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1.7 Conclusion

2.1.4 Description des contraintes utilisées

Dans nos estimations nous avons décidé de tester le maximum de variables possibles et disponibles à la fois dans les deux bases des données utilisées. Nous pouvons regrouper ces variables en trois grands groupes : caractéristiques du ménage, caractéristiques techniques du logement et spécificités régionales, auxquelles on ajoute si possible le prix des énergies.

Caractéristiques du ménage

Nous utilisons dans les estimations finales trois variables : le revenu mensuel du ménage, la taille du ménage et l’âge de la personne de référence. Le revenu mensuel du ménage est une variable importante pour laquelle nous nous attendons à avoir un effet négatif sur le chauffage au bois et un effet positif sur les PAC. En effet, la PAC est le moyen de chauffage le plus cher à installer : la PAC eau-eau coûte en moyenne 13500e tandis qu’une chaudière seulement 4300e (UFE,2012). Le bois quant à lui est considéré, comme une des sources d’énergie la moins onéreuse, voire gratuite pour une partie des ménages (Couture et al.,2012,INSEE, 2006). Notons que nous avons aussi testé le niveau d’éducation et la catégorie socio-professionnelle de la personne de référence, mais ces variables ne sont pas significatives.

Caractéristiques du logement

La première variable retenue est l’accès au gaz de réseau. C’est l’une des contraintes tech- niques dont il est fait état dans l’introduction de ce chapitre. La deuxième variable est l’année de construction du logement qui est en lien avec sa performance thermique parce que le gouvernement français améliore régulièrement la réglementation thermique des bâ- timents depuis 19747.

Comme l’année de construction du logement ne reflète pas entièrement sa performance thermique, il est nécessaire d’ajouter l’information sur l’isolation des murs et du toit, ainsi que la présence de double vitrage (les variables 4, 5 et 6). En effet, le ménage peut avoir fait des travaux de rénovation dans son logement afin de réduire les pertes thermiques.

La septième variable est le statut d’occupation du logement qui indique le degré de liberté dans la prise de décision pour entreprendre les travaux de rénovation. Dans les maisons individuelles, les propriétaires sont libres de choisir les travaux à faire, pour eux et pour leurs locataires. Dans le cas des copropriétés, par exemple, en logements collectifs, tous 7. La première réglementation thermique a été mise en place en 1974, suivie par les nouvelles réglemen- tations en 1988, 2000, 2005 et 2012.

les propriétaires participent à la prise de décision des travaux à faire. Cependant, la durée moyenne entre la décision de faire les travaux et la fin effective des travaux est d’environ 4-5 ans (ADEME, 2014c). Les locataires, quant à eux, ne prennent pas de décision. Ils ne peuvent qu’influencer le choix et participer financièrement à l’installation du nouveau moyen de chauffage, allégeant ainsi les dépenses du propriétaire. Toutefois ce n’est possible que pour les locataires du secteur privé. Les locataires de logements sociaux (HLM) ne sont pas inclus dans le processus de décision et ne peuvent pas l’influencer.

Nous ajoutons à ces variables la taille du logement, la variable 8. Il y a un lien entre la taille du logement et la taille du ménage, puisque en moyenne plus il y a de personnes dans le ménage, plus le logement est grand. Mais la surface du logement est aussi un indicateur de la quantité d’énergie nécessaire pour le chauffer. A performance égale, plus le logement est grand, plus le volume à chauffer est important et la facture d’énergie conséquente. Les ménages qui occupent un grand logement pourront être contraints de ne pas utiliser certains moyens de chauffage et/ou énergies au risque de s’exposer à la précarité énergétique. Par ailleurs, les études précédentes ont montré l’importance d’utiliser les deux variables, la taille du ménage et la taille du logement, en même temps (Bousquet et Vielle,

2008,Mansur et al.,2008,Scasny et Urban,2009).

Au total nous avons 8 caractéristiques du logement : – Accès au gaz de réseau.

– Année de la construction du logement.

– Année d’arrivée de la première personne du ménage dans le logement. – Isolation des murs.

– Isolation du toit. – Double vitrage.

– Statut d’occupation du logement. – Taille du logement en m2.

Les bases des données, que nous utilisons dans cette étude, proposent d’autres caractéris- tiques du logement. Mais ces bases étant différentes, nous sommes obligés de ne considérer que les variables communes aux bases. Parmi les variables communes qui ont été testées et se sont révélées être non significatives nous trouvons : l’orientation du logement et les dépenses d’énergies.

Spécificités liées au lieu de résidence

Plusieurs variables sont disponibles dans les bases des données afin de tenir compte des différences climatiques entre les régions françaises. Nous savons exactement dans quelle commune habite le ménage et donc nous pouvons calculer les Degrés Jours Unifiés (DJU) qui reflètent la rigueur climatique et permettent de calculer les besoins de chauffage du logement. Cette mesure est utilisée par exemple parMansur et al.(2008). Mais nous avons

décidé d’utiliser plutôt les zones climatiques que les DJU parce que les DJU se focalisent uniquement sur la température extérieure, alors que nous aimerions voir l’impact d’autres variables climatiques : les précipitations, les cycles et rythmes climatiques, le nombre et la durée des évènements extrêmes par an, etc. Nous avons choisi la définition détaillée des zones climatiques issue de l’Enquête Nationale sur le Logement ENL (INSEE,2006) parce que cette définition est plus proche du climat local réel que les zones climatiques définies par les règlementations thermiques françaises. Nous avons testé les définitions selon les différentes règlementations thermiques françaises commeBourdon (2003) etCouture et al.

(2012) l’ont fait, toutefois soit les zones ainsi définies n’étaient pas significatives, soit elles expliquaient peu les probabilités de choix.

La deuxième variable utilisée est la densité urbaine qui explique, par exemple, les difficultés d’accès au bois pour le chauffage et au gaz de réseau.

Prix des énergies

Il est important aussi à ce stade de différencier les prix des énergies des coûts d’installation du chauffage. Si le ménage est amené à choisir entre les différents moyens de chauffage, il tiendra compte des coûts d’installation. Ces coûts d’installations sont des attributs des offres dont nous avons décidé de ne pas tenir compte. Nous considérons ainsi que ce coût n’est pas une contrainte en lui-même. C’est plutôt le revenu du ménage qui l’oblige à tenir compte des coûts. Il faut noter que le prix de l’électricité et du gaz de réseau en France sont imposés au ménage et sont indépendants des technologies de chauffage. C’est-à-dire le ménage a le choix entre les mêmes tarifs de l’électricité, indépendamment du fait qu’il installe un convecteur ou une pompe à chaleur.

Les prix des énergies peuvent se révéler être un facteur décourageant pour l’utilisation de certains moyens de chauffage qui nécessitent une énergie considérée par le ménage comme « trop chère ». Nous proposons de considérer que le prix de l’énergie est pris en compte par le ménage lors du choix de son moyen chauffage, c’est-à-dire soit au moment de la construction du logement, de son achat ou de sa location soit quand l’ancien chauffage est changé par un nouveau. Nous partons de l’hypothèse que l’ancien chauffage est remplacé par le même moyen de chauffage8.