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1.3.1 Les études phénotypiques 1.3.1.1. Les caractéristiques de la mère

Plusieurs études phénotypiques ont associé différentes caractéristiques maternelles aux variations notables observées dans le langage des mères. En particulier, le statut socio- économique (SSE) et l'éducation de la mère, son âge, son niveau de connaissances reliées au développement de l'enfant et la présence de symptômes dépressifs ont été mis en lien avec différents aspects de la stimulation verbale maternelle.

Dans un premier temps, le SSE de la famille a été positivement associé à la quantité de stimulation offerte par la mère, de sorte que les enfants issus de milieux socio- économiques favorisés sont exposés à davantage d'interactions langagières, mais également

à plus de mots que les enfants de milieux défavorisés (Hart & Risley, 1992; Lacroix et al., 2001). Hoff (2003) a montré que les mères de SSE élevé adressent plus de verbalisations à leur enfant âgé de 2 ans, utilisent plus de mots et plus de mots variés, parlent avec une longueur moyenne d'énoncés plus élevée et utilisent plus fréquemment des verbalisations contingentes au sujet d'attention de leur enfant, comparativement aux mères de milieux socio-économiques moyens. Une autre étude a montré que, tout comme les mères de milieux défavorisés, les mères adolescentes utilisent davantage de verbalisations visant à diriger l'activité de leur enfant et moins de verbalisations visant à initier et à maintenir des échanges verbaux (Lacroix et al., 2001). L'éducation de la mère a également été mise en lien avec le langage maternel, de sorte que les mères plus éduquées parlent généralement plus à leur enfant (Huttenlocher et al., 2007). Henning, Striano et Lieven (2005) ont aussi montré que les mères plus éduquées utilisent des énoncés plus longs lorsqu'elles s'adressent à leur enfant de 3 mois.

La connaissance du développement de l'enfant a également été associée au langage émis par les mères. Rowe (2008) a montré que la connaissance du développement de l'enfant agit à titre de médiateur de la relation entre le SSE et le langage parental. Les différences dans le langage parental reliées au SSE seraient ainsi attribuables aux connaissances du parent en ce qui a trait au développement des enfants. Dans le même sens, Vernon-Feagans et collaborateurs (2008) ont montré que la relation entre les connaissances reliées au développement de l'enfant et le langage parental est expliquée par les comportements de stimulation et d'engagement de la mère lors des interactions avec son enfant. À l'autre extrémité de ce continuum, la dépression maternelle a été associée à une diminution de la quantité de verbalisations maternelles (Lovejoy, Graczyk, O'Hare & Newman, 2000), possiblement en raison des symptômes de désengagement et d'apathie reliés à cette pathologie (Rowe et al., 2005).

Malgré le lien entre certaines caractéristiques maternelles et le langage des mères, la plupart des ces travaux n'étudient généralement qu'une ou deux caractéristiques maternelles à la fois. Seulement deux études ont proposé des modèles englobant plusieurs caractéristiques de la mère et de l'enfant. Premièrement, Rowe, Pan et Ayoub (2005) ont étudié le langage maternel adressé à des enfants de 14, 24 et 36 mois lors d'interactions

mère-enfant de 10 minutes à la maison ( N - 106). Deux mesures de langage maternel ont été utilisées : la quantité, soit le nombre de mots produits par les mères, et la diversité, soit le nombre de mots différents dits par les mères. Ces mesures ont été mises en lien avec différentes caractéristiques de la mère et de l'enfant, dont l'éducation de la mère, ses habiletés verbales, la dépression maternelle, l'âge de la mère, le sexe de l'enfant, son âge et le rang de l'enfant dans la famille. Les résultats ont montré un accroissement de la quantité et de la diversité du langage maternel avec l'âge de l'enfant. Les mères plus âgées, plus éduquées et présentant moins de symptômes liés à la dépression parlaient également davantage à leur enfant. Par ailleurs, les mères plus âgées, plus éduquées et qui possèdent de meilleures connaissances verbales utilisaient un langage comprenant plus de mots différents.

