Illustration : Carte des espèces végétales patrimoniales Sur cette carte apparaissent uniquement les espèces végétales patrimoniales parmi les 216 espèces végétales recensées à l’intérieur du périmètre d’étude (cf. annexe 3).
Les espèces qui présentent un intérêt patrimonial à l’échelle régionale sont :
1. tous les taxons bénéficiant d’une protection légale au niveau international (annexes II et IV de la directive Habitats-Faune-Flore, Convention de Berne), national (liste révisée au 14 décembre 2006) ou régional (arrêté du 8 février 1988) ;
2. tous les taxons présentant au moins un des critères suivants :
o menace au minimum égale à « Quasi-menacé » en Champagne-Ardenne ou à une échelle géographique supérieure (incluant le niveau de menace R = « Rare » dans l’ancienne codification UICN7) ;
o rareté régionale8 égale à Rare (R), Très rare (RR), Exceptionnel (E) ; o espèce déterminante de ZNIEFF en Champagne-Ardenne9 ;
o espèce sur la liste du tome I : Espèces prioritaires du livre rouge de la flore menacée de France (1995)10 ;
o espèce sur la liste provisoire de1995 du projet de tome II : Espèces à surveiller11 ; o espèce de la liste rouge des espèces menacées en France12.
La liste des plantes jointe en annexe n° 3 permet de dresser le bilan suivant : Indice de Rareté Effectif
7 UICN : Union Internationale pour la Conservation de la Nature.
8 Conservatoire botanique national du Bassin parisien, 2016. Catalogue de la flore de Champagne‐Ardenne, version juillet 2016.
Fichier Excel disponible sur http://cbnbp.mnhn.fr/cbnbp/ressources/ ressources.jsp.
9 INPN – Liste des espèces déterminantes de l’inventaire ZNIEFF – Champagne-Ardenne – version du 13/11/2015.
10 Muséum National d’Histoire Naturelle, 1995 – Livre rouge de la flore menacée de France, tome I : espèces prioritaires.
11 Muséum National d’Histoire Naturelle, 1995 – Livre rouge de la flore menacée de France, Liste provisoire du tome II : espèces à surveiller.
12 UICN France, FCBN et MNHN (2012). La liste rouge des espèces menacées en France – Chapitre Flore vasculaire de France métropolitaine : premiers résultats pour 1000 espèces, sous-espèces et variétés. Dossier électronique.
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Thème 4 – Milieu naturel 106
On constate que :
78 % des espèces recensées sont considérées comme étant assez communes à extrêmement communes dans la région Champagne-Ardenne ;
7 % des espèces observées sont notées comme étant assez rares ;
4 % des espèces inventoriées sont notées comme étant rares à extrêmement rares ;
11 % des espèces rencontrées sur l’aire d’étude sont définies comme étant non indigènes (introduites ou plantées).
Parmi ces 216 espèces :
aucune espèce ne figure aux annexes II et IV de la directive Habitats-Faune-Flore ;
aucune ne figure sur les listes des espèces menacées au niveau national ;
aucune ne bénéficie d’une protection réglementaire nationale ou régionale ;
8 espèces végétales indigènes sont d’intérêt patrimonial :
Taxon Nom vernaculaire Indice de rareté en
Champagne-Ardenne
Espèce déterminante
ZNIEFF
Ophrys apifera var. bicolor Ophrys bicolore Extrêmement rare Oui
Ornithopus perpusillus Ornithope délicat Extrêmement rare Oui
Orobanche caryophyllea Orobanche du Gaillet Très rare -
Petrorhagia prolifera Œillet prolifère Très rare -
Ophrys fuciflora Ophrys bourdon Rare Oui
Ophrys apifera Ophrys abeille Rare -
Scandix pecten-veneris Scandix peigne-de-Vénus Rare -
Vitis vinifera Vigne Rare -
Légende :
Extrêmement Rare + déterminant ZNIEFF Très Rare
Rare + déterminante ZNIEFF Rare
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Thème 4 – Milieu naturel 107
La description qui suit précise l’autoécologie des 8 espèces patrimoniales observées dans l’aire d’étude et précise leur localisation :
L’Ophrys bicolore (Ophrys apifera var. bicolor) :
o Autoécologie : Optimum sur pelouses calcicoles sèches, et aussi ourlets thermophiles et mésophiles. Parfois dans les prairies en dérivant voire dans des gazons urbains.
o Localisation sur le site : 2 individus recensés au niveau d’une zone réaménagée. Ces individus se situent au sein de l’emprise du projet, dans une zone déjà réaménagée donc non concernée par la poursuite de l’exploitation.
L’Ornithope délicat (Ornithopus perpusillus) :
o Autoécologie : Communautés acidiphiles à acidiclines d’annuelles sur sols sableux et dalles. Pelouses et landes basses ouvertes, talus, carrières, chemins et parfois champs.
o Localisation sur le site : 1 seul individu recensé au niveau d’un ancien bassin, dans la zone réaménagée. Cet individu se situe au sein d’une zone déjà réaménagée, donc ne sera pas concerné par la poursuite de l’exploitation.
