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2.3. PRESENTATION DE LA ZONE D’ETUDE: LIMETE, NDJILI ET MAKALA

2.3.3. Caractéristiques spécifiques de chaque zone

1° Commune de LIMETE

a) Situation géographique

Limete moderne est le résultat d’un plan de lotissement de 1950 pour désencombrer le quartier industriel et commercial de la Gombe constitué d’un prolongement à l’Est. Elle est limitée à l’ouest par les communes de Kalamu et Barumbu, à l’Est par la commune de Masina, au Sud par les communes de Ngaba, Lemba, Matete, au Nord par le fleuve Congo, avec une superficie de 67,70 km2. Elle est traversée, du nord au sud par le boulevard Lumumba et est subdivisée en 14 quartiers (Commune de Limete, 2008).

b) Situation socio-économique

Depuis 1969, Limete abrite les installations de la Foire Internationale de Kinshasa (FIKIN). Cet équipement vient renforcer la fierté de la commune et son rôle de quartier commercial et industriel. A côté des pavillons et des aires d’exposition, la FIKIN comprend aussi un Motel de plusieurs logements. Construits à l’origine pour héberger les exposants et les visiteurs étrangers, ces logements sont actuellement cédés en location à des particuliers. Les classes dirigeantes de la société nationale, de hauts cadres, des commerçants, des religieux avec leurs couvents et procures des missions catholiques et une population diversifiée y établissent leur demeure.

Le boulevard Lumumba sépare les deux principaux quartiers qui caractérisent la Commune : le Quartier Industriel et le Quartier Résidentiel. La route des Poids-Lourds est la deuxième grande voie qui traverse la commune. Le long du boulevard Lumumba sont construites de célèbres et grandes écoles secondaires des réseaux public et privé, les amateurs de tennis et de basket-ball vont au cercle Saint-Dominique et à la place commerciale. Les amateurs du football se retrouvent à la paroisse Saint-Dominique. Des cafés, des restaurants, des terrasses de divers standings sont concentrés à la Place commerciale. A Kingabwa, le port de pêcheurs et la galerie « Symphonie des arts » sont à classer au nombre des sites touristiques à visiter (Fumunzanza, 2008).

Avec les pillages, Limete a beaucoup perdu de ses infrastructures industrielles. A titre d’exemple, sur les 503 établissements que comptait officiellement Kinshasa en 1980, cette Commune en abritait 122 (24,25%) dont 55 petites et moyennes entreprises, 31 grandes et 5 très grandes entreprises (rapport de l’institut national de statistique, 1982). Après les pillages, Limete n’est plus cet important centre commercial et industriel des années 50. Elle abrite, à côté de son luxueux quartier résidentiel, des habitats spontanés comme ceux de Kingabwa, Mombele et Mososo. Elle abrite même, fait rare à Kinshasa, trois misérables bidonvilles construits avec des matériaux de récupération, à proximité des industries, sur d’anciennes décharges publiques au bord du fleuve. Ces bidonvilles ont pour noms Grand-Monde, Paka- Djuma et Bribano, qui passent inaperçus et ne sont pas connus de beaucoup de Kinois (Lelo, 2008).

c) Quartier Résidentiel

La bourgeoisie nationale est surtout attirée par le quartier résidentiel conçu jadis pour loger les cadres européens des sociétés. Ses grandes parcelles, à l’ombre d’arbres tropicaux, atteignent facilement les 1000 m2.

Les cités européennes de la Gombe et de Limete restent encore très résidentielles malgré l’âge. Une villa de Limete de 1.000 m2 se loue entre 1.000 et 1.500$ le mois ; et se vend entre 150.000 et 200.000$. La valeur immobilière varie en fonction de la proximité avec le boulevard Lumumba (Lelo, Op.cit.). Les eaux usées et les eaux de ruissellement sont évacuées grâce à un système de canalisation généralement fonctionnel. Les activités informelles sont faibles dans les rues.

L’accessibilité automobile et pédestre est bonne et aménagée. Les infrastructures sont présentes en bon état, mais sous-utilisées. Il n’y a pas de forte demande de transport en commun car les déplacements se font en véhicules individuels. Les densités sont faibles : moins de 20 habitants à l’hectare (Lelo et Tshimanga, Op. cit.).