La seconde étude est allée plus loin en offrant un modèle formel des sources d'influences distales et proximales des compétences lexicales de l'enfant. Bornstein, Haynes et Painter (1998) ont étudié différentes caractéristiques des mères lorsque leurs enfants étaient âgés de 20 mois (N = 131). Ils ont mesuré, chez la mère, son SSE, son intelligence verbale, ses traits de personnalité social-anxieux, son attitude envers la parentalité et ses connaissances du développement de l'enfant. Le langage maternel a été mesuré à l'aide du nombre de mots différents produits par les mères lors d'une séquence d'interactions et par la longueur moyenne des énoncés maternels. Le vocabulaire de l'enfant a été évalué à l'aide de rapports maternels, de l'observation des verbalisations de l'enfant durant la séquence d'interactions avec la mère et d'une évaluation formelle par un évaluateur. Les résultats de l'étude ont montré que le langage de la mère était prédit par son SSE, son intelligence verbale et ses connaissances du développement de l'enfant. Le vocabulaire des mères et une attitude positive envers la parentalité expliquaient également une partie de la variance de la compréhension langagière de l'enfant. Ce modèle réitère la contribution du langage de la mère au vocabulaire réceptif de l'enfant et met en lumière la contribution des caractéristiques de la mère au langage qu'elle utilise avec son enfant.

Ces deux études prennent en considération les caractéristiques de la mère pour expliquer les différences dans le discours maternel. Or, l'étude de Rowe et al. (2005) montre que l'âge de l'enfant prédit la quantité de verbalisations maternelles. Certaines

caractéristiques de l'enfant, en particulier son âge, son sexe, son rang de naissance dans la famille et certains aspects de son tempérament, ont aussi été mises en lien avec la stimulation verbale maternelle.

1.3.1.2. Les caractéristiques de l'enfant

Le langage maternel change avec l'âge de l'enfant, les mères ajustant la complexité de leur discours en fonction de l'âge (Huttenlocher et al., 2007; Rowe et al., 2005; Vernon- Feagans et al., 2008). Les mères utiliseraient en outre davantage d'énoncés sensibles et moins de verbalisations qui dirigent l'attention avec des enfants plus âgés (Flynn & Masur, 2007). Les mères pourraient également s'adresser de façon différente aux garçons et aux filles, bien que des résultats contradictoires soient retrouvés à ce sujet. Leaper, Anderson et Sanders (1998) ont observé que les mères parlaient davantage à leurs filles, alors que Flynn et Masur (2007) ont montré que les mères utilisaient plus de verbalisations sensibles avec leurs filles et plus de verbalisations intrusives avec leurs garçons. Au contraire, aucun effet du sexe de l'enfant n'a été rapporté dans plusieurs études, pour la quantité et la complexité du langage maternel (Huttenlocher et al., 2007; Rowe et al., 2005; Vernon-Feagans et al., 2008). L'ordre de naissance dans la famille serait par ailleurs associé au langage maternel. Les premiers nés pourraient bénéficier d'une stimulation verbale plus variée, comprenant davantage de questions et d'énoncés visant à initier et à maintenir des échanges verbaux, que les seconds nés (Jones & Adamson, 1987).

L'âge, le sexe de l'enfant et sa position dans la famille ont donc été associés au langage de la mère. Cependant, ces variables demeurent des caractéristiques générales de l'enfant (voire familiales, comme l'ordre de naissance) qui peuvent être associées au langage maternel via des comportements de l'enfant. Les études citées préalablement ne renseignent toutefois aucunement sur les comportements de l'enfant lors des interactions langagières. Cette influence de l'enfant sur son environnement verbal pourrait notamment s'expliquer par un effet de l'enfant (child effect; Bell & Chapman, 1986). Un effet de l'enfant survient lorsqu'une association entre un comportement parental et le développement de l'enfant est influencée par une variable de l'enfant qui provoque ou évoque un comportement du parent (Bell & Chapman, 1986).

