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2 Production d’états comprimés du rayonnement à l’aide de diodes laser 99

2.1.3 Détection directe calibrée

Quoique

la détection

équilibrée

soit retenue comme le

système

de mesure le

plus fiable,

nous avons été amenés à recourir à d’autres

systèmes reposant

sur la détection directe de

l’ensemble du faisceau lumineux par une seule

photodiode.

Ceci a été rendu nécessaire

lorsque

nous avons voulu mesurer le bruit de certaines diodes en

cryostat.

En

effet,

l’insertion sur le

trajet

du faisceau d’une

simple

lame de verre ou d’une lame demi-onde

pouvait

modifier de

façon

considérable le bruit d’intensité de la

diode,

en

provoquant

généralement

un

important

excès de bruit. Dans ces

conditions,

la mise en oeuvre de la détection

équilibrée

se révélait

impossible puisque

celle-ci

exigeait

au moins une lame demi-onde pour

séparer

le faisceau en deux.

Nous avons

également

recouru à la détection directe calibrée

lorsque

nous avons

en-voyé

le faisceau émis par la diode laser dans un monochromateur. Une

partie

du faisceau

était

envoyée

sur un

photodétecteur,

une autre

partie

était détectée par le second

pho-todétecteur à la sortie du monochromateur. Ce

dispositif permettait

non seulement de contrôler que le niveau de bruit du faisceau ne

changeait

pas, mais fournissait

également

une référence pour évaluer le niveau de bruit en sortie du monochromateur.

En

effet,

le

signal

obtenu par détection directe donne le bruit d’intensité du faisceau.

Il faut le mettre en relation avec le bruit

quantique

standard

correspondant.

Pour

chaque

spectre

de bruit de la source, il faut être en mesure d’obtenir le

spectre

de bruit

quantique

standard pour la même intensité lumineuse et les mêmes

fréquences,

tout en

gardant

des conditions de mesures aussi

proches

que

possible.

Pour cela deux méthodes ont été

Figure-2-8: Principe

de la détection calibrée à référence fixe

A. Référence fixe

Cette méthode consiste à recueillir sur

l’analyseur

de

spectre

le

spectre correspondant

à une source lumineuse au bruit

quantique

standard

(fig. 2-8).

Connaissant le courant continu débité par la

photodiode

pour cette source, et sachant que le bruit

quantique

standard évolue linéairement avec l’intensité de la source, on déduit du

spectre précédent

le

spectre correspondant

à une intensité

quelconque

de la source. On

dispose

ainsi d’une référence de bruit

quantique

standard

enregistrée

sur

fichier,

et à

laquelle

on

rapportera

les

spectres

obtenus dans les mêmes

conditions,

par la même

photodiode

et le même

amplificateur, placés

cette fois devant le faisceau à étudier. Cette méthode a été utilisée pour mesurer le bruit de la lumière émise par les mini cristaux de YAG et

YVO4.

Une telle méthode pose évidemment des

questions quant

à sa

fiabilité.

Elle est

tri-butaire de l’ensemble des conditions dans

lesquelles

les mesures sont faites: pour les

détecteurs,

il

s’agit

notamment du

chauffage

des

photodiodes

et des

amplificateurs

et de

distortions introduites par le

changement

de calibre et de la non-linéarité des

amplitudes

mesurées.

Nous avons donc effectué de très nombreuses mesures à

fréquence fixe,

de manière à

disposer

de la meilleure résolution

possible,

afin d’étudier la linéarité du bruit

quan-tique

standard mesuré en fonction de l’intensité lumineuse reçue par les

photodiodes.

Les meilleurs résultats ont été obtenus en utilisant

l’analyseur

de

spectre

HP8560E

qui

s’est montré peu sensible aux

changements

de calibre. Il est

cependant préférable d’adapter

le calibre de manière à ce que le

signal

mesuré reste dans la moitié basse de l’écran de

l’analyseur.

Le bruit mesuré reste bien linéaire en

fonction

de l’intensité des faisceaux

au bruit

quantique

standard

jusqu’à

des

puissances

incidentes de l’ordre de 20 mW pour de nombreuses séries de mesures. Les

pentes

mesurées d’une droite à l’autre

présentent

néanmoins une

dispersion

de l’ordre de

10% provenant

du

chauffage

des

photodiodes

comme de celui de

l’électronique.

Ceci illustre l’incidence des conditions de mesure. Il est

en fait

possible

mais difficile de maîtriser suffisamment ces conditions pour obtenir des résultats

reproductibles

dans un intervalle de confiance de l’ordre de

3%.

Nous nous sommes notamment efforcés de comparer de

façon

presque

simultanée,

et

en faisant varier l’excés de bruit de la lumière de 0 à 3

dB,

la mesure du bruit normalisé

donnée par une détection

équilibrée

et celle donnée par la détection

directe,

en utilisant comme référence de bruit

quantique

standard celle donnée par la détection

équilibrée.

Ces essais ont montré que le

dispositif

à référence fixe est efficace à condition de mesurer des excès ou des réductions de bruit pas

trop

faibles devant le bruit

quantique standard;

il est donc peu

adapté

à la mesure des

compressions

de bruit que nous attendons des

diodes laser.

B. Référence simultanée

Parce que nous

disposons

de deux

photodétecteurs identiques

dans la limite de

résolu-tion des moyens de mesure mis en oeuvre, nous avons réalisé le schéma de mesure suivant

conditions

Figure~2-9: Principe

de la détection calibrée à référence simultanée

équilibrée

3

, et placé

une des

photodiodes

devant le

faisceau,

au bruit

quantique

stan-dard,

d’une diode sur

réseau,

tandis que l’autre était

placée

devant le faisceau à mesurer.

Chaque photodiode reçoit

ainsi la même intensité lumineuse. Il suffit donc de masquer le

premier

faisceau pour avoir le bruit d’intensité de la source

étudiée,

et de masquer le second pour avoir la référence de bruit

quantique

standard

correspondant

au même

photocourant.

Nous avons contrôlé avant

chaque

série de mesures, en mettant les

photo-diodes dans la

configuration

de la détection

équilibrée,

que le faisceau de référence était effectivement au bruit

quantique

standard.

Nous nous sommes donc

affranchis,

dans la mesure où les bruits que nous avons

mesurés étaient très

voisins,

de l’ensemble des non-linéarités

qui pouvaient

affecter la

qualité

de la mesure par référence fixe

(cf.2.1.3.A):

la

puissance

lumineuse est la même

sur

chaque photodiode,

la

puissance

de bruit est très

semblable, l’analyseur

de

spectre

est utilisé dans des conditions

identiques,

sur le même

calibre,

les mesures sont faites

3

de manière

quasi simultanée,

toute la chaîne en aval des

photodétecteurs

travaille dans

des conditions semblables. Seul le

chauffage

des

photodiodes peut légèrement

différer

du fait de

temps d’exposition légèrement

variables. Nous pensons être ainsi parvenus à une

précision

relative de l’ordre de

2%

sur l’écart mesuré par

rapport

bruit

quantique

standard.

2.1.4 Fiabilité des

mesures