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Critères d’inclusion et d’exclusion concernant les femmes rencontrées

UNE REVUE SYSTEMATIQUE DE LA LITTERATURE

1.3. Population sélectionnée

1.3.1. Critères d’inclusion et d’exclusion concernant les femmes rencontrées

Au commencement de notre réflexion méthodologique, nous avons premièrement du nous positionner sur les critères d’inclusion permettant le recrutement des patientes rencontrées. Ici, nous décrivons donc successivement chaque critère en présentant les raisons de sa présence.

Le critère de primiparité

Outre le fait qu’une recherche sur l’épisiotomie induit obligatoirement de rencontrer des femmes enceintes, il nous a semblé utile de discuter plus précisément du critère de parité. Pour rappel, il existe plusieurs appellations permettant de caractériser le type de grossesse d’une femme. Aussi, lorsqu’une femme est qualifiée de primigeste, cette appellation signifie que cette femme porte pour la première fois de sa vie un embryon ou un fœtus en son sein. Une femme primipare renvoie au fait qu’il s’agit d’une femme enceinte d’un enfant et qui s’apprête à vivre son premier accouchement72F

73. Être primipare ne signifie donc pas forcément être primigeste car une femme peut très bien avoir connu une expérience de grossesse arrêtée antérieure ou encore une IVG. Enfin, une femme multipare est une femme ayant déjà eu un enfant et qui s’apprête à accoucher au moins pour la seconde fois.

Dans le cas de notre étude portant sur l’accouchement, il nous a semblé évident d’exclure les femmes qui avaient déjà accédé à la maternité du fait de la connaissance acquise sur cette expérience pouvant être un biais, mais surtout de fait de l’établissement de

73 Cette appellation est parfois substantivée dans de nombreuses études épidémiologiques pour désigner les femmes qui ont accouché d’un seul enfant.

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remaniements identitaires dus à l’accession à la maternité (Palacio-Espasa, 2004). Les patientes recrutées ne pouvaient donc pas être multipares. Dans un second temps, nous avons considéré que tout vécu de mort fœtale (grossesse arrêtée ou I.V.G) ne devait pas être considéré comme un critère d’exclusion. Cette décision s’est faite sur la base de deux critères. Tout d’abord, il est important de rappeler qu’une femme sur quatre connait l’expérience d’une grossesse arrêtée et que cet aspect concerne 12% des grossesses sachant que ce taux est vraisemblablement très sous-estimé, voire sous-déclaré73F

74 (Delabaere et al., 2014). Nous avons donc trouvé préoccupant d’exclure ainsi tout un pan populationnel de notre étude en ne retenant que les femmes primigestes. De même, une grossesse arrêtée n’inclut pas nécessairement de vivre une situation d’accouchement et donc d’expérimenter ou non une épisiotomie74F

75. Ce deuxième argument nous a donc permis de confirmer le critère d’inclusion numéro 1 :

Aussi, nous avons retenu comme critère d’inclusion numéro 1 suivant : La femme enceinte rencontrée doit être primipare.

Le critère d’âge

Un second critère concerne la notion d’âge. Ce critère revêt une importance particulière notamment lorsqu’il peut questionner le processus de sexuation. Effectivement, nous avons précédemment souligné le fait que la phase adolescente était le lieu d’un remaniement identitaire possible (Chagnon, 2005). Aussi, afin de minimiser d’éventuels biais provenant de l’influence de ce remaniement identitaire sur celui lié à l’accession à la maternalité, il nous a semblé pertinent d’exclure les grossesses portant sur cette période de vie. Même s’il n’existe aujourd’hui aucun consensus ayant permis de déterminer la fin de l’adolescence (16 ans ? 18 ans ? 25 ans ?), et si tant est que ce processus puisse être généralisable, nous avons décidé de proposer un critère arbitraire ayant pour but de ne pas inclure de femmes encore inscrites dans le processus adolescent sans être trop sévère dans notre sélection. Nous avons donc retenu l’âge de 21 ans pour les raisons susnommées mais aussi, car il s’agit de l’âge maximum légal d’accès à la majorité dans le monde.

Le critère d’inclusion numéro 2 est donc : La femme enceinte rencontrée doit avoir plus de 21 ans.

74 Enfin, il n’est pas exclu que de nombreuses femmes ne déclarent pas aux services de soin, ou lorsque certaines consultations sont réalisées en présence de leur conjoint, une première expérience de grossesse arrêtée.

