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Emergence d’un nationalisme grec et naissance de la dialectique bicommunautaire

I. 1974-1983 : radicalisation institutionnelle et communautaire, mais naissance du « chypriotisme »

I.1. Un héritage déterminant : le poids du passé

I.1.4. Emergence d’un nationalisme grec et naissance de la dialectique bicommunautaire

communautés est donc progressive au cours du XXe siècle et l’administration britannique, pour conforter son autorité face aux velléités indépendantistes de la communauté grecque ne cache pas sa préférence pour la communauté « turque ».

C’est à l’issue de la Seconde Guerre mondiale que la discordance entre les vues des deux communautés émerge au grand jour. Les Britanniques ont recruté massivement parmi les rangs turcs pour constituer la police coloniale, laquelle s’illustre avec virulence contre les mouvements de la résistance chypriote grecque, notamment sous l’administration du gouverneur Harding, qui, pour rétablir l’ordre en 1955, ne trouve d’autre moyen que de créer une milice auxiliaire composée uniquement de « Turcs ». Kostas Montis évoque précisément dans son roman ces

« auxiliaires » recrutés pour seconder la police britannique dans l’application de la politique de répression du Major Harding86. Cet état de fait contribue à la naissance au sein de la communauté orthodoxe d’une haine envers les Chypriotes turcs. De cette époque date une rupture franche du dialogue intercommunautaire, lourde de conséquences pour le devenir de l’île.

I.1.4. Emergence d’un nationalisme grec et naissance de la dialectique bicommunautaire

La politique britannique, les espoirs déçus, conduisent les Chypriotes grecs à radicaliser leur position à partir des années 1940. Émerge alors un mouvement nationaliste anticolonialiste, l’EOKA87, dont l’activisme provoque, après six années de troubles sanglants, le départ négocié des Britanniques de leur dernière colonie.

Cette lutte cristallise la mésentente entre les deux communautés, poussant les Chypriotes turcs, par peur, à se rapprocher de la Turquie. La lutte pour l’indépendance, menée uniquement par les Chypriotes grecs, conduit donc à la radicalisation de la dialectique bicommunautaire.

86 Montis utilise le terme «επικουρικοί» pour désigner les Chypriotes turcs associés aux mauvais traitements subis par la communauté grecque. Il leur consacre un petit chapitre à la fin de l'ouvrage en évoquant des pillages menés par les éléments les plus extrêmes de la communauté turque, qui n'était pas soumise au couvre feu. Montis Kostas, Κλείστες Πώρτες [Les Portes Closes], Feather Star Publishing, Dayton, 2008, pp. 29 et 148.

87 Ethniki Organosis Kyprion Agôniston, Εθνική Οργάνωσις Κυπριών Αγωνιστών, Organisation Nationale des Combattants Chypriotes.

La conscience du peuple chypriote orthodoxe d’appartenir à l’identité grecque est ancienne, l’émergence d’un nationalisme actif, suscitant un large soutien populaire, est plus récente et trouve sa source dans la lutte de l’épiscopat orthodoxe contre le communisme. Le clergé orthodoxe chypriote, brimé et exclu du jeu politique, s’oppose à la montée en puissance de l’AKEL, le nouveau parti communiste chypriote fondé en 1941, en ravivant le thème fédérateur de l’Enosis.

Toute collaboration avec les autorités britanniques est alors considérée au sein de la communauté grecque comme une trahison. La guerre civile grecque a de la même manière une répercussion considérable dans l’île où le nouvel archevêque de Nicosie, Makarios III88, condamne le communisme et brise l’influence de l’AKEL, ralliant de ce fait la majorité de la communauté grecque à sa cause. Le 15 janvier 1950, un plébiscite, organisé à son initiative auprès de la population grecque de l’île donne près de 96 % de voix favorables à l’Enosis89. La politique chypriote grecque ne vit plus, dès lors, qu’à travers cette cause.

