• Aucun résultat trouvé

La modernisation de l’agriculture bretonne contribue au développement régional soutenu par les politiques d’aménagement du territoire qui émergent dans les années 1950. Suivant une logique fordiste d’organisation de la croissance économique, le développement des régions doit permettre la déconcentration industrielle de Paris et la spécialisation fonctionnelle des territoires. Le projet des « métropoles d’équilibre533 », porté dans les Pays de la Loire par le député gaulliste Olivier Guichard, vise à créer des pôles d’attractivité régionaux permettant de juguler la dépopulation des provinces engendrée par les mutations économiques et la privatisation des ressources. Il s’agit de promouvoir l’exode rural vers les grandes villes régionales afin d’obtenir, en raison de la concentration de population ainsi atteinte, des équipements publics et industriels plus coûteux. Les Organismes Régionaux d’Étude et d’Aménagement d’Aire Métropolitaine (OREAM), créés en 1967 pour établir des

530 De Legge (Jean), Le Guen (Roger), Dégage..., op. cit.

531 « [La machine] ne peut s’accorder avec une production faite au moyen d’outils et d’installations spécialisés qu’en rattachant cette production à l’achat et à la vente. Le marchand seul est disponible pour entreprendre cette tâche et il est capable de le faire tant que cette activité ne lui fait pas perdre d’argent. Il vendra les biens de la même façon qu’il en vendrait dans d’autres circonstances à ceux qui les demandent, mais il se les procurera de manière différente, c’est-à-dire, non pas en les achetant tout faits, mais en acquérant le travail et la matière première nécessaires. A ces deux éléments additionnés selon les instructions du marchand, ajoutons des services dont il aura peut-être à se charger, et voilà le nouveau produit. (…) Cela entraîne d’importantes conséquences pour le système social. Comme les machines sont chères, elles ne sont rentables que si de grandes quantités de biens sont produites. On ne peut les faire fonctionner sans perte qu’à condition que l’écoulement des biens soit raisonnablement assuré et que la production ne soit pas interrompue par manque des matières premières nécessaires à l’alimentation des machines. Pour le marchand cela signifie que tous les facteurs impliqués doivent être mis en vente, c’est-à-dire qu’ils doivent être disponibles en quantités voulue pour quiconque est prêt à les payer. » Polanyi (Karl), La Grande…, op. cit., p.84.

532 Ibid., p.86.

533 « Les Métropoles d’équilibre selon Olivier Guichard », INA, 26 mai 1965, réf. 00026.

schémas de métropolisation, pensent le développement des Pays de la Loire selon cinq axes indissociables : le renforcement des structures d’enseignement secondaire, l’amélioration des infrastructures portuaires « en liaison avec la recherche », « la restructuration de l’agriculture », la « croissance des activités culturelles et des loisirs » favorisée par l’exode et la reconversion économique des populations rurales, enfin, « la création des infrastructures de liaison entre Nantes et Saint-Nazaire, créant un esprit de solidarité métropolitaine entre la métropole et les grandes villes de l'Ouest, et vers l'extérieur afin de renforcer la cohésion régionale ; la création d'une plate-forme aéroportuaire de classe supérieure534 ».

La politique d’aménagement du territoire et l’entreprise de métropolisation qu’elle accompagne sont largement soutenues par le patronat local qui compose encore aujourd’hui une grande partie des membres de l’association pro-aéroport Des ailes pour l’ouest présidée, depuis sa création en 2002, par Alain Mustière dirigeant du plus grand groupe de distribution et de concessions automobiles de la région Ouest. Cet engagement s’explique, selon Jean De Legge et Robert Le Guen, par l’adhésion du patronat à la théorie des « équipements structurants » capables de générer, par leur seule existence, l’afflux de nouvelles forces économiques535. La population se divise ainsi bientôt entre une industrie et des institutions favorables à la conduite de grands projets d’infrastructures et l’émergence d’une opposition, principalement paysanne, aux conséquences sociales de la destruction de l’organisation économique locale. Ainsi se rejoue une fois encore le drame de l’enclosure et de ses résistances, dans la « (…) tragique nécessité qui fait que le pauvre s’accroche à sa masure, condamné par le désir qu’a le riche d’une amélioration de la chose publique à son propre profit privé536 ».

534 « Rapport général de présentation du schéma d'Aménagement de l'Aire métropolitaine », septembre 1970, pp.5-6 in De Legge (Jean), Le Guen (Roger), Dégage..., op. cit.

