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Objectifs de l’intervention

4.6 Description des séances

Séance 1

L’objectif de cette première séance consiste à identifier les 6 émotions de base et tenter de classer des émotions secondaires sous ces différentes émotions.

On vise à développer chez les élèves l’aspect cognitif des émotions en les nommant et en les classifiant. Pour commencer, nous avons présenté le projet aux élèves et avons exposé le rôle des émotions dans des situations de stage. Afin de mettre en place un climat adéquat pour l’échange, nous avons établi une charte de parole et de confidentialité. Ensuite, nous avons défini ensemble ce qu’était une émotion. Nous sommes passé à la partie suivante de la séance en distribuant 5-6 cartes où était inscrit une émotion secondaire (ex : confiant, désolé, inquiet,...) qu’ils devaient mettre sous l’émotion primaire (joie, colère, peur, surprise, tristesse, dégoût) correspondante. Cette disposition était ensuite discutée en groupe et ils tentaient, ensemble, de rectifier en argumentant les émotions secondaires qui ne semblaient pas être à la bonne place. Nous complétions la définition par des informations trouvées dans le dictionnaire. Pour cette séance, nous avons utilisé les étiquettes des émotions. Partant du principe que nous avons élaboré la séquence allant du moins au plus personnel, cette séance avait pour but de travailler l’aspect cognitif en travaillant sur la conceptualisation d’une définition générale et intelligible pour tous. Nous avons aussi décortiqué les émotions au niveau linguistique ce qui fait que l’approche pour cette séance est principalement cognitive.

Observations durant le déroulement de la séance 1

Les jeunes ont été très attentifs à l’exposé de l’intervention. Ils ont aussi été charmés par l’idée que cela s’inscrivait dans un contexte universitaire. Certains ont même verbalisé qu’ils se sentaient importants. Lors du début de la séance, le fait de devoir mettre une

37 définition sur le mot émotion a été très compliqué, une des réponses les plus aboutie a été

« c’est ce que je ressens ». Même s’ils ont été très preneurs des différentes activités proposées, l’élaboration du champ lexical avec les émotions secondaires a, tout d’abord été reçu avec une légère réticence. Puis ils ont saisi l’importance de développer le champ lexical suite à un rappel d’activités faites dans le cadre du français. Nous avons pu observer une très bonne collaboration entre les jeunes et un grand respect de la charte établie.

Séance 2

L’objectif de cette seconde séance est d’être capable de décrire les symptômes physiques et affectifs qui accompagnent certaines émotions.

Nous débutions la séance avec un rappel de ce qui a été exposé lors de la séance précédente puis reformulions la définition générale élaborée par le groupe. Nous demandions s’ils souhaitaient ajouter, enlever ou modifier quelque chose à celle-ci. Un poster A1 était affiché au tableau blanc. Il représentait le corps humain avec ses différents systèmes (respiratoire, nerveux, sanguins) qui le constituent. Nous exposions, suite à l’explication générale des sous-systèmes, que nous allions principalement nous centrer sur trois émotions: joie, colère, peur.

Ensuite, il y avait une partie de travail individuel. Chaque jeune choisissait une émotion entre les trois propositions et entourait les parties de son corps qu’il ressentait lors de cette émotion sur une feuille plastifiée avec un corps humain dessiné. Nous mettions ensuite en commun les schémas de chacun. Tous les jeunes pouvaient interagir. Puis, venait le moment collectif où nous réfléchissons sur les ressentis qui semblaient se généraliser (exemple: mains moites : peur ou stress). Nous prenons aussi un temps d’échange pour voir si l’émotion, positive ou négative, permettait de rester dans la tâche. Nous abordions la question de l’intensité. Les jeunes parlaient ensuite de leurs « trucs » pour ne pas être, par exemple, tétanisés quand ils ont peur de faire faux, peur de ne pas être capable d’effectuer une tâche demandée par un patron. Pour cette séance, nous nous sommes basé sur les étiquettes de la joie, la colère et la peur de la séance précédente, ainsi qu’un poster du corps humain illustrant les différents systèmes (nerveux, circulatoire, respiratoire, musculaires). Ce qui a été travaillé était donc plus personnel que la séance précédente et nous l’avons conçus pour aborder les aspects cognitifs (lors de la conceptualisation du corps humain) et physiologiques (en exposant les ressentis internes lors vécu de l’émotion choisie ou discutée).

Observations durant le déroulement de la séance 2

38 Nous avons pu observer la complexité de sentir son corps. Il a fallu du temps pour que les élèves livrent certaines sensations. Cela a été plus aisé une fois que nous avons fait part de quelques manifestations nous concernant. Il y a eu de bonnes discussions dans les différents groupes autour des correspondances et des divergences intra-individuelles. Les correspondances ont rassuré les jeunes. La discussion a aussi amené à comprendre le sens de ressentir, que cela pouvait être utile au quotidien pour anticiper des émotions ayant des intensités qui pouvaient se révéler trop intenses et entraver une bonne autorégulation.