L’Orobanche du Gaillet (Orobanche caryophyllea) :
o Autoécologie : Ourlet des chênaies-charmaies sur sols bruns calcaires à calciques, talus et bords de routes et chemins.
Parasites sur les Galium, en particulier mollugo et glaucum.
o Localisation sur le site : 1 seul individu recensé sur un Gaillet, au sein de la pelouse sèche. Cet individu se situe en dehors de l’emprise du projet, dans une zone non concernée par la poursuite de l’exploitation.
L’Œillet prolifère (Petrorhagia prolifera) :
o Autoécologie : Large gamme d’habitats mésoxérophiles à dominante d’annuelles. Dalles et affleurements rocheux sur calcaire et roches siliceuses riches en bases, pelouses sablonneuses et landes sèches ouvertes. Souvent également dans des habitats rudéraux (gares, bords de routes, villages, cimetières, sablières).
o Localisation sur le site : plusieurs individus recensées au niveau des bermes de chemins agricoles et de la prairie dans la zone
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Thème 4 – Milieu naturel 108
L’Ophrys bourdon (Ophrys fuciflora) :
o Autoécologie : Pelouses calcicoles mésoxérophiles.
Rarement dans les formes pâturées de ces pelouses mais partie concernés par la poursuite de l’exploitation.
L’Ophrys abeille (Ophrys apifera) :
o Autoécologie : Optimum sur pelouses calcicoles sèches, et aussi ourlets thermophiles et mésophiles. Parfois dans les prairies en dérivant voire dans des gazons urbains.
o Localisation sur le site : nombreux individus recensés au niveau de la pelouse sèche, du coteau thermophile et de la zone réaménagée. Ces individus seront en partie concernés par la poursuite de l’exploitation.
Le Scandix peigne-de-Vénus (Scandix pecten-veneris) : o Autoécologie : Espèce messicole des cultures sur sols
calcaires et crayeux. N’est souvent présente qu’en bordure des champs, dans les premiers décimètres cultivés.
o Localisation sur le site : nombreux individus recensés en bordure de deux parcelles cultivées. Ces individus se situent en partie au sein de l’emprise du projet et seront donc en partie concernés par la poursuite de l’exploitation.
La Vigne (Vitis vinifera) :
o Autoécologie : D’une part dans les friches herbacées et manteaux préforestiers colonisant des anciennes zones de culture, dans des stations thermophiles. Colonise aussi des pelouses calcicoles, les décombres dans les villages, les ourlets frais des bords de rivières. D’autre part dans les forêts riveraines.
o Localisation sur le site : 1 seul individu recensé au niveau de broussailles au sein de la zone réaménagée. Cet individu se situe au sein de l’emprise du projet, dans une zone déjà réaménagée donc non concernée par la poursuite de l’exploitation.
Sur les 8 espèces patrimoniales recensées sur l’aire d’étude, 7 sont présentes dans l’emprise du projet (emprise sollicitée en renouvellement et emprise de l’extension). Sur ces 7 espèces, les stations de 4 d’entre elles sont entièrement situées dans une zone réaménagée et ne sont donc pas concernées par la poursuite de l’exploitation.
Ainsi, sur les 8 espèces patrimoniales identifiées, 3 seront directement concernées par la poursuite de l’exploitation : les Ophrys abeille et bourdon et le Scandix peigne-de-Vénus.
C. Duflot, ENCEM R. Tourny, ENCEM
R. Tourny, ENCEM
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Thème 4 – Milieu naturel 109
A noter également, 15 espèces Assez Rares en région Champagne-Ardenne et non patrimoniales :
Orchis pyramidal (Anacamptis pyramidalis) – pelouse sèche, zone réaménagée, coteaux thermophile et mésophile ;
Arabette de Thalius (Arabidopsis thaliana) – zone réaménagée et carrière ;
Brome des champs (Bromus arvensis) – merlons extérieurs, zone réaménagée ;
Euphorbe raide (Euphorbia stricta) – cultures, carrière ;
Orchis bouc (Himantoglossum hircinum) – pelouse sèche, zone réaménagée et coteau thermophile ;
Aubour faux-ébénier (Laburnum anagyroides) – zone réaménagée et carrière ;
Passerage champêtre (Lepidium campestre) – merlons extérieurs, zone réaménagée, carrière et coteau mésophile ;
Pommier sauvage (Malus sylvestris) – haie ;
Orchis pourpre (Orchis purpurea) – pelouse sèche ;
Orchis à deux feuilles (Platanthera bifolia) – zone réaménagée ;
Brunelle à grandes fleurs (Prunella grandiflora) – coteau thermophile ;
Saule pourpre (Salix purpurea) – carrière ;
Sauge des prés (Salvia pratensis) – coteau thermophile ;
Thym faux-pouliot (Thymus pulegioides) – coteau thermophile ;
Dompte-venin (Vincetoxicum hirundinaria) – pelouse sèche et coteau thermophile.
Photos : *Orchis pyramidal, *Orchis bouc, *Orchis pourpre, *Brunelle à grandes fleurs et
*Dompte-venin (R. Tourny, ENCEM)
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