535 Ibid.

536 Polanyi (Karl), La Grande…, op. cit., p.77.

Groupe CartoZ, « Carte n°2 ZAD de NDDL : Travaux », ZAD de NDDL, avril 2015.

Le terrain de l’actuelle ZAD est choisi en 1967 par le service technique des bases aériennes pour construire le nouvel aéroport international de fret. Le projet est chapeauté par la Délégation à l'Aménagement du Territoire et à l'Action Régionale (DATAR) présidée depuis sa création en 1963 par Olivier Guichard qui devient par ailleurs, en 1967, député de la Loire-Atlantique et en 1974, président du Conseil régional des Pays de la Loire. L’emprise actuelle du projet, visible sur la carte n°2, correspond à peu près à ce que décrivent alors Jean De Legge et Robert Le Guen :

« Les beaux dessins que les chargés d'études et les experts ont tracé sur leurs cartes, ça fait sur la commune de Grandchamp 163 ha, sur Vigneux 337, sur Notre-Dame-des-Landes 906, sur Treillières 17, et sur Héric 60. C'est Notre-Dame-des-Notre-Dame-des-Landes qui est la plus touchée. La commune fait 3 600 ha ; le quart de sa superficie serait donc vouée au béton537. »

Aucune communication officielle n’est adressée aux agricult-eur-ice-s et aux villageois-es. Seuls quelques « dépliants » sont distribués aux contrôleurs laitiers par la chambre d’agriculture. C’est donc par le journal Presse Océan que la plupart des habitant-e-s des communes concernées apprennent, le 22 mai 1970, que leurs terres vont être préemptées pour permettre la construction de l’aéroport. Les promesses d’emplois et les avantages d’une modernisation qui apporte entre autres conforts, l’eau courante et l’électricité, convainquent les élus locaux de voter en faveur du projet. Une première Association de Défense des Exploitants Concernés par l'Aéroport (ADECA) est cependant créée en décembre 1972 et mobilise une centaine de personnes autour de campagnes d’information. La lutte qui s’amorce bénéficie du développement d’une opposition communiste paysanne aux effets négatifs de la modernisation (endettement, chute des revenus, exode rural et accroissement des inégalités entre agriculteurs) et s’axe ainsi « dès le début sur le principe de la terre outil de travail, sans mettre en avant la propriété du sol538 ».

Dominée, après la Seconde Guerre Mondiale, par la sociale démocratie chrétienne (Mouvement Républicain Populaire), la Bretagne se divise depuis dix ans autour de la question coloniale et du gaullisme. Les partisans du général s’emparent des institutions à la faveur du référendum pour la constitution de la Ve République de 1962, largement soutenu par une région particulièrement marquée par le souvenir de la guerre et de l’occupation539. Les organisations de gauche, quant à elles, se multiplient et se diffusent sur le terrain. En 1970,

537 De Legge (Jean), Le Guen (Roger), Dégage..., op. cit.

538 Collectif SUDAV, C’est quoi…, op. cit., pp.120-121.

539 Lostec (Fabien), Lambert (François), « La Bretagne dans la guerre », Parcours thématique INA. Consulté le 18 novembre 2016. Disponible sur : http://fresques.ina.fr/ouest-en-memoire/parcours/0004/la-bretagne-dans-la-guerre.html

Bernard Lambert (1931-1984), aviculteur de Loire-Atlantique, publie Les paysans dans la

lutte des classes où il dénonce la prolétarisation du monde agricole. « Comme tous les jeunes

ici540 », Lambert est passé par les JAC et le Centre National des Jeunes Agriculteurs (CNJA), émanation de la Fédération Nationale des Syndicats D'exploitants Agricoles (FNSEA), contre lesquels il forme en 1973, avec plusieurs paysans qui résistent au projet d’aéroport de NDDL541, le mouvement des Paysans-Travailleurs qui entend « placer le droit d’exploiter avant le droit de propriété, installer des jeunes paysans542 » et « promouvoir le contrôle et la gestion collective des terres ». Les aut-eur-ice-s de la Revue Z insistent sur l’importance de cet engagement dans les luttes menées par le syndicat d’opposition :

