• Aucun résultat trouvé

Deuxième tronçon : digue marchande

La réalisation du boulevard circulaire par tronçons 1 Premier tronçon : entrée ouest d’Hano

2. Deuxième tronçon : digue marchande

Ce tronçon relie la patte d’oie avec la rue Kim Ma et le carrefour avec les rues Lieu Giai et Nguyen Chi Thanh. D’une longueur de 750m, c’est un tronçon du Boulevard nommé (Duong) La Thanh ; il est a noter que sur le plan de 1997 ce tronçon possède encore son ancienne dénomination : boulevard Giang Vo. Il s’agit du seul tronçon qui ne soit pas rectiligne, admettant une courbe prononcée en son milieu qui bouscule quelque peu le parcellaire du front bâti. Il a une largeur de 17,5m en moyenne, avec une chaussé de 10m et des trottoirs irréguliers. Ce tronçon est une digue d’environ 5m de haut comme le tronçon précédent, planté d’arbres.

Le parcellaire du front bâti est ici très homogène, avec des parcelles oblongues, d’une largeur moyen de 4m, perpendiculaires à la voie, sauf pour celles que le voie en courbe ampute pour partie. Les métiers du bois y sont majoritaires et très homogènes, ce sont principalement des menuiseries et des boutiques de vente de meubles. Des activités de service sont présentes de loin en loin, également le long de la voie : petits restaurants ou bar, coiffeurs, cybercafé... Comme dans le quartier des trente six rues, les artisans menuisiers habitent sur leur lieu de travail.

Ce bâti sur rue masque invariablement un paysage urbain implanté en retrait et plus varié. De ce fait, des rues transversales, d’une largeur d’environ 5m, descendent de la digue pour desservir l’hôpital suédois pour enfants construit avant 1975, l’hôpital de gynécologie (construit avant 1975), l’institut de statistique, tous trois sur le côté sud.

Deux équipements échappent à cette règle et sont directement accessibles depuis la rue : - le quartier diplomatique russe, également côté sud, construit sur une large parcelle clôturée d’un haut mur. L’ambassade Russe était encore il y a peu de temps la mission diplomatique la plus active d’Hanoi. Ce quartier procure toujours logements et équipements à un personnel qui demeure relativement important ;

- la « V Tower », côté nord, qui abrite des bureaux, des appartements et, au rez-de-chaussée, un supermarché et un restaurant. Financée par les japonais, elle a été construite en 1998. L’accès aux bureaux et aux appartements se fait par l’entrée principale, à la patte d’oie, mais l’accès aux supermarché, restaurant et parking, est sur la Dê La Thanh.

Sur ce tronçon aucune signalisation n’oriente le passant, que se soit pour se rendre aux équipements proches de la rue ou vers une quelconque direction alentour, aucun marquage au sol n’ordonne la circulation sauf un feu à son extrémité qui permet de gérer le flux des véhicules motorisés dont les motocyclettes font le plus gros.

La nouvelle voie débouche sur un carrefour récent où aboutissent trois rues : la Lieu Giai prolongée au nord par la Cong Vi et au sud par la Nguyen Chi Thanh. Sa partie nord fut aménagée en 1993, elle permet d’accéder aux ambassades d’Australie et du Japon (toutes deux récemment construites), à l’école internationale et au complexe DAEHA qui compte un hôtel, un centre de conférences, des appartements et des bureaux. Ce complexe de trois bâtiments est dû à l’investisseur sud coréen DAEWOO. Il fut le premier de ce type construit à Hanoi au début des années 90. Son prolongement au sud, devant le lac Ngoc Khanh, fut réalisé entre 1995 et 1997. Une promenade publique fut simultanément créée autour de celui-ci, elle longe un lac dont les rives ont été colonisées par les extensions progressives des maisons le bordant. Cet aménagement public a incité de nombreux riverains à investir à leur tour pour ouvrir restaurants et cafés qui profitent de la proximité du lac pour valoriser de grandes terrasses paisibles et fraîches. La promenade autour du lac est aussi accessible depuis la Dê La Thanh par une voie transversale, côté nord. La Cong Vi, prolongement au nord de la rue Lieu Giai, a été achevée en novembre 2003 pour accéder à un stade nouvellement construit pour les 22e Seagames. La rue Nguyen Chi Thanh, quant à elle, part vers le sud-ouest et passant la rivière Tô Lich, devient une radiale croisant les périphériques existant ou à venir. Cette rue, elle même élargie en 2000, accueille plusieurs universités et écoles et attire de nouveaux investissements, comme en témoignent les deux grands chantiers de tours de plus de quinze étages.

