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LA DISTANCE IDENTITAIRE ET AFFECTIVE 1.Étranger à soi même

PREMIÈRE PARTIE : LE SALE OU LES ESPACES ABJECTÉS

CHAPITRE 2 : LES MENACES À L'INTÉGRITÉ

I. LA DISTANCE IDENTITAIRE ET AFFECTIVE 1.Étranger à soi même

1.1. Le corps inadéquat, corps et souffrance

Radclyffe Hall traite la question de l’autre à soi en partie à travers l’inadéquation du corps. Si

la question du corps social a déjà été traitée, le corps individuel fournit également un lieu

privilégié d’inscription du Sale. The Well en fournit le meilleur exemple. En premier lieu,

l’identité de la protagoniste est divisée du fait de l'aliénation de son corps. En effet, elle a un corps et un sexe de fille bien qu’elle se sente garçon : Radclyffe Hall propose une vision jugée

réductrice par la critique queer de la lesbienne comme invertie, c’est-à-dire ayant un

sentiment de genre en inadéquation avec son sexe. Même si Stephen est une athlète et semble mettre à l'honneur sa force et son agilité dans l'équitation, la chasse ou l'escrime, elle ne parvient pas à accepter son corps tant qu'elle ne connaît pas son statut d'invertie. Dans un passage très souvent cité par les critiques, elle témoigne de son sentiment d'étrangeté et de haine pour ce corps qui ne lui correspond pas :

she hated her body with its muscular shoulders, its small compact breasts, and its slender flanks of an athlete. All her life she must drag

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this body of hers like a monstrous fetter imposed on her spirit. This

strangely yet ardent body... She longed to maim it166.

Radclyffe Hall étend cette construction du corps douloureux à des relations sexuelles

largement marquées par la souffrance. Elles sont en effet souvent décrites dans The Well en

termes de pathologie, non comme l'expression ou l'aboutissement de la relation d'amour. Si certains des épisodes évoquent les couples d’inverties éprouvant du plaisir charnel, la relation sexuelle semble néanmoins d'emblée rapprochée de l'opprobre lié à l'inversion, soulevant ainsi immédiatement la question de la normalité, autrement dit de l'acceptabilité ou non d'une telle relation. Dans ces conditions, on comprend mieux la difficulté des personnages à ressentir du plaisir. Il est intéressant de rappeler sur ce point que Radclyffe Hall s'est

largement documentée sur l'inversion avant d'écrire The Well et qu'elle a placé en exergue de

son roman le commentaire d’Ellis, l’un des premiers sexologues à avoir travaillé sur l'homosexualité. Elle mentionne en outre directement dans le roman le travail de

Krafft-Ebing, autre sexologue reconnu de son époque. La vision qu'offre The Well des relations

sexuelles en termes pathologiques s'explique sans doute par sa croyance en la nature physiologique de l'inversion :

Congenital inversion is caused by an actual deviation from the usual in the glandular secretions of the invert's body. Those glandular secretions influence the cells, & thus the whole human structure, physical, mental & spiritual. You can kill all the inverts but while they live you cannot make them other than inverted. They are and will always remain as God made them, and their sexual attractions will be therefore inverted as they were in the girl of whom I wrote _ the unfortunate girl Stephen Gordon167.

D’après Teresa de Lauretis168, l'inversion de Stephen s'explique par l’inscription de son corps dans un fantasme de castration marquant un échec narcissique : Stephen a besoin de

l'amour et du désir d'une « vraie » femme pour accepter son corps169. L'aliénation puis

l'abjection du corps poussent d'autre part Stephen à le faire souffrir. Elle l'aiguise pour la chasse ou l'escrime, mais au-delà, elle le pousse à l'extrême quand elle marche pendant des heures. Il en va de même pendant la guerre : certes, le front offre des conditions drastiques pour tous, en particulier pour les combattants, mais Stephen pousse ses forces à leur limite

166 Radclyffe Hall, The Well, p. 187.

167 Souhami, The Trials of Radclyffe Hall, p. 155.

168 Teresa de Lauretis, « Perverse Desire : The Lure of the Mannish Lesbian », Doan et Prosser, dirs., Palatable Poison, p.109-28.

