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Section 1 : Les différentes formes des réseaux d’entreprises

6. Cluster

6.1. Définition du concept du « cluster »

Plusieurs définitions ont été attribués au terme du « cluster » en se basant majoritairement sur des études empiriques (Porter, 1998 ; Swann et Prevezer, 1996 ; Porter, 2000 ; Van den Berg et al. 2001 ; Bresnahan et al., 2002 ; Cooke et Huggins, 2002 ; Feldman et Francis, 2004 ; Parto, 2008 ; Hamdouch, 2008 ; Fornahl et al., 2010 ; Aligod, 2016).

Porter (1998) définit le cluster comme " un réseau d’entreprises et d’institutions proches géographiquement et interdépendantes, liées par des métiers, des technologies et des savoir- faire communs […]. Ou "une concentration géographique d'entreprises interconnectées, de fournisseurs et d'institutions associées dans un domaine particulier".

En 1988, Porter a défini un cluster industriel comme « une concentration géographique d'entreprises interconnectées, de fournisseurs et d'institutions associées dans un domaine particulier ». Ensuite en 2000, Porter le présente en tant « qu’un regroupement d’entreprises et d’acteurs institutionnels appartenant à des industries proches, liés par des relations de coopération et de concurrence ». Aussi, le cluster industriel a été défini également par Swann et Prevezer (1996) comme un grand groupe d’entreprises travaillant dans des industries connexes qui se situent dans un endroit particulier ou une concentration spatiale et sectorielle des entreprises (Bresnahan et al, 2002).

D’après Cooke et Huggins (2002), un cluster est « une concentration géographique d’acteurs technologiques unis par des chaînes de valeur économique, évoluant dans un environnement bénéficiant d’infrastructures de soutien, partageant une stratégie commune et visant à attaquer un même marché. »

Après l’avoir défini en 1998 de cette manière, Michael Porter concluait que « le cluster a une influence positive sur l’innovation et la compétitivité, les compétences des travailleurs, l’information et la dynamique entrepreneuriale sur le long terme ». L’objectif qui leur est assigné est de stimuler et d'organiser les modes de coordination. Pour cela, nous traitons souvent le cluster en tant qu'une chaîne de valeur ajoutée, c.-à-d. comme un ensemble d’entreprises potentiellement complémentaires (production et services liés), d’institutions

35 publiques et privées de Recherche et Développement (R&D) et de formation, situés dans la même zone géographique (Porter, 2000).

La variété et la complémentarité des activités exercés par les firmes favorise la coopération et impacte positivement la probabilité du succès d’un cluster (Staber, 2001). Selon Carpinetti et al. (2007), les synergies qui sont créés par cette complémentarité d’activités et la diffusion des connaissances entre les acteurs du cluster représentent un élément fondamental de regroupement et peuvent être dénommées « efficacité collective ».

Se basant sur les travaux de Callegati et Grandi (2005) sur les dynamiques des clusters et l’innovation des PME, la dynamique du cluster se produit par la coopétition puisque d’une part la compétition favorise l’innovation et l’accroissement de l’efficacité et d’autre part la coopération favorise la diffusion de la connaissance et l’attractivité globale du système.

Selon Porter (2008), les clusters regroupent des industries connexes et autres structures soutenant la compétition (les entités gouvernementales, les universités, les organismes de normalisation, des groupes de réflexion, de formation professionnelle, les fournisseurs et les associations professionnelles).

Plus récemment, un cluster a été défini comme « un regroupement d'entreprises interdépendantes qui innovent et génèrent de la croissance économique » Parto (2008). Fornahl et al., (2010) précisent ensuite que « De ce fait, un cluster est constitué d’interconnexions entre des firmes et leur environnement institutionnel, au sein de frontières à la fois thématiques (industrie) et spatiales (espace géographique).

Malgré que les travaux du porter aient été appréciés par de nombreux chercheurs comme Storper (1999), Asheim (2000) et Cooke (2001) et ont initié un vaste courant de recherches empiriques dans le monde, ils ne sont pas exempts de certaines limites (Hamdouch, 2008). Les travaux de Hamdouch (2008) ont souligné quelques limites de la définition du cluster proposé par Porter : la délimitation spatiale est tellement vague, le type de relations entre les firmes ainsi qu’avec leur environnement est imprécis et plus généralement le domaine d’activité du cluster est négligé.

36 Cela ne peut que nous amener à conclure que la recherche sur les clusters reste relativement peu unifiée (Preissl et Solimene, 2003 ; Cohendet et al., 2003 ; Martin et Sunley, 2003 ; Moulaert et Sékia, 2003 ; Nooteboom, 2004 ; Ketels, 2004 ; Bekele et Jackson, 2006). De ce fait Hamouch (2008) précise que « ni la définition de ce qu’est un cluster (en général, et plus spécifiquement dans le cas des clusters d’innovation), ni la délimitation de ses frontières spatiales et de son contenu, ni encore l’identification des conditions de son émergence et de son évolution, ne sont vraiment tranchées ».

Enfin, Selon les travaux de Hamdouch (2008) ainsi que Lartigue et Soulard (2008), les clusters peuvent se définir selon trois axes : économique, relationnel et territorial :

- Axe économique : les clusters représentent un regroupement d’entreprises et d’institutions du même domaine d’activité, appartenant à une même chaine de valeur, et des activités complémentaires

- Axe relationnel : les clusters concrétisent les liens entre les unités qui le composent et la coordination de leurs actions

- Axe territorial : Les clusters se définissent par leur étendue géographique et leur concentration en termes de nombre et densité d’acteurs sur le territoire concerné.

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Tableau résumant les différentes formes de coopération

Forme de coopération Définition Auteur(s) clé

District industriel Marshallien

"Un système de production localisé géographiquement et fondé sur une intense division du travail entre petites et moyennes entreprises spécialisées dans des phases distinctes d’un même secteur industriel".

Marshall (1890), Zeitlin (1992)

District Industriel italien

"une entité socio-territoriale caractérisée par l’association active, dans une aire territoriale circonscrite et historiquement déterminée, d’une communauté de personnes et d’une population d’entreprises industrielles .Dans le district, à la différence de ce qui se produit dans d’autres milieux, par exemple la ville manufacturière, la communauté et les entreprises tendent, pour ainsi dire, à s’interpénétrer"

Becattini (1979, 1989)

Milieu innovateur

« un ensemble territorialisé, ouvert sur l’extérieur (le marché et l’environnement technologique) qui intègre et maîtrise des savoir- faire, des règles, des normes, des valeurs et un capital relationnel ».

Aydalot (1986)

Système Productif local

"Un ensemble de PME en liaison ou non avec une ou

Plusieurs grandes entreprises situées dans un même espace de proximité autour d’un métier, voire de plusieurs métiers industriels " Aydalot (1986), Courlet, 1991) Lévesque et al. (1998), Maillat (1996) Technopôle

"Les technopôles ou parcs scientifiques sont des concentrations géographiques locales d’entreprises innovantes, situées à proximité de centres de recherche et de formation scientifiques, dans le but de former ensemble un micro système innovant ".

Ruffieux (1991)

Les Pôles de compétitivité

Ils ont été définis en France. Ils s’inscrivent initialement dans Une démarche descendante (« top-down ») impulsée par l’Etat vers les acteurs (entreprises, laboratoires de recherche et organismes de formation).

(Porter, 1998, p. 79)

Cluster

"Un réseau d’entreprises et d’institutions proches géographiquement et interdépendantes, liées par des métiers, des technologies et des savoir-faire communs …".

Porter (1990,1998)

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