Dans cette perspective, certaines études ont mis en relation le tempérament de l'enfant avec le langage maternel. La notion de tempérament fait référence aux différences individuelles retrouvées entre enfants au plan de la réactivité et de la régulation, aux niveaux émotionnels, comportementaux et attentionnels (Putnam, Sanson & Rothbart, 2002). Le tempérament a été mis en relation avec l'acquisition du langage, de sorte que les enfants capables de réguler plus efficacement leurs états émotifs (en particulier les enfants présentant des états affectifs plus positifs) et démontrant un meilleur contrôle attentionnel (par exemple en lien avec la résistance aux distractions) posséderaient un vocabulaire plus étendu (Dixon & Shore, 1997). Au contraire, les enfants difficilement attentifs et présentant un important niveau d'activité motrice auraient un vocabulaire moins étendu et moins complexe (Carmen Usai, Garello & Viterbori, 2009). Cet effet du tempérament de l'enfant sur son développement langagier pourrait passer en partie par les comportements verbaux maternels : un bébé plus souriant et de disposition positive pourrait recevoir davantage de stimulations parentales, alors que les enfants plus difficiles ayant des problèmes à réguler leurs réponses émotives et comportementales pourraient être exposés à moins de stimulation ou à une stimulation plus intrusive.

En ce qui a trait au langage maternel spécifiquement, peu d'études ont mis en lien le tempérament de l'enfant et la stimulation verbale maternelle. Smolak (1987) a montré certaines associations entre le tempérament et le langage maternel. Dans cette étude, huit familles ont participé à deux séances d'interactions mère-enfant à 10, 14 et 18 mois. La première séance servait à observer le comportement de l'enfant et la deuxième à noter les verbalisations maternelles. La quantité totale de verbalisations et le pourcentage de répétitions, de verbalisations directives et de verbalisations visant à obtenir l'attention de l'enfant constituaient les mesures de langage maternel. À 18 mois, les résultats montraient des corrélations significatives entre l'expression d'affects positifs chez l'enfant et un pourcentage plus élevé de verbalisations qui visent à obtenir son attention, entre les affects positifs de l'enfant et le total de verbalisations maternelles et entre une quantité plus élevée de mouvements chez l'enfant et la quantité totale de verbalisations. Cette étude présente cependant plusieurs limites qui mettent en doute la validité des résultats, notamment, les nombreuses corrélations testées auprès d'un échantillon limité de sujets. Toutefois, cette étude suggère un lien entre le tempérament de l'enfant et le langage utilisé par les mères.

Vernon-Feagans et colalborateurs (2008) ont aussi observé une association entre certaines caractéristiques tempéramentales de l'enfant et le langage produit par la mère. Ces auteurs ont étudié les verbalisations maternelles auprès de 1157 dyades mère-enfant lors d'une activité de lecture de livres à 6 mois. Leurs analyses ont montré que les enfants qui sont décrits par la mère comme étant plus difficiles recevaient moins de verbalisations maternelles et étaient exposés à un langage maternel moins diversifié. Ces résultats suggèrent que des caractéristiques spécifiques à l'enfant, ou du moins la perception que les mères ont de leur tempérament, sont associées au langage maternel. Ainsi, les enfants jugés plus difficiles pourraient évoquer une stimulation verbale moins optimale de la part de leur mère.

L'étude de Bornstein et al. (1998) décrite précédemment s'est également intéressée à un potentiel effet de l'enfant en testant l'hypothèse que la sociabilité de l'enfant influence son développement langagier indirectement par le langage maternel. Ils ont plutôt montré que les mères qui possèdent de meilleures habiletés au plan du vocabulaire ont des enfants plus sociables qui ont alors des habiletés langagières plus développées. Cette étude ne montre donc pas le lien escompté entre le tempérament sociable de l'enfant et les verbalisations de la mère. Il se peut que ce soit plutôt les aspects négatifs du tempérament, notamment les difficultés de régulation, qui se répercutent sur le langage maternel.

