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4.1. CARACTÉRISTIQUES SOCIO-ECONOMIQUES DES MENAGES

4.2.1. Dépenses des consommations alimentaires

La consommation alimentaire est une activité qui peut se réaliser soit dans le ménage soit hors de celui-ci. Dans cette section, il sera question d’estimer d’abord les dépenses dans le ménage et ensuite les dépenses des consommations alimentaires hors ménage.

1° Consommations alimentaires dans les ménages

a) Nombre de repas par jour

Le nombre de repas est un indicateur important pour apprécier le niveau de la sécurité alimentaire des ménages. Le tableau 12 ci-dessous présente la situation par rapport aux ménages concernés par l’étude.

Tableau 12. Nombre de repas par jour

LIMETE (Quartier aisé) NDJILI (Quartier moyen) MAKALA (Quartier pauvre) Effectif % Effectif % Effectif %

UN REPAS 27 26 57 41 41 39

DEUX REPAS 50 48 60 44 55 53

TROIS REPAS 27 26 21 15 8 8

Total 104 100 138 100 104 100

Source : Auteur à partir de données de l’enquête 2010.

Il apparaît qu’en général les ménages prennent deux repas par jour. Mais avec des tendances fort différentes. Environ 74% des ménages du quartier aisé prennent 2 à 3 repas par jour. Dans le quartier moyen, près de 85% des ménages prennent 1 à 2 repas par jour, alors que dans le quartier pauvre plus de 92% ne prennent qu’un seul repas par jour. Les études menées par le PAM et INS (2008 op. cit.) ont montré que le nombre de repas par jour en RDC était autour de deux. On peut donc admettre au regard de ces informations qu'à Kinshasa, le nombre de repas par jour qui est de deux en moyenne, tend à diminuer dans les ménages les plus pauvres. b) Consommation des aliments de base

Le tableau 13 ci-dessous présente les trois principaux aliments de base et leurs dépenses mensuelles en francs congolais.

A la question consistant à citer les trois aliments de base les plus consommés, il en ressort que c’est d’abord le Fufu (une bouillie préparée sur base de farine de manioc et celle de maïs) qui est l’aliment de base le plus consommé dans les trois quartiers. Dans le quartier aisé il représente 40% des aliments de base consommés dans les ménages. Il est suivi du plantain (19%) et du riz (16%). Dans le quartier moyen, les aliments de base les plus consommés sont : le Fufu préparé sur base de manioc et maïs (50%), le Fufu préparé sur base de maïs ou de manioc seul (13%) et le riz (11%). Dans le quartier pauvre, le Fufu de manioc et de maïs représente 45%, la Chikwangue 15% et le Fufu sur base de manioc seul 11%.

S’agissant des dépenses, il ressort de ce tableau que ce sont des ménages du quartier aisé qui dépensent mensuellement plus d’argent pour l’achat des aliments de base (44.160 fc) que ceux du quartier moyen (34.040 fc) ou ceux du quartier pauvre (31.280 fc).

Tableau 13. Aliments de base les plus consommés et leurs dépenses mensuelles (en fc) LIMETE (Quartier aisé) NDJILI (Quartier moyen) MAKALA (Quartier pauvre) Aliments de base Fufu (manioc+maïs)

Banane plantain Riz

Fufu (manioc+maïs) Fufu (manioc seul)

Chikwangue

Fufu (manioc+maïs) Fufu (manioc seul)

Chikwangue Dépenses (en fc)

Médiane 44.160 34.040 31.280

Moyenne 51.500 35.604 33.120

Ecart-type 34.684 15.640 17.388

Source : Auteur à partir des données de l’enquête 2010.

Les tests de comparaison des moyennes ainsi que l’Analyse de la Variance (ANOVA) au seuil de confiance de 90%, ont montré que les dépenses des aliments de base présentent des différences significatives entre les ménages aisés d’une part et ceux des deux autres quartiers d’autre part. Par contre, il n’existe pas de différence significative entre les dépenses observées dans le quartier moyen et dans le quartier pauvre.

En analysant les données de ce tableau par rapport aux aliments déclarés, on observe une certaine substitution dans les modèles de consommation entre les quartiers. En effet, les ménages moyens et pauvres n’étant pas en mesure de consommer la banane plantain ou le riz dont les coûts sont très élevés, ils les substituent soit par la Chikwangue soit par le Fufu préparé sur base de manioc sans mélange avec le maïs, celui-ci devenant également coûteux pour les ménages les plus pauvres.