En 1954, les Britanniques, forcés d’évacuer Suez, se sont repliés sur leur position chypriote et entendent s’y maintenir. Les Chypriotes grecs délaissent alors la pratique des mémorandums, pour saisir la « Mère patrie », et demander que la question chypriote soit posée par la Grèce à l’ordre du jour de l’Assemblée Générale des Nations Unies. Le gouvernement grec et l’Ethnarque Makarios III s’adressent au Secrétaire Général des Nations Unies, arguant du droit à l’autodétermination du peuple chypriote. La requête est acceptée, mais l’affaire reste sans suite, noyée dans les procédures et les reports pour ne pas déplaire à l’un des membres permanents du Conseil de Sécurité90.

Cette intervention marque un tournant. Chypre n’avait en effet jusqu’alors jamais fait partie des priorités de la Grèce dont les gouvernements avaient négligé les offres

88 Mikhaïl Christodoulos Mouskos, naît le 13 août 1913 à Pano Panayia dans le Troodos. Etudiant au monastère de Kikko, il est remarqué pour son intelligence et envoyé au Pancyprion Gymnasium de Nicosie, puis à Athènes. Diplômé de Droit, il est ordonné prêtre en 1946 et poursuit des études de Théologie à Boston. En 1948, il est élu évêque de Larnaca, et, en 1950 Archevêque de Nicosie et Ethnarque de Chypre. BLONDY A., Chypre, op.cit., p. 113.

89 Sur 224 747 votants 215 708 se prononcent en faveur du rattachement à la Grèce, le gouverneur a interdit aux fonctionnaires de participer au vote. EMILIANIDES Achilleas, Histoire de Chypre, op.cit., p. 109.

90 Cinq demandes à l'Assemblée Générale de l'Organisation des Nations Unies de 1954 à 1958, mais cette dernière refuse de se prononcer sur l'autodétermination. ACHILLEAS Achilleas, Chypre, L'UNFICYP, Montchrestien, Paris 2000.

britanniques pendant la Première Guerre mondiale. Venizélos n’avait pas parlé de Chypre dans ses demandes territoriales de 1918 et n’avait pas réagi face à la répression britannique des Chypriotes grecs en 1931. De même, Atatürk n’avait pas inscrit Chypre dans ses priorités et n’avait pas réagi face à la Grande-Bretagne lorsqu’elle avait décidé d’annexer Chypre et d’en faire une colonie. La Grande-Bretagne choisit cependant d’introduire la Turquie dans le jeu chypriote.

En réaction au refus du gouvernement britannique travailliste de reconsidérer la position britannique à Chypre naît l’organisation secrète EOKA. Son fondateur, le colonel en retraite Georges Grivas, qui a participé aux côtés des forces alliées à la guerre « pour la Grèce et la liberté » (puis aux luttes intérieures grecques aux côtés de l’extrême droite) considère qu’il se battait alors pour la libération de Chypre. Il crée en 1952 à Athènes, un comité révolutionnaire91 et, en octobre 1954, prend le nom de guerre de Dighenis92, puis débarque clandestinement sur l’île pour y créer l’EOKA et planifier son action contre la puissance coloniale. Son but est de provoquer par l’action terroriste une répression qui devrait retourner l’opinion internationale contre la politique oppressive de la Grande-Bretagne et forcer ainsi cette dernière à se retirer de l’île93. Dotée d’une milice organisée de 300 hommes, l’EOKA entame ses premières actions de harcèlement terroriste contre l’administration britannique dans la nuit du 1er avril 1955, alors que Dighenis fait répandre dans les villages des tracts appelant à la lutte armée pour la liberté. À partir de ce jour, et jusqu’au retrait britannique, les attaques se font incessantes. Dighenis parvient en partie à ses fins puisque le gouvernement britannique réaffirme en août 1955, sa volonté de maintenir sa présence dans l’île94, et nomme gouverneur le Major Harding qui déclare l’état de siège, établit un couvre-feu, prend des lois d’exception, et répond aux attaques de l’EOKA exigeant des amendes collectives à l’encontre des villes et villages et ordonnant des pendaisons. Harding va même jusqu’à faire déporter l’Ethnarque Makarios, dont les déclarations sont de plus en

91O'MALLEY Brendan,CRAIG Ian, The Cyprus Conspiracy, America, Espionage and the Turkish Invasion, I. B. Tauris, Londres, 2001, p. 10 et 11.

