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Défis géopolitiques et autres limites du terrain

1.5 . Une sociologie des conversions chinoises aux religions chrétiennes

Chapitre 2. De Bordeaux à Shanghai, enquête sur le christianisme chinois

2.3. Relever les défis du terrain chinois

2.3.3. Défis géopolitiques et autres limites du terrain

Quiconque prend pour objet d’étude un phénomène ayant trait à la société et à la culture chinoises se trouve confronté à un problème de géographie et d’échelle. Le néophyte occidental qui souhaite comprendre l’un ou l’autre des aspects de la société et de la culture chinoise aura tendance à considérer que l’existence et la réalité de la Chine, en tant qu’État-nation, est en tout point comparable à l’existence de n’importe quel autre État-qu’État-nation, à ceci près que le nombre de ses ressortissants est largement plus important que la grande majorité de tous les autres. Pourtant, la Chine, comme espace géographique unifié par une domination politique d’un groupe ethnique – les Han – et de sa culture, connaît une diversité d’organisation sociale, de gouvernance, de peuplement ethnique, de tradition culturelle, de

conditions économiques, qui interdit de la penser comme une entité politico-sociale unifiée, ou harmonieusement cohérente7.

Dans le contexte contemporain, qui voit la plus grande partie de cette Chine placée sous l’égide d’un État autoritaire et encore largement répressif, cette diversité chinoise est un défi pour l’observateur en même temps qu’une opportunité. Un défi, parce qu’elle oblige peut-être plus qu’ailleurs à circonscrire toute observation et toute généralisation que l’on pourrait en tirer à des espaces géographiques très spécifiques de cette Chine : l’observateur ne peut observer que des variantes de cette vaste entité dont l’unité est sans doute aussi diffuse que sa religion. Une opportunité parce que cette diversité chinoise s’avère source d’enrichissement de la connaissance et du savoir, évidemment, mais aussi parce que la diversité des conditions politico-territoriales ouvre des marges de manœuvre pour le chercheur : lorsque nous avons commencé notre étude, il nous était impensable de chercher à obtenir une autorisation de conduire nos recherches en Chine continentale du fait de la sensibilité du sujet traité. La menace aurait alors été soit de se voir barrer l’accès à tout terrain, soit d’être instrumentalisé, peut-être au détriment des populations étudiées. Dès lors, il fallait trouver un moyen d’accéder au terrain, sans encourir cette double menace. Deux possibilités s’offraient à nous. La première était d’opter pour un terrain situé en dehors du champ du contrôle politique de Pékin, de se résigner à n’étudier que des convertis chrétiens expatriés ou émigrés. La seconde était d’opter pour un séjour incognito dans une zone où les conditions politiques locales permettraient un accès au terrain sans risque. Nous n’avons pas tranché entre les deux options et avons donc conduit notre terrain d’abord à Bordeaux, où nous avons observé et interrogé divers acteurs chrétiens, puis à Shanghai, où nous avons fait de même, à plus grande échelle. Ainsi, comme c’est souvent le cas, les conditions pratiques d’exercice de la science, partiellement définies par des facteurs politiques, sont venues en déterminer les possibilités mêmes.

Toutefois, il ne faut pas en conclure que ce choix partiellement contraint n’était pas judicieux ni pertinent. Les nombreuses églises et cathédrales disséminées dans la ville de Shanghai, telle l’église Muen près de la pace du peuple, Saint-Ignace dans le quartier de Xujiahui, Sheshan située à une heure de là, ou l’église internationale au cœur des quartiers coloniaux, témoignent d’un passé missionnaire révolu, mais dont l’héritage est bien vivant. La ferveur des chrétiens de Shanghai ne se borne ni aux limites du septième jour de la semaine, ni aux murs des

7 Nous renvoyons le lecteur à un article paru dans la revue Hérodote, dans lequel Sanjuan (2007) invite à une lecture régionale de la Chine contemporaine qui met en lumière les grandes disparités de son territoire et de sa population.