Cette situation semble concorder avec les études de Banea (2001) sur la consommation des aliments de base dans les ménages. Les résultats de son étude (réponse multiple possible) ont montré que le Fufu (maïs et manioc) était l’aliment de base de 60% des ménages, le maïs seul 11%, le riz et la banane plantain 7,5% tandis que le manioc seul occupait 81,8%. En comparant ces informations avec les résultats des enquêtes de la présente étude, il s’avère que la situation est restée la même après environ 10 ans.

c) Consommation des aliments d’accompagnement d’origine végétale

A la question de savoir quels sont les trois aliments d’accompagnement d’origine végétale le plus consommés, les réponses obtenues ont révélé que les feuilles de manioc appelées « pondu » constituent le premier aliment d’origine végétal le plus consommé dans les trois quartiers.

Le tableau 14 ci-dessous présente les trois principaux éléments de base et leurs dépenses mensuelles en francs congolais.

Dans le quartier aisé, on consomme principalement les feuilles de manioc, le haricot et les amarantes. Dans le quartier moyen on mentionne les feuilles de manioc, le haricot et les feuilles de patate. Enfin, il a été déclaré dans le quartier pauvre, la consommation des feuilles de manioc, les feuilles de patate douce et le haricot.

Au regard de ce qui précède, on peut faire les observations suivantes : les feuilles de manioc (pondu) viennent en tête ; cela confirme qu’il s’agit du légume le plus consommé. Sa grande consommation même au sein des ménages pauvres semble être liée à son bas prix pendant la saison pluvieuse.

Tableau 14. Accompagnements d’origine végétale et leurs dépenses mensuelles (en fc) LIMETE (Quartier aisé) NDJILI (Quartier moyen) MAKALA (Quartier pauvre) Aliments végétaux Feuille de manioc,

Haricot, Amarante

Feuille de manioc, Haricot /feuille de patate,

Amarante

Feuille de manioc, Feuille de la patate douce,

Haricot Dépenses (en fc)

Médiane 46.184 31.096 22.724

Moyenne 50.784 33.856 25.024

Ecart-type 21.068 20.424 16.376

Source : Auteur à partir des données de l’enquête 2010.

Le haricot occupe la seconde place dans les ménages de Limete et de Ndjili. Son prix étant souvent élevé comparativement aux légumes feuilles, on comprend bien qu’il occupe la deuxième place dans le quartier moyen. Par contre, dans le quartier pauvre ce sont les feuilles de patate douce qui occupent la seconde place. Le coût très faible de cette denrée considérée comme aliment inférieur justifie bien que les feuilles de patate douce soient très consommées dans les ménages pauvres.

Ce tableau traduit également une sorte de substitution dans la consommation des aliments : en effet, la consommation de haricot dans le quartier aisé est substituée par celle des feuilles de la patate dans le quartier pauvre. Car le haricot devient de plus en plus cher pour ces pauvres ménages.

d) Consommation des aliments d’accompagnement d’origine animale

La consommation des aliments d’accompagnement d’origine animale est constituée essentiellement de Mpiodi (Chinchard), de cuisses de poulet, d’abats et de poulets. Le tableau 15 ci-dessous présente la synthèse des trois principaux accompagnements d’origine animale ainsi que leurs dépenses mensuelles en francs congolais.

Tableau 15. Accompagnements d’origine animale et leurs dépenses mensuelles (en fc)

LIMETE (Quartier aisé) NDJILI (Quartier moyen) MAKALA (Quartier pauvre) Les aliments d’origine animale Chinchard,

Poulet, Viande Chinchard, Cuisses de poulet, Abats Chinchard, Abats, Cuisses de poulet Dépenses (en fc) Médiane 126.316 64.216 32.292 Moyenne 148.856 64.952 36.432 Ecart-type 99.912 39.468 25.300

Source : Auteur à partir des données de l’enquête 2010.

Il apparaît dans ce tableau que c’est le chinchard qui est le produit d’origine animale le plus consommé dans les trois quartiers à la fois. La consommation des poulets dans le quartier aisé est substituée par celle des cuisses de poulet dans les deux autres quartiers. La consommation de viande évoquée dans le quartier aisé est également substituée par celle des abats dans les quartiers moyen et pauvre.

