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1 LE TREMBLEMENT ESSENTIEL 1.1 DÉFINITION

3. LIPIDES CÉRÉBELLEUX 1 LES LIPIDES

3.4 LA DIÈTE MÉDITERRANÉENNE

Tel que mentionné plus tôt, plusieurs études ont rapporté que les lipides alimentaires avaient la capacité de traverser la barrière hémato-encéphalique (L.K. Hamilton et al. 2015; Calon 2011; Ouellet et al. 2009). De plus, les taux cérébraux des ω-3, et plus particulièrement de l’ADH, ont été associés à plusieurs pathologies neurodégénératives dues à leurs effets bénéfiques pathologiques (Kerdiles, Layé, et Calon 2017; Dhana et al. 2020). À partir de ces informations, l’alimentation a d’autant plus d’importance dans la prévention de plusieurs maladies, dont celles liées à la neurodégénérescence. Plus précisément, la diète méditerranéenne (MeDi) a été proposée en tant qu’intervention préventive dans ce type de maladies, dont la MA et la MP (Desaphy et al. 2016; Román et al. 2019; Maraki et al. 2019; Anastasiou et al. 2018; Yannakoulia, Kontogianni, et Scarmeas 2015; Scarmeas et al. 2006). En effet, les scientifiques étudient intensément les habitudes alimentaires caractéristiques de ce régime depuis plus d’un demi-siècle. C’est à partir de la 2e Guerre mondiale que les individus de sept pays (États-Unis, Japon, Italie, Grèce, Pays-

Bas, Finlande et Yougoslavie) ont été étudiés afin d’analyser les contributions des habitudes alimentaires méditerranéennes sur la santé générale de ces populations. Cette étude sur plus de 13 000 individus a noté des effets bénéfiques de la MeDi sur la santé cardiovasculaire de ces habitants (Matalas 2001). D’après ces résultats présentant un lien causal entre le régime méditerranéen et la bonne santé, de nombreuses études supplémentaires se sont ajoutées au corpus de preuves scientifiques soutenant cette première conclusion. Ainsi, à ce jour, une panoplie d’avantages sont reliés à ce régime : espérance de vie augmentée, perte de poids, prévention du cancer, du diabète et de maladies chroniques, santé cérébrale, etc. Ce dernier avantage dans les maladies neurologiques est très important dans la MA, la MP et potentiellement dans le TE.

Mais qu’est-ce que cette diète? En 1993, Oldways a créé la pyramide alimentaire méditerranéenne suivante (Figure 16) ("Make Every Day Mediterranean: An Oldways 4- Week Menu Plan Book" 2019):

- Consommation quotidienne de fruits, de légumes, de grains entiers, de noix, de légumineuses, d’huiles d’olive et d’herbes et épices.

- Consommation de poissons et fruits de mer au minimum deux fois par semaine. - Consommation de volaille, d’œufs et de produits laitiers (lait, fromage et yogourt)

modérée.

- Consommation de viande rouge, de gras saturés (ex : friture) et de sucre raffiné lors d’occasions spéciales.

- Consommation de vin rouge selon le goût (au maximum 1 verre par jour pour la femme et 2 verres par jour pour l’homme).

Fig. 16. Représentation des constituants de la pyramide alimentaire de type Méditerranéenne proposée par Oldways.

Figure tirée de (© 2009 Oldways Preservation and Exchange Trust).

À partir de cette figure, il est possible d’observer que l’apport élevé en AGMI et en AGPI ω- 3 provient particulièrement des noix, de l’huile d’olive, des poissons. Les AGMI se retrouvent notamment dans l’huile d’olive, les noisettes, les noix de pécan et les amandes tandis que les ω-3 se retrouvent principalement dans l’huile d’olive, les poissons gras tels que le saumon, le hareng et le thon et les noix contenant une coquilles (pistaches et noisettes) ainsi qu’en faible quantité dans les légumes verts ("Make Every Day Mediterranean: An Oldways 4-Week Menu Plan Book" 2019).

