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2. Etat des lieux rétrospectif de la région de Ségou

2.3. Evolution de la situation socio-économique de la Région

2.3.4. Education

Selon l’annuaire statistique du Mali, les taux bruts et nets de scolarisation au primaire dans la Région de Ségou pour l’année 2010-11, sont respectivement de 79% et 60%, contre 82% et 62% pour l’ensemble du Mali. Sur le taux brut la différence entre filles et garçons est encore plus significative : 71% et 88% à Ségou contre 74% et 89% au Mali. Les chiffres détaillés laissent apparaître certaines incohérences, et notamment la chute des garçons inscrits en 2009, puis les écarts entre filles et garçons en 2011 et 2012. Il convient de retenir la stagnation des taux sur cette période récente, et la poursuite globale difficile de la mise à l’école des générations entrantes.

Tableau 16. ffectifs des élèves dans l’enseignement fondamental et taux brut de scolarité du 1er cycle dans la Région de Ségou

2008/09 2009/10 2010/11 2011/12 2012/13 1er cycle du fondamental : effectifs inscrits

Fille 134 466 142 235 149 773 275 655 267 720 Garçon 169 000 94 703 182 239 71 081 69 884 Communautaire 86 641 86 650 82 604 53 755 46 383 Medersa 47 180 51 061 53 242 64 197 56 769 Privé 13 146 13 746 14 999 16 838 17 921 Public 156 499 85 481 181 167 211 946 216 531 Total 303 466 236 938 332 012 346736 337604

1er cycle du fondamental : taux bruts de scolarisation

Fille 70,5 69,4 70,9 - -

Garçon 91,5 87,4 87,7 - -

Total 80,7 78,3 79,2 - -

2sd cycle du fondamental : effectifs inscrits

Fille 28 249 32 478 37 450 38 948 49 810 Garçon 43 401 47 740 53 623 54 007 41 753 Communautaire 123 170 75 154 89 Medersa 5 548 6 157 5 885 7 225 7 510 Privé 3 629 3 812 4 973 5 689 5 838 Public 62 350 70 079 80 140 79 887 78 126 Total 71 650 80 218 91 073 92 955 91 563

Source : INSAT, annuaire statistique du Mali

Les chiffres des enquêtes permanentes auprès des ménages et des RGPH affichent des taux bien plus faibles que l’annuaire statistique, du fait d’une sous-estimation par le RGPH et les EMOP des élèves effectivement inscrits (de près de 20%), et d’une sous-estimation par les statistiques scolaires des effectifs d’enfants dans les classes d’âge concernées (de l’ordre de 5%). Pour autant, ces chiffres, reportés dans le Tableau 17, montrent que malgré la croissance démographique soutenue, on a une amélioration sensible du TNS au primaire depuis les années 1980, puis un tassement voire une régression à partir des années 2010. La progression semble la même pour le premier cycle (7-12 ans) et le second cycle (13-15 ans), mais aussi en termes de taux bruts. Pour le secondaire (16-18 ans), les taux du RGPH 2009 sont alarmants : ils se situaient à 18% pour le TBS et à 7% pour le TNS.

Tableau 17. Taux de scolarisation, enseignement fondamental, dans la Région de Ségou en %

1987 1998 2009 2011 2014 2015

TBS au 1er cycle de l’enseignement fondamental 63 77 63 57

TBS au 2sd cycle de l’enseignement fondamental 41 65 45 48

TNS au 1er cycle de l’enseignement fondamental 28 25 45 58 50 45 TNS au 2sd cycle de l’enseignement fondamental - 4 18 26 26 25 Sources : RGPH 1987, 1998 et 2009, INSTAT

Les taux de redoublements ne sont disponibles que pour les 2 dernières années. Ce critère donne une idée de l’efficacité du système scolaire. La Région de Ségou se situe au-dessus de la moyenne nationale pour le primaire, avec un taux de redoublement de 4% contre 6% pour l’ensemble du Mali. En revanche, c’est l’une des Régions au plus fort taux pour le secondaire avec près de 20 % contre 10% pour l’ensemble du Mali. Cette situation perdure depuis au moins 2 ans.

Les enquêtes permanentes auprès des ménages témoignent d’une progression elle-aussi mitigée du taux d’alphabétisme. Après avoir « rattrapé » son retard par rapport à la moyenne nationale, la région de Ségou se retrouve aujourd’hui largement en dessous. Tandis que l’alphabétisation continue de progresser à Bamako, en 2014, le taux tombe à 24,8 pour la Région de Ségou, à l’inverse de la progression des autres Régions (à l’exception de Koulikoro). Si par rapport à 1987 les progrès sont considérables - puisqu’à l’époque, à Ségou, seuls 10% des plus de 6 ans étaient alphabétisés en

français (RGPH 1987) – la situation actuelle nous ramène aux limites d’un système éducatif peinant dans son ensemble à réduire les déficits de formation et donc à suivre des dynamiques démographiques qui l’obligeant à croître à un rythme élevé.

Tableau 18. volution du taux d’alphabétisation par Région du Mali (en %)

Année Kayes Koulikoro Sikasso Ségou Mopti Tombouctou Gao Kidal Bamako Mali

2001 14 17 18 18 16 19 23 35 46 21

2006 19 23 24 23 24 19 24 26 52 26

2011 30 35 32 37 17 15 37 58 53 33

2014 38 24 39 25 25 22 44 - 55 34

Sources : INSTAT

Dans la Région les inégalités de genre semblent se réduire. Les taux nets de scolarité dans le premier cycle de l’enseignement fondamental sont respectivement en 2015, de 46% pour les garçons contre 44% pour les filles, quand ils étaient de 47% et de 42% en 2009, mais il n’y a plus de différence au secondaire. Ce n’est pas le cas au niveau national, pour lequel on note un écart de 5 point entre le TNS des filles et des garçons.

Les inégalités spatiales restent très marquées avec des taux de scolarisation largement supérieurs pour le milieu urbain que pour le milieu rural (104% contre 63% pour le premier cycle du fondamental, 97% contre 38% pour le second cycle en 2015). La carte ci-dessous témoigne de cette situation en 2009 dans la Région, mais vient également nuancer les chiffres globaux : il existe des écarts conséquents, mais certaines communes rurales bénéficient de TBS élevés. C’est le cas notamment dans le Sud-Est.

Carte 7. Taux bruts de scolarisation dans l’enseignement fondamental par commune en 2009, région de Ségour

Tableau 19. Nombre d’écoles de l’enseignement fondamental pour 10 000 habitants

Au-delà des TS et de la toujours difficile évaluation du système éducatif, force est de constater l’effort considérable, à l’échelle du pays et de la Région, en termes d’infrastructures scolaires. Le Tableau 19 montre une augmentation sensible du nombre d’école par habitant et ce dans tous les cercles de la Région.

Cet effort se traduit par une accessibilité physique satisfaisante et en tous les cas en forte amélioration. Les villages des zones les plus enclavés demeurent loin des écoles, mais la majeure partie des habitants de la Région dispose d’une école à moins de 5 kms de chez eux.

Carte 8. Accessibilité aux infrastructures scolaires de l’enseignement fondamental, distance des villages à plus ou moins de 5 kms dans la Région de Ségou en 2013

Enfin, il convient de noter les promesses de l’enseignement supérieur, avec la création en 2010 de l’Université de Ségou. Elle compte 1 250 étudiants et comprend une faculté d’agronomie et de médecine animale, une faculté des sciences sociales et l’Institut universitaire de formation professionnelle.