Les dépenses des accompagnements d’origine animale étant plus élevées que celles des accompagnements d’origine végétale, les ménages pauvres ne consomment que très peu de produits d’origine animale. Les produits animaux sont coûteux même quand ils sont consommés sous la forme d’abats ou de sous-produits des découpes (Muteba et al, Op. cit). Les dépenses des aliments d’accompagnement d’origine animale sont non seulement très élevées mais elles présentent également des grandes disparités entre les quartiers. Au seuil de confiance de 99%, le test de l’ANOVA atteste une différence significative entre les dépenses de consommation des produits animaux dans les trois communes. La différence est dans un rapport de 1 à 4 entre les dépenses observées entre les quartiers.

e) Ingrédients, épices et huiles

Les épices sont consommées comme des aliments d’appoint dont le rôle est de donner les arômes particuliers à la sauce. Le tableau 16 présente les dépenses moyennes pour les épices, les huiles et d’autres ingrédients consommés avec les aliments préparés dans les ménages.

Tableau 16. Dépenses mensuelles des épices, huiles et autres ingrédients (en fc)

Dépenses (en fc) des huiles, ingrédients et épices LIMETE (Quartier aisé) NDJILI (Quartier moyen) MAKALA (Quartier pauvre) Médiane 19.688 16.652 11.408 Moyenne 22.816 16.008 13.064 Ecart-type 10.304 8.280 7.360

Source : Auteur à partir des données des enquêtes de 2010.

En général, les dépenses pour ce groupe d’aliments sont moins élevées par rapport à celles des aliments de base et des accompagnements. Les huiles sont consommées dans la préparation des aliments. L’huile de palme est la plus consommée dans le quartier pauvre à cause de son coût relativement moins élevé que celui des huiles dites raffinées. Dans le quartier aisé on utilise de l’huile raffinée pour la plupart des mets sauf pour les aliments d’origine végétale dont la préparation se fait avec de l’huile de palme. Le sel est aussi consommé comme ingrédient pour assaisonner la nourriture. Son coût mensuel dans les dépenses est très négligeable car il ne dépasse pas un dollar.

f) Petits déjeuners

Le tableau 17 présente le mode de consommation des petits déjeuners ainsi que les dépenses y afférentes.

Tableau 17. Aliments du petit déjeuner et leurs dépenses mensuelles dans le ménage (en fc)

Modèle LIMETE (Quartier aisé) NDJILI (Quartier moyen) MAKALA (Quartier pauvre) Aliments du petit déjeuner Pain,

Lait, Sucre, Pain, Sucre, Lait, Pain, Sucre, Thé, Dépenses (en fc) Médiane 98.072 42.964 35.512 Moyenne 119.232 54.556 34.408 Ecart-type 93.012 43.452 28.704

Le pain, le sucre, le lait et thé sont les principaux produits constitutifs des petits déjeuners. Cependant, le tableau ci-dessous révèle que les modes de consommation des petits déjeuners sont différents d’un quartier à un autre.

Dans le quartier pauvre le premier aliment est le pain suivi du sucre et du thé. C’est un mode simple de petit déjeuner. Car on n’y trouve généralement que le pain accompagné de l’eau sucrée et/ou colorée par la poudre du thé dont les dépenses moyennes s’élèvent à 35.512 fc par mois.

Dans le quartier moyen les dépenses des petits déjeuners estimées à 42.964 fc, présentent une augmentation d’environ 7.500 fc par rapport à celles du quartier moins aisé. Cette augmentation a occasionné aux ménages la possibilité de consommer du lait non accessible aux ménages pauvres. Le mode de consommation du petit déjeuner qui en découle est donc pain, sucre et lait. Toutefois, les dépenses des laits restent bien inférieures à celles du sucre. Dans le quartier aisé, le pain vient en première position suivi du lait et du sucre. Les dépenses du petit déjeuner étant en moyenne de 98.072fc, soit une augmentation de 62.560fc par rapport aux dépenses du quartier pauvre. Cette augmentation confère aux ménages aisés une grande possibilité de consommer une bonne quantité de lait mais aussi de bonne qualité. Il a été observé que, la part des dépenses consacrées au sucre est plus importante dans le quartier pauvre que dans le quartier aisé. Cette observation permet de confirmer que, dans un contexte de crise, les ménages se tournent vers les produits les moins coûteux et d’apport calorifique élevé au détriment d’aliments riches en protéines. Ce qui aboutit à des régimes déséquilibrés (Duquesne et al, 2010 ; Padilla, 1999).

g) Desserts

Le tableau 18 renseigne sur les principaux aliments consommés comme dessert ainsi que leurs dépenses mensuelles.

Tableau 18. Aliments consommés en tant que dessert et leurs dépenses mensuelles (en fc)

LIMETE (Quartier aisé) NDJILI (Quartier moyen) MAKALA (Quartier pauvre) Aliment des desserts Pomme,

Crèmes, Avocat. Mangue, Orange, Avocat. Mangue, Avocat, Orange. Dépenses (en fc) Médiane 4.600 1.840 460 Moyenne 6.136 3275 1.104 Ecart-type 3.660 1.728 424

Source : Auteur à partir des données des enquêtes de 2010.

