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La disparition: “attempting to clone the Dodo from splinters of egg” 496 une tentative de cloner le Dodo à partir de quelques éclats de coquille d’œuf

DOING UNDER THEIR SAND? ; BREAD AND PEBBLE ROADMAP ; JERUSALEM JERUSALEM ; LEBAB qui expriment leur hostilité à l’intervention des Etats-Unis au

5. Vivre dans la tête !

5.1 La disparition: “attempting to clone the Dodo from splinters of egg” 496 une tentative de cloner le Dodo à partir de quelques éclats de coquille d’œuf

5.1 La disparition: “attempting to clone the Dodo from splinters of egg”496 une tentative de cloner le Dodo à partir de quelques éclats de coquille d’œuf

Boshoff a développé une méthode très sophistiquée pour traiter du phénomène de la disparition497. Cette méthode est basée sur la constatation que la seule preuve de l’existence puis de l’extinction d’une chose est son absence, qui ne laisse pas toujours de creux tangible. Pourtant les mots avec lesquels on désignait les entités en question figurent toujours dans nos dictionnaires, des fragments de texte, ou des dictons, il n’est pas possible de déterminer le moment précis de “disparition” d’un mot, d’une personne ou d’un évènement du passé. La suppression est incertaine, impossible à représenter, à vérifier ou à prouver.

Avec les GARDENS OF WORDS, Boshoff applique ce principe de disparition aux plantes et avec le Dictionary Of Perplexing English et le BLIND ALPHABET PROJECT aux mots. Il le fait à l’intérieur d’une langue qui n’est aucunement en danger : l’anglais. Boshoff cherche tous les mots “difficiles”, très spécialisés ou peu utilisés. L’effacement n’est ici presque pas perceptible, et il se dissimule dans un flux permanent qui touche à tout. Boshoff, en apprenant ces mots par cœur, pense pouvoir leur sauver la vie : il est convaincu que tant que quelqu’un se souvient d’eux, ils existeront. S’occuper de ses dictionnaires et jardins envahit chaque aspect de la vie de Boshoff. En promenade avec des amis, il s’arrête devant un jardin, pour expliquer et en même temps réviser un terme botanique ou morphologique “difficile”498. Si, le soir, juste au moment de s’endormir et alors que la conscience n’est déjà plus qu’à demi éveillée, un mot dont il a oublié la signification, surgit de son subconscient, Boshoff se lève et le cherche dans le dictionnaire, afin de ne pas perdre cette “âme”. Au grand dam des critiques d’art, Boshoff

496 Notes pour l’œuvre LEBAB en préparation du catalogue à être publié lors de l’exposition Nonplussed de 2004. Le texte entier est traduit plus haut.

497 Voir dans ce contexte la section “disparition” du texte de 1993 de Collette Garraud, pp.79-84 qui cherche à définir la disparition en termes écologiques quelque part entre apocalypse destruction lente ou mélancolie élégiaque.... La mention d’Alan Sonfist dans ce texte serait particulièrement intéressante pour une mise-en-parallèle avec Boshoff.

498

En tant qu’assistante de Willem Boshoff j’ai eu de multiples occasions de l’accompagner au cours de ses promenades, à Champlitte, à Bloemfontein, à Krugersdorp, à Berlin, à Bâle...

pourra s’arrêter au beau milieu d’un entretien, jusqu’à ce qu’il ait retrouvé un terme perdu. Certains de ses collègues du WITS Technikon évoquent des situations difficilement tenables lors desquelles Boshoff refusait d’abandonner la tâche qu’il s’était imposée au profit du bon déroulement d’une réunion administrative - une façon de plus de résister à un système imposé par un état totalitaire? Dans son discours pour l’ouverture de l’exposition Word Forms Language Shapes499, Jack Ginsberg raconte un voyage de vacances lors duquel il devint témoin du volume d’informations que Boshoff est capable de conserver dans sa mémoire. Pour Boshoff l’action de mémoriser les mots a une importance vitale, parce que les mots ne continuent à exister que lorsque Boshoff s’en souvient. Boshoff compte précisément les entrées sur sa liste : il s’agit de 18 000 mots500 exactement. La conservation quantitative des données pour la faculté intellectuelle de l’homme amène le chercheur à poser avant tout la question de la validité de la conception de la mémoire comme lieu de stockage, remise, ou cabinet d’archive. Le mot “mémoire” est alors compris comme “enregistrement et conservation”501. Les conséquences logiques d’une telle appréhension de la mémoire a été explorée dans plusieurs fictions. On peut se souvenir de Funès502 de Borgès, qui ne dort plus, car il se souvient de tout, absolument de tout ce qu’il a jamais rencontré.

