5. Démarche méthodologique.
Entreprendre un travail comme cette recherche, conduit inévitablement à adopter la
d a he de l histo ie ui ide tifie les do es o je ti es o duisa t à p opose u e
lecture de la réalité sociale. Il convient pour ce faire de rappele u il a deux façons de faire
de l histoi e selo La glois et Seig o os it s pa A toi e P ost55, celle faite par les enseignants universitaires chercheurs et celle faite par les professeurs des lycées. Pour ces auteurs, les premiers construisent les faits historiques qui « sont comme les pierres avec
les uelles o co st uit les u s de l’édifice o é histoi e » e s appu a t su les t a es est-a-dire les archives, les périodiques, les ouvrages etc., alors que les seconds se
o te te t d utilise es faits. Mais la construction des faits historiques ne se fait que si on se pose des questions historiques.
En effet comme le dit Antoine Prost, « Cette importance accordée au travail
de o st u tio des faits s e pli ue pa u e p o upatio e t ale : comment
do e au dis ou s de l histo ie u statut s ie tifi ue? Co e t s assu e ue l histoi e est pas u e suite d opi io s su je ti es ue ha u se ait li e
54. Quel ues pages su la ie de l E ole P ati ue des Colo ies. Mo t euil-sous-Bois, A.N Aix en Provence, SOM Br. D// 10842.
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d a epte ou de efuse , ais l e p essio d u e it o je ti e et ui s i pose
à tous ? »56
C est seule e t de ette faço ue l histo ie fe a e so te ue so histoi e soit u e histoi e o p he si e, a l histoi e o e s ie e s appuie su des t a es.
« L histo ie e pose ja ais u e simple question e ua d il s agit d u e
question simple. Sa uestio est ja ais u e uestio ue; est u e uestio
armée, qui porte avec elle une idée des sources documentaires et des procédures de recherche possibles. Elle suppose déjà une connaissance minimale des diverses sources éventuelles et elle imagine leur utilisation par des méthodes
pou les uelles d aut es e he hes o t o t la oie… »57
La pe spe ti e de ette e he he s i s it da s ette d a he, car tout chercheur qui désire tudie l Af i ue histo i ue e t se doit de s appu e d u e pa t su les do u e ts du e t e atio al des a hi es d out e- e d Ai e P o e e C.N.A.O.M , et d aut e pa t su tout aut e do u e t la t le passé afin d ide tifie les do es
objectives qui lui permettront de construire et de prendre en considération les réalités
histo i ues de e o ti e t. Da s ot e as, il s agit de l a al se de la situatio du spo t et
des pratiques corporelles au Gabon des indépendances à nos jours. Mais cette étude ne peut
se fai e ue si o s i t esse aux périodes coloniales et aux processus des indépendances
olo iales. Ai si, ous a o s d u e pa t s jou au C.N.A.O.M. du ai au septe e , et d aut e pa t au Ga o d a o d du a il au juillet puis du
février au 25 avril 2014. La consultation des archives à Aix-en-Provence nous permet de
o state ue la do u e tatio pou tudie l Af i ue se o pose de deux grands blocs,
l Af i ue E uato iale f a çaise A.E.F et l Af i ue O ide tale f a çaise A.O.F , et ue es
archives sont construites essentiellement su la ase des do u e ts p oduits pa l Etat f a çais d u e pa t et d aut e pa t pa les Etats af i ai s su la p iode o sid e à he al e t e la p iode olo iale et le p o essus des i d pe da es. Si ous o sid o s l Af i ue
comme un bloc indissociable dont les pays présentent les mêmes problèmes, on se retrouve face à o a d a hi es; o l Af i ue f a opho e est u o ti e t o pos de plusieu s
pays, avec chacun ses problèmes, sa culture, en un mot son histoire. Même si quelques
l e ts d histoi es se le t les lie du fait u ils o t tous h it du e od le so ial, politi ue, o o i ue… , celui de la France ; et ayant en commun la pratique du français