églises. En parcourant la ville, il est possible de croiser des personnes d’âge mûr célébrant la messe au petit matin, des choristes travaillant leur répertoire dans les églises protestantes officielles, des jeunes adultes se rendant aux divers ateliers d’étude proposés dans les églises officielles ou bien dans les églises-maisons, de services de baptêmes collectifs, réunissant un soir plusieurs centaines de personnes, des ateliers de prière, des missionnaires clandestins distribuant des prospectus sur les campus ou dans les parcs, des communautés de croyants participant à des projets caritatifs ou distribuant à manger aux nombreux mendiants qui ponctuent les rues de Shanghai et peuplent la nuit les bouches de métro, des couples priant longuement avant d’entamer leur repas dans un restaurant branché. Certes, toute cette activité peut être totalement invisible dans l’immensité de la ville et les chrétiens à Shanghai comme ailleurs en Chine sont minoritaires. Mais cette minorité est active et n’a cessé de croître ces dernières années.

Shanghai semble abriter un échantillon de la diversité chrétienne. De nombreuses dénominations et courants composant le spectre du christianisme mondial s’y croisent et parfois s’y évitent : catholiques, presbytériens, baptistes, évangéliques, pentecôtistes, témoins de Jéhovah, mormons, indépendants, mouvements hybrides. La diversité des types d’organisation chrétienne y est représentée : les Églises fortement structurées, bureaucratisées et centralisées, telles que l’Église catholique, côtoient les assemblées indépendantes formant des réseaux plus ou moins souples. Les communautés se retrouvent pour célébrer leur foi dans des cathédrales centenaires, des locaux commerciaux à louer ou encore des appartements privés. Certaines congrégations comptent plusieurs centaines, voire milliers d’individus, d’autres seulement une poignée. La variété du christianisme s’exprime aussi dans l’origine sociale des pratiquants, dans les identités qu’ils partagent. Tous ne mobilisent pas leurs croyances, leurs pratiques et leurs marqueurs religieux de la même façon, et tous ne s’impliquent pas, au sein d’un même groupe religieux, avec la même intensité dans leur foi et dans la vie religieuse. Tous les christianismes ne progressent d’ailleurs pas à la même vitesse ; les mouvements issus du protestantisme gagnent du terrain bien plus rapidement que le catholicisme freiné sans doute par sa situation politique délicate. Et ceci ajoute encore à la diversité du christianisme shanghaien : certaines organisations y jouissent d’une reconnaissance légale tandis que d’autres évoluent dans la clandestinité. Entre ces deux situations, il existe une diversité de configurations liant les Églises à l’État et au reste de la société8.

8 C’est ce constat qui donne le jour à la théorie des trois marchés religieux (Yang, 2006, 2011), que nous évoquerons au cours du chapitre 3.

Ce christianisme shanghaien est donc, comme ailleurs, relativement pluriel. La frontière entre catholicisme et protestantisme y est clairement tracée. Aux yeux de nombre de pratiquants, il ne s’agit d’ailleurs pas de deux courants d’un même christianisme, mais bien de deux religions totalement étrangères l’une à l’autre. La sphère protestante veille au respect de ses frontières, en signifiant le caractère hérétique du catholicisme et des mouvements chrétiens marginaux, ainsi que des religions chinoises traditionnelles fermement condamnées pour leur corruption et leur idolâtrie. En revanche, les frontières au sein même de la nébuleuse protestante sont poreuses. Il n’est pas rare que les pratiquants des églises-maisons fréquentent diverses organisations similaires, et complètent leur pratique par une assistance au culte des églises officielles9.

