• Aucun résultat trouvé

3.2. ENQUÊTES DE TERRAIN

3.2.3. Analyse de l’information et interprétation des résultats

1° Saisie des données des enquêtes

L’encodage des données a été effectué avec le logiciel EPIDATA. Les données ont été ensuite transférées sur SPSS et Excel pour les analyses. La base de données ainsi constituée a permis de faire des analyses.

2° Méthodes d’analyse utilisées

a) Le test de Khi-deux

Le test d’indépendance choisi dans le cadre de cette étude est celui de Khi-deux. Il sert à mesurer l’écart qu’il y a entre les fréquences observées et les fréquences théoriques. Les fréquences ont servi à dégager les caractéristiques de l’échantillon (Bernard, 2008). Le test de Khi-deux admet l’hypothèse nulle selon laquelle il y a indépendance entre les variables d’intérêt croisées deux à deux. Ce qui veut dire qu’il n’existe pas de relation ou d’influence entre ces variables. L’hypothèse alternative est celle selon laquelle il existe la relation ou la dépendance entre les variables croisées ; autrement dit cette hypothèse confirme l’explication d’une variable dite dépendante par la variable explicative.

Ce test permet de dégager la p-value qui est définie comme étant la probabilité d’obtenir un résultat étant donné que l’hypothèse nulle est vraie. Il constitue de ce fait, un moyen de prise de décision. Ainsi, lorsque le seuil de signification est fixé à 0,1 soit 10% ; l’acceptation de l’hypothèse nulle selon laquelle il y a indépendance entre les variables est justifiée au-delà du seuil de 10% et l’hypothèse alternative selon laquelle il y a dépendance d’une variable à une autre est justifiée par un seuil inférieur à 10%.

Dans cette étude, le test de khi-deux a été utilisé pour vérifier s’il existe ou pas la dépendance entre les éléments du profil des chefs des ménages ainsi que les caractéristiques socio- économiques des ménages avec les pratiques alimentaires des Kinois.

b) Analyse de la Variance (ANOVA) et le test de Student (t)

Les moyennes ont permis de résumer les caractéristiques de chaque distribution. L’ANOVA au seuil de signification de 10% a permis de comparer les différentes moyennes calculées, tandis que le test de Student a permis de comparer les moyennes deux à deux et d’apprécier la signification de différence entre elles.

c) Unités monétaires, parité et taux de change utilisé

Les montants en monnaie locale ont été convertis en Dollar Américain, car le dollar constitue l’unité monétaire de référence en économie congolaise. La parité dollar et franc congolais étant de 920 fc pour 1USD en 2010.

3° Limites et difficultés liées à la méthodologie utilisée

L'approche utilisée a présenté les limites ci-après, tant au niveau de la collecte des informations qu'au niveau de traitement et de l'interprétation des données;

a) Limites au niveau de la collecte des informations

La collecte des informations a été rendue difficile ou imprécise suite à certaines réalités dont quelques-unes sont évoquées ci-dessous:

- Pas de mises à jour des registres des ménages au niveau des administrations communales. Dans la plupart des communes de Kinshasa, les registres des ménages ne sont jamais à jour. Parfois ces registres n'existent même pas. Il est ainsi difficile de savoir de façon précise quel est l'effectif des ménages dans une entité. L'information la plus disponible est celle du nombre des parcelles habitées et non habitées existant dans une entité. Pour contourner cette difficulté il a été procédé par l'identification des parcelles d'habitation au sein desquelles des ménages ont été choisis par la suite.

- Le faible niveau d'instruction de certains chefs de ménages ou des répondants

Il a été constaté que lorsque le répondant avait un niveau intellectuel très faible, les informations fournies devenaient de moins en moins précises. C'est ainsi que certains répondants n'ont pas pu tracer la différence entre les différentes sources de revenus et le salaire. Dans cette confusion entretenue par déficit de connaissance, certains répondants considéraient qu'un non salarié est une personne sans revenu peu importe tout ce qu'il gagne ailleurs. Ou encore toute personne qui n'a pas d'emploi qui relève de l'administration publique ou du secteur formel est donc sans revenu même si elle pratique du petit commerce.