56. Prost A. Op. Cit. p.56
57. Prost A. Op. Cit, p. 80.
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comme langue officielle, il convient de considérer chaque pays avec son histoire, c'est-à-dire
a oi u e app o he li i ue de l a al se. Vu sous et a gle la situatio des a hi es su le
Gabon relative au sport et aux pratiques corporelles au C.N.A.O.M. est plus ou moins lacunaire, comme le dit Pascal Charitas reprenant les analyses de Nicolas Bancel en évoquant la situation des archives en Afrique. Il « ote puis u’il a e plo é les a chives atio ales du Mali, de la Cote d’Ivoi e, du Nige et du Burkina Faso) comme Jean-Pierre Bat
pou l’AEF ue da s les aut es te itoi es d’Af i ue oi e f a copho e les a chives so t
lacunaires »58. Toutefois, certaines archives de la Direction des Affaires Politiques du
Mi ist e des Colo ies o e a t l A.E.F ous permettent la construction progressive de la problématique de cette étude notamment les série D (politique et administration générale), B (correspondances générales des gouverneurs généraux), C (personnels français, dossiers individuels), classées dans la rubrique FRANOM61Col, le générique FM (fonds ministériels) et le fond 1AFFPOL qui font l o jet de ot e a al se a e e effet plusieu s a to s à sa oi
les numéros 238, 529, 872, 875, 880, 888, 2165, 2265, 2518, 2519. Le fo d d A hi es
Bibliothèque (BIB) a également été investigué avec notamment les numéros ou références SOM (4450,5745, 2856) ; AOM (7914, 7947, 14196, 20219, 47735, TH325, TH914, TH1020,
TH1149). M e s il se d gage u o stat d a se e de f e es t aita t du spo t et des
pratiques corporelles au Gabon, les cartons 529 traitant des affaires militaires, ceux sous les cotes 238, 875, 2165, 2265 2518, 2519, SOM (5745, 2856), AOM (20219, TH914), traitant des
p o l es d du atio , les index AOM (TH1020, 1149, 4450, 14196), t aita t de l a tio de l glise ous o t fou is des l e ts d i fo atio s pe ti e ts permettant de comprendre la situation du sport et des pratiques corporelles dans ce pays.
Les informations recueillies au Gabon nous permettent de mobiliser la majorité des textes administratifs (du Ministère de la jeunesse et des sports) du secteur sportif et celui des activités physiques et de jeunesse, des documents du Centre National des Archives et
de la Bi lioth ue atio ale du Ga o . M e si là e o e, l e ploitatio de es diff e tes
archives fait apparaître des lacunes relatives aux informations sur le sport et les pratiques corporelles, certains documents ont contribué à structurer notre recherche notamment ceux de la rubrique Etudes Générales et Enseignement. Dans celle-ci, nous avons consulté les
58. Cha itas P. , L Af i ue au ou e e t ol pi ue : enjeux, stratégies et influences de la F a e da s l i te atio alisatio du spo t af i ai -1966) ; thèse de doctorat STAPS, Paris 11, p.32.
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dossiers numéros 112, 1208, 1219, 1653, 2420, 2491, 2786, 3001, 3006 et 4081 ; qui nous renseignent su ’les co espo da ces, les activités spo tives, et l’o ga isatio du spo t au
Gabon à pa ti de jus u au a es . Afin de comprendre certaines représentations de la pratique sportive dans la société gabonaise, nous nous sommes intéressés aux discours véhiculés par la presse nationale sur le sport et les pratiques corporelles sport à partir de 1960. Ainsi, notre démarche consiste à étudier 234 numéros de journau o sult s d u e pa t au Ce t e atio al des a hi es du Ga o et d aut e pa t au
archives de la société gabonaise de presse (SOGAPRESSE) ; repartis en deux périodes,
d a o d u os de la p iode alla t de à , puis 153 numéros de 1974 à 2014. Même si les analyses montrent que les orientations de la presse sur le sport et les pratiques corporelles au Gabon de 1974 à nos jours ne sont pas différentes de celles des dix premières années, cette approche nous permet de comprendre que les lignes édito iales de Gabon
d’aujou d’hui et de Gabon matin , les deu p e ie s he do adai es d i fo atio du pa s o t i flue e tous les dis ou s su le spo t et les p ati ues o po elles de l’U io , le jou al uotidie d i fo atio a tuel, ui est que la suite logique des deux premiers et qui a vu le jour en 1973.
Afin de compléter les informations de terrains au Gabon, nous avons procédé à des entretiens.
