• Aucun résultat trouvé

les pesticides

Équation 9 Dose en substance active X potentiellement appliquée sur une culture Y

Dose XY = Concentration X produit commercial * Dose MINADER produit commercial sur culture Y

X : substance active considérée parmi les 13 substances actives sélectionnées

Y : culture pratiquée (ananas, banane, maraîchage dont tomate, cacao, pa lmier à huile, canne à sucre et maïs)

Les doses sont alors moyennées en fonction du type de cultures de chaque scénario. La dose moyenne est retenue pour le calcul de la méthode SIRIS. Le détail des calculs est disponible en Annexe 1.

5) Enfin, il est ici considéré que ces traitements se produisent simultanément sans effet de saisonnalité, car cette information n’est pas disponible.

119

Tableau 26 : Scénarios de pratiques agricoles pour la détermination des doses en substances actives potentiellement appliquées (kg/ha) Substance active Koc Solubilité

(mg/L) SCENARIO 1 URBAIN PERI-URBAIN SCENARIO 2

Cultures préconisées* URBAIN

Dose retenue pour la hiérarchisation SIRIS

(kg/ha)

Cultures préconisées* PERI-URBAIN

Dose retenue pour la hiérarchisation SIRIS

(kg/ha) HERBICIDES

Acétochlore 203 223 / / Canne à sucre 0,81

Atrazine 100 35 Maïs 0,76 Canne à sucre 1,13

Diuron 920 36,5 Cultures diverses 0,75 Canne à sucre, palmier à

huile, ananas

1,49

Linuron 436 63,8 Carottes 1,00 / /

Métolachlore 200 530 Maïs 0,71 Canne à sucre 0,80/

Terbuthylazine 220 8,15 Maïs 0,38 / /

FONGICIDES

Azoxystrobine 423 6,7 Tomate, banane 0,13 Banane 0,08

Carbendazime Tomate 0,30 / /

Diméthomorphe 408 290 / / Cacao 0,14

Métalaxyl 500 7100 Tomate 0,11 Cacao 0,18

Pyriméthanil 360 121 Banane 0,30 Banane 0,30

Tébuconazole 1022 36 Banane 0,10 Banane 0,10

INSECTICIDE

Imidaclopride 225 610 Banane, cultures maraîchères 0,21 Banane, cacao 0,09

* Substances actives préconisées pour certaines cultures selon le MINADER (Ministère de l’agriculture et du développement rural (Cameroun), β01γ). La répartition des cultures entre zones urbaine et péri-urbaine s’est faite de façon générale en utilisant les ressources bibliographiques disponibles (Dauvergne, 2011; Gockowski and Ndoumbe, 1999; Nguegang, 2008). L’Annexe 1 détaille les calculs

des doses retenue pour la hiérarchisation SIRIS. Koc : Coefficient de partage carbone organique/eau

120

II.2. Résultats du classement SIRIS-Pesticides

De façon globale, les pesticides qui ont les plus forts potentiels de transfert sont le linuron (68%), le diuron (55-80%), l’atrazine (5γ-79%), l’imidaclopride (51-65%), le métalaxyl (51-65%), le métolachlore (51%), le pyriméthanil (41-55%), l’acétochlore (6γ%) et le diméthomorphe (65%) vers les eaux de surface (Figure 40A), et l’imidaclopride (58-67%) et l’atrazine (54-69%) vers les eaux souterraines (Figure 40B). La carbendazime (31%) et la terbuthylazine (31%) sont les deux pesticides qui ont le plus faible potentiel de transfert vers les eaux de surface (Figure 40A), et le métolachlore (γ5%), l’azoxystrobine (γ1-37%), la carbendazime (31%), la terbuthylazine (31%) et le tébuconazole (23-29%) ont les plus faibles potentiels de transfert vers les eaux souterraines (Figure 40B).

Selon le scénario d’agriculture urbaine construit, 55% des pesticides inclus dans le calcul seraient en faveur d’un fort transfert vers les eaux souterraines, contre 78% pour le scénario d’agriculture péri-urbaine. Cette prédisposition se retrouve pour les transferts vers les eaux souterraines, où deux pesticides du scénario péri- urbain (atrazine et imidaclopride) ont un fort potentiel de transfert, tandis que les pesticides du scénario urbain ont des potentiels de transfert moyens à faibles. Il semblerait donc que les pratiques du scénario d’agriculture péri-urbaine puissent engendrer un risque de transfert plus important que celui du scénario urbain.