2° Commune de N’djili

a) Situation géographique

La commune de Ndjili est située dans la partie Est de la ville de Kinshasa, elle a une superficie de 11.400 km2. Sa population est estimée à plus ou moins 442.138 habitants avec une densité moyenne de 13.773 hab./km2. La commune de Ndjili comporte 13 quartiers parmi lesquels 7 sont urbanisés et 6 non-urbanisés. La commune de Ndjili constitue par sa situation géographique le pôle d’attraction de la zone Sud de la ville de Kinshasa. Elle est bornée au Nord par l’intersection de l’axe du boulevard Lumumba qui la sépare de la commune de Masina. A l’Est, par la rivière Tshangu, à l’affluent d’un caniveau qui le sépare de la commune de Kimbaseke. Au Sud par l’axe Kumbi, jusqu’à l’intersection de l’avenue Président Mobutu et de la trajectoire de rue Kulbi, jusqu’à la rivière N’djili. A l’Ouest par la rivière N’djili jusqu’à l’intersection avec l’axe du boulevard Lumumba qui la sépare des communes de Kimbanseke et Matete (Lelo et Tshimanga, Op.cit.).

b) Situation socio-économique

La commune de N’djili vit avec ses recettes de l’étalage dans les marchés, aussi avec celles en provenance des chambres froides, boutiques, maisons de couture, des différents ateliers, des maraîchers, etc. La commune de N’djili n’est pas une entité industrielle. La commune de N’djili est réputée pour la qualité supérieure de ses mécaniciens automobiles qu’on appelle « bana N’djili », qui sont capables de réparer un véhicule au point de le rendre de nouveau neuf. La commune de N’djili a donné son nom à l’aéroport international de N’djili, cependant situé dans la commune de NSELE. Le tribunal de paix de Kinshasa, le parquet de grande instance ainsi que le tribunal de grande instance de Kinshasa ont des extensions à Ndjili. Cette commune est une zone de santé qui comporte 13 aires de santé dont 11 sont couvertes. La commune de N’djili compte 62 écoles maternelles, 326 écoles primaires et 225 écoles secondaires. La commune est approvisionnée en légumes, fruits et manioc par les sites de CECOMAF créés en 1953. De graves érosions menacent les quartiers 8 et 9 à cause du bouchage des caniveaux.

c) Quartiers I et VII

Les quartiers I et VII appartiennent aux quartiers cadastrés, planifiés, dotés des commodités urbaines. C’est au quartier VII que se trouve le centre administratif de la commune de N’djili, le bureau du commissariat de la police, le tribunal de grande instance, le tribunal de paix, le parquet, le bureau de poste, le marché municipal, etc. Le mode de vie dans ces deux quartiers

est du type intermédiaire, c'est-à-dire, on y trouve de plus en plus de gens qui n’ont pas trop de moyens et qui n’en manquent pas du tout.

Photo 2: Habitations et infrastructures dans les quartiers I et VII dans la commune de N’djili

3° Commune de Makala

a) Situation géographique

Les limites géographiques de cette commune furent déterminées par l’arrêté N°69/042 du 25/01/1968 et se présentent de la manière suivante : au Nord, elle est séparée de la commune de Kalamu par les rues Luanza et Kikwit jusqu’à son intersection avec l’avenue de l’Université. Au Sud, elle est séparée des communes de Mont-Ngafula et de Lemba par l’avenue de la Foire, prolongement de la route de Matadi jusqu’à son intersection avec l’artère principale d’Elengesa. A l’Est, elle est séparée avec la commune de Ngaba par l’avenue de l’Université jusqu’au croisement de l’avenue de la Foire vers le rond-point Ngaba. A l’Ouest, elle est séparée des communes de Mont-Ngafula et de Bumbu par l’avenue Elengesa jusqu’au croisement de la rue Luanza. Sa superficie est estimée à 5,6 km2 (PNUD/UNOPS, 1998). b) Situation socio-économique