« Paysans-Travailleurs affirma d’emblée son ambition de replacer les questions agricoles et rurales dans le contexte plus large des luttes sociales de l’ensemble de la société. (…) Au-delà du refus d’abandonner les terres aux promoteurs de l’aéroport qui misent sur la désertification progressive de la zone, ces jeunes paysans croient alors à la possibilité d’une profonde transformation sociale, qui passerait par une collectivisation des terres et une unité entre monde ouvrier et monde agricole543. »

Lors du premier grand rassemblement contre le projet d’extension du camp militaire du Larzac organisé par Paysans-Travailleurs en janvier 1973, Bernard Lambert appelle à une solidarité de lutte entre paysans et ouvriers et, se référant aux soldats d’origine paysanne envoyés par Adolphe Thiers pour écraser la Commune de Paris en 1871, déclare que « plus jamais les paysans ne seront des Versaillais, plus jamais ils ne s’opposeront à ceux qui veulent changer la société ! » Cet ancrage manifeste dans les luttes paysannes et les milieux anticapitalistes est l’une des explications du développement particulier de la lutte à la ZAD de NDDL.

En 1974, un premier décret de Zone d’Aménagement Différé est posé. Les exploitations agricoles et les habitations peuvent désormais être préemptées par l’État, qui établit le prix de vente auquel elles doivent lui être cédées (entre 1 à 3 fois moins cher que le cours de l’immobilier dans le secteur). Il sera renouvelé en 1981, mais la crise engendrée par les deux chocs pétroliers favorise la relégation du projet. En avril 1987, Paysans-Travailleurs s’allie à d’autres syndicats d’opposition et créé la Confédération Paysanne qui deviendra un

540 « Un aéroport en vert et contre tout. Reportage sur 40 ans de lutte à Notre-Dame-des-Landes », Revue Z, automne 2010, n°4, p.9 ; Bourrigaud (René), Paysans…, op. cit., p.232

541 Notamment Alphonse Fresneau, futur président de l’ADECA , Julien Durand, futur porte-parole de l’ACIPA et Michel Tarin, engagé dans plusieurs luttes et associations pour la défense des paysans et à qui de nombreux hommages sont rendus lors de son décès, le 31 juillet 2015.

542 « Un aéroport en vert… », loc. cit.

543 Ibid.

acteur essentiel de l’altermondialisme en France544. Alors que le projet d’aéroport semble définitivement oublié, il est relancé en 2000 par le socialiste Jean-Marc Ayrault, député de Loire-Atlantique depuis 1986 et maire de Nantes depuis 1989, soutenu par le Premier Ministre Lionel Jospin. L’Association Citoyenne Intercommunale des Populations concernées par le projet d'Aéroport de Notre-Dame-des-Landes (ACIPA) est alors créée pour soutenir l’ADECA et fédérer les associations, syndicats et collectifs qui s’opposent au projet. Camille, aut-eur-ice du Petit livre noir des grands projets inutiles, observe que la stratégie de l’ACIPA « repose sur trois piliers : action citoyenne (information et résistance sur le terrain), action juridique (tous les recours possibles à chaque étape et à tous les niveaux), action politique (prenant acte qu’une seule décision politique pourra constater l’impossibilité de fait de mener à bien le projet)545 ».

La mobilisation à long terme des militant-e-s et la forte implication des paysan-ne-s qui amènent, par exemple, 80 tracteurs en novembre 2006 pour manifester devant la préfecture de Nantes, fait grandir la lutte. En 2003, la multiplication des organisations déclarant leur opposition au projet (plus de soixante) rend nécessaire la création d’une Coordination des opposant-e-s à l’aéroport dont l’ACIPA fera désormais partie. Mais le projet « franchit toutes les étapes administratives : débat public en 2003 » organisé par la Commission Nationale du Débat Public (CNDP) présidée par Jean Bergougnoux, ancien PDG d’EDF, « enquête d’utilité publique en 2007 ouvrant la possibilité d’expropriation », Déclaration d’Utilité Publique (DUP) signée, en février 2008, par le Premier ministre François Fillon et contre laquelle 3000 personnes défilent un mois plus tard à Nantes, « contrat de concession-réalisation en 2010 avec le groupe Aéroport du Grand Ouest (AGO) composé de Vinci, la chambre de commerce et d’industrie, ETPO (entreprise de travaux publics de l’Ouest), puis enquête au titre de la loi sur l’eau en 2012, arrêtés préfectoraux autorisant la destruction d’espèces protégées et de zones humides en 2014. (…) Les travaux auraient probablement déjà commencé si l’occupation n’avait pas permis d’instaurer un véritable rapport de force546 ».