162 dans l'unité ambulancière. Son corps en porte d'ailleurs la marque à travers la cicatrice qui lui barre la joue. Cette cicatrice témoigne de son courage, mais aussi d'une certaine défiguration,

comme si elle devait nécessairement s'inscrire sur le corps de l'invertie. Dans l’acte d’écriture

(Stephen est romancière), la protagoniste s’inflige également un manque de sommeil ou de nourriture comme si elle oblitérait ce corps qui la dérange au seul profit de son esprit ; or Kristeva voit dans l'abomination alimentaire l'abomination du corps féminin. Certes, Stephen ne manifeste pas de dégoût pour la nourriture, mais le fait de s'en priver peut participer du sentiment de rejet qu'elle éprouve envers son corps. La vision de Kristeva, même si elle est à nuancer ici, se rapproche alors de celle de de Lauretis évoquée juste avant.

Pour finir, l'étrangeté identitaire de Stephen provient de l'écart entre son ignorance et la connaissance qu’ont les autres de son inversion : pendant longtemps, elle ne sait pas qu'elle est invertie alors que les autres le sentent immédiatement. Sa mère, les villageois puis les citadins à Londres ou à Paris le devinent, sans nécessairement mettre un mot dessus : ils ressentent simplement une différence car ils la voient inscrite en Stephen, visible sur son corps. Sa préceptrice et son père savent qu’elle est invertie, Puddle parce qu'elle est elle-même invertie sans que ce ne soit jamais clairement énoncé ; Sir Philip parce qu'il lit toutes

sortes d'ouvrages, en particulier Psychopathia Sexualis de Krafft-Ebing. À partir du moment

où son inversion est nommée, l'identité de Stephen est à la fois minée de l'intérieur et menacée

de l'extérieur. En ce sens, elle ressemble à Gian-Luca d’Adam’s Breed: chacun de ces

personnages malmène son corps, notamment au moyen de la nourriture. Certes, le corps de

Gian-Luca ne lui paraît pas inadéquat par rapport à son sentiment de genre, mais alors qu’il se

réjouit de servir les clients gourmets que le patron du Doric lui a spécialement attribués, il en vient à haïr la nourriture et l’acte de se nourrir. Il finit d’ailleurs par mourir de faim. Le corps des personnages semble constituer la trace visible de leur état mental tandis que la réflexion ou l’expérience ‘abstraite’ de soi à travers les émotions s’appuie sur une expérience concrète, pratique, presque incarnée, comme si les deux s’alimentaient réciproquement. Dans la perspective du Sale, le corps et l’esprit servent de support et de témoin à l’abjection. L’abjection provoque un rapport à soi et à l’autre marqué par l’écart ou le rejet. En ce qui concerne la possibilité de nomination, Stephen est construite sur le même modèle que Gian-Luca dont l’abjection première, la rupture des origines, provoque un écartèlement intérieur autant qu’une relation problématique à l’autre. Ils sont étrangers à eux-mêmes et aux autres. Par l’intermédiaire du corps, Radclyffe Hall développe l’idée de l’autre en soi et explore le sentiment d’étrangeté dans le contexte de la Première Guerre Mondiale où le corps est malmené.