En dépit des fractures et morcellements induits par l’histoire, les logiques dénominationnelles, la composition démographique et les régulations politiques, il est aussi possible de trouver une unité justifiant que l’on aborde ces diverses manifestations chrétiennes comme participant d’un seul objet sociologique. Cette unité est avant tout théologique. En dépit des variations de traduction, d’interprétation et d’usage, les mouvements que l’on peut qualifier de chrétiens voient leur religion prendre racine dans la Bible et dans les récits de la vie de la passion et de la résurrection de Jésus-Christ. Même dans les cas les plus marginaux que sont, par exemple, certaines Églises millénaristes du cru, la mobilisation de la Bible et de la mission spécifique de Jésus en font des groupes que l’on peut réunir dans une même catégorie de phénomènes ressortissant du christianisme. L’unité est aussi historique: catholicisme, protestantismes, mormonisme ou encore millénarisme chinois peuvent tous être regroupés dans une même généalogie. Enfin, l’unité est aussi sociologique. Si l’on ne peut parler d’homogénéité véritable, les contextes et les ressorts des conversions présentent de nombreuses similarités d’une assemblée à l’autre, d’une tradition chrétienne à l’autre, justifiant que l’on considère celles-ci comme comparables les unes aux autres. Et, au fond, il y a fort à parier qu’au-delà des limites des religions chrétiennes, on trouve une forte similarité aussi dans les parcours de conversion à l’Islam, à la religion Bahaï, ou à quelque autre type de mouvement sectaire présent au sein de l’offre religieuse en Chine à l’époque contemporaine.

La diversité et l’unité de cette minorité chrétienne justifient le travail de recherche que nous avons conduit en même temps qu’elles en dessinent les limites. Même lorsque l’on réduit le champ d’investigation du christianisme en Chine aux christianismes dans un territoire tel que

9 Dans les entretiens que nous avons conduits, 19 personnes déclaraient participer aux activités d’au moins deux Églises-maisons distinctes et 10 personnes déclaraient participer simultanément aux activités d’une Église-maison et de l’Église protestante patriotique.

celui de Shanghai, grande métropole littorale au contexte et à l’histoire particuliers (et auquel on additionne le territoire bordelais, infime en comparaison), l’ampleur des phénomènes à étudier reste telle qu’il est impossible, dans le cadre d’une recherche doctorale, de les appréhender toutes. Nous avons donc dû procéder à une sélection des phénomènes à étudier. Deux facteurs ont orienté la constitution de notre échantillon. Premièrement, plutôt que d’effectuer une monographie d’un groupe religieux en particulier, nous avons tenté d’appréhender le christianisme dans sa transversalité. Sachant que le statut politico-légal des organisations religieuses pouvait faire varier les conditions d’exercice et de développement de la croyance, de la pratique et des identités religieuses, nous avons tenté de rencontrer des convertis dont les organisations d’affiliations variaient, en termes de statut. Deuxièmement, du fait que la liberté de religion n’est pas complète en Chine et du fait de notre condition d’étranger, nous n’avons pas pu avoir un accès libre à toutes les organisations ; les limitations imposées par le gouvernement et par les acteurs eux-mêmes ont donc influencé nos possibilités d’observation.

Notre démarche a consisté à utiliser les réseaux interpersonnels pour rencontrer des chrétiens qui étaient généralement des connaissances de connaissances (toutes les personnes que nous avons rencontrées à Shanghai avaient semble-t-il un ami chrétien). Ensuite, la progression s’est faite de personne à personne suivant une méthode d’échantillonnage « boule de neige ». En général, la première personne présentée jouait ensuite le rôle d’indicateur et de guide. Lorsque c’était possible, nous étions introduit dans les réunions de l’organisation, puis présenté individuellement à un certain nombre de ses membres. Nous avions aussi la possibilité de constituer notre propre réseau de connaissances une fois introduit dans le groupe, mais l’usage de ce primo-intermédiaire s’est avéré dans tous les cas plus productif. En effet, que l’introduction et la demande d’entretien soient effectuées à l’initiative d’une autre personne du groupe plutôt qu’à notre initiative personnelle semble avoir été décisif dans la concrétisation des rencontres. Les premières personnes rencontrées, qui étaient donc connues hors du réseau chrétien pour être des chrétiens, avaient des profils de personnes ressources. Au contraire, un certain nombre d’interviewés, sans jamais le refuser ouvertement, n’ont pas été en mesure de nous présenter d’autres coreligionnaires à soumettre à l’entretien. Il est cependant difficile d’être catégorique sur ce point, et peut-être que le rapport interpersonnel établi entre l’enquêteur et l’enquêté a pu avoir une influence, ainsi que la perception des enjeux de l’enquête par les personnes enquêtées.