Ainsi, des caractéristiques de l'enfant pourraient affecter le langage maternel. Bien que la plupart des auteurs s'entendent pour attribuer un rôle actif à l'enfant lors des interactions entourant la stimulation verbale maternelle, il y a très peu d'appuis empiriques pour étayer cette position. Ceci est en partie attribuable au fait que les études mesurent très rarement ou très sommairement les caractéristiques de l'enfant. Dans ce contexte, la contribution des verbalisations maternelles est interprétée comme une contribution à sens unique : il est présumé que les verbalisations sont indépendantes des caractéristiques de l'enfant, assujetties aux caractéristiques de la mère et qu'elles ont une contribution causale directe au développement langagier de l'enfant (Huttenlocher et al., 1991). Cependant, et comme le suggèrent les études présentées, des caractéristiques de l'enfant pourraient être associées aux comportements verbaux des mères. Ainsi, les différences dans le langage maternel pourraient être attribuables : (a) à des caractéristiques de la mère et (b) à des

caractéristiques de l'enfant, mais aussi (c) à une prédisposition génétique commune entre mère et enfant quant aux compétences langagières. Selon cette perspective, départager l'influence de la mère de celle de l'enfant devient nécessaire pour cerner les déterminants réels des verbalisations maternelles.

Pour ce faire, l'étude du comportement de la mère avec deux enfants différents permet d'évaluer dans quelle mesure les différences dans les verbalisations maternelles peuvent être attribuables à des facteurs inhérents à la mère ou à l'enfant. Dans ce contexte, les études de jumeaux sont particulièrement utiles, puisqu'on y mesure alors le comportement d'une même mère avec deux enfants dont on connaît la ressemblance génétique. Il s'agit par ailleurs d'un courant important dans l'étude des comportements parentaux, puisque les études de jumeaux, mais également les autres devis génétiquement informatifs, renseignent sur les sources de variance de la parentalité en prenant en considération dans un même temps les aspects reliés à l'environnement (représentatifs notamment des caractéristiques maternelles et familiales), mais également ceux liés aux caractéristiques héritables de l'enfant. Les sections suivantes présentent le raisonnement heuristique à la base de cette approche et abordent certains travaux qui ont étudié les comportements maternels dans cette optique chez les nourrissons.

1.3.2 Les études génétiquement informatives. 1.3.2.1 Les bases heuristiques du devis de jumeaux

La génétique du comportement s'intéresse aux différences entre individus (Plomin & Colledge, 2001). Les études de jumeaux sont le devis le plus fréquent en génétique du comportement qui permet d'estimer les proportions de la variance d'un comportement attribuables aux facteurs génétiques et environnementaux. Puisque les jumeaux monozygotes (MZ) partagent 100% de leurs gènes et que les jumeaux dizygotes (DZ) partagent en moyenne 50% de leurs gènes, une comparaison de la similarité intra-paire MZ et DZ sur un trait ou, par extension, une réponse parentale, permet d'évaluer dans quelle mesure des facteurs génétiques sont responsables du phénomène à l'étude (DiLalla, 2004; McGuire, 2003). Plus la différence entre la corrélation des paires de jumeaux MZ et celle des DZ est élevée, plus le comportement étudié est sous l'influence de facteurs génétiques.

Dans le modèle classique de partition de la variance, les influences sont regroupées en trois catégories soit : (a) un estimé de la contribution de facteurs génétiques (héritabilité : A ou additive genetic influences; des influences non additives peuvent également être modélisées, notamment sous la forme d'effets de dominance dénotés généralement par D), (b) un estimé de l'environnement partagé entre les enfants (C ou shared environmental influences) et (c) un estimé de l'environnement unique à chaque jumeau ou non partagé (E ou nonshared environmental influences, qui comprend aussi l'erreur de mesure) (Neale & Cardon, 1992). Cette répartition de la variance s'applique le plus souvent à des comportements ou phénotypes évalués directement auprès des jumeaux. Toutefois, lorsque les comportements parentaux sont évalués séparément pour chaque enfant, ils deviennent un « phénotype étendu » de l'enfant. Ainsi, départager les influences des facteurs environnementaux et génétiques sur les verbalisations maternelles devient possible, comme pour tout phénotype.