En 2009, tandis que les recours administratifs et les manifestations se poursuivent, AGO-VINCI multiplie les forages exploratoires. Le 14 janvier, la remorque de Biotope, entreprise d’expertise environnementale missionnée par le groupe, s’enlise dans la boue. Des opposant-e-s reprennent des échantillons de terre qui viennent d’être prélevés dans un champs

544 Bruneau (Ivan), « La Confédération Paysanne et le mouvement « altermondialisation ». L’international comme enjeu syndical », Politix, 2004, vol.17, n°68, pp.111-134.

545 Camille, Le petit livre…, op. cit., p.53.

546 Ibid.

voisin et les dispersent. Les deux militants arrêtés écopent en appel d’une sentence à forte charge symbolique, 4 mois de prison avec sursis pour « vol de terre ». Les forages sont désormais placés sous protection militaire. En août, « pour tenter d’élargir encore la mobilisation547 », l’ACIPA organise une Semaine des résistances alors qu’au même moment le premier Camp Action Climat (CAC)548 français s’établit sur la zone. Depuis 2007, le collectif Les habitant-e-s qui résistent, qui souhaite se distinguer de la démarche « politiquement correcte » de l’ACIPA en portant une « critique plus générale du système qui sous-tend le projet d’aéroport549 », squatte la ferme du Rosier et invite les opposant-e-s au projet à venir occuper les terres de la ZAD pour « s’opposer physiquement aux travaux550 » qui, comme le remarque Thomas, « ne consistent pas juste à bétonner pour construire un aéroport, c’est aussi toutes les enquêtes préliminaires, c’est des géomètres qui viennent faire des relevés, des gens qui viennent prendre des petites plantes, faire des fouilles archéologiques… A chaque fois qu’on empêche ça, on recule le moment où les travaux vont commencer551 ».

L’invitation des habitant-e-s qui résistent est ainsi, selon lui, à l’origine de « la constitution d’un Camp Climat552 » pendant lequel le collectif lance de nouveaux appels à « migrations » qui transforment la lutte et ancrent la contestation à une perspective d’autonomie :

« Dans une logique anti-capitaliste et anti-autoritaire rassemblons nous pour échanger nos savoirs, nos savoirs-faire, nos luttes sur les terrains préemptés et inutilisés par les pouvoirs publics. (…) Ne soyons pas soumisEs aux décisions d’État. Réapproprions nous l’espace de nos vies à Notre-Dame-des-Landes comme ailleurs. Le droit à choisir son mode de vie est imprescriptible, il nous appartient de ne pas mendier ce droit mais de le prendre. (…) Nous vous invitons à nous rejoindre pour créer une grande zone d’autonomie553. »

Ulysse témoigne de la naissance du mouvement d’occupation et de la dimension utopique qui lui est attachée dans un entretien conduit à l’hiver 2013 :

547 « Un aéroport en vert… », op. cit., p.15.

548 Les Camps for Climate Action sont des rassemblements internationaux permettant de visibiliser les luttes altermondialistes, de développer leurs interconnections et de conduire des séries d’actions sur leurs lieux d’accueil. Nés en 2006 en Angleterre avec l’occupation du site de Drax contre une centrale de charbon, ils s’inscrivent dans la continuité des mouvements « Reclaim », Reclaim the street, the power, the fields promouvant la réappropriation de l’espace, des ressources et des moyens de production dans une perspective autogestionnaire et décroissante.

549 Collectif SUDAV, C’est quoi..., op. cit., pp.120-121.

550 Entretien Thomas, ZAD de NDDL, 04 juin 2013.

551 Ibid. 552 Ibid.

553 Les habitant-e-s qui résistent, « Appel à migrations… », op. cit.

« Quand je suis arrivé à la ZAD j’imaginai rien parce qu’y avait rien ! C’était en 2009 au Camp Action Climat. C’est suite à ça qu’on a décidé de s’installer et d’ouvrir la Gaïté. C’était bien beau de faire un camp sur une semaine et une manif mais… la seule façon d’empêcher l’aéroport c’était concrètement de s’installer sur place. Et… après on y a tous vu dès le début un prétexte pour avoir quelque part où mettre en place un nouveau modèle de société. Une alternative au capitalisme554. »