La commune de Makala, dispose d’un petit avantage du fait qu’elle est longée par la nationale N°1 de la côte Sud, ce qui lui permet de disposer d’un marché des produits vivriers recevant un bon nombre de négociants en provenance du Bas-Congo. En plus, tout le long de l’avenue de l’université, il existe des dépôts qui approvisionnent la cité en produits vivriers en provenance du Bandundu. Cependant, une bonne partie est inaccessible du fait de l’absence d’un réseau routier praticable à l’intérieur de la commune : elle est en bonne partie enclavée. Dans l’ensemble, la commune ne dispose pas d’unités de production importantes. L’on compte plus au moins 6 petits marchés, 28 écoles publiques, 32 écoles privées, 37 centres médicaux, 70 pharmacies, 29 boulangeries artisanales, 7 ONG et associations et 81 églises. Avant les événements difficiles des années 1990, Makala était l’une des cités dortoirs de la ville de Kinshasa. Elle abritait un nombre important d’ouvriers qui travaillaient dans la commune de Limete. Aujourd’hui cela se manifeste encore à travers les personnes disposant d’un emploi rémunéré à travers la cité de Makala, même si la quasi-totalité de la main- d’œuvre est sans emploi. Par conséquent, les jeunes se débrouillent en se faisant embaucher comme journaliers dans des entreprises à Limete. Certains ne tardent pas à se verser dans le banditisme et le phénomène de bande connu sous le nom de « Kuluna » ; d’autres essayent de

gagner leur vie par des petites activités commerciales et même des activités de courtage dans des petites transactions sur les produits vivriers. Certains par contre sont dans l’artisanat et au pire les plus jeunes cèdent à la prostitution.

c) Quartier MABULU

Le nom Mabulu veut dire : érosion ou trou. Ce quartier porte ce nom à cause de sa configuration géographique fort accidentée. Le quartier Mabulu est totalement enclavé. Sauf pour quelques avenues, la plupart des routes sont bâties sur les vallées, parfois dans les érosions, ce qui rend l’utilisation de véhicules quasi-impossible. Le mode de vie est très précaire : pas de desserte en eau potable, ni en électricité.

Photo 3: Habitations et infrastructures dans le quartier Mabulu dans la commune de Makala

Le quartier ne comporte aucune infrastructure moderne : pas de marché, pas de route asphaltée. Les boutiques, pharmacies et petits étalages de marché qu’on y trouve sont du type rudimentaire et souvent dans un état de délabrement avancé. La physionomie de ce quartier donne l’image d’un quartier pauvre.

CONCLUSION PARTIELLE

La présentation de la République Démocratique du Congo et de la ville de Kinshasa telle que décrite permet de comprendre que le cadre économique général est caractérisé par des alternances de croissances et récessions. Il en résulte que les conditions sociales de la grande majorité de la population ne cessent de se détériorer et ne s’améliorent pas sensiblement même lorsque le cadre macroéconomique général renvoie des signaux positifs.

L’analyse des données, en rapport avec la sécurité alimentaire, permet de comprendre que dans un horizon de près de 50 ans, il y a eu bien des évolutions au niveau des modes de consommations alimentaires. En vertu de ces évolutions, certains aliments ont vu leur consommation augmenter et pour d’autres celle-ci s’est réduite sensiblement. Il n’y a que très peu d’aliments dont la consommation a été presque constante au fil du temps.

Les politiques consistant à privilégier les importations alimentaires à bas prix occasionnent une forte concurrence entre les produits locaux et les importations moins chères, ce qui a pour conséquence l’aggravation des conditions de vie déjà difficiles en milieu rural sans pour autant garantir une alimentation satisfaisante en ville.

DEUXIÈME PARTIE

PRESENTATION DES RESULTATS ET DISCUSSION DES TRAVAUX EMPIRIQUES

SUR LES MODES DE CONSOMMATION ALIMENTAIRE DES MENAGES

CHAPITRE III.

METHODOLOGIE DE LA RECHERCHE

Suite à l’insuffisance des statistiques fiables sur la consommation alimentaire, particulièrement les enquêtes qualitatives sur la consommation alimentaire à Kinshasa, l’étude s’est essentiellement basée sur les données primaires obtenues à la suite des enquêtes de terrain menées de 2010 à 2012.

Parallèlement à ces enquêtes classiques, d’autres méthodes de collecte des données ont été employées pour enrichir les analyses. Il s’est agi de pesage des aliments au niveau des marchés. Cette approche avait pour objectif de déterminer la relation prix-quantité.