75 Lors de grossesses arrêtées tardives, les protocoles en vigueur recommandent de procéder à un accouchement de l’enfant mort in utéro. Cette situation qui aurait pu représenter un biais ne s’est pas présentée dans notre échantillonnage.

176 Le critère de conjugalité

Notre recherche a pour but d’étudier l’impact d’une pratique obstétrique sur le psychisme des femmes en suite de couche et une de ses hypothèse porte particulièrement sur le vécu intime. Dès lors, dans les situations où l’accouchement peut entraver l’accès à l’intimité sexuelle ou affective et que ces aspects peuvent aider à la compréhension du vécu post-accouchement il aurait été fort regrettable d’exclure de nombreuses participantes de notre analyse. De même, certaines de nos hypothèses concernent spécifiquement la sexualité du post-partum ou encore le sentiment de féminité et sur ce point il est important de rappeler que ces deux axes s’exercent en partie de manière agie dans la relation à l’autre75F

76. Aussi, il nous a semblé préférable de rencontrer des femmes étant au moment du recrutement engagées dans une relation de couple.

Nous avons donc retenu comme critère d’inclusion numéro 3 : La femme enceinte rencontrée doit être en couple.

Le critère ‘‘présence de pathologie congénitale’’

La survenue d’une pathologie congénitale ou le diagnostic d’un handicap au cours d’une grossesse est un évènement extrêmement anxiogène dont l’impact psychologique sur la mère en devenir et le couple peut être traumatogène (Marteau et Mansfield, 1998, Horsch et al., 2013, Luz et al., 2016). Afin de limiter d’éventuels biais liés à la présence de ces facteurs, nous les avons retenus comme des critères d’exclusion.

Le critère d’exclusion numéro 1 retenu est : La présence d’un handicap, de pathologie et/ou malformation congénitale.

Le critère ‘‘grossesse gémellaire’’

Les grossesses gémellaires concernent aujourd’hui 1.7% des accouchements (Bellamy et al., 2014). L’impact de cette situation entraine de nombreuses conséquences à la fois au niveau de l’accouchement (déclenchement éventuel, naissance prématurée possible, césarienne prophylactique…) (Blondel, 2004) comme de nombreuses conséquences psychologiques en post-natal (Garel et al., 2006). Dès lors, Il nous a semblé pertinent d’exclure ces situations

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spécifiques car l’impact de la naissance gémellaire sur l’accouchement ou en suite de couche pouvait engendrer l’apparition de biais trop importants.

Le critère d’exclusion numéro 2 est donc : La grossesse gémellaire.

Le critère ‘’antécédents psychiatriques’’

Un dernier critère que nous avons choisi de relever est un critère communément nommé dans les critères d’exclusion de beaucoup d’études. Effectivement, la présence d’antécédents psychiatriques est souvent considérée comme un facteur de vulnérabilité face aux évènements de vie. Nous avons donc décidé de retenir ce critère afin que la collusion de ces éventuelles fragilités avec le vécu de l’accouchement et ses conséquences n’engendre l’apparition de résultats source de biais. Nous avons donc décidé d’exclure l’ensemble des antécédents psychiatriques sévères à l’exception de la dépression que nous considérons (lorsqu’elle est passagère) comme un processus réactionnel éventuellement possible face à des événements de vie.

Le critère d’exclusion numéro 3 est donc : Antécédents psychiatriques sévères.

Récapitulatif des critères d’inclusion et d’exclusion populationnels de notre étude Les réflexions que nous avons menées au sujet de la population sélectionnée nous ont permis d’ériger une liste comprenant trois critères d’inclusion et trois critères d’exclusions. Afin d’offrir plus de lisibilité au lecteur, nous avons souhaité les faire figurer dans le tableau suivant :

Critères de sélection populationnels

3 critères d’inclusion

La femme enceinte rencontrée doit être primipare

La femme enceinte rencontrée doit avoir plus de 21 ans

La femme enceinte rencontrée doit être en couple

3 critères d’exclusion

La présence d’un handicap, de pathologie et/ou malformation congénitale

La grossesse gémellaire

La présence d’antécédents psychiatriques

Tableau n°8 : Critères de sélection des participantes.

Ces critères présentées nous pouvons maintenant aborder les principes inhérents au mode de recrutement des participantes.

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