Depuis 3 ans, cette diète riche en AGMI et en AGPI ω-3 serait la meilleure et la plus facile à suivre selon le U.S. News & World Report. C’est pourquoi, plusieurs scientifiques proposent ce régime en tant qu’option préventive dans la MA et la MP.

La MA est caractérisée par une diminution en ω-3, comprenant notamment l’ALA et l’ADH, dans l’hippocampe, le cortex, le striatum et l’hypothalamus (Shlomo Yehuda 2003b) engendrant un débalancement du ratio ω-3 : ω-6. Une étude a donc fait un gavage en ADH dans divers modèles murins où les conclusions rapportées sont (Salem, Vandal, et Calon 2015; Calon 2011; Joffre et al. 2014; Calon et al. 2004; Arsenault et al. 2011) :

1. Une supplémentation en ω-3 réduit le risque de déclin cognitif et de démence dû à leurs propriétés anti-oxydantes, anti-inflammatoires et anti-apoptotiques. Plus précisément, une supplémentation en ADH réduit le risque de développer la MA. 2. Une supplémentation en ADH réduit les pathologies amyloïde-𝛽 et tau.

Outre les AGPI, la MeDi comprend notamment une consommation élevée en AGMI pouvant également avoir des effets bénéfiques sur la MA. En effet, une étude effectuée auprès de la population âgée du sud de l’Italie a observé une relation inverse entre l’apport énergétique en AGMI et le déclin cognitif basé sur le MMSE, un outil fréquemment utilisé pour repérer ou suivre l’évolution de cette maladie (Arevalo-Rodriguez et al. 2015). Toutefois, puisque la MA présente un déclin cognitif fortement relié à l’âge, un régime méditerranéen typique riche en AGMI (entre 16 % et 29 % de l’énergie totale consommée) (D.D. Wang et Hu 2017) semblerait protéger contre ce déclin chez les personnes âgées (Solfrizzi et al. 1999). Ceci provient notamment d’évidences supportant que les taux en AGMI sont réduits dans le liquide cérébrospinal des personnes atteintes de la MA (Fonteh et al. 2014).

Dans la MP, une MeDi jumelée à une consommation riche en plantes diminuerait les risques de développer la maladie. Ceci se rapporte dans certaines études observant qu’une alimentation riche en ω-3, en flavonoïdes, en caféine (Mischley, Lau, et Bennett 2017; G.W. Ross et al. 2000) et en nourriture contenant de la nicotine diminuerait le risque de développer la MP (Bousquet et al. 2009; Ma et al. 2020). Outre ces études, les preuves les plus notables du lien causal entre l’alimentation méditerranéenne et la MP proviennent des ω-3 dont certaines impliquent l’ADH (Scarmeas et al. 2018; Maraki et al. 2019; Anastasiou et al. 2018; Yannakoulia, Kontogianni, et Scarmeas 2015; Scarmeas et al. 2006). En effet, une alimentation riche en poissons gras donc ayant un apport élevé en ω-3 serait associée

à un risque plus faible de développer la MP, pourrait diminuer les symptômes non-moteurs qui précèdent la MP et serait neuroprotectrice (Calon et Cicchetti 2008; Molsberry et al. 2020; X. Gao et al. 2007). Finalement, les AGMI seraient également probablement impliqués dans les effets bénéfiques de cette diète dans la MP. Effectivement, un apport alimentaire riche en AGMI serait associé de manière variable à une diminution du risque de la MP (de Lau et al. 2005) ou un risque inchangé (Miyake et al. 2010). Ces écarts peuvent provenir de plusieurs facteurs (les différences ethniques, le nombre de participants, les questionnaires utilisés, etc.) variant d’une étude à l’autre (Xicoy, Wieringa, et Martens 2019). Toutefois, dans le domaine du TE, une seule étude concernant l’impact des lipides sur la pathologie a été effectuée. Celle-ci supporte qu’une adhésion à la MeDi, consistant en une consommation réduite en AGS, en viande et en produits laitiers, est associée à des risques plus faibles de développer le TE (Scarmeas et Louis 2007).

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