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Critères de reconstruction antérieure dans l’occlusion

remarquables dans le fonction de chaque type de dents

II. REPRODUCTION ET ADAPTATION DES CARACTERISTIQUES MORPHOLOGIQUES DANS LA

1.1. Caractéristiques à reproduire

1.1.4. Critères de reconstruction antérieure dans l’occlusion

de reconstruction antérieure

1.1.4. Critères de reconstruction antérieure dans l’occlusion

Pour guider la restauration prothétique, l’établissement de critères de construction est un préalable indispensable. Ils permettent de préciser des repères quantitatifs aidant le modelage du montage directeur, des cires dites « diagnostiques » et représentent ainsi le véritable « plan de traitement » au sens architectural du terme. Ces critères sont analysés dans une liste constituée de 8 items, l’Octa, dont l’ordre est lié aux impératifs de construction.

0- le plan de référence 1- la position de référence 2- la D.V.O 3- l’incisive mandibulaire 4- l’incisive maxillaire 5- le plan d’occlusion 6- la pente de guidage 7- la hauteur cuspidienne

En prenant l’exemple d’une restauration des incisives maxillaires, il est important de noter qu’il existe deux phases très distinctes de construction correspondant aux deux faces de ces dents :

 La face vestibulaire :

Reproduction et adaptations des caractéristiques morphologiques en prothèse fixée : critères de reconstruction antérieure

Le critère Octa 4 permet de préciser les paramètres de construction de la face vestibulaire, à savoir, situation du point cervical, bombé, situation vestibulaire du bord libre. Ce sont des critères esthétiques qui dominent ces prises de décision. La position de référence, le dimension verticale d’occlusion, la situation des incisives mandibulaires sont considérés à ce stade comme des critères invariants puisqu’ils ont été impérativement définis auparavant. (Paris J.C, 2003 (54)).

 La face palatine :

Le critère Octa 6 permet de préciser les paramètres de construction de la face palatine. Il s’agit de définir la pente incisive entre point de contact en O.I.M. et situation linguale du bord libre. La connaissance de la pente condylienne et l’inclinaison du plan d’occlusion permet de créer une véritable concordance fonctionnelle entre déterminant postérieur (A.T.M.), déterminant antérieur (guidage) et désocclusion minimale ( plan d’occlusion).

Il est à retenir que les crêtes marginales des dents antérieures ont un rôle important dans le réglage du guide antérieur : plus elles seront marquées , plus il sera facile de régler le guidage et il faut donc les accentuer en prothèse fixée.

Pour conclure, la détermination de la forme des dents dans l’intégration esthétique du secteur antérieur est primordiale. En effet, la restauration prothétique doit s’intégrer naturellement dans son environnement qui comprend le support parodontal, les rapports inter-arcades et les structures péri-buccales. Les cliniciens engagés dans une restauration doivent comprendre la nature esthétique de ces structures lors du choix de la forme des dents car elles participent directement à sa caractérisation et influence l’agencement dentaire.

Les corrélations entre ces différents éléments (parodontaux, relations inter-arcades, structures péri-buccales…) reposent sur une logique esthétique exprimée par la formule « les formes créent les relations et les relations créent les formes ». Cela signifie que la définition de la

Figure II.17 : le contour des dents antérieures maxillaires dépend de paramètres fonctionnels et

esthétiques de nature parodontale, dent-faciale et faciale.(54)

Reproduction et adaptations des caractéristiques morphologiques en prothèse fixée : critères de reconstruction antérieure

du support parodontal dicte et est dicté par la nature de la liaison gingivale, qui à son tour dicte la forme de chaque dent à la jonction amélo-cémentaire.

Lors de la préparation d’une incisive centrale, la définition du contour se résume à un profil dû au tracé des rapports parodontaux et inter-arcades

Dans les plans frontal et sagittal, ce tracé suit le contour gingival jusqu’au sommet des papilles inter-dentaires situé en deçà des points de contact, alors que la morphologie de la face palatine, dans le plan sagittal, est délimitée par la statique et la cinématique du trajet de fermeture. Il faut alors examiner les structures péri-buccales et faciales pour achever un dessin laissé incomplet par les références intra-buccales.

La lecture de l’anatomie de la lèvre inférieure (variation d’épaisseur et dessin de son bord supérieur), nous apportera des renseignements précieux non seulement sur la situation des éléments du secteur antérieur maxillaire, mais aussi sur la forme du bord incisif et des angles inter-incisifs. C’est lorsque la mandibule se trouve en position de repos et que les tissus sont soumis à une légère traction aux commissures, simulant ce qu’on appelle « quart de sourire », que l’on examine en clinique avec préférence le dessin de la lèvre inférieure. C’est dans cette position dynamique que les détails anatomiques fins situés sur le bord supérieur de la lèvre en son milieu peuvent suggérer les caractéristiques de l’espace et des angles inter-incisifs et du dessin de la ligne inter-incisives.

Cependant, il reste à déterminer les caractéristiques de l’angle distal et terminer le contour distal car le contour anatomique de la dent n’est pas achevé en déterminant le bord incisif, droit ou convexe, la forme de l’angle mésial et l’embrasure inter-dentaire, plus ou moins ouverte.

