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DES BIBLIOTHÈQUES UNIVERSITAIRES EN PROGRÈS

UN FAISCEAU DE PARADOXES

DES BIBLIOTHÈQUES UNIVERSITAIRES EN PROGRÈS

Grâce à une attention soutenue et une incitation financière du ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, la politique d’extension des ouvertures a connu plus de succès au sein des universités que du côté des villes. En effet, d’une part, la mise en œuvre de la loi relative aux libertés et responsabilités des universités (LRU), source du renou- veau pour la gouvernance des universités, et le souci de plus en plus prégnant d’une insertion réussie des étudiants dans l’université et ulté- rieurement dans le monde du travail, ont permis de mettre en évidence les possibilités offertes par les BU : leur capacité d’accueil et leur rôle incontournable dans l’intégration des étudiants au sein de l’université. Dans certaines régions, les collectivités territoriales ont pu apporter un concours financier pour contribuer à l’augmentation des budgets néces- saires au recrutement d’étudiants venant en appui aux personnels titu- laires pour accroître les horaires d’ouverture. C’est notamment le cas de la région Île-de-France qui a développé un système de subventionne- ment pour ce type de recrutements.

1. Voir Georges Perrin, Améliorer l’accueil en bibliothèque : propositions pour une extension des horaires d’ouverture, Rapport n° 2008-001 de l’Inspection générale des bibliothèques, avril 2008, pp. 12-13.

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Ainsi, des efforts ont pu être initiés au cours des deux dernières décen- nies, permettant, d’approcher la moyenne de 60 heures d’ouverture heb- domadaire des bibliothèques universitaires.

Encore faut-il, en entrant dans le détail, faire la part des secteurs les plus avancés dans ce domaine, et de ceux qui sont encore appelés à faire des efforts pour atteindre un niveau correct d’ouverture. Il est clair que les avancées les plus significatives ont eu lieu dans les sections de santé, très demandeuses en matière d’accueil tant en journée qu’en soirée, tant en semaine qu’au long des week-ends. À cet égard, l’exemple de la Biblio- thèque de Santé de l’université de Nantes est intéressant, qui réunit tous les ingrédients de la réussite : la volonté déterminée des autorités univer- sitaires de prendre en compte les demandes des étudiants, la situation géographique de la bibliothèque au cœur de la ville, l’attractivité de ses espaces, la modulation des services offerts après 19 h, l’avancée progres- sive après évaluation régulière des pratiques et demandes du public, etc. Il est, certes, relativement aisé de développer des horaires d’ouverture au sein d’une institution qui reçoit un public plus spécialisé et plus « captif » que celui des bibliothèques de lecture publique, et dont l’exigence porte, pour une très grande part, sur un nombre de places suffisant pour travail- ler dans le calme et non prioritairement sur une très grande variété de services et d’accès aux collections. Toutefois, la nécessité d’introduire de la souplesse dans les plannings, et donc de prévoir le recrutement d’un personnel supplétif est identique en BU et en BM.

Ainsi, grâce aux aides financières précitées, les horaires d’ouverture ont pu connaître un saut quantitatif relativement important au cours de ces cinq dernières années. Cependant, beaucoup reste à faire pour harmoni- ser les plages d’ouverture sur les réseaux des bibliothèques universitaires.

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Une démarche identique pourrait réunir les bibliothèques universitaires parisiennes, la Bpi ainsi que la BnF, afin d’offrir aux étudiants parisiens des espaces d’accueil le dimanche, et soulager ainsi ces 2 grandes biblio- thèques, même si leur accès n’est interdit à aucune catégorie de population. Il convient de souligner que, contrairement aux universités françaises, de nombreuses universités étrangères gardent leurs bibliothèques ouvertes durant tout l’été. Certaines insistent même sur le fait que le mois d’août connaît une des fréquentations les plus importantes de l’année. C’est en effet la période où les étudiants étrangers en résidence à l’université ont besoin de la bibliothèque, et celle où les chercheurs des autres uni- versités viennent consulter les documents nécessaires à la poursuite de leurs travaux.

Nous avons déjà évoqué, à propos des bibliothèques municipales, quelques obstacles à l’extension des horaires d’accueil du public. Les bibliothèques universitaires, elles, sont tributaires des rythmes « scolaires » de leurs universités qui, la plupart du temps pour des raisons d’économie, ne sou- haitent pas garder de services ouverts durant les vacances de Noël ou

L’AMPLITUDE HORAIRE DES BU EN FRANCE : QUELQUES CHIFFRES

ENCADRÉ

Suivant les disciplines auxquelles elles sont rattachées, les BU n’ont pas la même amplitude d’ouverture.

Les bibliothèques de lettres et sciences humaines ouvrent en moyenne 58  heures par semaine, celles de sciences 58 h 30, et celles de droit 59  h  30. Elles sont encore loin des 65 heures d’ouverture des biblio- thèques de santé.

De plus, près de 30  % des BU ne sont pas ouvertes le samedi, jour où les étudiants sont le plus libres pour effectuer du travail personnel ; 50 %

sont fermées dès 19 h, et seules 19 % ouvrent au-delà de 20 h.

Quant à l’ouverture du week-end, notamment celle du dimanche telle que la pratique déjà la BU santé de Nantes, elle pourrait s’envisager en concertation avec les bibliothèques municipales qui sont également ou- vertes ce jour-là, afin de décharger ces dernières de la pression des étu- diants qui l’investissent le dimanche à défaut d’un autre lieu plus adapté à leur attente.

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d’été. Mais, dans la mesure où la bibliothèque est reconnue comme un des lieux de vie essentiels des étudiants, ne serait-il pas envisageable de ne pas les priver, durant ces périodes, de cet accès à une place de travail et aux documents utiles à leurs études, qui constituent de sérieux atouts pour leur réussite future ?

Des perspectives encourageantes : quelques pistes

Les perspectives d’avancées concernant l’élargissement des horaires d’ou- verture semblent reposer sur des prospectives plus affirmées du côté des bibliothèques universitaires que des bibliothèques municipales.

En effet, séduites par le succès avéré d’expériences étrangères, notam- ment des Learning Centres, plusieurs universités envisagent de tenter l’ex- périence d’adapter l’organisation d’au moins une section de leur réseau documentaire aux principes de fonctionnement de ces lieux d’un type nou- veau : décloisonnement des espaces, diversification des services, qualité du confort et extension des plages horaires d’accueil. Sans doute est-il plus fa- cile pour les équipes de ces bibliothèques que pour celles des bibliothèques municipales de cerner les réelles attentes et les nouveaux comportements de leur public, plus homogène que celui de la lecture publique ?

Quant aux bibliothèques municipales, le succès de celles qui, d’ores et déjà, ouvrent leurs portes le dimanche est suffisamment probant par la qualité des résultats constatés pour constituer autant d’incitations à vouloir enfin concrétiser le souhait si souvent exprimé par les bibliothé- caires : accueillir de nouveaux publics dans une ambiance plus familiale, qui répond parfaitement aux attentes d’usagers disposés à utiliser les ser- vices qui leur sont offerts dans les meilleures conditions d’accueil et de confort, et selon le meilleur rythme qui soit, celui de la détente et d’une convivialité heureuse.

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OUVRIR LE DIMANCHE ?

MÉTHODOLOGIE POUR DES

NÉGOCIATIONS RÉUSSIES

par

Jean-François Jacques