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3. FONDEMENTS MÉTHODOLOGIQUES DE LA RECHERCHE

3.2. Contexte de la recherche

3.2.1. Contexte général : la ville de Mesquita

Tel qu’expliqué dans la problématique (p. 3), la recherche a été menée dans la ville de Mesquita, où le PHAVI a été mis en œuvre. Cette ville se situe à 50km de la capitale de l’État

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de Rio de Janeiro. Elle fait partie de la région métropolitaine de la ville de Rio de Janeiro, appelée Baixada Fluminense31.

Étant avant un district de la ville environnante Nova Iguaçu, Mesquita s’est émancipé il y a 18 ans. Elle est la plus jeune ville de la Baixada Fluminense. Ayant seulement 39km², le dernier recensement a indiqué qu’il y demeure 168,736 habitants, la densité de population étant de 4,947.21 hab/km² (Monzo, Correia, Antunes, Pereira, et Lima, 2015). Tel que les autres villes de la région, Mesquita présente des services de santé, d'éducation et d'assainissement précaires, ainsi qu’en plus des indices inquiétants de violence (Dirk et Moraes, 2012). Selon le bureau des statistiques de l'Institut de la Sécurité publique, la Baixada Fluminense a le plus grand nombre d'enfants et adolescents victimes de violence et le plus grand nombre de jeunes en conflit avec la loi dans l'État de Rio de Janeiro (Dirk et Moraes, 2012).

Selon l’Indice de développement humain municipal (IDHM), Mesquita a atteint le chiffre de 0,737 en 2010. Cet indice est une adaptation méthodologique pour usage des municipalités, faite par le gouvernement brésilien, de l’Indice de développement humain (IDH) utilisé mondialement. Ainsi, l’IDHM (comme l’IDH) se mesure par trois critères : l’espérance de vie/santé, le niveau d’éducation et le PIB par habitant (avec quelques variations dans les indicateurs) ; et détient des valeurs maximales et minimales entre 0 et 1. En 1991, lors de sa première évaluation l’IDHM la municipalité a atteint 0,543 et en 2000, 0,63432.

Cette dernière évaluation, positionne Mesquita en 850° place dans le classement fédéral ; en 16° place dans le classement provinciale, et en 2° place dans la Baixada Fluminense. L’éducation est le troisième critère de mesure qui a le plus contribué à la note finale de la ville, et il est l’indice qui a le plus augmenté depuis 1991, suivant la tendance de l’état33.

31L’origine du terme « Baixada » vient du mot « baixo », qui correspond à bas. Et « Fluminense » est l'appellation

de ce qui est propre à l'État de Rio de Janeiro. Cette dénomination a été créée pour designer la région géographique des plaines existantes entre le groupe de montagnes appelé « Serra do Mar » et la mer. Cela correspond au sens large du terme « Baixada Fluminense ». Dans son sens strict, qui est le plus couramment utilisé aujourd’hui et que nous adoptons dans cette recherche, il correspond à la région où se trouvent 13 villes au nord de la Capitale.

32 Disponible en ligne : http://www.atlasbrasil.org.br/2013/pt/perfil_m/mesquita_rj . Accès le : 17/07/2018 33 Idem

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En ce qui concerne l’éducation, la dernière mise à jour de l’indice de développement de l’éducation34 (IDEB) réalisée en 201535, révèle les classements suivants : 4,8 (5ème année du niveau fondamental) et 3,7 (9ème année du niveau fondamental)36. Cependant, ils restent inférieurs aux objectifs projetés par le gouvernement fédéral de 5,0 pour la 5ème année et 4,6 pour la 9ème. Les positions atteintes par la ville sont également en dessous des moyennes nationales (5,3 et 4,2) et de l’État (5,2 et 4,0).