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1.2. Les effets de la Première Guerre Mondiale sur l’humain

Le choc que cette guerre a provoqué s’est surtout manifesté par une remise en cause de la valeur humaine et a entraîné, pour ne citer que quelques exemples, une rupture des repères, le

développement de la psychanalyse et des études sur le trauma ainsi que le sentiment d’une

fragmentation de l’identité. Si la moitié des romans de Radclyffe Hall évoquent la guerre, il ne s’agit pas d’un thème majeur comme chez Ford Madox Ford avec Parade’s End. Dans The Forge, la guerre sert de toile de fond contextuelle et permet de mettre en exergue une certaine forme de décadentisme des personnages. Elle joue au contraire un rôle crucial pour les

protagonistes d’Adam’s Breed et de The Well en renforçant leur sentiment d’être étrangers à

eux-mêmes. On l’a vu, le seul fait de ne pas participer à l’effort de guerre accentue le sentiment d’abjection des personnages : Gian-Luca ressent plus vivement encore sa

non-appartenance à une nation tandis que Stephen est renvoyée à son statut de femme alors qu’elle

se sent homme. Quand l’occasion leur est donnée d’aller au front, ils sont fiers de défendre leur patrie même s’ils en gardent des séquelles. Enfin, The Master of The House aborde la guerre essentiellement à travers la thématique de la souffrance, en particulier liées aux divisions identitaires. Le personnage principal s’enrôle par devoir, mais son attachement à Dieu, au fondement de son humanité, le rend extrêmement perplexe face à la possibilité de tuer d’autres hommes au combat. La division intérieure est redoublée par la peur de rompre

avec Dieu : « What would happen if he, Christophe, should refuse to go to the war […]

Would he then be denying his oneness with God? But surely God was not war but peace…the

creator of a peace that man brought to destruction »170. Cette division s’exprime ensuite en

termes d’étrangeté grâce à un nouveau glissement sémantique d’étranger à étranger à soi. Une fois encore, l’abjections’inscrit en soi et dans le rapport aux autres ; de surcroît, elle produit, en retour, un rejet qui vient des autres : « A great sadness began to take hold upon him, together with a curious sense of detachment. He moved like a stranger among the men who, in

their turn, regarded him as a stranger »171. Plus tard, face à l’absurdité d’un combat qui tue

aveuglément, les soldats se protègent de la souffrance environnante en agissant par

automatisme. Le protagoniste s’étonne de ce processus de division de la conscience : « But

perhaps the mind could disguise its real self; or perhaps every creature possessed two minds,

one acutely self-conscious, the other automatic »172. Il ne peut néanmoins obéir aux ordres

170 Radclyffe Hall, The Master of The House, p. 347.

171Ibid, p. 354.

164 qu’à cette condition : « he was useful with the part of himself that appeared to be purely

automatic »173. Ce mécanisme, né de l’abjection, permet de survivre à la guerre. Toutefois, s’il

s’agit d’une abjection nécessaire face à l’abjection suprême que constitue la guerre, l’automatisme peut favoriser l’inhumanité des soldats. D’une part, ce dédoublement les amène à quitter la ‘réalité’ du front et de leurs actions : « This detestable vigour that possessed the limbs, that surged up to the brain and set it ablaze […] one was doing all manner of things at

once, loving and hating, pitying and killing »174, avec le risque qu’ils n’endossent plus la

responsabilité de leurs actes ; Christophe en vient ainsi à s’exclamer : « Lord, I did not kill

them, it was my body »175. D’autre part, l’automatisme les menace de schizophrénie puisque

le corps et la conscience ne semblent plus reliés et que le corps les ramène au besoin primaire de survie qui repose sur le massacre d’autres hommes en temps de guerre : « His body had detached itself from him all day; his body had been unspeakably cruel; and cowardly too, it

had saved itself, killing others in order that it might live – Oh, most hateful yet pitiful life of

the body »176. Le sentiment d’étrangeté à soi-même est encore complexifié par l’écart entre le

corps et l’esprit qui redouble la division entre conscience et automatisme et empêche sans doute la communion chrétienne : la division du protagoniste ne dévoilerait-elle pas celle de Christophe avec le Christ et, au-delà, celle des êtres humains avec Dieu ? Au moment où il communie avec Jésus, Christophe se demande même si son corps continue de lui appartenir :

« Yet surely his body was once more detached and no longer the instrument of his being? »177.