Etant donné l’absence d’éléments spécifiques de proximités, des repères particuliers de la composition faciale pourraient être très utiles car ils semblent établir des relations de correspondance avec les dents naturelles. Cette méthode doit cependant être considére avec subjectivite comme nous le verrons sur la figure II.18. La silhouette du contour de la face distale de l’incisive centrale et de son angle distal peut être comparée à la silhouette dessinée par la ligne tracée de la crête latérale du front à l’arcade zygomatique et à l’angle goniaque, en dimension réduite et position inversée. Cela signifie qu’une ligne tracée de la crête latérale du front à l’arcade zygomatique et soulignant latéralement l’anatomie de l’œil plus ou moins ouvert détermine l’angle distal de l’incisive centrale maxillaire. Une ligne droite déterminera un angle distal droit et une ligne courbe un angle arrondi. La ligne entre l’arcade zygomatique et l’angle goniaque vue de face se dessine en des courbes plus modérées qui se traduiront par un tracé identique sur la face distale de la dent. (Rufenacht C.R, 2000 (61)).

Reproduction et adaptations des caractéristiques morphologiques en prothèse fixée : critères de reconstruction antérieure

Figure II.18 :

a. représentation schématique d’une ligne joignant la crête latérale du frontal , le côté de l’arcade zygomatique et l’angle gogniaque.

b. la ligne AB au niveau de l’œil figure l’angle distal de l’incisive centrale maxillaire, alors que la ligne BC suit le dessin de son bord distal jusqu’à la papille. (54)

La constance de la relation des dents avec les structures péri-buccales en esthétique dento-faciale repose sur la nature des tissus labiaux qui, au long des années, résistent mieux aux modifications progressives qui touchent les tissus de la face. Le plus souvent lorsque les rapports occlusaux et parodontaux ont été modifiés par des pathologies buccales, le dessin des lèvres constitue le seul élément de référence valable pour déterminer la situation des dents. Néanmoins, il faut être conscient que la détermination exacte de ces éléments de référence dans l’établissement des relations dents-structures péri-buccales nécessite patience et évaluations réitérées. De plus, cette approche doit être menée avec prudence, car l’on sait que les tissus mous possèdent une forte capacité d’adaptation par leur caractère réversible.

Il ressort de ces observations que les voussures ou protubérances situées sur le bord supérieur de la lèvre inférieure, sont toujours en rapport avec une dent longue ou vestibulée, alors q’une lèvre fine indique la présence d’une dent lingualée ou courte. L’observation va nous permettre également de fixer les rapports entre l’inclinaison vestibulo-linguale et le niveau des collets d’une dent : plus le collet de la dent est haut, plus la dent est vestibulée et plus elle apparaît courte. En corollaire, plus la dent apparaît longue, plus son collet est bas et plus elle est lingualée. C’est-à-dire que pour une dent de longueur donnée, il y a corrélation entre la situation du collet, la position de la dent et les rapports dento-labiaux. Ce sont des paramètres inséparables de l’esthétique dento-facial. Quelles que soient les formes des arcades pour une largeur de dents donnée, l’espace disponible est la clé déterminant sa situation, et ses rapports esthétiques spécifiques avec la lèvre.

Reproduction et adaptations des caractéristiques morphologiques en prothèse fixée : critères de reconstruction antérieure

Lorsqu’il s’agit d’établir une intégration fonctionnelle du secteur antérieur, souvent au cours du traitement, les éléments antérieurs sont soumis à des adaptations répétées de forme et de situation pour se conformer aux exigences esthétique en rapport avec l’environnement.

La créativité du prothésiste dentaire se portera essentiellement sur l’élaboration de la restauration et la réalisation d’une pente incisive la plus marquée possible permettant un mouvement de fermeture limpide, sans interférences. Les faces linguales concaves des dents maxillaires doivent être sculptées en harmonie avec les dents antagonistes, en évitant les surfaces plates à l’origine de contacts déflecteurs et donnant la préférence aux formes paraboliques qu’on retrouve sur les surfaces occlusales naturelles. (Rufenacht C.R, 2000, (54)).

La pente incisive anatomique dépend directement de la morphologie des faces palatines des incisives maxillaires. Ces variations sont essentiellement de 2 ordres : la concavité palatine et l’épaisseur des crêtes marginales.

Plus la concavité de la face palatine est grande et plus le recouvrement sera important et plus désocclusion des dents postérieures sera immédiate.

Plus l’épaisseur des crêtes marginales est épaisse, plus le surplomb sera augmenté. La présence d’une épaisse crête marginale d’un seul côté d’une incisive peut perturber le guide antérieur.

Ainsi, l’on comprend que l’amplitude du désengrènement postérieur en propulsion est une caractéristique bénéfique car ce phénomène évite les interférences postérieures. Cependant, l’augmentation du désengrènement diminue l’efficacité masticatoire. Un juste équilibre entre l’absence d’interférence et une efficacité masticatoire maximale est donc recherchée. En d’autres termes, pour un faible engrènement postérieur, un léger recouvrement incisif suffit alors que pour un engrènement plus profond, la supraclusion incisive devra être plus importante.

Dans un schéma occlusal avec un trajet incisif parallèle aux trajets condylien et au plan d’occlusion, le risque d’interférences au cours du trajet de fermeture est pratiquement assuré, même si les angles cuspidiens des dents postérieures sont peu marqué. Au contraire, avec des trajets condyliens et incisifs identiques, et un plan d’occlusion plat presque parallèle du plan axio-orbitaire c’est-à-dire formant un angle plus ouvert par rapport au trajet condylien, l’éventualité d’interférences postérieures est très réduite, et des angles cuspidiens postérieurs plu marqués sont possibles. Ces remarques démontrent qu’il peut être nécessaire de sacrifier l’esthétique du sourire au niveau des dents postérieures aux impératifs d’une fonction efficace en réduisant l’inclinaison du plan d’occlusion de façon à éviter les contact entre les dents au cours du trajet de fermeture lorsque le guide antérieur n’est pas suffisamment prononcé.

Reproduction et adaptations des caractéristiques morphologiques en prothèse fixée : caractéristiques à modifier