Bientôt, les ouvertures se succèdent : le 1er août 2009, une maison est occupée à la Gaïté, suivie d’une vingtaine d’autres occupations ; le 7 mai 2011, l’ACIPA et la Confédération Paysanne se joignent à l’initiative lancée par le mouvement d’occupation et Reclaim the Field555 et remettent en culture l’hectare et demi de terres du Sabot. La manifestation rassemble des militant-e-s de toute l’Europe. Quelques mois plus tard, le 9 juillet 2011, c’est cette fois-ci un Camp No-G556 qui s’installe sur la zone. Le 13 janvier 2012, les terrains occupés des Planchettes, Bel-Air, le Tertre, le Pré-Failli et Saint-Jean-du-Tertre sont déclarés expulsables. En cas d’intervention, un rendez-vous est posé le quatrième samedi après les expulsions : une manifestation de réoccupation557. Un mois plus tard Radio Klaxon est créée et pirate les ondes de Vinci autoroute sur la fréquence 107.7.

Le 16 octobre 2012, la préfecture lance l’opération « César 44 », expulse les terrains occupés, détruit les cabanes et les maisons squattées. Le site du mouvement d’occupation, zad.nadir.org, commence à diffuser des flash infos aussi relayés par la radio pour informer les militant-e-s et leurs soutiens et coordonner la défense de la zone. Expulsions, actions, destructions et affrontements se succèdent pendant plusieurs mois. Le 17 novembre, la manifestation de réoccupation, intitulée « Opération Astérix », rassemble 40 000 personnes et marche du village de Notre-Dame-des-Landes à la forêt de Rohanne où la construction d’un espace collectif démarre dans une châtaigneraie depuis rebaptisé la Chat-Teigne. Plus de deux cents comités de soutien sont créés en France et en Belgique, des actions et des manifestations sont organisées dans de nombreuses villes, des messages de soutien du monde entier arrivent sur la zone, les dons de nourriture, vêtements, outils et matériaux de construction sont tels que

554 Entretien Ulysse, ZAD de NDDL, 16 décembre 2013.

555 Le réseau Reclaim the Field est créé en juin 2007 lors du camp anti-G8 de Rostock en Allemagne. Il vise à rassembler la jeunesse paysanne autour des luttes pour l’accès aux terres et la souveraineté alimentaire défendues par le réseau international Via Campesina auquel participe plus de 200 millions de paysans dans le monde. https://viacampesina.org/fr/qui-sommes-nous/quest-ce-que-la-via-campesina/documents-clefs-quest-ce-que-la-via-campesina/

556 Les camp No-G apparaissent en 2001 lors du contre sommet de Gène où Carlo Giuliani trouve la mort, tué par balle et écrasé par un policier lors de la manifestation du 20 juin 2001 (les charges contre ce dernier ont été abandonnées au prétexte que la balle aurait été déviée par une pierre lancée par les manifestants). Ils s’opposent à la globalisation représentée par la tenue des rencontres des Groupes des huit et des vingt, rassemblant les chefs d’États, d’Unions et d’entreprises les plus influents de la planète pour gérer les conséquences de la mondialisation économique et des crises financières qui l’accompagnent.

557 Anonyme, « Sème ta ZAD. Préparer une manif, fabriquer une cabane ou quelques préalables à la lutte », Timult, n°7, septembre 2013, pp.8-20, p.9.

le hangar de la Vache Rit est mis à disposition par les associations citoyennes et les paysan-ne-s en lutte pour les stocker et organiser leur distribution.

Alors que les affrontements continuent à faire rage dans le bocage, les paysan-ne-s mobilisent 40 tracteurs et encerclent la Chat-Teigne pour la défendre contre les forces de l’ordre qui confirment leurs positions sur les axes routiers de la zone. Du 4 au 6 janvier 2013, le Festi’ZAD est organisé et rassemble 20 000 personnes. De plus en plus de monde s’installe sur la zone. L’efficacité de l’occupation contribue à en faire une stratégie partagée par toutes les composantes de la lutte. A titre d’exemple, le 27 janvier, la ferme de Bellevue est squattée et remise en marche par le Collectif des Organisations Professionnelles Agricoles INdignées par le projet d’aéroport (COPAIN)558. Le 13 avril 2013, il participe à une manifestation de remise en culture qui lance le mouvement Sème ta ZAD, acteur central, on le verra, de la

Documents relatifs