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4.2 Tri à plat des données sur les pratiques et les opinions

4.2.3 Critères de qualité

Nous avons interrogé les traducteurs sur ce qu'ils estiment être les critères de qualité de toute traduction (quels que soient le genre, le domaine, etc.). Quatre critères leur étaient proposés, outre la sélection éventuelle de critères personnels : l'exactitude, la qualité rédactionnelle, la correction linguistique et l'adaptation fonctionnelle. Les réponses ont le plus souvent combiné deux, trois ou quatre éléments de réponse. Le critère le plus souvent cité est celui de la qualité rédactionnelle (97 questionnaires). Il semble que ce critère soit très cher aux traducteurs, même si l'on entend souvent dire que certains donneurs d'ordre se satisferaient d'une rédaction  moyenne  lorsque les délais ou le budget sont resserrés (ou lorsque la traduction est eectuée à titre d'information sur un document de portée limitée). Rappelons que les résultats de notre question 17 plaçaient la portée limitée du document traduit comme première cause d'omission de la révision. Ceci conrmerait l'aspiration permanente du traducteur à la perfection rédactionnelle, même si le  pragmatisme  des commandes en décide parfois autrement.

Question 32 : À quel(s) critère(s) de qualité doit selon vous satisfaire tout type de traduction ou de localisation ?

0 20 40 60 80 100 120 Exactitude

Adaptation fonctionnelle Qualité rédactionnelle Correction linguistique

Autre 90 63 97 84 15

Figure 4.27  Critères de qualité

Dans notre question sur les critères de qualité, l'exactitude des informations n'arrive qu'en deuxième lieu (90 répondants), suivie de la correction linguistique (84 sélections) et de l'adaptation fonctionnelle (63 réponses). Ce dernier critère a pu sembler  opaque  à certains traducteurs : deux d'entre eux ont, par exemple, cité le critère analogue de  lisibilité pour le destinataire nal  (l'adaptation fonctionnelle se traduisant, selon Daniel Gouadec, par le fonctionnement correct du résultat de la traduction dans son environnement10). Les autres critères non proposés, mais souvent cités, sont ceux de la correction et de la  cohérence 11 terminologiques.

La question des  minima  qualitatifs continue d'être posée et les réponses sont toujours diverses.

10 GOUADEC, Daniel. 16. 31.2.6. Procédure 36F : Contrôle de

qualité fonctionnelle, 2005, (page consultée le 28 septembre 2008)

<http ://www.qualitrad.net/volume_8/31_2_6_procedure36F.htm> 11 Application uniforme de la terminologie

Question 35 : Quelles sont, selon vous, les erreurs les plus graves qui peuvent survenir dans une traduction ou une localisation ?

(noter de 1 à 4 ou 5, de l'erreur la plus grave à l'erreur la moins grave)

0 20 40 60 80 100 120 Grammaire Terminologie Sens ErrStrat Histogramme Question 35 1 2 3 4 5

Figure 4.28  Gravité des erreurs

Pour compléter notre première question sur les critères de qualité et juger de la hiérarchie appliquée par les prestataires aux diérentes erreurs de traduction, nous leur avons demandé de classer un certain nombre d'erreurs selon leur gravité. 4 types d'erreurs étaient proposés (une réponse libre pouvait également être apportée) :  toute erreur de grammaire ou d'orthographe `élémentaire' ,  tout mauvais choix terminologique sur un terme clé du document ,  toute erreur de sens ,  toute erreur située à un endroit stratégique du document . Les répondants devaient classer les erreurs de 1 à 4 ou 5 : 1 représentant l'erreur la plus grave et 5, l'erreur la moins grave. Ce type de question est plus facile à analyser en utilisant une représentation en  graphique en barres empilées . Ceci nous permet de visualiser simultanément les

proportions de chaque classement pour l'ensemble des réponses.