Néanmoins, et bien qu’ils soient à interpréter avec prudence, ces résultats indiquent que quelques soient les deux scénarios construits, les pesticides à surveiller en priorité sont l’atrazine, le diuron, le linuron (pour les eaux de surface) et l’imidaclopride (pour les eaux souterraines). Si ces pesticides sont effectivement employés à Yaoundé, leur utilisation aux doses prescrites par le MINADER pourrait contribuer à la contamination de la ressource en eau.

Figure 40 : Classements SIRIS-Pesticides pour les eaux de surface (ESU) (A) et les eaux souterraines (ESO) (B)

A

121

Conclusion du Chapitre 2

La caractérisation du site d’étude a permis de mettre en évidence les pressions anthropiques exercées sur la ressource en eau à Yaoundé. Ces pressions résultent de l’intensification des pratiques agricoles (emploi de pesticides, lavage de bidons dans la rivière, etc.) et de l’absence d’assainissement des eaux usées d’une population urbaine croissante. Les sources de pollution de pesticides et de résidus pharmaceutiques sont diffuses. En particulier, l’absence de STEU en fonctionnement ne permet pas de localiser des effluents contenant les résidus pharmaceutiques. Les innombrables latrines, drains contenant les eaux usées non traitées et les fosses septiques constituent autant de sources diffuses réparties sur l’ensemble du bassin versant, avec des densités plus ou moins prononcées en fonction du type d’habitat. Dans les quartiers spontanés où les densités de population sont plus élevées, il est probable que les volumes d’eaux usées déversés dans le milieu naturel soient plus importants que dans les quartiers de haut standing ou en zone rurale.

La nature des contaminants (familles de pesticides, classes thérapeutiques) est difficile à évaluer du fait du manque d’informations accessibles sur les consommations locales, mais aussi du fait des contributions des marchés informels (circulation de produits de contrebande, médicaments de la rue, etc.). L’absence de rejets ponctuels de type effluent de STEU rend la localisation et les variations temporelles des sources d’émissions de résidus pharmaceutiques sont plus ardues à évaluer.

Les parcelles agricoles représentent un objet d’étude pertinent et plus accessible parce qu’elles sont potentiellement des sources d’export de pesticides, en fonction de leur localisation et notamment du relief et de la pédologie. La cartographie de l’aptitude de la zone à d’étude à ruisseler démontre et confirme une forte propension au ruissellement hortonien sur l’amont du bassin versant, et en particulier sur la partie amont du bassin urbain du Mfoundi. De façon globale, les eaux superficielles pourraient donc être soumises à un risque de contamination par les polluants urbains contenus dans les eaux de ruissellement. Le couplage de la carte d’aptitude au ruissellement avec les parcelles agricoles montre que certaines d’entre elles, disséminées sur tout le bassin, pourraient contribuer à la contamination du milieu par les pesticides. Les zones de forte à très forte production de ruissellement se situent au Nord-Ouest de Yaoundé mais aussi au niveau de petits îlots dans le bassin versant du Mfoundi, proches des cours d’eau. L’accumulation potentielle de ce ruissellement contaminé se fait dans la partie aval du bassin versant et au niveau de certains tronçons du réseau hydrographique. La potentialité du transfert possible a été évaluée dans un premier temps par la méthode SIRIS-Pesticides, en établissant deux scénarios de pratiques agricoles en zone urbaine et en zone péri-urbaine, avec des usages différents de pesticides sur des spéculations différentes. Malgré les approximations de cette méthode, les herbicides diuron et atrazine sont les deux principaux herbicides identifiés comme des composés à cibler pour une analyse environnementale, suite à leur fort potentiel de transfert dans les eaux de surface et les eaux souterraines.

Le bilan de ce chapitre ouvre donc à un diagnostic de la contamination des ressources en eau, non seulement pour conforter les hypothèses émises sur les sources de pollution et le transfert par ruissellement mais aussi pour constituer une première base de connaissances sur la présence et le devenir de ces produits dans le bassin versant étudié.

123

Chapit e : Diag osti de la o ta i atio et usages de