Dans ce conte, le lecteur est confronté à plusieurs formes de mémoire. Les personnages du récit sont le narrateur fictif, Borgès et Irénée Funes, un “gars du bourg” portant le nom Frey Bentos. Le narrateur se souvient avoir rencontré Funes à trois reprises et il invite tous ceux ayant connu Funes à lui communiquer leurs souvenirs en

499 2007

500 Dans le Dictionary of Perplexing Enlish au moment de l‘arrêter en 1999. Dans le dictionnaire What

every Druid should know, Boshoff continue ce travail ayant choisi l’axe des techniques de divination et de

vocabulaire de l’inexplicable.

501 J’emprunte cette formule à Philippe Dagen qui l’utilise dans son texte “Mémoires, Mémoires” pour le catalogue De Memoires d’une exposition au Fresnoy en 2003, par exemple p.9: “Communes,

prédéterminées et lacunaires: telles sont aussi les mémoires des machines, ces mémoires qui s’inscrivent en programmes, en codes, en logiciels, en stockages d'informations...” et un peu plus loin “les programmes sont clos sur elles-mêmes”...“les machines ne changent pas” on reviendra sur ce texte, et également celui de Paul Ardenne écrit pour le colloque de 1997 La mémoire à l’heure des sciences cognitives et de

l’informatisation généralisée. “L’art contemporain comme ‘differentiel’ de mémoires”. Ardenne parle du

“stock particulier de réalité préservée” p.29.

502 La traducition que fait Anthony Karrigan (edition de1985, Grove Press, New York) vers l’anglais décide sur le titre “Funes, the Memorious” pour cette nouvelle. La traduction française par Verdevoye et Ibarra (édition de 1951, La croix du Sud, Gallimard) attache l’idée moins à la personne de Funes et davantage à la question de la mémoire en général en choisissant le titre “Funes ou la mémoire”.

vue d’une publication qu’il serait en train de préparer. Le premier souvenir que le narrateur veut partager avec son lecteur est celui du jeune homme, une fleur à la main503, regardant cette dernière :

Je me rappelle (je n’ai pas le droit de prononcer ce verbe sacré; un seul homme au monde eut ce droit et cet homme est mort) une passionnaire sombre à la main, voyant cette fleur comme aucun être ne l’a vue, même s’il l’a regardée du crépuscule de l’aube au crépuscule du soir, toute une vie entière....504

Le souvenir le plus important de Funes est le fait qu’après un accident au cours duquel il avait perdu connaissance, sa perception et sa mémoire étaient devenues infaillibles. Il se souvient de tout, absolument tout505: “en effet, non seulement Funes se rappelait chaque feuille de chaque arbre de chaque bois, mais de chacune des fois qu’il l’avait vue ou imaginée”, chaque souvenir va de pair avec les sensations musculaires, thermiques qui l’accompagnent... Funes peut reconstruire avec une exactitude infaillible des journées entières de sa vie, mais chaque reconstitution demande un jour entier. Déjà, avant l’accident le jeune Irénée savait dire l’heure à tout moment de la journée à la minute près, maintenant il sait placer ses souvenirs à la bonne date de manière infaillible. Depuis son accident, Funes apprend les langues en lisant le dictionnaire : une seule lecture suffit. Il a imaginé un système original de numération de un à 24 000, inutile de l’écrire, car ce qu’il a pensé une seule fois ne peut plus s’effacer de sa mémoire. Au début d’une conversation avec Borgès qui durera toute une nuit, Funes commence par énumérer, en latin et en espagnol, les cas de mémoire prodigieuse consignés par la Naturalis Historica. Il explique qu’il avait pensé à des méthodes de classement de ses souvenirs, à des langues analogues qui pourraient décrire avec plus de précision chaque branche d’un arbre. Vers l’aube de cette nuit passée à réciter des choses dont il se souvient, Funes admet: “Ma mémoire, monsieur, est comme un tas d’ordures”, un catalogue mental terrifiant de tous ses souvenirs. Borgès en vient à la conclusion que