Sur le plan de 1969, seul un grand lac longe la digue côté sud, aucun bâtiment n’est encore construit ici. Du côté nord, les édifices représentés sont rares et épars. A cette date, le plan fait état dans cette partie de la ville encore très peu urbanisée, de la présence de larges étendues aquatiques.

Transformations

Ce tronçon a été élargi et planté au début du XIXe siècle, mais il n’est pas encore devenu le boulevard circulaire qu’il devrait être selon le schéma directeur.

Le caractère très passant de la route-digue a naturellement favorisé l’installation de nombreux commerces et activités sur ses rives. Progressivement les constructions ont créé un front bâti en continu et aligné. Une rue marchande s’est constituée et affirmée au rythme de la construction, maison par maison, de ses côtés ; elle ne doit son existence et sa permanence qu’à la volonté, privée et individuelle, de chaque nouveau commerçant résidant qui s’installe le long de la voie. Ainsi, ces pratiques habitantes, plus encore que de s’impliquer dans une production architecturale, participent au dynamisme urbain d’Hanoi ; elles soulèvent la question de l’urbanisation le long des digues et la nécessité d’un modèle d’urbanisation pour cette situation singulière.

Des villages existaient déjà le long de la digue, mais leur implantation était en contrebas. La digue étant une protection pour la ville, contre d’éventuels ennemis et en même temps contre les inondations régulières du delta, les villages étaient principalement du côté intérieur, ils bénéficiaient ainsi de l’avantage de la digue. Cette digue étant relativement haute, des cheminements pas toujours carrossables les relient à la petite voie sur la digue et ainsi au réseau régional de communication. L’urbanisation atteint désormais le niveau haut de la digue. Seules les ruelles de dessertes de chaque côté de celle-ci nous laissent entrevoir sa hauteur. Au niveau supérieur les boutiques et ateliers construits sur ses bords ouvrent sur celle-ci, le niveau inférieur donne sur les terrains privés à son pied. L’opportunité économique que procure la rue nouvellement créée et les caractéristiques particulières de la digue ont fait émerger un nouveau type de maison à deux niveaux, l’un élevé s’ouvrant sur un espace public et marchand en rez-de-chaussée, l’autre en contrebas s’ouvrant en rez-de-jardin ou de cour sur un espace privatif ou semi-privé.

L’urbanisation non contrôlée suscitée par la proximité de la digue a sans doute suivi le mode traditionnel et historique de formation du tissu urbain que nous connaissons dans le quartier des trente six rues. Sur la base d’un réseau de voirie existant, les maisons-ateliers-boutiques sont d’abord construites en des lieux stratégiques favorables au développement commercial (carrefour, proximité de marchés et autres points de passage). Puis ces microstructures urbaines ainsi créées s’étendent le long des voies qui les reliant les unes aux autres forment une rue marchande entièrement bâtie de maisons aux façades étroites construites en continu ; ces maisons s’agrandissent ensuite sur leur

arrière et forment des compartiments tubes nhà ông101, succession de bâtiments et de cours intérieurs,

mêlant activités commerciales ou artisanales et habitations ; enfin ce tissu encore de hauteur modeste (un ou deux niveaux) se verticalise, se densifie, comble les espaces non-bâtis.

Documents relatifs