- Les informations tendancieuses

Pendant le suivi des ménages, il a été observé que certains répondants fournissaient les informations avec pour objectif de donner une certaine image. C'est ainsi que dans le quartier aisé, certains répondants tenaient des propos arrogants pour se vanter, alors que dans le quartier pauvre quelques-uns voulaient se montrer plus dépourvus en espérant recevoir des enquêteurs quelques cadeaux.

- Le manque de collaboration par certains ménages et multiplications d’excuses par

d'autres

Le suivi étant répétitif, certains répondants ont considéré l'étude comme un dérangement. C'est ainsi qu'il a été enregistré parfois des excuses ou l'absence des répondants au jour de rendez-vous. Pour pallier à cette difficulté, il a été mis en place une stratégie consistant à motiver les répondants avec des petits cadeaux.

b) Les limites au niveau de l'analyse et de l'interprétation des informations - Les informations fournies diffèrent des réalités observées

Il a été constaté que dans certains ménages, les informations fournies présentaient des différences avec la réalité observée. C'est le cas souvent de l'écart entre les dépenses déclarées et la quantité ou le type d'aliment consommé. Pour pallier à cette difficulté, il a été décidé de procéder à des vérifications complémentaires lorsque les informations ne concordent pas. C'est ainsi que lorsque les dépenses déclarées ne correspondent pas avec les quantités consommées, c'est à partir du prix pratiqué sur le marché que les dépenses seront estimées. Mais, si la quantité consommée ne correspond pas à la dépense déclarée, c'est la quantité estimée à partir des prix du marché qui sera prise en compte.

- Les informations relatives et les informations absolues

Il a été aussi observé que certains propos devraient être analysés de façon relative et non de manière absolue. C'est le cas parfois lorsque les répondants déclarent n'avoir rien mangé au cours d'une journée. Cette information ne veut pas nécessairement dire que rien n'a été mis dans la bouche. Mais, cette expression est souvent utilisée pour dire qu'aucun aliment n'a été préparé au sein du ménage au cours de la journée. Il arrive parfois que les répondants déclarent n'avoir pas mangé alors que le riz ou le pain a été bel et bien consommé. Donc, pour ces répondants " avoir mangé est synonyme de la prise du fufu préparé à la maison".

- La conversion des unités et l'estimation des valeurs

A Kinshasa, les taux de conversion du dollar, de l’euro ou des autres monnaies étrangères en francs congolais ne sont pas les mêmes d'un quartier à un autre et d'une période à une autre. Par ailleurs, la plupart des produits de base: les farines, les huiles, les graines et surtout les légumes sont commercialisés sous formes de tas ou dans des unités dont les mesures ne sont pas standardisées. Il est dès lors difficile d'estimer avec exactitude les grandeurs tant

monétaires que physiques à Kinshasa. Pour faire face à cette difficulté, le recours à des valeurs approximatives a été la seule solution prise en compte.

4° Terminologie utilisée dans le travail

En prenant en compte les différentes considérations des ménages (niveau des dépenses, niveau d’équipement et qualité de l’habitation), il a été adopté trois termes pour désigner les trois quartiers de l’étude :

- le « quartier aisé » se réfère au quartier Résidentiel de la commune de Limete. Les dix ménages choisis dans ce quartier sont qualifiés des «ménages aisés»

- le « quartier moyen » fait allusion aux quartiers I & VII de la commune de Ndjili. Les dix ménages qui ont fait l’objet du suivi sont dits «ménages moyens»,

- par « quartier pauvre » on se réfère au quartier Mabulu dans la commune de Makala. Les dix ménages choisis pour l’analyse sont qualifiés de «ménages pauvres».

CHAPITRE IV.

RESULTATS RELATIFS A LA CARACTERISATION DES MENAGES

INTRODUCTION

Les résultats de l’enquête relatifs à la caractérisation des ménages sont présentés par rapport aux objectifs spécifiques ci-après :

 Caractéristiques socio-économiques;

 Structures des dépenses de consommation;

 Facteurs influençant les pratiques alimentaires.