503 Borgès, édition de 1951, Fictions, p.109. 504 Traduction Verdevoye et Ibarra.

505 Boshoff aurait utilisé le mot alethia pour décrire cette condition, “alethia The inability to forget. It must be terrible to remember absolutely everything like a taperecorder, but alethia seems to indicate more a continued debilitating memory of things we would dearly like to forget. “ entrée du dictionnaire Beyond the

Funes, alors qu’il se souvient de tout, est incapable d’idées générales506. Borgès dit “penser, c’est oublier des différences, c’est généraliser, abstraire”.

Autant au sujet du Projet de 370 Jours qu’au sujet du BLIND ALPHABET PROJECT507, l’occasion s’est présentée de chercher à décrire la relation qu’entretient Boshoff avec “les savoirs”, les choses qu’il sait et qu’il “garde en mémoire”. Boshoff cherche à impressionner, à épater. Pour continuer sans interruption les actions de mémorisation, il se soumet à des souffrances, et à une rude discipline. Cette quête d’informations interminable lui a fait tristement constater qu’avec l’implantation générale des moteurs de recherche sur Internet, toute tentative de se servir de son cerveau comme “banque de données” est devenue entièrement absurde, désespérée, futile. En même temps, l’action de traquer des informations peut devenir compulsive. Boshoff semble penser pouvoir “tout” savoir, si seulement il avait l’endurance de continuer de chercher, de mémoriser. Est-ce que cette ambition est proche de la condition de Funes ou serait-elle d’avantage proche de celle de Borgès508 (le narrateur fictif)? Ce dernier termine sur la réflexion: “... nous remettons au lendemain tout ce qui peut être remis; nous savons peut-être profondément que nous sommes immortels et que tôt ou tard, tout homme fera tout et saura tout”. Les développements suivants chercheront à établir en quoi cette action de mémorisation n’est pas un amassage d’informations mais un acte véritablement créatif. D’ou vient-il que l’homme peut songer être immortel grâce à ce qu’il transmet de génération en génération? Incapable d’oublier, quelles sont les réalités douloureuses qu’il est obligé de porter comme un fardeau? Que cherche-t-il désespérément à garder en vie ou à ramener à la vie? Quelles sont les malentendus qui s’installent au moment où le souvenir vivant se confond avec une prothèse mécanique de stockage d’informations? L’homme se souvient très bien du temps où les derniers Dodos509 peuplaient les îles de l’Océan Indien, les derniers représentants de cette espèce ayant servi de cible de chasse, ou ayant disparu suite à la perte de leur habitat naturel. Aujourd’hui, la science pense pouvoir procéder au clonage des espèces disparus à partir de quelques fragments de

506 “Anoetic”, sur la liste de Boshoff. 507 KG Partie I et II.

508

Borgès, édition de 1951, Fictions, p.115. 509 Dronte de Maurice (Raphus cucullatus)

matière organique - le mot “water” suffira-t-il pour ranimer la planète terre une fois que l’homme ne la peuplera plus? Dans son texte pour WALKING ON WATER, Boshoff décrit les montagnes de matériel informatique ou de livres inutiles et abandonnés, qui continueront d’emplir le globe terrestre une fois que l’être humain ne sera plus là pour les alimenter de courant électrique510 ou pour déchiffrer les pages.