Une première observation rapide permet de voir que l'erreur la plus citée comme erreur la plus grave (64 sélections) est l'erreur de sens. Les trois autres types d'erreurs proposés (grammaire et orthographe, terminologie, erreur stratégique) recueillent le classement d'erreur la plus grave dans des proportions identiques (23 ou 24 réponses chacune). Le  mauvais choix terminologique sur un terme clé  est le plus souvent classé comme deuxième ou troisième erreur en termes de gravité. L'erreur de grammaire ou d'orthographe  élémentaire  est assez uniformément citée à diérents niveaux de gravité. Enn, l' erreur située à un endroit stratégique du document  est la plus citée au rang 4 parmi les erreurs. Quelques réponses libres ont été ajoutées aux propositions d'erreurs soumises. Parmi ces réponses, nous pouvons citer les plus courantes : le  calque12  (5 occurrences), le  style  incorrect ou le manque de  uidité  (5 occurrences), l' omission  (4 occurrences) ou le manque de  cohérence  (4 occurrences).

Les résultats de l'analyse de cette question sont assez cohérents avec ceux de la question 32 sur les critères de qualité. L' erreur de sens  est citée comme l'erreur la plus grave, alors que l' exactitude  gurait parmi les deux critères les plus importants aux yeux des professionnels interrogés. L'erreur de grammaire ou d'orthographe  élémentaire  est fréquemment citée parmi les erreurs graves, comme l'était la  correction linguistique  dans les critères de qualité.

Question 36 : Pensez-vous qu'un modèle ou une méthode générale serait utile à votre travail de révision ?

37% 45% 18% Oui 37% Non 45% Non concerné 18%

Figure 4.29  Modèle de révision

Cherchant à connaître le rapport des professionnels à la méthodologie de la révision, nous leur avons demandé s'ils éprouvaient le besoin de se reporter à un modèle ou une méthode générale de révision. 37 % des participants jugent qu'un modèle ou une méthode de révision pourrait être utile à leur travail (contre 45 % d'avis contraires). Y aurait-il un besoin d'orientations de certains traducteurs pour organiser leur révision ? La question mérite d'être posée.

Question 39 : Mis à part les critères de qualité textuelle du document livré, quel(s) critère(s) devrai(en)t selon vous être pris en compte dans toute évaluation de la qualité d'une traduction ou d'une localisation ?

0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100 110

Respect des délaisMoyens humains et matériels prestataire

Aucun critère

supplémentaireMoyens humains

et matériels clientRapport qualité / prix prestation

Autre 84 34 7 56 45 9

Figure 4.30  Critères extra-textuels de la prestation

Nous nous sommes intéressée plus largement aux critères extra-textuels qui peuvent déterminer la qualité d'une prestation de traduction ou de localisation. Les réponses étaient souvent multiples, mais la proposition le plus fréquemment citée était le respect des délais du projet (84 répondants). Les moyens mis à disposition par le client sont également un facteur important selon les personnes interrogées (56 traducteurs). Enn, le troisième facteur cité est le rapport qualité / prix de la prestation (45). Nous voyons ici que si les traducteurs semblent exigeants envers leurs clients, ils le sont avant tout envers eux-mêmes.

Le dernier thème que nous avons souhaité aborder traduit encore l'attitude des prestataires vis-à-vis de la révision et les moyens qu'ils ont de réaliser ce contrôle : il s'agit de l'application de la norme européenne NF EN 15038.

4.2.4 Révision et norme

Question 42 : La norme européenne de traduction NF EN 15038 qui vient d'être publiée indique que toute traduction doit être révisée par une personne autre que son traducteur. Souhaitez-vous appliquer cette norme ?

Oui 75%

Non 25%

Figure 4.31  Volonté d'appliquer la norme

La norme impose notamment aux prestataires souhaitant être certiés une révision de toutes leurs traductions par un traducteur ou un réviseur tiers. Nous avons demandé aux prestataires de l'enquête s'ils souhaitaient et pouvaient appliquer cette norme. Les réponses apportées conrment les données obtenues quant à la pratique et à l'omission de la révision dans les projets : 75 % des traducteurs disent souhaiter appliquer la norme, mais 56 % d'entre eux ne le peuvent pas. Selon les répondants, les principales entraves sont les budgets de traduction limités, les délais trop serrés et la diculté de trouver un réviseur. Autre motif invoqué, la responsabilité de la révision, qui reviendrait au donneur d'ordre et non au sous-traitant (ce que conrme le texte de la norme).

Question 43 : Le pouvez-vous ?

Non 56%

Oui 44%

Figure 4.32  Possibilité d'appliquer la norme