92 Un mythique héros grec qui combattait jusqu’à la mort – et au-delà- contre les ennemis de l’Empire byzantin sur son front oriental.

93 Ibid. page 14.

94 Cette conférence réunit les ministres des Affaires étrangères britannique grec et turc afin de discuter des problèmes de la Méditerranée Orientale, dont le cas chypriote. Il est à noter que le peuple chypriote n'est pas consulté dans ces négociations.

plus hostiles à l’occupation britannique95, et crée des camps de concentration pour les patriotes grecs. Au cours des quatre années suivantes, 600 personnes trouvent la mort, en majorité des Chypriotes grecs, et 1 260 autres sont blessées ; 156 fonctionnaires britanniques sont tués, 4 758 bombes sont fabriquées dont 1782 explosent, causant de nombreux dommages matériels. Mais l’activité de l’EOKA provoque une implication de la Turquie grandissante : elle donne des fonds aux groupes terroristes chypriotes turcs Volkan et TMT96 auxquels elle envoie pour commandant un officier turc.

Dans le même temps, le gouvernement britannique tente d’adopter des mesures d’apaisement en promettant d’accorder plus d’autonomie au peuple chypriote, ce qui encourage l’EOKA à poursuivre son action. La Grande-Bretagne joue l’opposition des deux communautés pour justifier sa présence, impliquant la Turquie et la communauté chypriote turque, et contribue ainsi au renforcement des oppositions entre les deux communautés et à leur radicalisation nationaliste.

La dégradation de la situation chypriote, en effet, ne laisse pas indifférente la Turquie et la Grande-Bretagne invite cette dernière, qui pourtant a renoncé à sa souveraineté sur l’île par le Traité de Lausanne (1923), à une conférence tripartite97 le 29 août 1955, officiellement consacrée à la Méditerranée orientale, mais dont le véritable objet est le devenir de Chypre. Dans un contexte de pression internationale contre sa politique98, cette initiative lui permet de maintenir un statu quo sur la question chypriote. La Grèce expose sa volonté de réaliser l’Enosis, à laquelle le représentant turc oppose l’argument sécuritaire, le gouvernement britannique saisit cette occasion pour justifier sa présence dans la région99.

95 Le 14 février 1955, il déclare dans un sermon « Nous sommes plus déterminés que jamais à mettre fin à la souveraineté britannique sur Chypre. Les lois britanniques et les emprisonnements n'entraveront pas notre campagne pour l'accomplissement de l'Enosis ». Ibid. p. 15.

96 Türk Mukavemet Teskilâti, organisation de défense turque.

97 Les représentants des deux communautés ne sont officiellement pas invités à cette conférence.

98 La Grèce ayant déposé un recours devant l'Assemblée Générale des Nations Unies.

99 Le Premier Ministre britannique Antony Eden confirme cette position : « Nous ne prévoyons aucun changement de souveraineté dans un avenir prévisible" et "nous avons l'intention de rester à Chypre aussi longtemps que la situation du monde nous le rendra nécessaire ». Mémo du Premier Ministre au Cabinet britannique n° C55 93, en date du 5 avril 1955. Ibid. p. 17.

À partir de 1945, la Turquie trouve en effet un intérêt certain à la question chypriote, elle ressent l’expansion grecque comme une menace d’isolement100 alors qu’elle entretient des relations tendues avec ses voisins bulgares et soviétiques. La perspective de l’Enosis constitue pour elle la menace de voir ses côtes encerclées d’un chapelet d’îles maîtrisées par les Grecs. Elle trouve là, par ailleurs, l’occasion de s’affirmer comme grande puissance : son objectif est certes de protéger la communauté turque de Chypre - justification officielle -, mais il s’agit aussi rapidement d’assurer une présence effective sur le territoire chypriote. Cet objectif s’inscrit dans une constante de sa politique extérieure, le désir de retrouver le statut de grande puissance méditerranéenne101. La position du Premier ministre Menderes lors d’un discours à Bursa en avril 1957 est à ce titre éclairante :

« La solution durable pour Chypre est la division de l’île en deux parties102 » Cette position rapproche naturellement la communauté chypriote turque de la Turquie. Cette défense des intérêts turcs jugés menacés constitue également un argument fédérateur auprès de l’opinion publique pour des gouvernements souvent en situation intérieure difficile.