La contribution de l'enfant à son environnement peut se voir dans ce qu'on appelle une corrélation génotype-environnement (CorrGE). Une CorrGE survient lorsque des caractéristiques héritables de l'enfant évoquent certains comportements parentaux (Reiss, 2005). Dans un design génétiquement informatif, on décèle une CorrGE lorsqu'on obtient une héritabilité significative pour un comportement parental (Deater-Deckard, 2000). Les CorrGE peuvent être de trois types : (1) une CorrGE passive survient lorsque l'environnement parental est corrélé avec des facteurs génétiques de l'enfant simplement compte tenu des influences génétiques partagées entre parent et enfant, (2) une CorrGE réactive se produit lorsque des caractéristiques héritables de l'enfant évoquent ou provoquent certaines réponses parentales et (3) une CorrGE active résulte en la recherche ou la préférence par un individu d'un environnement corrélé avec son génotype (Scarr & McCartney, 1983). Des CorrGE passive ou réactive, en particulier, pourraient jouer un rôle dans l'étiologie du langage maternel chez les nourrissons, mais très peu d'études génétiquement informatives se sont attardées au langage des mères.

1.3.2.2 Les études génétiquement informatives des comportements parentaux à la petite enfance

Une seule des études génétiquement informatives de comportements parentaux s'est intéressée au langage maternel à la petite enfance. Avant de présenter les résultats et les conclusions de cette étude, les travaux relatifs à l'étiologie génétique et environnementale de certains comportements parentaux adressés à des nourrissons sont discutés pour montrer la contribution de ce type d'études à la compréhension des interactions parent-enfant.

Boivin et collaborateurs (2005) ont montré que, lorsque l'enfant était âgé de 5 mois, les sentiments d'efficacité parental, la surprotection, l'impact parental perçu et les comportements hostiles-réactifs auto-rapportés par les parents étaient expliqués en majeure partie par des caractéristiques de l'environnement partagé des enfants. Cependant, les comportements hostiles-réactifs étaient aussi modérément associés à des facteurs génétiques de l'enfant. Les auteurs ont d'ailleurs observé que cette association était attribuable, dans une certaine mesure, au tempérament difficile chez l'enfant. Les enfants jugés plus difficiles semblaient évoquer des réponses parentales plus négatives. Les résultats de cette étude montrent donc que certains comportements parentaux ont une étiologie génétique attribuable à des caractéristiques héritables de l'enfant.

L'étiologie des comportements hostiles-réactifs maternels a été examinée plus en détails dans une étude longitudinale. Forget-Dubois et collaborateurs (2007) se sont intéressés aux sources de variance associées à ces comportements maternels à 5, 18 et 30 mois. Les résultats des analyses ont montré des contributions génétiques modestes à 5 et 30 mois, mais aucune étiologie génétique des comportements hostiles-réactifs à 18 mois. De plus, la stabilité de ces comportements d'un âge à l'autre était attribuable à des facteurs de l'environnement partagé des enfants qu'on associe, dans ce cas, au fait qu'il s'agisse du même parent évalué pour deux enfants. Les auteurs concluent donc que des caractéristiques héritables de l'enfant évoqueraient des comportements hostiles-réactifs de façon ponctuelle, mais que la stabilité dans ce type de comportements chez les mères dépend plutôt de caractéristiques propres à la mère.

D'autres comportements des parents ne seraient pas attribuables à des caractéristiques héritables de l'enfant. Roisman et Fraley (2006) ont étudié la qualité des

interactions mère-enfant en observant les comportements maternels lors d'une tâche d'apprentissage tirée du Nursing Child Assessment Teaching Scale. Les mères devaient apprendre une nouvelle tâche à leur enfant âgé de 9 mois; la qualité de l'interaction a été cotée selon les comportements de la mère dans cette tâche (est capable d'attirer l'attention de l'enfant, de donner des instructions appropriées, de poser des questions et de donner de la rétroaction à l'enfant) et la réponse de l'enfant. Les résultats ont montré que la variance dans la qualité des interactions mère-enfant était expliquée par l'environnement partagé et l'environnement unique, sans démontrer d'apport significatif des facteurs génétiques de l'enfant.

En ce qui a trait au langage maternel, une seule étude a examiné l'étiologie génétique et environnementale des verbalisations de la mère. DiLalla et Bishop (1996) ont étudié les comportements maternels auprès de 168 paires de jumeaux de 7 et 9 mois. Les comportements des mères ont été mesurés lors d'une session d'interactions mère-enfant de 2.5 minutes durant laquelle la mère avait comme instruction de provoquer des vocalisations chez son enfant. Parmi les comportements mesurés, les auteurs ont inclus deux mesures

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