L’idée de la possibilité d’une “tradition orale”, qui n’a pas accès à la forme écrite pour le stockage de ses savoirs, et retient tout “de mémoire”, est au centre d’un travail comme WRITING IN THE SAND et une condition préalable aux Jardins de Mots. Pour Boshoff, l’utilisation de ce terme est au premier abord conforme à tout point de vue avec l’idéalisation que McLuhan fait de la société “orale” dans The Gutenberg Galaxy et dans Counterblast. McLuhan la décrit comme un état d’harmonie entre les différentes facultés sensibles de l’homme. Selon cette fiction, cet état holistique, “all in one”, de l’être humain a été perturbé par l’avènement de l’écriture phonétique511, qui était l’un des premiers “prolongements” de ses facultés intellectuelles : son premier outil et son premier dispositif médiatique512. McLuhan exprime cette scission dans les mots de James Joyce

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Voici l’extrait: “The two things that served us best are arguably literacy and technology. Some

philosopher proposed that man is the product of the tool – suggesting that we only truly evolved into what we are because we developed a technology that defines our particular way of life as distincly different from that of all other animals. Marshall McLuhan used this ‘product of the tool’ idiom to play with the idea that we created the ‘word’, and that therefter the ‘word’ created us. We are what we are because we have clever technological inventions aided by a superior communication through the ‘word’ as personified by speech, text, books, and the thing known as ‘the media’.

My work WALKING ON WATER plays with technology as it interacts with the ‘word’. When we are gone, all that will be left will be endless libraries of books, mountains of digital information and stockpiles of machines, quite incredibly designed, but defunct. If only the necessary source of energy that drove them could somehow be re-generated and if only there would be someone around to drive them they might yet again live up to their promise”.

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L’ensemble est expliqué pp. 80-90 The Gutenberg Galaxy (1962)

512 Glenn Willmott fait suivre à cette circonstance un bref aperçu d’une possible mise en parallèle avec Heidegger, Willmott cherche, dans les pages qui précèdent l’observation en question, mettre en valeur le développement de l’idée de “média” à travers de la notion de technique (Willmott se sert du mot “equipment” qui traduit le “Gestell”) de Heidegger. Comme dans le texte pour WALKING ON WATER Boshoff fera très régulièrement référence à l’outil et à la façon dont l’homme prend l’habitude de s’adapter à ses outils. S’il ne reste pas lucide dans son utilisation de l’outil, il en devient l’esclave. Pour qu’outil et inventeur ne renversent pas les positions de pouvoir, l’homme doit continuellement vérifier les intentions qu’il avait en créant l’outil et vérifier si cet outil lui permet réellement d’atteindre le but. Il doit

continuellement vérifier si l’outil l’entraîne toujours sur une quête d’humanité. L’outil pourrait même entraîner la destruction totale de l’habitat dont l’être humain dépend. La plupart du temps Boshoff évite de lier cette observation à une quelconque philosophie précise. Dans son texte pour FISHY TOOLS (publié dans le catalogue Word Forms de 2007, p.44) en commentant ces petits outils utilement inutiles, Boshoff donne une indication plus précise. Il remarque que lors des années 70 “One subject that was much

“The words the reader sees are not the words that he will hear”513les mots que le lecteur voit ne sont pas ceux qu’il entend. Selon McLuhan, le monde manuscrit du moyen âge se prête à une croissante recherche de “savoirs appliqués” qui sont de plus en plus présentés sous une forme visuelle514. Cette situation s’est aggravée au moment de l’invention de l’imprimerie515, où les différentes facultés de l’homme ont été définitivement fractionnées516.

Une grande partie des recherches sur l’art et la notion d’histoire en Afrique se fondent sur l’idée que cette société était exclusivement une société “orale”. Les descriptions risquent parfois de tourner à la même idéalisation que celles de McLuhan, mais la réflexion autour de la possibilité d’une société “orale” a permis de poser des questions cruciales : la mémoire est active, non seulement pour apprendre, et se souvenir plus “correctement”, mais aussi pour réinventer à chaque moment le présent. “Memory is not passive… (r)ather memory is a dynamic social process of recuperation, reconfiguration and outright invention.”517 La mémoire n’est pas passive... il s’agit davantage d’un dynamique processus social qui est de l’ordre de la récupération, de la reconfiguration et de la pure invention.