Dans le quartier aisé on trouve deux modes de consommation de dessert : un premier mode de consommation basé sur la consommation des fruits (pomme, avocat) et un deuxième mode de consommation basé sur la prise des crèmes glacées et du yaourt. Les crèmes glacées et les pommes étant coûteux, les dépenses de consommation de dessert atteignent en moyenne 4.600 fc.

Dans le quartier moyen, le dessert est constitué essentiellement de fruits. Mais ce ne sont pas les mêmes fruits que ceux consommés dans le quartier aisé. Il s’agit principalement de la

mangue, de l’orange et de l'avocat. La mangue est un fruit dont le prix est très bas. Cependant, la consommation des fruits dans ce quartier ne se fait pas toujours en tant que dessert. Dans la plupart de cas, les fruits sont consommés à tout moment de la journée comme casse-croûte et non seulement après le repas.

Dans le quartier moins aisé, le dessert est de moins en moins consommé si bien que la mangue et l’avocat sont essentiellement des produits de cueillette. Dans le quartier pauvre, on rencontre au moins un manguier ou un avocatier par parcelle. Les mangues sont consommées au courant de la journée mais pas nécessairement en tant que dessert tandis que l’avocat est consommé souvent pendant les petits déjeuners.

h) Consommation des boissons

Le tableau 19 ci-dessous permet de constater que les boissons consommées sont différentes d’un quartier à un autre. Les dépenses des boissons présentent également des différences très considérables d’un quartier à un autre.

Tableau 19. Boissons consommées et leurs dépenses mensuelles par ménage (en fc)

LIMETE (Quartier aisé) NDJILI (Quartier moyen) MAKALA (Quartier pauvre) Boissons Eau minérale,

Boissons sucrées, Jus de fruits ou bière

Boissons sucrées, Eau minérale, Bière Bière, Boissons sucrées, Boissons traditionnelles Dépenses (en fc) Médiane 50.508 6.532 1.656 Moyenne 61.880 13.184 4.200 Ecart-type 10.524 3.900 1.619

Source : Auteur à partir des données des enquêtes de 2010.

Dans le quartier aisé, les trois principales boissons consommées sont : l’eau minérale, les boissons sucrées, le jus de fruits et/ou la bière.

Dans le quartier moyen, on note la consommation des boissons sucrées et de la bière et l’eau minérale. Les ménages ne consomment pas des jus de fruits dont le coût est supérieur à celui des boissons sucrées.

Dans le quartier pauvre, il s’avère que l’eau minérale n’est pas consommée dans le ménage. En plus, la bière ainsi que les boissons dites traditionnelles sont consommées essentiellement par les adultes.

i) Consommation des aliments déjà préparés « fast-food »

Le tableau 20 ci-dessous révèle que les « fast-foods » dans la logique des Kinois ne sont pas à confondre avec le McDonald ou Quick. Pour la plupart des répondants, le fast-food est une nourriture achetée à l’état précuit, mais dont la consommation sera effective au sein des ménages par tous les membres ou par quelques-uns.

Dans les quartiers aisé et moyen, la consommation de fast-food ne réfère qu'à la prise des boîtes de conserve, tandis que dans le quartier pauvre on peut citer le chinchard (Mpiodi), le haricot, le croupion de dinde ou le poisson salé. Quel que soit le quartier, les modes de consommation de fast-food occasionnent d’un faible niveau de dépenses.

Tableau 20. Aliments fast-food et leurs dépenses mensuelles (en fc) LIMETE (Quartier aisé) NDJILI (Quartier moyen) MAKALA (Quartier pauvre) Fast-food Boîte de conserve,

Chawarma, Frite Boîte de conserve, Hamburger, Charcuterie Chinchard, Croupion de dindon, Poisson salé Dépenses (en fc) Médiane 1.932 920 1.104 Moyenne 19.504 10.212 4.416 Ecart-type 4.904 2.456 2.042

Source : Auteur à partir des données des enquêtes de 2010.