Son corps est d’ailleurs désigné par le pronom it qui semble perdre ensuite un référent clair

tandis que le possessif his disparaît progressivement au profit du déterminant générique the.

Radclyffe Hall développe la thématique de l’abjection identitaire à travers le corps, en particulier pendant la Première Guerre Mondiale qui exacerbe les symptômes et les effets de l’étrangeté à soi même. À cette fin, elle opère un glissement sémantique de l’étranger sur le plan national ou linguistique à celui de l’étranger en soi. Le traitement de Gian-Luca l’illustre bien. Il s’agit de revenir à présent à ce personnage afin de montrer que son étrangeté s’appuie non seulement sur sa condition d’étranger, mais aussi sur le sentiment d’étrangeté qui provient plus largement de sa différence.

173Ibid, p. 380. 174Ibid, p. 382. 175Ibid, p. 388. 176Ibid, p. 387. 177Ibid, p. 388.

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1.3. Le cas de Gian-Luca : l’étrangercomme l’autre

Le traitement de l’étranger a permis de réfléchir à la question de la nationalité, de la patrie ainsi que de la langue qui les fonde. En dernier ressort, l’abjection produite par la notion d’étranger sert à révéler une autre forme d’abjection, identitaire cette fois. Tout se passe comme si la condition d’étranger de Gian-Luca le condamnait à être à part. Quelques

quatre-vingt cinq ans plus tard, Le Blanc opère un rapprochement similaire lorsqu’il écrit que

« [l]’Autre ce peut être l’Arabe, le Noir mais aussi bien l’Homosexuel, le Chômeur, toutes celles et tous ceux qui ne sont pas inscrits dans les cadres d’habilitation des identités et qui se

voient ainsi expulsés dans le Hors-Champ. Sortir des cadres, c’est être défait comme sujet

recevable, c’est devenir quelqu’un d’inadmissible, dont la voix est en cours d’effacement »178. Le sentiment d’abjection de Gian-Luca atteint son comble pendant le voyage en Italie alors même qu’il s’y est rendu en espérant retrouver ses racines. À son arrivée, il s’est senti en terre connue, ce qui l’a apaisé :

All the beauty and the wonder of this first home-coming had filled him

with a kind of reverential awe. He was conscious of a queer179 sense of

things familiar, he felt that he knew the little white houses […] [the] children who played on the hot, virile soil […] so that they seemed to be part of the soil, part of the eternally patient Mother from whom sprang all fruitful things180.

Il s’agit bien de renouer avec sa patrie qui figure aussi son foyer, mais plus fondamentalement avec ses origines, autrement dit avec son identité même, fragmentée à cause du lien brisé à ses

parents. Le montrent bien la référence à la fertilité du sol ainsi qu’à la mère créatrice et

nourricière autant symbolique que littérale. C’est aussi ce que suggèrent les paroles suivantes de Maddalena qui invitent à associer filiation et nationalité : « Did they not spring from a race who loved children? A race of eager, imperative fathers? And then, with a little sinking of the

heart, she suddenly remembered that Gian-Luca was different – that Gian-Luca had never

known a father »181. N’ayant pas connu son père, tout se passe comme si Gian-Luca ne

pouvait lui-même devenir père et devait rester enfant. Dans son couple, il joue à la fois le rôle de mari et d’enfant, ce qui ne déplaît pas à Maddalena qui l’aime comme une femme et une

mère (« [Maddalena] loved him as a wife and as a mother »182). On comprend mieux dès lors

178 Le Blanc, Dedans, Dehors, p. 12-3.

179 Nos italiques.

180 Radclyffe Hall, Adam’s Breed, p. 300.

181Ibid, p. 194.

