avènement de la saison de reproduction qui suit la mise en service du nouveau tronçon routier, un nouvel équilibre entre l’utilisation du milieu par l’avifaune et l’ambiance sonore au voisinage de la nouvelle infrastructure s’instaure rapidement. L’effet résiduel sur les espèces aviaires, principalement les oiseaux migrateurs, est jugé non important pour la phase d’exploitation en raison de sa faible intensité (la faune aviaire s’adaptant rapidement à cette modification), de son étendue ponctuelle (à l’échelle de l’emprise) et de sa longue durée (durant toute la durée de vie de l’infrastructure).

Par ailleurs, l’effet sur le milieu biologique, associé à l’entrave aux déplacements de la petite faune (effet de barrière) et risques de collision avec les cerfs de Virginie lors de l’exploitation (km 31 à 38) a un effet potentiel sur la sécurité routière, puisque la présence de l’autoroute se traduit par une augmentation du risque de collision avec les mammifères pouvant occasionner des accidents.

Conséquemment, les mesures d’atténuation suivantes seront appliquées :

• Prévoir une signalisation adaptée dans les secteurs fréquentés par les cerfs de Virginie afin d’informer les automobilistes de la présence fréquente de cerfs de Virginie;

• prévoir l’installation de clôtures en bordure de l’emprise du MTQ;

• envisager la possibilité d’aménager des points de passage sous l’autoroute aux endroits où l’on observe une concentration élevée de petits mammifères;

• optimiser le drainage afin de limiter la formation de mares salines.

L’effet résiduel sur la sécurité routière associé à l’effet de la présence de l’autoroute sur la petite faune forestière est jugé non important en raison de sa faible intensité (les ressources fauniques ne seront pas

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affectées de façon significative), son étendue est ponctuelle (aux endroits à risque) et sa durée longue (toute la durée de vie de l’autoroute).

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