Nous avons conduit des entretiens semi-directifs avec 73 personnes affiliées à des groupes religieux chrétiens, principalement dans la ville de Shanghai entre janvier 2011 et août 2011,

mais aussi à Bordeaux (9 entretiens), avant et après notre séjour en Chine. Les entretiens ont duré entre 45 minutes et 2 heures 30 minutes. Ayant laissé le choix du moment et des lieux de l’entretien aux acteurs, la majeure partie de ceux-ci se sont faits dans des lieux publics et à des heures d’affluence. 5 entretiens n’ont pas pu être exploités au même titre que les autres10. Ces entretiens ont été complétés de nombreuses discussions informelles avec les différents membres des groupes dans lesquels nous nous rendions ainsi qu’avec des proches de convertis eux-mêmes non-convertis. Nous nous sommes aussi à plusieurs reprises joint aux participants de l’enquête pour des activités religieuses ou profanes, adjoignant ainsi aux entretiens semi-directifs des éléments d’observation11.

En dépit des cas mentionnés d’affiliations multiples, il était possible de considérer que chaque individu interrogé avait une affiliation principale, soit une implication plus importante dans une organisation que dans une autre. Nous avons conduit notre enquête auprès d’affiliés appartenant à huit organisations religieuses. Parmi celles-ci, deux ne tiennent qu’une place mineure dans nos analyses. Nous allons les présenter dans l’ordre dans lequel nous les avons découvertes.

Affiliation principale et sexe des interviewés

Affiliation religieuse principale Total Homme Femme

Église SDJ (Mormons) 19 7 12

Église-maison R.O (protestants) 16 5 11

Église-maison Hosanna (protestants) 10 3 7

Église-maison Apollos (protestants) 4 1 3

Église Officielle des trois autonomies- TSPM (protestants) 12 4 8 Église Locale (Église-maison, protestants) 8 2 6 Église Catholique officielle (catholiques) 2 1 1

Dongfang shandian ( postchrétiens) 2 0 2

TOTAL 73 23 50

Notre avons débuté notre enquête à Bordeaux, auprès d’un groupe chrétien de taille réduite, formant une petite communauté dont certains « frères » et certaines « sœurs » partageaient les mêmes logements qui leur servaient de lieux de culte. L’organisation appartient au mouvement des églises locales (地方教会, difang jiaohui) fondé par deux prédicateurs

10 C’est-à-dire que nous n’avons pas été en mesure de les transcrire et/ou de les inclure dans notre analyse thématique.

11 Après quelques premières tentatives d’observation non-participante, nous nous sommes rendu compte que notre non-participation au rituel créait une gène. Nous avons donc décidé d’y prendre part pleinement, en participant aux prières, en chantant et en prenant la parole lorsque nous y étions invité. Ceci s’est avéré crucial dans notre démarche de compréhension des mécanismes à l’œuvre.

chinois connus sous les noms de Watchman Nee (倪柝声, Ni Tuosheng) et Witness Lee

(李常受, Li Changshou). Apparu en Chine continentale avant les années rouges, le mouvement

s’est ensuite propagé à Taiwan, puis en Californie, suivant le parcours migratoire de son deuxième fondateur, pour aujourd’hui être un mouvement mondial affirmant compter plusieurs millions de fidèles12. L’organisation suit le modèle des Églises-maisons et prône une théologie trinitaire, millénariste et non-dénominationnelle. Proche de la mouvance évangélique, manifestant un fort attachement au texte biblique, mais proclamant une forme d’authenticité exclusive, il connaît différentes ramifications. Certaines sont des sectes considérées aujourd’hui comme doublement hérétiques, rejetées tant par la communauté chrétienne évangélique mondiale que par les autorités Chinoises : l’organisation Dongfang

Shandian, (东方闪电, « foudre le l’est» ou encore Eastern Lightning) est de ce point de vue

emblématique. Après avoir rencontré ces chrétiens de l’Église de Bordeaux, participé au culte avec eux et conduit plusieurs entretiens individuels, nous avons tenté de mobiliser ce réseau pour entrer en contact avec l’Église de Shanghai. Mais un double frein nous en a empêché. Le premier était d’ordre politique. Les membres de Bordeaux, entretenant pourtant des liens avec les membres de Shanghai ne nous ont pas permis de contacter ces derniers en raison de la précarité de leur situation politique, dans la mesure où ils font occasionnellement l’objet de répressions. De plus, le fait que la rencontre avec le groupe bordelais ne se soit pas soldée par notre conversion a pu provoquer une réticence de ses membres à s’impliquer plus dans notre démarche de recherche. Ceux-ci semblaient en effet attendre de notre part une implication active dans une démarche de foi, sans laquelle nous restions perçus comme outsider, profane refusant la purification permettant d’accéder au monde sacré.