Séance 3

L’objectif de cette troisième séance est d’être capable d’identifier une émotion chez soi en réaction à une musique. Nous commencions par faire un résumé des séances précédentes, permettant ainsi d’entrer rapidement dans le sujet et ce qui allait être travaillé lors de cette séance. Nous faisions un rappel des émotions secondaires étant donné que lors de la séance 2, c’était principalement sur la joie, la colère et la peur que nous nous sommes attardés. Nous expliquions que nous allions passer 18 titres musicaux. Les élèves devaient choisir l’émotion qui semble la mieux à même de représenter ce qu’ils ressentent à l’écoute des différents morceaux. Nous rappelions qu’une émotion est subjective et qu’il est fort possible que les émotions inscrites individuellement soient diamétralement opposées. Il n’y avait donc pas de bonne ou mauvaise réponse. Nous demandions également que chacun se recentre sur lui-même et demandions qu’il n’y ait pas de commentaires au cours de l’écoute.

Le moment collectif, qui suivait, permettait de verbaliser ce qu’ils ont vécu. Nous expliquions que nous repasserons certains titres si nécessaire lors de la discussion finale. Nous avons sélectionné environ 1 minute pour chaque morceau allant du classique à des tubes contemporains.

Après l’écoute, nous repassions chaque titre et discutions des propositions de ceux qui souhaitaient partager ce qu’ils avaient inscrit. Pour cette séance, nous avons eu besoin de 18 titres musicaux afin de travailler sur l’aspect physiologique et celui affectif. En effet, la musique est un vecteur puissant au niveau des émotions. Il y a donc, certes, l’aspect physiologique travaillé pour que les jeunes ressentent leur corps mais aussi l’aspect affectif car la musique peut renvoyer à des instincts très primaires et à des souvenirs.

39 Observations durant le déroulement de la séance 3

Cette séance a été complexe dans presque tous des groupes lors de sa mise en marche.

En effet, les jeunes ont eu des difficultés à se centrer sur leur corps, leurs ressentis afin de trouver l’émotion la plus juste qui pouvait définir la musique qu’ils entendaient. L’aspect subjectif et personnel que peut révéler la musique a été un frein lors des premières chansons.

L’autre point intéressant est celui de la mise en lien avec des évènements. Même si nous avions fait attention de ne pas prendre des musiques trop actuelles, c’est souvent ce qui leur rappelait la musique qui définissait l’émotion qu’ils inscrivaient. Ce point que nous n’avions pas suffisamment anticipé nous a permis de travailler une chose supplémentaire en lien avec la PNL. En effet, certains jeunes ont rebondis sur les différents échanges en proposant qu’écouter certaines musiques avant un épisode qui pourrait être vécu comme stressant (exemple : entretien avec un patron) pouvait peut-être être les canaliser un temps soit peu en se recentrant avec de la musique.

Séance 4

L’objectif de cette séance consiste à être capable d’identifier une émotion chez soi en réaction à une vidéo. Nous rappelions ce qui a été travaillé précédemment. L’objectif de cette séance est de travailler les aspects physiologique et affectif. Le fait de faire appel à des sens différents : vue et/ou ouïe permet d’explorer différentes facettes d’un déclenchement émotionnel qui passe par des ressentis physiologiques parfois en lien avec un vécu. Nous avons également pu aborder l’aspect comportemental, car lorsqu’on a peur, on peut se cacher les yeux ou même rire.

Pour cette séance, nous exposions le matériel que nous utilisions en explicitant que nous allions visionner six vidéos et celles-ci trois fois. La première fois, il n’y avait que l’image. Lors de la deuxième passation, nous ne mettions que le son et pour la troisième, les deux étaient présents. Nous expliquions que l’ordre n’était pas le même. Les jeunes devaient choisir entre la peur, la colère ou la joie. Ils pouvaient également utiliser des émotions secondaires relatives à chacune de ces trois émotions. Ils recevaient une feuille avec trois colonnes composées de six lignes (colonne 1 : vue, colonne 2 : son, colonne 3 : mixte). Avant de débuter, nous faisions un tour de table pour demander si les jeunes se considéraient plutôt auditif ou visuel puis nous débutions l’exercice. Après les trois passages, nous mettions en commun. Pour chaque vidéo, nous demandions ce qui a semblé être le plus aisé : son, vue ou

40 mixte. Nous discutions des aspects physiologiques, affectifs et comportementaux qui sont déclenchés selon les trois modalités. Enfin, nous rediscutions également de leur première proposition d’être principalement auditif ou visuel.

