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ERF et Evolution des plus hauts revenus par UC entre 2001 et 2006 (3ème quartile)

Les résidents des ensembles résidentiels fermés : riches et propriétaires ? oui, mais pas seulement

Carte 3-2 ERF et Evolution des plus hauts revenus par UC entre 2001 et 2006 (3ème quartile)

(les noms de quartiers/iris indiqués sur la carte renvoient à une sélection de contextes géo-résidentiels présentés en partie 2 et analysés au chapitre II de cette partie. Il s’agit de secteurs où les implantations d’ERF sont postérieures à 2001 et

suscitent des évolutions sociales intéressantes.)

Divers tests statistiques, que ce soit en croisant la présence des ERF avec l’évolution des revenus médians, avec celle des tranches de revenus élevés (3ème quartile), ou avec l’évolution de l’intervalle

120 interquartile, les liens avec la présence d’ERF ne s’avèrent linéaires ni pour l’ensemble de la ville de Marseille, ni par arrondissement (en deçà les effectifs sont trop petits pour se prêter à de tels tests). Ce constat est d’abord lié aux évolutions générales qui vont dans le sens d’un accroissement des revenus les plus élevés et des inégalités locales dans de nombreux secteurs de la ville (notamment dans les parties centrales 1er et 2ème arrondissement en cours de gentrification et comprenant pas ou peu d’ERF). Mais surtout, l’approche statistique est compliquée ici par divers problèmes méthodologiques liés aux effectifs, aux données manquantes dans certains IRIS, aux décalages entre les dates des statistiques disponibles au moment de la rédaction de ce rapport et celle de l’apparition des ERF. Il serait nécessaire de travailler sur des pas de temps comparables en utilisant les données fiscales plus récentes et plus complètes, en distinguant les ERF ex ante et ex post, celles récemment construites, et sur des disparités de revenus aux très grandes échelles en testant des géométries variables (quartier, périmètre de projet urbain…), ce qui représente une étude à part entière, comme celle réalisée en Ile de France par François J.C., Mathian H., Ribardière A. Saint-Julien Th. (2003), ce que nous n’avions ni les moyens, ni le temps de faire ici.

En attendant de pouvoir conduire d’éventuelles analyses géostatistiques susceptibles de valider quantitativement notre approche, nous avons donc opté pour des observations très fines : des cas exemplaires (groupes de résidences fermées situées dans des secteurs en évolution, secteurs hétérogènes, ERF proches d’ensembles de logements sociaux), repérés à partir des statistiques de revenus, ont été analysés au moyen d’enquêtes directes afin de préciser qualitativement nos hypothèses. Ils sont repérés sur la carte 3-3 ci-dessous. A grande échelle, à travers une approche empirique de quelques contextes, on a pu ainsi interpréter des liens concrets entre l’apparition d’ensembles résidentiels fermés et des évolutions de revenus à la hausse observées dans certains quartiers.

Inégalités des revenus et présence de résidences fermées

Ici encore, et pour les mêmes raisons que précédemment, nous ne prétendons présenter qu’une approche très exploratoire, qui nous a juste permis d’affiner le choix de nos contextes d’enquêtes121. Sur la carte de la page suivante, la présence d’ERF est associée à certains secteurs présentant les plus forts écarts locaux de revenus à Marseille, qui sont également les plus aisés (très net dans le 8ème arrondissement), ou des écarts supérieurs aux écarts observés dans le quartier (très net dans l’IRIS Anatole de la Forge à Sainte Marthe-14ème, où 5 lotissements fermés de classes moyennes supérieures ont été créées entre 2001 et 2005, s’inscrivant dans la dynamique amorcée de transformation du quartier avec la ZAC des Hauts de Sainte Marthe).

- Dans certains secteurs, l‘apparition de nouvelles résidences explique les contrastes croissants au sein des îlots ou entre ilots voisins dont les revenus des ménages diminuent ou stagnent et d’autres où il est en essor, on le verra ultérieurement à travers des études de cas.

- A l’intérieur de certains ilots hétérogènes, dans certaines zones populaires, les disparités entre hauts et bas revenus (intervalle interquartile, carte ci-dessus) se sont creusées entre 2001 et 2006, en concomitance avec l’implantation de nouvelles copropriétés fermées (voir ci-dessous chapitre II.2). - Certains quartiers périphériques sont particulièrement marqués par cet accroissement des écarts socio- économique aux échelles résidentielles. C’est particulièrement vrai dans le 13ème : Saint Jérôme, les Olives, en particulier le vaste IRIS « La Marie » où des lotissements pavillonnaires fermés, de niveaux de confort et de prix hétérogènes, se trouvent juxtaposés avec deux cités HLM122 ainsi qu’une analyse du contexte territorial chap. II.2.2. En revanche, le plateau de la Croix Rouge (IRIS Vieux Cyprès), ancienne zone maraîchère uniformément urbanisée sous forme de lotissements et petits ensembles collectifs fermés dans le cadre de la ZAC de Château-Gombert, brille par sa relative homogénéité, on est ici dans un espace qui a été conçu ex-nihilo pour des ménages jeunes de classes moyennes

121 Le lien entre présence d’ERF et intervalle interquartile élevé est peu significatif à l’échelle de toute la commune. On le

comprend si l’on tient compte du fait que les nombreux et petits ilots des zones de l’hypercentre (6è et 7ème), avec de forts écarts ne comportent aucun ERF, ce qui est lié aux contraintes du bâti. Plus étonnante et serait à creuser, la rareté des ERF dans des secteurs périphériques de hauts niveaux de revenus et avec de forts contrastes internes (12ème ardt.).

121 supérieures. On verra dans le chapitre III que dans ce secteur, plus qu’ailleurs, les résidents des ERF scolarisent leurs enfants dans les écoles publiques du secteur alors qu’à Ste Marthe ou aux Olives, les habitants des ERF tendent à éviter pour leurs enfants les groupes scolaires de secteur.

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