Une fois à Shanghai, c’est par le biais des réseaux interpersonnels que nous sommes parvenus à nouer des liens avec des croyants de confession chrétienne. D’abord, une proche connaissance travaillant dans un cabinet dentaire international nous a présenté l’un deux : une jeune assistante dentaire originaire du centre de la Chine, ayant migré à Shanghai pour travailler, était une protestante pratiquant régulièrement avec son époux dans une église protestante appartenant au mouvement patriotique des trois autonomies, c’est-à-dire de l’Église protestante officielle de Chine. Plus tard, d’autres connaissances faites à Shanghai nous servirent d’entremetteurs avec d’autres pratiquants de l’Église Patriotique nous permettant de conduire plus d’entretiens et d’observations lors de diverses réunions.

12 L’histoire des origines du mouvement et de ses stratégies de survie et de propagation est discuté par Lee (2005).

Puis, un jour que nous étions au restaurant dans un quartier nouvellement rénové et calibré pour la consommation de la nouvelle classe moyenne supérieure de Shanghai, nous avons observé deux personnes qui priaient ostensiblement avant d’entamer leur repas. Nous avons engagé alors la conversation, ce qui nous a conduit à participer au culte d’un groupe de chrétiens indépendant, que nous désignerons par le sigle « R.O ». Cette Église-maison, qui était au départ une cellule d’un réseau réunissant des hommes d’affaires taiwanais basé à Shanghai de confession protestante et de dénominations variées, devenait, lorsque nous l’avons découvert, une véritable Église, dirigée par un homme charismatique accompagné de son épouse. Cette cellule qui était initialement un groupe de soutien pour jeunes cadres chrétiens taïwanais, en était venu à proposer son propre culte dominical, des réunions d’étude et de prière, des activités récréatives et culturelles et administrait même le baptême aux nouveaux venus non-chrétiens. Lorsque nous sommes entré en contact avec R.O., ses membres n’étaient plus qu’à moitié composés de Taiwanais, l’autre moitié étant composée de Chinois du continent, rencontrés et recrutés par le biais des réseaux professionnels. Le groupe s’est scindé en deux branches attachées à l’organisation-mère au cours de notre enquête. L’un des pratiquants de R.O., originaire de Shanghai, nous a plus tard invité à assister aux réunions d’une autre Église-maison, dirigée par un autre « patriarche » taïwanais installé en Chine, enseignant des personnes de tous âges et des Chinois de tous horizons (Taiwanais, continentaux, Chinois des États-Unis).

Nous étions avant notre séjour à Shanghai entré en contact avec quelques Chinois convertis au mormonisme résidant sur le sol français. Mais il nous a été très vite signalé que nous ne pourrions pas nous rendre dans les églises mormones de Chine pour des raisons politiques. La situation particulière du mormonisme en Chine, ni assimilable à celle des Églises officielles, ni assimilable à celle des Églises-maisons nous intéressait pourtant (Vendassi, 2014). En nous rendant à Shanghai aux réunions religieuses des mormons d’outres mers (américains pour la plupart), il nous a été confirmé que nous ne pourrions avoir accès aux réunions des communautés chinoises. Toutefois, par le biais de certains mormons étrangers entretenant des relations privées à caractère non spécifiquement religieux avec des mormons chinois, nous avons pu prendre contact avec un informateur qui nous a présenté par la suite plusieurs de ses coreligionnaires, originaires de diverses provinces, mais appartenant à la communauté mormone de Shanghai, avec qui nous avons pu conduire des entretiens.

Parallèlement, un membre de R.O nous présentait une connaissance chrétienne, rencontrée dans une assemblée presbytérienne où il se rendait occasionnellement. L’amie presbytérienne