3.2.1.1. Le réseau scolaire publique

Le réseau scolaire d’enseignement publique de la ville de Mesquita détient 15 centres/ écoles de la petite enfance (jusqu’à 5 ans), et 26 de niveau fondamental37. Des écoles de niveau fondamental : neuf écoles prennent en charge la petite enfance et les premières années du niveau fondamental, huit prennent en charge uniquement les premières années ; sept prennent en charge les premières années et les dernières années du niveau fondamental ; et deux écoles s’occupent que des dernières années (jusqu’à la 9ème année). Des écoles qui s’occupent des deux sections du niveau fondamental, une est un centre d’accueil pour des élèves aux besoins spéciaux.

Le temps de scolarité varie en fonction du niveau d’études. La petite enfance fonctionne toute la journée de 7h à 17h. Le niveau fondamental fonctionne sur une demi-journée soit dans la matinée soit dans l’après-midi, ainsi les élèves restent à l’école pour une période de 4h pour

34 L’IDEB a été conçu par le gouvernement brésilien dans le but de mesurer la qualité de l’apprentissage national

et d’établir des objectifs afin d’améliorer l’enseignement. Il est calculé à partir de deux critères : taux de réussite scolaire et les notes obtenues dans les évaluations d'examens nationaux de portugais et mathématique appliquées par le gouvernement brésilien. Les indices de réussite scolaire sont accordés d’après le recensement scolaire, réalisé annuellement (Disponible en ligne sur : http://portal.mec.gov.br/conheca-o-ideb. Accès le 17/11/2017).

35 Disponible en ligne : ideb.inep.gov.br. Accès le :17/11/2017.

36 Données relatives aux écoles publiques municipales qui composent le réseau de l’enseignement sous la

responsabilité de la mairie de Mesquita.

37 L’éducation fondamentale (et obligatoire) brésilienne est constitué de trois sections : niveau préscolaire, niveau

fondamental, et niveau médio. Le niveau préscolaire s’occupe des enfants de 4 et 5 ans. Le niveau fondamental qui représente neuf années d’études obligatoires entre 6 et 14 ans, divisé en deux parties : les premières années (de la 1ère à la 5ème année) et les dernières années (6ème à la 9ème). Les premières années sont dispensées par un(e)

professeur(e) généraliste tandis que, les dernières années par des professeurs spécialisés dans différentes matières. Enfin, le niveau médio dure trois ans, l’équivalent du lycée français. (Disponible en ligne: http://www.planalto.gov.br/ccivil_03/leis/L9394.htm. Accès le: 17/11/2017).

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le suivi des cours réguliers. Les seules exceptions ce sont trois écoles qui ont un projet pédagogique différent, et pour cela les étudiants ont une journée dont la charge est distribuée entre 8h et 16h.

Les écoles qui offrent des cours réguliers sur une base de « quart d’études » d’une demi- journée représentent la majorité dans la ville de Mesquita, et aussi dans le reste du pays. Une fois, que cela constitue le minimum d’heures d’étude par jour prévue dans la Loi38. Cette détermination permet d'attendre un plus grand nombre d’enfants, avec une même quantité d’écoles. C’est-à-dire qu’en offrant des « quarts d’études » réduits les écoles brésiliennes peuvent accueillir un groupe d’étudiants pendant le matin, et un groupe différent d'élèves dans l’après-midi39. Cette résolution vise également à garantir que les enfants aient au moins un repas par jour. Étant donné que la Loi40 détermine que l’alimentation scolaire gratuite est un droit des élèves des écoles publiques et un devoir de l’État.

Concernant la violence scolaire, cela est considéré un problème sérieux par les enseignants du réseau scolaire de Mesquita. Surtout les agressions physiques et verbales (insultes, bagarres, gifles, coups de poing, intimidation, etc.) qui constituent, selon eux, les situations le plus fréquentes dans les écoles de la ville. De plus, il n’existait pas – ou les enseignants n’avaient aucune connaissance – de mesures proposées par le gouvernement afin de diminuer l’agressivité des élèves à l’école41.