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À l’opposé, le lien entre l’em pathie et la do u leu r a été largem ent étudié, tant de façon expérim entale que clinique. L ’association entre ces deux concepts dans les bases de données perm et d ’identifier 14 études. La présence de doublons a dim inué ce nom bre à 12. D e plus, des analyses de concept et des textes d ’opinions n ’ont pas été retenus. Finalem ent, plusieurs articles traitaient de la G D en laboratoire. U ne sélection des études les plus pertinentes a été réalisée. Au final, trois articles sont présentés dans cette section.

U ne revue de littérature (Jackson et al., 2006) a perm is de co nstater l’état des connaissances au sujet de l’em pathie et la GD dans le dom aine des neurosciences. Il est énoncé que l’expérience de douleur consiste en une interaction entre un stim ulus nociceptif, donc douloureux, et des facteurs cognitifs faisant référence à l ’em pathie. La perception de la douleur chez les autres repose, du m oins en partie, sur l ’activation de la représentation m entale de la douleur chez soi. Il en ressort aussi que l ’aspect a ffectif est im portant chez la

personne qui observe la douleur. L a détresse ém otionnelle pourrait ainsi résulter de l ’observation des autres en douleur. C es prém isses suggèrent que l’em pathie jo u erait un rôle important dans la perception de la d o u leur de l’autre, m ais ne perm ettrait pas d ’expliquer l’action face à cette douleur.

U ne étude expérim entale a été réalisée pour com parer la réponse à la perception de la douleur et l’em pathie via la régulation des ém otions subséquentes chez les m édecins et un groupe témoin (D ecety et al., 2010). Les participants devaient passer un électroencéphalogram m e (EEG) et une im agerie p ar résonnance m agnétique fonctionnelle (IRM f) au m êm e m om ent où ils visualisaient 120 stim uli visuels. C es derniers représentaient des photos de m ains, pieds ou bouches, dont la m oitié avec un stim ulus douloureux (une aiguille) et l’autre m oitié un stim ulus non douloureux (un coton-tige). Préalablem ent, l’IR I a été com plété p a r les participants. L ’échantillon était constitué de 15 m édecins et 15 participants n ’ayant aucune connaissance m édicale (groupe tém oin). Les résultats de l’EEG et l’IR M f dém ontrent q u e le processus sensoriel provoqué par la perception de la douleur chez les autres est dim inué chez les m édecins par rapport aux tém oins (p=0,003). C ela signifie que les m édecins ressentent m oins d ’ém otions lorsqu’ils perçoivent de la douleur chez autrui que la population en générale, ce qui pourrait résulter en une dim inution de leur em pathie. P ar contre, il n ’y avait pas de différence entre l’em pathie m anifestée par les m édecins et les tém oins (p=0,859). Les auteurs concluent que les m édecins inhibent leur réponse em pathique face à la vision de la douleur chez autrui.

Les résultats sont intéressants puisque les auteurs ont utilisé un groupe de com paraison et ont contrôlé certaines variables confondantes. L e fait que les questionnaires sur l ’em pathie aient été distribués avant le test avec les stim uli visuels pourrait avoir sensibilisé les participants à ce sujet et introduit un biais d ’inform ation. De plus, le choix d ’utiliser une aiguille com m e stim ulus douloureux pourrait avoir influencé les résultats, puisque les m édecins sont fam iliers avec cet o b jet par rapport aux tém oins. O n retient que les m édecins ayant été exposés fréquem m ent à la douleur sont m oins em pathiques face à la douleur que la population générale.

Pour se rapprocher de la clinique, W att-W atson et al. (2000) ont m ené une étude ayant pour but d ’exam iner la relation entre l ’em pathie des infirm ières et l’intensité de la douleur de leurs patients ainsi que l ’adm inistration d ’analgésiques après la chirurgie. P our ce faire, un devis descriptif corrélationnel a été utilisé. A u total, 94 infirm ières et 225 patients hospitalisés sur une unité de chirurgie cardiovasculaire ont participé à l’étude. D e ce nom bre, les auteurs ont regroupés 80 paires infirm ière/patient. Q uatre vingt onze pourcent des infirm ières et 94 % des patients interrogés ont accepté de participer, ce qui constitue un excellent taux de réponse. C haque infirm ière a com plété la Staff-P atient Interaction

Response Scale (SPIR S) pour évaluer son niveau d ’em pathie. L es patients ont rempli le M cG ill Pain Q uestionnaire- Short fo r m (M G PQ -SF ) pour m esurer la qualité et l ’intensité

de la douleur. Selon les résultats, les patients ne recevaient pas plus d ’analgésie lorsque les infirm ières étaient plus em pathiques. T outefois, lorsque les infirm ières étaient plus em pathiques, les patients affirm aient recevoir davantage d ’analgésie. L a corrélation de 0,28 (p<0,01) calculée pour cette hypothèse est statistiquem ent significative. Les auteurs concluent tout de m êm e que l ’em pathie n ’est pas associée à la GD.

Les taux de réponse ont été plus que satisfaisants, tan t pour les infirm ières (90 %) que pour les patients (94 %). D e plus, les taux de non-réponse ont été bien docum entés, ce qui limite le risque de biais de sélection. Le devis de l ’étude éta it très intéressant p u isq u ’il perm et de com parer l’em pathie telle que perçue par les infirm ières avec les perceptions de la douleur des patients q u ’elles soignent. P ar contre, les données des infirm ières n ’étaient pas indépendantes pour chaque patient, alors que l ’em p ath ie varie selon la qualité de la relation entre ces deux personnes. Il ressort de cette étu d e q u ’il im porte d ’étudier plus en profondeur le lien entre l’em pathie et la GD. Le d ev is am assant des données à la fois chez l’infirm ière et le patient est aussi retenu dans le ca d re de la présente étude.

En résum é, dans des m ilieux contrôlés, l ’em pathie a été associée à la GD. P ar contre, en clinique cette association n ’a pas été dém ontrée. C om m e il y a une disparité entre les résultats, le lien entre l ’em pathie et la G D m érite plus d ’approfondissem ent, particulièrem ent aux SI où plusieurs variables v iennent influencer ces deux concepts.

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