La montée de l’activisme de la communauté grecque, même si elle ne s’attaque au début qu’aux représentations de l’administration britannique 103 , suscite l’inquiétude de la communauté turque qui craint une dilution dans l’espace hellénique. Les difficultés, voire les massacres, vécus par les musulmans de Grèce pendant la guerre d’indépendance et au moment des guerres balkaniques, l’expulsion violente des Turcs de Crète, la difficile condition de la minorité musulmane turque de Thrace grecque, constituent autant de sujets d’inquiétude dans l’éventualité d’un rattachement de Chypre à la Grèce. Certains Chypriotes turcs sont par ailleurs animés d’aspirations kémalistes et développent un sentiment de plus en plus affirmé d’appartenance à la nation turque.

Dans ce contexte, la communauté turque se montre réceptive aux avances d’Ankara, d’autant plus que les autorités britanniques soulignent le risque d’union de

100DREVET Jean-François, Chypre, île extrême, éditions Syros, Paris, 1991, p. 99.

101 BASRI-ELMAS Hassan, Turquie-Europe, une relation ambiguë, éditions Syllepse, Paris 1998, p.

52.

102 Ibid. p. 50.

103 Sans exclure toutefois la police turque, qui est visée dès les premières attaques en 1955.

l’île à la Grèce. Les Chypriotes turcs s’organisent donc pour faire entendre leur voix et choisissent comme représentant politique le docteur Fazil Ahmed Küçük. L’éveil de la minorité turque se traduit dès 1955 par la création derrière Rauf Denktaş104, du groupe terroriste Volkan dont l’objectif est de répondre aux exactions de l’EOKA. La position des Chypriotes turcs évolue rapidement vers une position clairement séparatiste, le Taksim105, aboutissant à la création en 1957 du TMT, dont le slogan,

« la partition ou la mort », traduit bien l’opposition de point de vue des deux communautés, qui dès lors s’affrontent violemment.

La politique inefficace du Major Harding conduit à l’émergence d’un climat de défiance entre les deux communautés. Son successeur, Sir Hugh Foot, avec plus de diplomatie, tente d’appliquer un plan d’autonomie, proposant à l’Ethnarque Makarios le retour sur l’île et l’octroi à la population de la double nationalité. Son plan prévoit en outre une période transitoire de six à sept ans avant toute décision finale, cette dernière devant obtenir l’agrément d’Athènes et Ankara106. Ce projet soulève l’ire des Turcs, précisément en raison de la possibilité d’un veto grec, et il échoue en raison de leurs réclamations107. À partir de juin 1958, les affrontements intercommunautaires se multiplient, se propageant de Nicosie à l’ensemble de l’île.

Le point culminant de la crise constitue sans doute le massacre de combattants chypriotes grecs Kondemenos dans le village turc de Günyeli, le 12 juin 1958108. Face à cette situation, le gouverneur doit à nouveau prendre des mesures d’urgence, instaurant un couvre-feu et la séparation des quartiers turcs et grecs à Nicosie. Par crainte de représailles, il fait en outre interner dans des camps près de 2 000 Chypriotes grecs.

104 Ancien dirigeant de la RTCN (République Turque de Chypre Nord, depuis 1983), né le 27 janvier 1924 à Paphos, a effectué dés études de droit à Londres, très influencé par l'œuvre de Mustafa Kemal et par quelques historiens nationalistes turcs, il développe des idées politiques pan-turquistes, il est l'un des membres fondateurs du mouvement Volkan en 1955, devenu TMT en 1957.BLANC Pierre, La déchirure chypriote, Géopolitique d'une île divisée, op.cit., p. 75 et 77.