La recherche en anthropologie et en histoire de l’art, qui avait pour but de commencer à “réparer” les omissions du passé touchant les cultures des “nouveaux continents”, a entouré la notion de “mémoire” et de “tradition orale” d’une aura mystique

discussed in art teaching circles at that point was the proposition ‘we are the product of our implements’. Someone shortened it to ‘we are the product of the tool’.” (Ce “someone” peut très bien avoir été Boshoff lui-même, qui répète souvent les citations par cœur avec des légères adaptations et qui n’hésite pas de transformer ses propres expressions en citations “anonymes” quand ceci peut servir à prouver ce qu’il s’est engagé à explorer). Cette note sert à reconnaître la portée philosophique de la notion d’outil ou média en même temps que de mettre en évidence le caractère désinvolte de son adaptation par Boshoff. Une véritable “Medienthéorie” dans un sens benjaminien serait difficilement tenable à propos de Boshoff malgré la fréquence avec laquelle Boshoff revient sur cette idée - une telle tentative nécessiterait un important travail de clarification de notions auprès de Boshoff.

513 Voir The Gutenberg Galaxy (1962) p.83. 514 The Gutenberg Galaxy (1962) pp.108-119.

515 The Gutenberg Galaxy (1962) à partir de la page 91. 516

The Gutenberg Galaxy (1962) p.148 Mc Luahn évoque à propos de Fançis Bacon (précédée par Rabelais) une “democratization of knowledge” (p.147), le “encyclopaedia of natural phenomena” qui représente une “homogenizing of individuals and of talents” p.148, “splitting away of the tactile” p.151 et une célébration et l’acquisition facile du “applied knowledge” (p.147). En somme McLuhan identifie le plus important dans le fait d’avoir “inventé la méthode de l’invention”.

517

Mary Nooter Roberts and Allan F. Roberts, 1996. Memory, Luba Art and the Making of History. The Museum for African Art, New York, Prestel, Munich.

pour décrire une notion d’histoire dans une culture qui n’écrit pas518. Le chercheur occidental cherche vainement des sources écrites sur le continent africain afin d’avoir accès à son passé. Par conséquent, on a mis en valeur les sources “orales” pour compenser ce manque. Dès les années 80, la mise en place d’une telle “archive orale” a été entamée à l’ “African Studies Institute” de l’Université WITS 519. Toujours en 2003, lors de la publication suivant la conférence Refiguring the Archive, les responsables de ces archives mettent ces témoignages oraux en valeur en les présentant comme des outils incontournables520. L’ouvrage d’Alain Ricard paru très récemment521, met à l’essai le concept de “traduction subliminale”. Selon Ricard, la littérature africaine existe, les récits épiques connus ont, pour la plus grande majorité d’une tribu, une forme réfléchie, les mots sont testés, pesés et consciemment choisis comme le ferait un écrivain, même si le récit n’a pas été écrit. Les chercheurs occidentaux522, en établissant des versions écrites des récits en langue occidentale, sans première version en langue originale523, opèrent par ce geste une “traduction subliminale”524.

Plus tard, grâce à une technologie avancée, l’enregistrement des témoignages oraux a été une source d’informations pour les chercheurs sur les cultures du continent

518 Le travail de Nooter n’est aucunement seul à partir de cette prémisse. Je pense à une publication collective dont les contributions sont réunies par Paula Hamilton et Linda Shopes, publié en 2008, Oral

History and Public Memories. Une deuxième, Reclaiming Heritage, Alternative Imaginaries of Memory in West Africa, édité par Ferdinand de Jongh et Michael Rowlands en 2007.

519 Voir les témoignages de Santu Mofokeng, qui a été employé pour constituer des archives visuelles uniquement une fois que la collecte des témoignages oraux était déjà bien en place (1988-1998). Voir Catalogue 2011 Chasing Shadows p.12. Les textes de Mofokeng gravitent autour de questions également évoquées par Boshoff et ont été d’une grande utilité pour enrichir les textes du dernier. En Afrique du Sud il existe d’autres archives “oraux”, entre autres celui de la Killy Campbell Library à Durban aujourdhui