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V Troubles du sommeil

V. E.2 Conseils à délivrer aux parents

Le sommeil évolue au cours de la vie. La prévention doit être ciblée en fonction de l’âge de l’enfant.

V.E.2.a

Bébé

Le sommeil nécessite un apprentissage. Il est important d’encourager de bonnes habitudes de sommeil dès le plus jeune âge pour éviter de mauvaises habitudes plus tard.

- établir une routine sur les 24h, avec un rituel de coucher

- ne pas prolonger l’alimentation nocturne après 6 mois, âge auquel l’horloge interne est assez développée pour permettre une alimentation strictement diurne

- apprendre à l’enfant à s’endormir seul même lors des réveils nocturnes qui sont naturels à tous âges

- établir une claire différence entre le jour et la nuit pour aider l’enfant à développer son horloge interne qui contrôle les états de veille-sommeil

- s’assurer que l’environnement est favorable au sommeil

V.E.2.b

Enfant

Les enfants ont besoin d’un sommeil de dix heures par nuit pendant toute l’enfance, (190) 10 à 11 heures de 2 à 6 ans. La durée du sommeil doit être la même en semaine et le week-end, les enfants ne savent pas compenser leur manque de sommeil. (190)

Une sieste d’une durée d’1h30 à 2h est préconisée pour tous les enfants jusqu’à 6 ans s’ils en manifestent le besoin, débutant le plus tôt possible dans l’après-midi, vers 13h et ne dépassant pas 15h30-16h afin de ne pas retarder l’heure d’endormissement du soir. (181)

L’école primaire et le début de l’école secondaire sont des périodes importantes qui influencent et permettent d’établir des habitudes saines chez les enfants. C’est donc à cette période de leur vie qu’ils doivent acquérir de bonnes habitudes de sommeil.

Les enfants à ce stade de développement ont naturellement des difficultés à se mettre au lit à l’heure requise et ont des réveils nocturnes requérant l’attention parentale, incluant la volonté de dormir dans leur lit. L’heure de coucher est la principale erreur dans l’hygiène de sommeil. Quelques règles sont à expliquer pour prévenir les troubles d’endormissement :

- éviter les activités stimulantes dans la chambre : télévision, ordinateur

- l’excitation provoquée par les écrans, télévision, ordinateur, jeux vidéo, doit retomber avant l’heure du coucher. De plus, la vision d’images violentes peut entraîner de l’anxiété d’endormissement.

- favoriser les rituels de coucher par des actes simples, répétés, agissant comme une forme de conditionnement positif au sommeil qui sont à mettre en place dès l’enfance : brossage de dents, lecture d’un livre. Ils visent à faciliter l’endormissement par une transition douce entre l’état de veille et de sommeil, afin de maîtriser l’angoisse suscitée par la rupture de la relation avec l’extérieur. (180)

- éviter les associations inadaptées entre le coucher et l’appréhension de punitions

- éviter les siestes inappropriées, trop courtes ou trop longues en fonction de l’âge de l’enfant ou une sieste trop proche de l’heure du coucher

- ne pas mettre l’enfant au lit trop tôt lorsqu’il est encore dans une période physiologique d’éveil maximal. L’heure de coucher doit coïncider avec l’heure où l’enfant est fatigué. - l’horaire de l’activité sportive ne doit pas être trop tardif car le corps a besoin de se

refroidir après un exercice. De la même façon, le corps a besoin de détente après une activité qui nécessite une concentration intense.

V.E.2.c

Adolescent

Les troubles de sommeil doivent être dépistés systématiquement chez l’adolescent car ils peuvent révéler insomnie, syndrome de retard de phase, dépression. Soucis, anxiété, dépression sont des causes fréquentes de difficultés à s’endormir.

Les facteurs sociaux retardent l’heure de coucher surtout pendant les week-ends et les vacances. Un repas trop important cause des difficultés d’endormissement. La qualité du repas doit aussi être adaptée : les excitants (caféine contenue dans le chocolat, le thé, certains médicaments à base de plantes, antalgiques) ne doivent pas être consommés trop près de l’heure du coucher, le tabac et l’alcool proscrits.

Les devoirs devraient être terminés avant le dîner pour permettre un temps de détente après le repas.

La vigilance parentale doit rester en éveil à cette période de vie et le dialogue avec les adolescents est primordial.

VI Stress

VI.A

Introduction

Dès l’Antiquité, Hippocrate, Confucius, Bouddha réfléchissent sur la notion de bien être et d’harmonie.

Hippocrate, reprenant la théorie pythagoricienne des humeurs, prétend que toute dyscrasie ou rupture de l’équilibre humoral est cause de maladie.

Les Grecs parlent d’ataraxie, c’est-à-dire l’absence de trouble, l’équilibre.

Le mot stress vient du latin « stringere » qui signifie « rendre raide, serrer, presser ». Il est emprunté au vocabulaire des physiciens mécaniciens. « Stress » désigne une force déformant le matériau. Le résultat de cette déformation est « the strain ».

Le stress fait aujourd’hui partie intégrante de la vie, chacun en apporte sa propre définition puisque chacun le ressent différemment, les effets seront parfois ressentis comme bénéfiques ou néfastes pour mener à bien les activités.

Cependant, le stress est aussi le moteur de la vie, il nous permet de nous ajuster en permanence aux événements de la vie, les médiateurs du stress offrent un effet protecteur à court terme et favorisent l’adaptation, appelée allostasie. Ainsi, on différencie le stress positif « eustress » du stress négatif « distress ».

Arnsten (198) montre ainsi que le stress agit selon une courbe en cloche : de trop faibles doses de stress altèrent les capacités cognitives préfrontales, mais des doses trop importantes sont également nocives. Une dose optimale de stress maintient en situation d’alerte permettant une stimulation adéquate.

Catecholamine influences on prefrontal cortex physiology and function (198)

VI.B

Physiopathologie

Les médiateurs du stress se régulent mutuellement de façon à la fois positive et négative selon un modèle désigné sous le nom d’hormèse. (199)

Certains événements de la vie quotidienne engendrent un type de stress chronique et finissent par produire une surcharge allostatique. D’après Sonia Lupien (200) chercheuse québéquoise, le stress n’est ressenti chez les enfants que lorsque les trois composantes : nouveauté, imprévisibilité et absence de contrôle sont réunies.

L’idée de stress chronique léger repose sur une prévalence de l’imprévisibilité de la variété des stresseurs plutôt que de leur densité. L’intensité du stress n’est pas le plus difficile à gérer dans la vie quotidienne, mais c’est son caractère irrégulier, imprévisible, et la variété des expositions.