105 Littéralement la séparation.

106 O'MALLEY Brendan,CRAIG Ian, The Cyprus Conspiracy, America, Espionage and the Turkish Invasion, op.cit., p. 57.

107 Qui insiste sur la rédaction d'une constitution fédérale, et l'octroi immédiat d'une base militaire.

Ibid. p. 58.

108 Les forces de sécurité britanniques avaient arrêté huit combattants chypriotes grecs dans le village de Kondemenos. Ces derniers ont été conduits à une dizaine dans le village de Günyeli où ils ont été exécutés sur ordre du TMT. Ce massacre constitue le premier échange sanglant entre les deux communautés. AFRIKA, édition du 12.02.2003.

La situation s’avère rapidement intenable pour l’administration britannique, confrontée à l’escalade des troubles et des dépenses engagées pour les contenir109. La pomme de discorde entre Grèce et Turquie que constitue la crise chypriote menace d’autre part la stabilité du contrefort sud de l’OTAN. Une solution négociée prévoyant un retrait britannique apparaît donc de plus en plus nécessaire. Le Premier ministre britannique Harold Macmillan décide d’imposer un plan sans tenir compte de l’opposition mutuelle gréco-turque ni des troubles internes à Chypre. Commence alors, à l’initiative des États-Unis, le processus de négociations qui mène à l’indépendance de l’île. Un échange de vues intervient en décembre 1958 entre représentants grecs et turcs ouvrant la perspective d’un sommet à Zürich dont l’issue, l’accord signé le 11 février 1959, prévoit les fondements d’une République de Chypre indépendante, la répartition des fonctions administratives et gouvernementales entre les deux communautés, ainsi que le droit pour le Royaume-Uni de conserver sur l’île des bases militaires souveraines. Le projet, ainsi visé par les deux parties, est présenté aux autorités britanniques, qui, devant le fait accompli, l’acceptent, moyennant quelques concessions sur l’utilisation du port de Famagouste et du radar du Troodos. Le 19 février suivant, les accords finaux relatifs à la naissance du nouvel État sont signés en présence des Premiers ministres grec, turc et britannique ainsi que de l’archevêque Makarios, représentant la communauté grecque, et du docteur Küçük, représentant la communauté turque. Le 15 août 1960 à minuit, l’administration britannique à Chypre prend fin, mais la Grande-Bretagne maintient toutefois une présence souveraine avec les bases d’Akrotiri et Dhekelia110.

Les Britanniques n’ont pas hésité, lorsque la situation le nécessitait, à faire appel au sentiment nationaliste des Chypriotes grecs, sans pour autant assortir leurs promesses de modifications effectives dans le statut de l’île. Ce faisant, ils ont attisé un nationalisme radical, focalisé sur l’espoir de l’Enosis, parmi les rangs grecs. La communauté turque, à l’inverse, en est venue à développer le thème du Taksim. Si le facteur bicommunautaire préexistait à l’occupation britannique, il faut constater que

109Sir Hugh Foot déclare à ce sujet : « Je craignais qu'à n'importe quel moment une provocation de l'EOKA ne déclenche la réaction de la résistance turque et provoque la guerre civile entre Grecs et Turcs ». Citation extraite de FOOT HUGH, “A start on Freedom”, in Middle Eastern Studies Vol. 2, No.

2 (Jan., 1966), pp. 175-179. p. 58.

110 Lesquelles, représentant une centaine de milles carrés du territoire chypriote, ne peuvent être utilisées qu'à des fins militaires. ACHILLEAS Philippe, Chypre, l'UNFICYP, op.cit., p. 29.

l’administration anglaise de l’île, en séparant les deux communautés, en jouant la règle du « divide ut regnes » alors que les manifestations indépendantistes apparaissaient, a contribué à créer un sentiment de défiance extrême, voire de haine entre Chypriotes grecs et turcs. C’est donc sur un dialogue intercommunautaire menacé de rupture, s’il n’est pas rompu, que débute l’indépendance de Chypre.