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pourquoi la quête de home en Italie se solde par un échec ; non seulement Gian-Luca rompt la

filiation en n’ayant pas d’enfant, ce qui le disqualifie aux yeux de la famille italienne de

Maddalena (« Sisto had shrugged his shoulders in disgust: ‘He is hardly a man, my

Lidia’ »183), mais il commet ensuite une faute impardonnable en donnant des coups de fouet

au fils de la famille et en attaquant ainsi la filiation : « Gian-Luca’s sin could never be

forgiven – he had sinned against the deep-rooted, primitive instinct of personal

reproduction »184. S’il ne brise pas le lien entre Sisto et son fils, il rompt définitivement toute

relation entre son couple et la famille italienne. Avant même qu’il ne soit chassé par ses hôtes, une profonde amertume se lit chez Gian-Luca :

Gian-Luca would be given to understand once again that he was only a stranger. He realized more and more every day how little they had in common with him, and this realization came as a shock; he had journeyed a very long way to discover that a man could feel foreign to his country […] ‘It is queer, I am always a stranger – I felt like a stranger among the English, and out here I feel even more like a stranger […] I have come home too late, donna mia – a man may come home too late to his country-’185.

Cet extrait illustre bien en quoi le Sale dans son acception d’étranger s’oppose au sentiment d’appartenance: tissé en creux tout au long d’Adam’s Breed, il passe par la connaissance (knew) de son environnement, mais aussi de soi, ce qui n’est pas le cas du personnage. Il passe également par l’enracinement dans une lignée. Il se traduit le mieux par l’adjectif

familiar qui suggère bien l’idée d’être en terrain familier, c’est-à-dire stable et apaisant, tout

en faisant écho étymologiquement à la famille. Inversement, le mot strange, qui signale le

refus de la mixité, renvoie dans ce roman, mais plus largement, à une chose indéfinissable qui met mal à l’aise précisément parce qu’elle ne peut se nommer ou s’expliquer. Cela explique le

recours fréquent à it ou thing que Radclyffe Hall reprend dans The Well pour souligner la

difficulté de Stephen à identifier son « inversion » qu’elle ne connaît pas et ne parvient donc

pas à nommer. Dans Adam’s Breed, ce qui ne peut se nommer avant la toute fin du roman

relève de la quête des origines vers laquelle est poussée Gian-Luca. Voici un exemple marquant pour l’illustrer : le protagoniste vient de passer devant un orphelinat, lieu ô combien significatif, et d’entendre les enfants jouer. Il les prévient mentalement : « ‘but you will not

183Ibid, p. 306.

184Ibid, p. 322.

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escape it, it is waiting for you round the corner!’ But when he would have liked to tell them

what was waiting, he found that he did not know »186.

Le Sale s’exprime sous la forme d’une distance identitaire construite à partir de la condition d’étranger. Dans les romans de Radclyffe Hall, cette distance repose en outre sur l’abjectiondes relations d’amour.

2. Formes d’amour et abjection

Radclyffe Hall déploie un polymorphisme de l’amour qui entre dans la perspective du Sale

car il s’agit de relations hors-normes. Nous avons déjà étudié l’ostracisme et l’exclusion dont

sont victimes les couples homosexuels dans The Well ou The Sixth Beatitude ; nous allons

désormais nous concentrer sur ces relations qui enfreignent l’espace de la norme.

2.1. Polymorphisme amoureux

Au-delà des amours classiques homme-femme, The Well fait état d'amours qu'on pourrait dire

inversées, mais pas au sens d'homosexuelles. Des relations se nouent entre des personnages qui appartiennent à des mondes distincts, non seulement hiérarchiquement, mais aussi sur le plan de l'âge. C’est le cas de Stephen et sa domestique Collins. Leur point commun, le sexe, devrait pourtant circonscrire des espaces étanches empêchant tout sentiment amoureux. Étant donné l'âge de Stephen, le lecteur peut conclure à une lubie ou à un éventuel transfert de l'amour maternel, d'autant qu'ensuite Stephen s'éprend de Collins, le cheval éponyme, dans ce qui apparaît comme un nouveau transfert. Humains et animaux entretiennent en effet des