La grille utilisée lors de notre premier séjour au Gabon du 8 avril au 31 juillet 2013 est fondée sur quatre objectifs:
. ‘et a e l'histoi e du spo t et de l du atio ph si ue au Ga o à t a e s elle de
l'institution sportive et les trajectoires scolaires et sportives des acteurs sociaux;
2). Mettre en évidence les politiques en matière de sport et d'E.P.S., dans leur rapport avec l'évolution des structures organiques du Ministère de la Jeunesse et des Sports.;
. fai e le ila des p ati ues spo ti es et de l e seig e e t de l E.P.S.
4). Clarifier la culture physique et sportive développée depuis les années 1960 ;
La grille utilisée lors de notre second séjour au Gabon du 26 février au 25 avril 2014 a
pou o je tif de et a e l histoi e des p ati ues o po elles t aditio elles au Ga o des
périodes postcoloniales à nos jours.
Ainsi, notre recherche s est o st uite à pa ti d u e thodologie ui s a ti ule autou d u e d a he as e su l a al se des ou ages et do u e ts sp ialis s, des
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a hi es d u e pa t; et d aut e pa t su des e t etie s et e u tes de te ai , o stituant
ai si les diff e tes phases i dispe sa les et o pl e tai es de ot e tude su l a al se de la so i t ga o aise et de ses elatio s a e le dispositif olo ial à t a e s l histoi e, la
culture, les institutio s et .… ; ce qui nous amène à étudier les imbrications avec les structures sociopolitiques, et une mise en relation des pratiques corporelles traditionnelles gabonaises avec le nouveau dispositif institutionnel qui est mis en place à partir des indépendances. Toujours sur le plan institutionnel, nous avons également mobilisé des
informations issues du M o ial du Ga o -1985) .
En effet, si l tat des lieu des do u e ts d a hi es su le spo t et les p ati ues o po elles au Ga o s a e souvent lacunaire, il faut néanmoins signaler que de nombreuses informations que nous avons recueillies et traitant de la question, sont
o ilis es à pa ti du M o ial du Ga o . Ce do u e t, o igi al à plus d u tit e et
particulièrement riche est un recueil de données historiques dans tous les domaines de la société gabonaise, composé de quatre volumes, allant de 1960 à 1985. Seuls trois volumes sont mis à notre disposition. L a al se du se o d, intitulé Mémorial du Gabon 1965-1969,
L’âge de la aiso nous a permis de consulter la partie « sports et exploits ». Ensuite nous avons consulté le troisième volume intitulé Mémorial du Gabon 1970-1974, Les années riches dans lequel nous avons consulté aussi la partie « sports et exploits ». Enfin nous avons consulté le quatrième volume intitulé Du pét ole à l’ato e. Dans ce volume, nous avons aussi consulté la partie « sports et exploits ».
Loi d a oi u e le tu e aï e su u do u e t ele a t a a t tout de la p opaga de politi ue, il a o stitu u e sou e d i fo atio s i po ta tes.
Ainsi, afin d appo te des l e ts de réponse à toutes ces questions qui nous préoccupent, nous structurons e t a ail s a ti ule autou des trois parties.
La première partie que nous intitulons : Mise en place et évolution du système
olo ial au Ga o , pe et d a alyser les bouleversements culturels de la société gabonaise au contact du dispositif institutionnel colonial. En effet, malgré sa diversité culturelle, la Gabon a fai e fa e à l i flue e ultu elle o ide tale à t a e s des i stitutio s telles ue l glise et l ole do t les a tio s d e p ise este t e o e t s isi les.
Face à cette stratégie de déstabilisation culturelle, des mécanismes de résistance interne vont se mettre en place mais la société gabonaise finira par se plier aux exigences du colonisateur : est le as de la ulture des pratiques physiques.
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Dans la deuxième partie intitulée : Mise en place du dispositif institutionnel du sport et des pratiques corporelles au Gabon à partir de 1960, nous retraçons et analysons les modalités de développement du sport moderne et les premières actions en faveur de sa diffusion dans le Gabon postcolonial.
La troisième partie intitulée : La situation du sport et des pratiques corporelles au
Ga o à l au e du XXIe si le a al se d u e pa t l o ga isatio et l olutio de l ad i ist atio du spo t et des a ti it s ph si ues, et d aut e pa t la situatio de l du atio ph si ue e ta t ue dis ipli e d e seig e e t da s le s st e du atio
gabonais.
Le croisement des analyses issues de ces trois parties permet de comprendre non
seule e t l olutio du spo t et des o po elles da s le Ga o post olo ial, ais aussi ses
enjeux et ses fondements idéologiques.
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