Pour les ménages du quartier pauvre, « le fast-food » est un mode de consommation qui consiste en un ravitaillement en nourriture prêt à consommer, lorsque les ménages se retrouvent dans l’impossibilité de préparer la nourriture pour tous les membres. Cette pratique est bien connue à Kinshasa sous l’appellation « maman kangela ngai…» c'est-à-dire « maman

emballe-moi ce morceau ».

j) Consommation alimentaire totale par ménage et par individu

Le tableau 21 qui suit présente les dépenses totales de consommation alimentaire dans les ménages. Les dépenses totales sont obtenues en additionnant les différentes dépenses détaillées précédemment. Les dépenses par individus sont obtenues en divisant les dépenses totales par la taille des ménages qui est respectivement de 8 dans les quartiers aisé et pauvre et de 6 dans le quartier moyen.

Tableau 21. Dépenses alimentaires totales dans les ménages et par individu (en fc)/mois

LIMETE (Quartier aisé) NDJILI (Quartier moyen) MAKALA (Quartier pauvre) Postes de dépenses Aliments de base 44.160 34.040 31.280

Accompagnements d’origine végétale 46.184 31.096 22.724 Accompagnements d’origine animale 126.316 64.216 32.292 Huiles et ingrédients (épices) 19.688 16.652 11.408

Petits déjeuners 98.072 42.964 35.512 Desserts 4.600 1.840 460 Boissons 50.508 6.532 1.656 Fast-food 1.932 920 1.104 Dépenses totales/ménage/mois 391.460 198.260 136.436 Dépenses moyennes/individu/mois 48.933 33.043 17.055

Source : Auteur à partir des données des enquêtes de 2010.

Il ressort du tableau ci-dessous que les dépenses alimentaires mensuelles sont équivalentes à 426USD dans le quartier aisé, 216USD dans le quartier moyen et 148USD dans le quartier pauvre.

La taille du ménage étant respectivement de 8 dans le quartier aisé et dans le quartier pauvre et de 6 dans le quartier moyen, il en ressort que les dépenses mensuelles par individu sont de

l’ordre de 53USD dans le quartier aisé, 40USD dans le quartier moyen et de 19USD dans le quartier pauvre.

Selon les résultats de l’enquête 1-2-3 menée par le Ministère du Plan et d’INS (2004), la consommation alimentaire annuelle par tête était de 77.200fc. Considérant que la parité dollar-franc congolais était de 400fc pour 1USD, on peut donc estimer ce montant comme équivalent à 193USD par an, ce qui correspond à 16USD par individu/mois. Cette valeur est bien proche de 19USD représentant la consommation alimentaire par individu /mois dans les ménages du quartier pauvre.

2° Les dépenses des consommations alimentaires hors ménages

La consommation hors ménages est présentée essentiellement en termes des dépenses engagées par :

 les chefs de ménages et conjoints (les parents) ;

 les enfants pour les consommations à l’école.

a) Consommation hors ménage des chefs de ménages et conjoints

Le tableau 22 ci-après présente la proportion des chefs de ménages et conjoints qui prennent un repas hors domicile.

Tableau 22. Proportion (%) des chefs de ménages et conjoints consommant hors ménages

LIMETE (Quartier aisé) NDJILI (Quartier moyen) MAKALA (Quartier pauvre) Chefs de ménages Conjoints Chefs de ménages Conjoints Chefs de ménages Conjoints

OUI 60 52 31 26 40 31

NON 40 48 69 74 60 69

Total 100 100 100 100 100 100

Source : Auteur à partir des données des enquêtes de 2010.

En comparant la situation des chefs de ménages à celle des conjoints par rapport à la consommation hors ménages, il s’avère que ce sont les chefs de ménages qui consomment le plus hors ménages.

C’est la longue durée de travail des chefs de ménages qui semble être la raison principale de cette situation. En effet, il a été démontré dans la figure 8 consacrée aux activités professionnelles que les chefs de ménages étaient en général des salariés alors que les conjoints pratiquaient les petits commerces. Les salariés ont déclaré qu’ils passent près de 10 heures hors domicile chaque jour sans retourner à la maison pendant les heures de pause à cause notamment de la longue distance entre le lieu de travail et la résidence.

La majorité des conjoints (épouses) pratiquent les petits commerces. En plus, ces activités sont exercées dans la plupart des cas plus près des domiciles. De ce fait, les conjointes ont plus de possibilités de retourner à la maison à chaque fois qu’elles le désirent pour prendre la nourriture ou pour exercer d’autres tâches ménagères.

S’agissant des lieux de consommation hors ménage, l’étude a montré que c’est dans la proximité des lieux de travail que les chefs de ménages consomment hors ménages, respectivement de l'ordre de 51,3% (Limete), 52,1% (Ndjili) et de 44% (Makala). Le lieu de consommation hors domicile pour les conjoints est le marché, qui est en réalité le lieu de