Observations du déroulement de la séance 4

Le premier point qui a été intéressant est que la plupart des jeunes se définissaient comme auditifs. A la fin de la séance, ils ont réalisés que lorsqu’il n’y avait qu’une bande son, il était complexe de saisir l’émotion que cela pouvait déclencher. Sans insinuer que cela ait un quelconque lien, il était riche de voir à quoi les élèves étaient le plus sensibles pour identifier une émotion.

Séance 5

L’objectif de cette séance était d’être capable d’identifier chez soi une émotion lors de situation de la vie quotidienne ou en contexte de stage professionnel.

Nous prenions un temps pour revenir sur les quatre premières séances. Nous reprenions les différents aspects de l’émotion : la connaissance de celle-ci (cognitif), ce qu’elle déclenche (physiologique et comportemental) et si elle est liée à une histoire (affectif). Nous rediscutons également qu’il n’y a pas de juste ou de faux mais que les stratégies des autres peuvent permettre de peut-être mieux anticiper des sensations qui vont nous bloquer (vu dans la séance 2). Cette séance fait appel à toutes les sous-composantes car les jeunes doivent mobiliser ce qu’ils ont acquis lors de ces 5 premières séances et les mettre en pratique dans des situations réelles. Pour ce faire, nous leur expliquions que le matériel utilisé pour cette séance sera deux jeux de cartes et qu’ils auront les étiquettes des émotions comme support visuel si nécessaire.

Le premier était constitué de cartes avec des situations de la vie quotidienne vécues par Simon ou Marion. Chaque jeune reçoit 2 à 3 cartes et il doit définir ce que le personnage ressent avec, en appui, une feuille qui représente 15 émotions. Chaque jeune réfléchit, puis ils exposent un à un leur situation et argumente leur choix. Il y a ensuite la parole donnée à leurs camarades.

Le deuxième jeu est constitué de cartes avec des situations qu’ils vivent avant, pendant ou après leurs stages professionnels. Chaque jeune reçoit 4 cartes et nous procédons de la même

41 manière que pour le jeu précédent. Lors de l’échange collectif, les jeunes exposent comment ils font face à une situation, surtout si celle-ci est perçue comme négative.

Observations du déroulement de la séance 5

Nous avons pu observer de grandes disparités entre les émotions vécues par Simon et Marion lors du premier jeu de cartes et celles autour des situations de stages. En effet, lorsqu’il fallait attribuer l’émotion adéquate à des personnages, tous les jeunes semblaient s’accorder. En revanche, lorsque les situations devenaient personnelles et particulièrement liée à leurs situations de stage, ils ne définissaient pas l’émotion émergeante de la même manière. Ces divergences ont amené, dans presque tous les groupes, un échange des stratégies pour empêcher que l’émotion atteigne une intensité trop importante. C’est également lors de cette séance qu’ils ont réalisé qu’une émotion peut vraiment paralyser et empêcher de mener à bien une tâche. Certains jeunes ont même fait des propositions. Par exemple, lors de la carte « Je suis en stage, le patron me demande de faire une tâche compliquée, je me sens… », la plupart des jeunes disaient « stressé », « anxieux », « peur » tandis que d’autres ont évoqué que si un patron demandait de faire une tâche complexe, il fallait se sentir fier car cela signifiait qu’il le pensait apte à faire cette tâche.

Séance 6

Le but de cette séance est de synthétiser les connaissances acquises sur les émotions

« joie », « peur », « colère ». Pour cette dernière séance, qui sert de synthèse, les quatre aspects sont travaillés : Cognitif, physiologique, affectif et comportemental. Nous avons décidé de nous baser sur du matériel préexistant en les laisser visionner le « C’est pas sorcier : joie, peur, tristesse, colère : que d’émotions ! » afin de permettre de résumer tout ce que l’on a vu. Nous avons ensuite un moment d’échange sur le film mais également sur la séquence composée de ces 6 séances. Ils ont fait un résumé oral de ce qui semble leur avoir été bénéfique, de ce qui serait à améliorer et de ce qu’ils n’ont pas du tout apprécier.

Observations du déroulement de la séance 6

Cette séance a été le fruit de beaucoup de frustration nous concernant. Dans la plupart des groupes, nous n’avons pas eu suffisamment de temps pour reconvoquer correctement tout ce qui avait été fait et permettre une bonne synthèse finale. Les jeunes nous ont transmis qu’ils avaient eu du plaisir à effectuer cette séquence mais qu’ils regrettaient que l’apport théorique

42 ne soit pas plus important. Ils ont eu l’impression que la construction du savoir ne dépendait que de leurs connaissances. Ils auraient aimé que nous donnions plus souvent une définition encyclopédique.

Nous nous sommes aussi demandées, au vu de leurs remarques mais aussi de la grandeur de l’intervention relativement petite, de l’impact de que cela pourrait avoir.

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